En interlude jusqu'á lundi, avant de rentrer la suite des résultats du tag :
taguée par
Juan, j'ai craqué sur le sujet des 3 films
politiquement incorrects après avoir visionné les bandes-annonce ou extraits de films machos et violents ou seulement machos que les autres participant.e.s parmi ceux de cette chaîne :
Gabale,
Nicolas,
Juju,
Disparitus,
Ruminances,
Dagrouik,
Yann,
Dadavidov,
Falconhill,
Des pas perdus,
Jean,
El Camino,
Jacques,
Romain,
Le Grumeau,
Bembelly,
Le Griffon,
Guy Birenbaum,
Ménilmuche,
Slovar, ,
Seb,
Trublyonne,
Lolobobo,
Romain le breton,
Stef,
Homer,
Des fraises,
Minijupe,
Jujusete,
Marc,
un autre Romain,
Vallenain,
Melclalex,
Cui cui,
David,
Vogelsong,
CyCee,
Eric,
Olympe,
Rimbus,
GdC,
Polluxe Kalista, ont présentés.
Car : mille fois désolée, mais je ne trouve pas du tout que le féminisme soit désormais établi comme politiquement correct, surtout en France, et il me semble même que
ce sont les films féministes au contraire qui y sont politiquement incorrects.
La preuve : ce n'est pas en France que l'on a tourné "We want sex equality" que je sache. L'Allemagne, elle du moins, produit plein de films sur ses propres grandes militantes et femmes de pouvoir. Je voulais me limiter à trois mais je n'ai pas pu. Le nombre compensera le fait qu'un seul est traduit en français, un autre est sous-titré en anglais et j'ai trouvé un lien qui menait à un extrait en français de "Berlin 36" + un lien qui mène à une bande-annonce sous-titré en français de "Rosenstrasse". Je ne peux pas mieux faire. Désolée.
FILM TRÈS FÉMINISTE : "La
papesse Jeanne" de Michael Oblowitz (comme quoi il y avait déjà un(e) pape(sse) allemand(e) avant Benoît XVI !) conquiert le pouvoir suprême à l'époque où c'était l'Église qui en était la détentrice !
"Visions" de Margarethe von Trotta, (tiré de la vie de
Hildegarde de Bingen, la plus grande savante de tous les temps.
"Rosa Luxemburg" de Margarethe von Trotta, l'une des plus grandes révolutionnaires de tous les temps.
"
Sophie Scholl les derniers jours" de Marc Rothemund, l'une des plus grandes résistantes de tous les temps (dernière phrase de Sophie Scholl à ses parents avant de passer sous la guillotine à 21 ans : "Ne vous en faites pas. Si c'était à recommencer, je ferais exactement la même chose".
"
Berlin 36" de Kaspar Heidelbach sur l'extraordinaire championne de saut en hauteur
Gretel Bergmann écartée des Jeux Olympiques parce que juive,.
"Anonyma" de Max Fäberböck (le film du livre "
Une femme à Berlin", une journaliste allemande qui a vécu l'arrivée des Russes avec les viols qui l'ont accompagnée et qui a eu l'insigne courage dans faire le récit à une époque où il était interdit d'en parler).
ici le trailer sous-titré en francais de "
Rosenstrasse" de Margarethe von Trotta, film sur les héroiques épouses allemandes qui ont fait le siège de la gestapo dans la Rosenstrasse jusqu'à ce que les nazis libèrent leurs maris juifs qu'ils s'apprêtaient déporter.
Martha de Werner Fassbinder (film sur un époux sadique qui sous couvert d'amour persécute sa femme. Scène du film : Martha s'est endormie au soleil et est brûlée sur tout le corps or son mari a justement envie d'elle...comme par hasard)
"Les années de plomb" (sur
les soeurs Ensslin) de Margarethe von Trotta (Gudrun Esslin est arrêtée et enfermée à la prison de Stammheim en isolation sensorielle complète. Lorsque sa soeur apprend sa mort soudaine, elle démarre une enquête pour savoir s'il s'agit vraiment d'un suicide comme la version officielle le prétend). Film dans lequel on est de tout coeur avec la soeur Ensslin survivante.
Dans le cinéma allemand, on n'hésite pas à montrer les misères faites aux femmes, comme c'est le cas également dans
L'honneur perdu de Katharina Blum de Werner Fassbinder qui est en même temps une critique du journalisme à sensation.
Je suis prête à croire que les mêmes efforts sont faits en France sur le chapitre des héroïnes nationales mis à part que la Jeanne d'Arc de Luc Besson est déjantée et que Chabrol metttait en scène des monstres. On ne voit guère de Marguerite de Navarre, d'Olympe de Gouges (qui apparaît par contre dans le film norvégien "
Le monde de Sophie" d'après le livre éponyme de Jostein Gaarder).
OK, il y a les films sur Camille Claudel, Thérèse de LIsieux, Mme de Maintenon et son école de Saint-Cyr, Coco Chanel, Colette, Louise Michel, Séraphine, Edith Piaf et Françoise Sagan mais la perspective de ces films est très peu féministe voire pas du tout. Il y est surtout question de leurs amours ou non, là encore de leur "monstruosité", c'est à dire ce qui en fait des objets à montrer. On les observe de l'extérieur sans pouvoir s'identifier à elles car elles ne sont pas les héroïnes des films qui les présentent mais seulement des objets. Où sont donc les grandes militantes : Christine de Pisan, Marie de Gournay, Louise Labé, Louise Bourgeois (l'obstréticienne), Olympe de Gouges, Hubertine Auclair, Simone de Beauvoir, entre autres ?
En France, ça manque sérieusement de personnes engagées comme Margarethe von Trotta et feu Werner Fassbinder pour tourner des films qui mettent en relief l'engagement d'autres femmes ou pour thématiser leurs difficultés. Les biographies n'y dépassent guère le genre du divertissement, un peu style foire du trône où l'on allait mater la femme la plus grosse, la plus petite, la plus difforme, la plus, la plus, la plus...du monde.
Bon, tu me connais, Juan , j'allais pas faire dans la dentelle...mais c'est bien de l'incorrect que tu voulais, non ?
Publié le18 août 2011 parsarkofrance