On connaît le Décaméron de Boccace qui a inspiré à Pasolini un film éponyme dans lequel dix histoires ont été extraites et adaptées au cinéma.
Mais il y a bien d'autres récits dans cette oeuvre qui en compte cent en tout et qui ont suffisament de mérite pour être connue également. En particulier celle-ci dont j'ai recopié une ancienne traduction.
Il existe une version moderne de cette traduction sur Wikipédia mais je préfère l'ancienne forme qui me paraît plus féministe. La voilà.
"Ma dame Phelippe étant trouvée avec un sien ami par son mari fut citée devant le juge, dont elle se délivra avec une prompte et plaisante réponse et fit modérer le statut fait au paravant contre les femmes.
(...) Honnêtes Dames c'est belle chose que de savoir bien parler à tous propos : mais je l'estime encore plus belle de le savoir faire quand la nécessité le recquiert, ce que une gentilfemme dont je veux parler sut si bien faire, que non seulement elle en fit rire les auditeurs : mais aussi développa du danger de la mort comme vous oirez.
En la ville de Prato y eut jadis un édit non moins (à dire vérité) blâmable que cruel, lequel commandait sans faire aucune exception, que aussitôt fut brûlée la femme que son mari trouverait en adultère avec quelque sien ami par amours, comme celle qui serait abandonnée à quelqu'autre pour de l’argent. Et durant cet édit advint qu’une gentil femme belle et plus que nulle autre amoureuse, qui se nommait madame Phelippe, fut trouvée en sa chambre une nuit par Regnault de Pugliesi son mari, entre les bras d'un beau jeune gentilhomme d'icelle ville, nommé Lazzarin Quazzagliotri, qu’elle aimait comme soi-même : Ce que voyant le mari, courroucé merveilleusement, à peine sut-il retenir de courir sur eux et de les tuer. Et n’eût été qu’il avait peur de soi-même, il l'eut fait en suivant l’impétuosité de son courroux. S’étant donc retenu de le faire, il ne se put pourtant garder qu'il pourchassa la rigueur de l'édit de Prato, chose qui ne lui était licite de faire (lui-même). C’est à savoir la mort de sa femme. Et par ainsi ayant témoignages assez pour prouver la faute de ladite dame, aussitôt que le jour fut venu, sans en demander autre conseil l'alla accuser, et la fit adjourner. La dame qui était de grand cœur comme généralement ont accoutumé d'être, celles qui aiment à bon escient, délibéra contre le conseil et opinions de ses parents et amis, de comparaître : et de vouloir plutôt mourir virilement en confessant la vérité que ne fuyant, vivre vilainement en exil par contumace : nier qu'elle ne fut digne d’un tel ami, comme était celui entre les bras duquel elle avait été trouvée la nuit passée. Et s'en vint devant le Potestat fort bien accompagnée d'hommes et de femmes qui tous lui conseillaient de le nier. Et lui demanda avec un visage constant et une voix ferme ce qu’il lui demandait. Le Podestat regardant cette-ci, et la voyant belle de beau maintien, et, selon que ses paroles témoignaient de grand coeur, commenca d'avoir compassion d'elle, doutant qu’elle ne confessa chose laquelle il fut contraint pour faire son devoir de la faire mourir. Mais ne pouvant toutefois délayer qu'il ne l'enquit de ce dont elle était accusée, il lui dit : Madame, votre mari (comme vous voyez) est ici qui se plaint de vous : disant qu'il vous a trouvée en adultère avec un autre homme ; et pour ce, il demande que selon la rigueur d'un édit que nous avons, je vous en fasse punir : et par conséquent mourir : mais je ne puis le faire si vous ne le confessez. Et par ainsi regardez bien comment vous répondrez, et me dites s'il est vrai ce dont votre mari vous accuse.
La dame, sans point s'étonner répondit plaisamment : Monsieur, il est vrai que Regnault est mon mari, et qu'il m’a trouvée cette nuit passée entre les bras de Lazarin où j’ai été plusieurs autres fois par bonne et parfaite amitié que je lui porte ; et ceci je ne le nierai jamais ; mais vous savez bien et j'en suis certaine, que les lois que l'on fait en un pays doivent être communes et faites avec consentement de ceux à qui elles touchent : ce qui n’est pas advenu de cette-ci : Car elle est non seulement rigoureuse que contre les pauvres femmes, qui pourraient beaucoup mieux satisfaire à plusieurs que les hommes. Et outre ce, quand elle fut faite, il n'y eut femme qui seulement y consentit : ni qui jamais y ait été appelée, au moyen de quoi elle ne se peut appeler à bon droit que mauvaise, et si vous voulez être exécuteur d'icelle au préjudice de ma personne et de votre conscience, il est en vous de faire ce qui vous plaira : mais avant que vous procédiez à donner aucune sentence, je vous supplie qu'il vous plaise de me faire une petite grâce : c’est à savoir que vous demandiez à mon mari, si toutes et quantes fois qu’il lui a plu recevoir plaisir de moi, je ne lui ai pas fait abandon de ma personne. – » À quoi Regnault sans attendre que le Podestat le lui demandât, répondit soudainement que, sans aucun doute, sa femme toutes les fois qu'il l'en avait requise ne lui avait jamais refusé aucun plaisir qu'il désira prendre d'elle. Alors la dame continuant incontinent son propos dit : — Je vous demande donc monsieur le Podestat, s'il a toujours prit de moi ce qu’il lui a plu et qu’il lui a été besoin, que je devais ou dois-je faire du demeurant ? Le dois-je jeter aux chiens ? N'est-il pas plus raisonnable que j'en fasse plaisir à un gentilhomme qui m’aime plus que soi-même, que le laisser perdre ou gâter ?
Il y avait là à une telle examination et d'une grande et renommé dame comme cette-ci était, presque tous ceux de la ville de Prato, lesquels, oyant une si plaisante demande, crièrent soudainement (après avoir rient leur saoûl) tous que la dame avait raison et qu’elle disait très bien. Tellement que avant qu’ils partissent de là, l'on modifia par l'avis du Podestat, l'édit si cruel : et fut dit qu'il s'entendait seulement de celles qui pour argent feraient tort à leur mari. Au moyen de quoi Regnault demeurant confus d’une si folle entreprise, se partit de l'auditoire : et la dame joyeuse et délivrée, étant quasi réchappée du feu, s'en retourna toute glorieuse à la maison.
à la recherche des femmes perdues dans l'espace-temps et autres aventures...
mardi 30 octobre 2012
lundi 29 octobre 2012
Echos de la mâlitude déchaînée
En vrac, ce qu'on peut lire au sujet du verdict de Créteil sur certain blog de juriste :
“c’est le principe du vase communiquant (déshabiller Pierre pour habiller Paul) : la victime souffre donc il faut une peine plus lourde sur le coupable”
(c'est ce qui est dénoncé, on l'aura compris. Donc, pour le vol de bagnole, le cambriolage et l'attentat à la bombe, c'est différent. Une lourde peine est légitime et ce n'est que justice, pour le viol c'est déshabiller etc...)
“Enfin, dans ces histoires de souffrance des victimes…” (ces histoires de)
” tenter de faire entrer la douleur de la victime…” (tenter de faire entrer)
“le justiciable qui se rend coupable de crime ne sait pas comment la victime va ressentir le délit / crime ” (la victime a peut-être bien pris le crime, qui sait ? Car un crime, ce n’est tout de même pas un….crime, enfin quoi !).
“Non, c’est odieux : se soucier de la seule souffrance des “victimes”” (victimes entre guillemets parce que c’est un mot qu’on dit comme ca mais on n’en sait rien, en fait).
“l y a cependant quelque chose qui me chagrine et qui gêne la dilatation integrale de ma rate, c’est l’existence du Saint Drome Post Traumatique” (par contre l’existence du culte aux deux saintes Couille associés à la sainte Bite (Père, Fils, Saint Esprit) ne le dérange pas)
”pourquoi ne pas imaginer une “vengeance” graduée entre rien (l’indifférence) et le crime passionnel ?” (une femme torturée et qui s’est fait livrée à l’hôpital le visage écrasée est juste une amoureuse éconduite qui se venge)
“Si on inverse la présomption d’innocence, la mafia se transformera en une armée de victimes professionnelles qui racketteront les honnêtes citoyens” (prière de ne pas éclater de rire).
Si tous les nons sont obligatoirement des refus, tous les oui sont-ce des acceptations ? comment le quidam peut différencier les vraix ouis des faux ouis ? Comment être certains que le oui d’aujourd’hui ne deviennent pas un non de demain matin ? Il y a bien une solution, c’est de séparer les femmes des hommes, mais ça ressemble un peu à une autre société, les femmes seraient-elle d’accord ?
(Sic)
"Enfin, il y a une part de dénonciations calomnieuses qu’il faut débusquer."
(débusquer)
“si je vous comprends bien, les agresseurs présumés doivent être tenus pour responsables de violences antérieures (et qui n’ont fait dans le cas de Nina l’objet d’aucune procédure judiciaire) pour lesquelles ils ne sont aucunement concernés ?
Si c’est bien le cas, je crois pouvoir synthétiser très facilement votre position : ce n’est pas la justice que vous recherchez, mais la vengeance (ce qui est une position parfaitement défendable mais il est important d’être clair sur ce positionnement).”
S’indigner du verdict de Créteil, être choquée des méthodes d’investigation de la justice, suggérer des changements et, généralement, prendre la défense des victimes, c’est au bout du compte se voir soi-même désignée comme accusée (exactement comme la/les victime(s)). Car votre but ne peut être de défendre ces......traînées (?) dont les gros malins ont “débusqué” la sournoiserie et les “mensonges”, il ne peut être que bas et ignoble et tourné contre de gentils pères de famille (dont l’un a assassiné sa femme mais cela n’a rien à voir, bien sûr).
Si vous vous indignez c’est que vous “cherchez la vengeance”, que vous voulez des boucs émissaires et que vous souhaitez à toutes forces mettre des innocents en prison.
Des INNOCENTS, on vous dit.
Ce procès n’a pas été celui de violeurs qui ont dévasté la vie de deux femmes mais de deux femmes qui voudraient dévaster la vie d’INNOCENTS citoyens.
La manière dont mes arguments sont tordus pour être rentrer de force dans le moule du délire paranoiaque de certains, révèle au grand jour la manière dont Nina et Aurélie ont dues être traitées tout au long du procès.
La tribunal de l’inquisition s’efforcait de faire des coupables avec des innocents, le tribunal de Créteil s’est efforcé de faire des accusées avec des plaignantes.
Nous ne sommes pas DU TOUT sortis du moyen-âge. La mentalité est exactement la même que du temps des massacres de soi-disant sorcières. Seuls les instruments de torture ont changé. Ils sont de nature psychologique et la mise à mort est d’ordre psychique.
Verba non Acta mais le résultat est le même. Sans le spectacle du sang et des os broyés.
Quel est la religion à la base de ces pratiques ? Le culte du saint Pénis. La religion chrétienne qui suinte à travers la justice de ce pays n’est rien d’autre.
Car qui est coupable dans la Bible de la chute de l'Homme, cet innocent naturel, image du divin, du céleste, du transcendant sur Terre ?......Vous m'avez compris.
jeudi 25 octobre 2012
Les Sabines et l'art
Comme promis à Circé, je vais aborder le thème de l'enlèvement des Sabines représenté par Rubens. Il y a dans cette peinture une glamourisation de la terreur des femmes + une exhibition invraisemblable de leurs corps nus que l'on peut certes nommer "art" mais qui est troublant pour l'image que les femmes ont d'elles-mêmes. Elles semblent ainsi réduites à l'état de bétail. Car le vêtement est un symbole d'appartenance à une culture, or elle n'en ont pas.
Les hommes sont habillés et calmes, les femmes semblent perdues et en appeler au ciel sans véritablement se défendre. Comment se défend-on nue, d'ailleurs ?
L’enlèvement des Sabines est un épisode de la mythologie romaine relaté par Tite-Live, Denys d'Halicarnasse et Plutarque durant lequel la première génération des hommes de Rome se procure des femmes en les enlevant à leurs voisins les Sabins.
Tite-Live est catégorique sur le fait qu’aucun abus sexuel n’a lieu. Au contraire, Romulus leur offre le libre choix et leur promet droits civiques et droits de propriété. Il parle à chacune d’elle personnellement et leur montre « que cette violence ne doit être imputée qu’à l’orgueil de leurs pères, et à leur refus de s’allier, par des mariages, à un peuple voisin ; que cependant c’est à titre d’épouses qu’elles vont partager avec les Romains leur fortune, leur patrie, et s’unir à eux par le plus doux nœud qui puisse attacher les mortels, en devenant mères. »
La Sabine enlevée peinte sur le tableau est menacée d'un revolver.
Les femmes du passé et du présent mêmes objets de violence ? C'est ce que suggère la couverture.
Les hommes sont habillés et calmes, les femmes semblent perdues et en appeler au ciel sans véritablement se défendre. Comment se défend-on nue, d'ailleurs ?
L’enlèvement des Sabines est un épisode de la mythologie romaine relaté par Tite-Live, Denys d'Halicarnasse et Plutarque durant lequel la première génération des hommes de Rome se procure des femmes en les enlevant à leurs voisins les Sabins.
Tite-Live est catégorique sur le fait qu’aucun abus sexuel n’a lieu. Au contraire, Romulus leur offre le libre choix et leur promet droits civiques et droits de propriété. Il parle à chacune d’elle personnellement et leur montre « que cette violence ne doit être imputée qu’à l’orgueil de leurs pères, et à leur refus de s’allier, par des mariages, à un peuple voisin ; que cependant c’est à titre d’épouses qu’elles vont partager avec les Romains leur fortune, leur patrie, et s’unir à eux par le plus doux nœud qui puisse attacher les mortels, en devenant mères. »
D'accord, mais leur a t-on demandé leur avis ?
En tant qu'écolières, lorsque nous apprenons qu'un groupe de femmes s'est ainsi fait enlevé au cours de l'histoire par des hommes, nous ne pouvons pas nous empêcher d'éprouver un certain sentiment d'inquiétude. Sommes nous donc des objets que l'on vole ?
Apparemment oui.
A propos de vol, une BD dans laquelle on trouve un tableau inspiré de celui-ci parle du marché de l'art et de ses combines parfois criminelles.
Les femmes sont des objets de valeur qui s'échangent, se monnaient voire se volent et à partir desquelles on fabrique d'autres objets de valeur qui s'échangent, se monnaient voire se volent.
De la femme aux oeuvres d'art qui la représentent nue, le commerce que les hommes développent autour de nous et de notre corps ne s'arrête nulle part.
À celleux qui aime les histoires tournant plus ou moins autour de l'histoire de l'art je suggère la lecture de cette BD.
Les dessins ne sont pas excellentissimes mais le scénario est parfait et l'ensemble est très plaisant à lire.
Elle s'appelle "L'affaire van Rotten", première BD d'une série intitulée "Pour l'amour de l'art". Je ne connais pas les autres mais j'aime assez celle-là. L'original est en francais. J'ai reproduit la couverture de la version allemande parce que je n'ai pas trouvé meilleure image.En tant qu'écolières, lorsque nous apprenons qu'un groupe de femmes s'est ainsi fait enlevé au cours de l'histoire par des hommes, nous ne pouvons pas nous empêcher d'éprouver un certain sentiment d'inquiétude. Sommes nous donc des objets que l'on vole ?
Apparemment oui.
A propos de vol, une BD dans laquelle on trouve un tableau inspiré de celui-ci parle du marché de l'art et de ses combines parfois criminelles.
Les femmes sont des objets de valeur qui s'échangent, se monnaient voire se volent et à partir desquelles on fabrique d'autres objets de valeur qui s'échangent, se monnaient voire se volent.
De la femme aux oeuvres d'art qui la représentent nue, le commerce que les hommes développent autour de nous et de notre corps ne s'arrête nulle part.
La Sabine enlevée peinte sur le tableau est menacée d'un revolver.
Les femmes du passé et du présent mêmes objets de violence ? C'est ce que suggère la couverture.
lundi 22 octobre 2012
Art et subversion ou le monde d'Ernst Volland
Non seulement ils sont provocateurs mais complètement subversifs.
Ce qui explique sans doute qu'E.V. soit présenté sur la tête (j'ai retourné l'affiche) obligeant au torticolis pour le voir et le lire, et qu'il n'a obtenu ni médaille de l'ordre du mérite allemand ni n'est aujourd'hui directeur de l'Académie des Arts de Berlin comme son collègue Staek, car, apparemment, dans cette société machiste, montrer des gages de sexisme, c'est à dire donner des preuves de sa foi
Si Ernst Volland se sert d'une image féminine, lui, ce n'est pas comme Staeck afin d'humilier une femme en fin de vie portraituré par un fils qui, sans doute intuitif comme tous les artistes, avait voulu saisir une dernière fois les traits de sa mère chérie vivante, Ernst Volland a, quant à lui, eu comme louable but de chercher à protéger à travers l'image d'une fillette, tous les êtres en devenir.
E.V. n'est peut-être pas pour autant pro-féministe, je n'en sais rien.
Néanmoins, l'affiche qui a été retenue pour la rétrospective actuelle de ce second graphiste, représente une petite fille de cinq ans tenant un verre et une bouteille d'alcool avec la mention "Je bois Jägermeister parce que mon dealer est en prison".
Cette provocation et une autre, pire encore peut-être, qui orna une couverture du magazine "Pardon" représentant un bébé allaité par sa mère avec la légende : "Je bois Jägermeister parce que ma maman s'est saoûlée avec" lui valurent un procès avec la firme de liqueur alcoolisée "Jägermeister" + les foudres de la censure allemande.
En fait, Ernst Volland souhaitait qu'un débat soit ouvert en Allemagne sur les publicités pour l'alcool et leur impact sur la société allemande, en particulier sur les enfants.
La firme Jägermeister omniprésente dans la presse et qui pratiquait une offensive publicitaire particulièrement agressive fut clouée au pilori par ces affiches. Jägermeister intentera un procès à E.V. puis, malgré sa victoire et sans attendre le résultat de l'appel, retirera sa plainte + paiera le coût du procès
Un bouquet pour l'Allemagne 1979
Est-ce cela l'avenir de nos enfants ?
Les images parlent pour elle-même et sont pour la plupart d'entre elles encore plus actuelles aujourd'hui qu'hier.
Leur auteur a donc eu droit à quelques procès ainsi qu'à des oeuvres à lui confisquées voire entièrement détruites par la police berlinoise comme lors d'une exposition en 1981 à la galerie subversive dite la "Nouvelle Société des Arts Plastiques" (NGBK, Oranienstrasse Berlin-Kreuzberg).
Père de deux filles, Ernst Volland a aussi écrit et publié des livres pour enfants.
Cherchons des artistes de ce genre aujourd'hui dans les grands médias artistiques....où sont-ils/elles ? Et si certain.e.s existent en marge, il n'est pas question qu'ils/elles fassent un jour l'objet d'une rétrospective dans un temple consacré à l'Art. Car le montage politique est considéré aujourd'hui comme non-artistique. Depuis la chute du Mur et ce que certain.e.s considèrent comme le triomphe du capitalisme, les critères de l'establishment ont changé pour éviter toute publicité faite à la contestation.
C'est un peu comme si Charlie mensuel ou le magazine "Actuel" existaient encore et faisaient leurs Unes avec des montages photographiques d'Emelire,
tel celui-ci, ci-contre.
Aurait-elle alors droit à un procès médiatisé de l'afficheur Avenir (groupe JC Decaux), et, pour avoir secoué l'establishment, une consécration en tant qu'artiste provocatrice dans un musée d'art officiel ?.........................
Il ne faut pas rêver.
En matière d'art, ne saurait être élevé au rang de "provocation" une dénonciation du sexisme ambiant que l'on fera toujours juste mine de nier et d'ignorer.
Et pourtant comme Volland, Emelire s'en prend bien à la pub et à ses méfaits !!!!!!!
(cela dit, Charlie-Hebdo pourrait quand même publier les dessins de notre graphiste féministe blogosphérique, ce ne serait pas du luxe !)
dimanche 21 octobre 2012
La mère d'Albrecht Dürer montrée du doigt pour manquement aux normes de l'apparence d'aujourd'hui
Qui l'eut cru ? Sûrement pas Dürer lui-même, encore moins sa mère.
Je longeais, un soir, comme d'habitude, les couloirs de la station du métro, quand un petit portrait sur une affiche collée au mur, à ma droite, attira mon attention. J'y reconnus, en haut à gauche, le célèbre portrait de la mère de l'immense peintre allemand du XV/XVIe siècle Albrecht Dürer. Mais, à mon grand étonnement, il n'était nulle part mentionné quelle était la femme du portrait ni même qui avait peint ce portrait. À la place, cette incroyable question était posée aux passants :
LOUERIEZ-VOUS UNE CHAMBRE À CETTE FEMME ?
Après avoir tapé le nom de STAEK et VOLLAND sur internet, j'ai fini par apprendre qu'un certain Klaus Staeck (né en 1938) s'était fait connaître dans les années 1970 d'abord avec cette affiche-là, puis d'autres montages "provocateurs" ultérieurs. Cette "oeuvre" fut réalisée à l'occasion de l'année Dürer (1971) à Nüremberg. Pour la circonstance, Staeck prit ce dessin au fusain de Dürer datant de 1514 auquel il associa en rouge la question "provocatrice" citée plus haut.
Apparemment, un site qui se fait appeler "art et cosmos" connaît le sens de ladite provocation. Il paraît qu'elle est politique :
Staeck zerrt uns schmerzhaft die soziale Wirklichkeit vor die Nase: Ein Vermieter, der dieser vom Leben gebeutelten Greisin ein Zimmer vermieten würde, war damals und ist heute schlicht undenkbar, im ach so christlichen Deutschland müsste der Mann ja aus christlichem Mitleid handeln, wo kämen wir da hin.
Staeck nous brandit sous le nez la douloureuse réalité sociale : un propriétaire qui louerait une chambre à cette vieillarde abîmée par la vie, c'était une chose de l'ordre du possible autrefois mais tout à fait impensable aujourd'hui, car dans une Allemagne pourtant si chrétienne si l'homme devait se laisser guider par la charité chrétienne, où irions-nous ?
Néanmoins, je me demande :
Pourquoi avoir choisi une femme ?
Pourquoi avoir choisi une femme célèbre ?
Pourquoi l'avoir exhibée comme une "vieillarde abîmée par la vie" ?
Parce qu'elle n'est pas botoxée ?
Parce qu'elle ne porte pas de bijou ?
Parce qu'elle est osseuse, a le nez un peu long et le même strabisme divergent que l'on retrouve chez son fils ?
Je vois dans ce choix un abus, une utilisation de la femme même très morte, même très respectable, même très vieille, tout à fait douteuse et malsaine.
Cela est d'autant plus frappant que, hors contexte social, hors année Dürer, hors Nüremberg (ceci se passe à Berlin) et hors connaissance poussée de l'art graphique allemand des années 1970, cette juxtaposition de texte et d'image est dix fois plus choquante.
On va me rétorquer : mais c'est cela l'art, surtout l'art dit "provocateur" : il est fait pour bousculer les règles, pour maltraiter l'esprit petit-bourgeois,etc....ok seulement voilà : il est curieux que ce soient surtout les femmes qui soient à la fin bousculées et maltraitées, et beaucoup moins les règles ainsi que les petits-bourgeois !
D'autre part, à bien y réfléchir, il est difficile de croire un traître mot de cet alibi de la charité chrétienne qui n'aurait plus été ce qu'elle était dans les années 1970 ou même ne serait plus dans les années 2010 ce qu'elle était auparavant.
Aucun propriétaire que ce soit en 1514 ou en 2012 ne résiste à l'argent peu importe celui ou celle qui paie. Des locataires d'appartement qui ne sont ni jeunes, ni beaux/belles voire qui s'avèrent carrément repoussant.e.s d'aspect, on en rencontre toujours et partout.
Non. Ceci ressemble bien trop à un alibi. Il est évident que le propos se porte ailleurs, à savoir sur l'apparence, et uniquement sur elle.
Barbara Dürer née Holper (v. 1452-1514) était en réalité une bourgeoise aisée, la fille d'un grand orfèvre qui épousa un grand peintre, lui-même fils d'orfèvre.
Son fils Albrecht était à bonne école.
En Allemagne, des personnes comme Staeck qui ont étudié l'art savent que de père en fils et de mère en fille jamais les Dürer n'ont été de pauvres gens. Quant à l'aspect décharné de ce portrait, il s'explique par le fait que Barbara Dürer est morte l'année où il a été exécuté.
Quelle femme à l'article de la mort se présente t-elle encore à un propriétaire d'appartement pour une location surtout si elle est d'une famille aisée ?
C'est ridicule.
En réalité, cette affiche a été exécutée par un homme qui, dans les années 1970, ne sépare déjà plus richesse de jeunesse et de beauté et participe déjà par le biais de l'art à la propagande fasciste sur l'apparence que nous subissons depuis des décennies et des décennies avec la pub. Cette affiche aurait pu être une affiche de pub. La différence est inexistante. Et le même message qui est délivré aux femmes jour après jour, tout au long de leur vie, au moyen de ces grands rectangles de papier collés dans l'espace public est : soyez jeunes, lisses, pomponnées et portez des signes extérieures de richesse. Sans quoi on se moquera de vous, comme on se moque aujourd'hui (s'est moquée hier) d'une grande personnalité allemande comme Barbara Dürer.
vendredi 19 octobre 2012
Droit à la célérité bafoué, entre autres droits bafoués dans le jugement de Créteil
A propos du jugement de Créteil
La justice semble ne rien saisir, au sens propre, dans les affaires de viol. Elle semble chercher à prendre en main quelque chose et ne rencontrer que du vide.
Pourquoi ?
Pourquoi n'arrive pas t-elle pas à soulever l'ÉNORME chape de plomb sous lequel sont écrasés les cris de centaines de millions de femmes d'hier et d'aujourd'hui ?
Elle semble n'avoir ni le courage ni la volonté de donner accès à la justice aux femmes et lorsque ce sont elles les plaignantes, préfère pourrir le procès en l'allongeant indéfiniment dans le temps, car en France c'est possible.
Or dans le reste de l'Europe :
Mais certains défenseurs de cette justice à laquelle nous avons assisté défendent l'idée que la justice doit être aussi juste avec les accusés qu'avec les victimes afin que justice ne signifie pas vengeance. Nous avons là de nouveau une sorte de perversion. La justice ne doit pas se préoccuper de ne venger ou de ne pas venger quelqu'un.e. Cette notion doit rester complètement hors de son champ.
La justice doit faire son travail.
Et son travail est de participer activement par l'exemplarité à la construction des valeurs d'une société plus juste et donc à la destruction d'autres valeurs qui ne doivent pas continuer à être propagées, même "passivement". Le fait que certains des accusés anciens spectateurs passifs soient père de famille aujourd'hui ne devrait pas servir de caution à ce qu'ils ont fait ou soi-disant pas fait. Parce qu'ils sont pères de famille, cette passivité criminelle qui n'est qu'une activité d'un autre ordre, doivent leur être reprochés encore plus fermement car ils se sont construit sur des valeurs criminelles et que leurs enfants sauront un jour ce qu'ils ont fait et comment cela a été jugé.
Un violeur en réunion est pire qu'un violeur solitaire car il pratique un viol social qui s'appuie sur la force de cohésion du groupe et qu'il se construit par là sur un fondement social de violeur.
La justice semble ne rien saisir, au sens propre, dans les affaires de viol. Elle semble chercher à prendre en main quelque chose et ne rencontrer que du vide.
Pourquoi ?
Pourquoi n'arrive pas t-elle pas à soulever l'ÉNORME chape de plomb sous lequel sont écrasés les cris de centaines de millions de femmes d'hier et d'aujourd'hui ?
Elle semble n'avoir ni le courage ni la volonté de donner accès à la justice aux femmes et lorsque ce sont elles les plaignantes, préfère pourrir le procès en l'allongeant indéfiniment dans le temps, car en France c'est possible.
Or dans le reste de l'Europe :
Le droit à la célérité est désormais clairement reconnu comme un droit de l’homme (et de la femme ?)
Dans les affaires de viol, non seulement les enquêtes n'aboutissent JAMAIS à aucune preuve concernant
les implications dans les faits des présumés agresseurs, mais du fait de la durée exagérée de l'instruction, le tribunal peut décréter que les condamnations qui, selon son raisonnement, aurait été valables dans le passé seraient devenues inutiles dans le présent comme si une condamnation était une sorte de produit portant une date de péremption et que ce temps s'était écoulé par pur hasard et hors de la volonté de la justice.
Par ailleurs, concernant la quasi inexistance des condamnations, on s'étonne grandement que les juges aient été à ce point incapable de prouver qu'il y avait bien
implication du groupe entier des accusés dans une affaire comme celle de Créteil.
Il est évident que dans un tel groupe de garçons, il ne peut guère y avoir d'innocents puisqu'assister à un crime en spectateur jubilateur est déjà un crime.
Et si le spectateur n'est pas jubilateur, il quitte le lieu pour venir en aide aux victimes. Il ne peut y avoir de neutralité, c'est impossible. Tous, y compris ceux qui n'ont pas participé activement et se sont contentés de regarder sans même utiliser la force pour aider les autres, sont forcément eux-mêmes des violeurs car supporter les copains, c'est plus que de la complicité, c'est violer par procuration. Ils n'ont nullement apporté assistance aux personnes maltraitées, ne se sont nullement soustrait au groupe pour chercher de l'aide, ils sont donc tous coupables. Le voyeur d'un crime qui laisse devant ses yeux se perpétrer un crime est un criminel lui-même à moins d'avoir cinq ans d'âge. Ceux-là avaient tous plus du double, étaient tous nubiles.
Nous avons assez entendu à propos du nazisme que le peuple était complice pour ne pas avoir réagi. Et pourtant, dans le cas du peuple allemand, réagir signifiait la guillotine (je pense à Sophie Scholl guillotinée à 22 ans pour avoir distribué des tracts contre Hitler), le nazisme ayant été une dictature.
Or là, il n'y avait pas de diktat ni de dictature. Il y avait un groupe qui se tenait les couilles entouré d'un monde à la surveillance duquel il cherchait à échapper.
Ce que la justice fait semblant de ne pas voir c'est que ces jeunes mâles si peu responsables soi-disant parce qu'en pleine puberté et non encore adultes, ont mis à ce moment-là en place dans leurs "jeux" d'adolescents ces fameuses valeurs masculines mortifères servant aujourd'hui à cette même justice masculine à ne pas voir ce qu'ils ont fait.
Ainsi, nous faire croire que les condamnations seraient inutiles ou trop fortes envers certains qui, en apparence, n'auraient pas été impliqués activement dans les viols mais juste "présents" et qui, devenus de "respectables" pères de famille, se seraient ainsi déjà rachetés, est juste un clin d'oeil lancé à l'adresse des anciens jeunes mâles d'alors pour leur dire ceci : "nous sommes de la même caste, celle qui tient les femmes sous leur domination et peu importe avec quelle violence nous le faisons, l'essentiel est de le faire".
En réalité, ces individus sont juste devenus des adultes ayant reproduit un modèle social de masculinité construit dans l'adolescence au moyen d'actes initiatiques barbares qui signent une sociabilité acquise sur la souffrance du sexe opposée.
Et les juges de valider cela en faisant semblant d'avoir rendu la justice.
Prétendre que les condamnations soient en décalage avec la réalité sociale présente des accusés et même des victimes auxquelles les condamnations n'apporteraient aucun soulagement (non, les femmes n'ont pas besoin de justice pour recommencer à vivre, n'est-ce pas ?) c'est se faire complice du système de valeurs qui génère le viol avec lequel se sont construits ces prétendus bons pères de famille, grâce à la première escroquerie qui a consisté à faire durer exagérément le temps du procès afin de pouvoir prétendre ensuite que trop d'eau aurait coulé sous les ponts pour que des condamnations aient un sens AUJOURD'HUI.
Il est évident que dans un tel groupe de garçons, il ne peut guère y avoir d'innocents puisqu'assister à un crime en spectateur jubilateur est déjà un crime.
Et si le spectateur n'est pas jubilateur, il quitte le lieu pour venir en aide aux victimes. Il ne peut y avoir de neutralité, c'est impossible. Tous, y compris ceux qui n'ont pas participé activement et se sont contentés de regarder sans même utiliser la force pour aider les autres, sont forcément eux-mêmes des violeurs car supporter les copains, c'est plus que de la complicité, c'est violer par procuration. Ils n'ont nullement apporté assistance aux personnes maltraitées, ne se sont nullement soustrait au groupe pour chercher de l'aide, ils sont donc tous coupables. Le voyeur d'un crime qui laisse devant ses yeux se perpétrer un crime est un criminel lui-même à moins d'avoir cinq ans d'âge. Ceux-là avaient tous plus du double, étaient tous nubiles.
Nous avons assez entendu à propos du nazisme que le peuple était complice pour ne pas avoir réagi. Et pourtant, dans le cas du peuple allemand, réagir signifiait la guillotine (je pense à Sophie Scholl guillotinée à 22 ans pour avoir distribué des tracts contre Hitler), le nazisme ayant été une dictature.
Or là, il n'y avait pas de diktat ni de dictature. Il y avait un groupe qui se tenait les couilles entouré d'un monde à la surveillance duquel il cherchait à échapper.
Ce que la justice fait semblant de ne pas voir c'est que ces jeunes mâles si peu responsables soi-disant parce qu'en pleine puberté et non encore adultes, ont mis à ce moment-là en place dans leurs "jeux" d'adolescents ces fameuses valeurs masculines mortifères servant aujourd'hui à cette même justice masculine à ne pas voir ce qu'ils ont fait.
Ainsi, nous faire croire que les condamnations seraient inutiles ou trop fortes envers certains qui, en apparence, n'auraient pas été impliqués activement dans les viols mais juste "présents" et qui, devenus de "respectables" pères de famille, se seraient ainsi déjà rachetés, est juste un clin d'oeil lancé à l'adresse des anciens jeunes mâles d'alors pour leur dire ceci : "nous sommes de la même caste, celle qui tient les femmes sous leur domination et peu importe avec quelle violence nous le faisons, l'essentiel est de le faire".
En réalité, ces individus sont juste devenus des adultes ayant reproduit un modèle social de masculinité construit dans l'adolescence au moyen d'actes initiatiques barbares qui signent une sociabilité acquise sur la souffrance du sexe opposée.
Et les juges de valider cela en faisant semblant d'avoir rendu la justice.
Prétendre que les condamnations soient en décalage avec la réalité sociale présente des accusés et même des victimes auxquelles les condamnations n'apporteraient aucun soulagement (non, les femmes n'ont pas besoin de justice pour recommencer à vivre, n'est-ce pas ?) c'est se faire complice du système de valeurs qui génère le viol avec lequel se sont construits ces prétendus bons pères de famille, grâce à la première escroquerie qui a consisté à faire durer exagérément le temps du procès afin de pouvoir prétendre ensuite que trop d'eau aurait coulé sous les ponts pour que des condamnations aient un sens AUJOURD'HUI.
Différer le procès en cas de viol est une tactique efficace pour ne pas tirer les conséquences d'un tel crime, surtout si les bourreaux (mais pas la victime, tiens donc) ont entre temps procréé.
L'empathie de la justice fait semblant de se porter sur la nouvelle génération. "Pensez aux enfants".
On voit là combien le viol touche aux fondements de la culture dominante : la virilité guerrière, égomane et d'un "rationnalisme" totalement dépourvue d'humanité qui réalise puis cimente la scission des genres sexués. Genres sexués qui ne peuvent donc prétendre au même traitement et au même jugement en tant qu'agresseur et en tant que victime.
L'empathie de la justice fait semblant de se porter sur la nouvelle génération. "Pensez aux enfants".
On voit là combien le viol touche aux fondements de la culture dominante : la virilité guerrière, égomane et d'un "rationnalisme" totalement dépourvue d'humanité qui réalise puis cimente la scission des genres sexués. Genres sexués qui ne peuvent donc prétendre au même traitement et au même jugement en tant qu'agresseur et en tant que victime.
Or un violeur est un individu destructeur, un modèle du genre masculin qu'il faut condamner pour qu'enfin un autre modèle émerge qui ne soit pas celui-là.
Il faut pointer dans la légèreté des condamnations ainsi que les relaxes dont ont bénéficié certains accusés, non seulement l'impossibilité de réparation des traumas des victimes mais aussi les valeurs que représentent "le violeur" en tant que modèle d'un comportement social de domination généralisée à partir de ce cas extrême.
Pour la victime, celui qui a assisté à sa souffrance en riant ou en regardant sans lui venir en aide a ajouté une violence supplémentaire à la violence et non des moindres. Car la victime a aussi été violée par ceux-là.
Elle l'a juste été autrement.
La violence est peut-être même plus forte dans ses regards qui disent : je ne me salis même pas avec ton corps, je te regarde et je ne fais rien d'autre que de te regarder, regarder comment tu te fais dévaster. Cela me plaît.
Cette forme de viol est au moins aussi horrible que sa forme active.
Il faut pointer dans la légèreté des condamnations ainsi que les relaxes dont ont bénéficié certains accusés, non seulement l'impossibilité de réparation des traumas des victimes mais aussi les valeurs que représentent "le violeur" en tant que modèle d'un comportement social de domination généralisée à partir de ce cas extrême.
Pour la victime, celui qui a assisté à sa souffrance en riant ou en regardant sans lui venir en aide a ajouté une violence supplémentaire à la violence et non des moindres. Car la victime a aussi été violée par ceux-là.
Elle l'a juste été autrement.
La violence est peut-être même plus forte dans ses regards qui disent : je ne me salis même pas avec ton corps, je te regarde et je ne fais rien d'autre que de te regarder, regarder comment tu te fais dévaster. Cela me plaît.
Cette forme de viol est au moins aussi horrible que sa forme active.
Mais certains défenseurs de cette justice à laquelle nous avons assisté défendent l'idée que la justice doit être aussi juste avec les accusés qu'avec les victimes afin que justice ne signifie pas vengeance. Nous avons là de nouveau une sorte de perversion. La justice ne doit pas se préoccuper de ne venger ou de ne pas venger quelqu'un.e. Cette notion doit rester complètement hors de son champ.
La justice doit faire son travail.
Et son travail est de participer activement par l'exemplarité à la construction des valeurs d'une société plus juste et donc à la destruction d'autres valeurs qui ne doivent pas continuer à être propagées, même "passivement". Le fait que certains des accusés anciens spectateurs passifs soient père de famille aujourd'hui ne devrait pas servir de caution à ce qu'ils ont fait ou soi-disant pas fait. Parce qu'ils sont pères de famille, cette passivité criminelle qui n'est qu'une activité d'un autre ordre, doivent leur être reprochés encore plus fermement car ils se sont construit sur des valeurs criminelles et que leurs enfants sauront un jour ce qu'ils ont fait et comment cela a été jugé.
Un violeur en réunion est pire qu'un violeur solitaire car il pratique un viol social qui s'appuie sur la force de cohésion du groupe et qu'il se construit par là sur un fondement social de violeur.
"Il y a un phénomène de lutte de classe supra ordonnée dans cette question du traitement du viol, l'affaire dsk nous en avait déjà montré les ressorts. Beaucoup de gens sont coincés dans leurs alliances relatives à plusieurs systèmes de références. Les
dsk et autres super riches pratiquent aussi régulièrement le viol en réunion avec
des moyens logistiques beaucoup plus sophistiqués que les adolescent
phallocrates de zone d'éducation prioritaire, mais c'est le même phénomène
d'entretien de la hiérarchisation sociale sur le sexe qui se rejoue
perpétuellement dans ces viols en réunion, qu'ils soient perpétrés avec des
femmes douteusement consentantes parce que vaguement rémunérées par un
système prostitueur de haute bourgeoisie, non consentantes et non
rémunérées du tout dans le cas d'une employée d'une entreprise de
service luxueux d'hôtellerie bourgeoise... ou simple chèvre émissaire d'initiation
virile de petits mâles du lumpen Prolétariat.
Dans tous les cas, il y a l'entretien du principe de domination comme système structurant tout comportement social et supra ordonné par les catégories sexuelles, transversales à toutes les autres catégories sociales et culturelles ainsi qu'ethniques.
Il y a donc là crime d'autant plus grave qu'il se trouve être à la racine même d'un [certain] système de valeurs (...)".
(raisonnement + citation empruntés à Paul sur le blog de Kalista et modifiés).
Nous observons d'ailleurs que le système de défense des accusés et le même que celui de DSK avec Nafissatou Diallo : elle était consentante (en parlant de Nina). Mais, enfin, quelle femme consentante porte t-elle plainte pour viol ?
Du moins ne peuvent-ils pas prétendre qu'elle en veut à leur argent.
..............................................................................................................................
Ah.....au fait : l'un de ces acquittés est en prison pour avoir assassiné sa compagne.
Ajout de 14.46 h. :
Concernant l’absence de célérité de la justice comme spécialité francaise, voici un article qui démarre ainsi : “La lenteur des procès est une des tares de la justice française”
http://droit-prive-et-contrat.oboul…
On ne peut pas mieux dire quand on va jusqu’à attendre que les justiciables, encore célibataires hier, soient mariés aujourd’hui, aient des enfants et aient même, du moins pour l’un d’entre eux, assassiné leur femme.
Cette épouse assassinée aurait PU NE PAS L’ÊTRE si la justice avait travaillé plus consciencieusement et surtout n’avait pas attendu 13 ans pour énoncer un verdict, pas celui-ci, un qui soit en adéquation avec le réel.
L’un des accusés s’est suicidé.
Sans doute aurait-il eu besoin que justice soit rendue pour y voir clair dans sa vie.
Encore un mort, donc.
Ainsi cette lenteur est donc, de surcroît, si ce n’est clairement criminelle, du moins….mortelle.
Dans tous les cas, il y a l'entretien du principe de domination comme système structurant tout comportement social et supra ordonné par les catégories sexuelles, transversales à toutes les autres catégories sociales et culturelles ainsi qu'ethniques.
Il y a donc là crime d'autant plus grave qu'il se trouve être à la racine même d'un [certain] système de valeurs (...)".
(raisonnement + citation empruntés à Paul sur le blog de Kalista et modifiés).
Nous observons d'ailleurs que le système de défense des accusés et le même que celui de DSK avec Nafissatou Diallo : elle était consentante (en parlant de Nina). Mais, enfin, quelle femme consentante porte t-elle plainte pour viol ?
Du moins ne peuvent-ils pas prétendre qu'elle en veut à leur argent.
..............................................................................................................................
Ah.....au fait : l'un de ces acquittés est en prison pour avoir assassiné sa compagne.
Ajout de 14.46 h. :
Concernant l’absence de célérité de la justice comme spécialité francaise, voici un article qui démarre ainsi : “La lenteur des procès est une des tares de la justice française”
http://droit-prive-et-contrat.oboul…
On ne peut pas mieux dire quand on va jusqu’à attendre que les justiciables, encore célibataires hier, soient mariés aujourd’hui, aient des enfants et aient même, du moins pour l’un d’entre eux, assassiné leur femme.
Cette épouse assassinée aurait PU NE PAS L’ÊTRE si la justice avait travaillé plus consciencieusement et surtout n’avait pas attendu 13 ans pour énoncer un verdict, pas celui-ci, un qui soit en adéquation avec le réel.
L’un des accusés s’est suicidé.
Sans doute aurait-il eu besoin que justice soit rendue pour y voir clair dans sa vie.
Encore un mort, donc.
Ainsi cette lenteur est donc, de surcroît, si ce n’est clairement criminelle, du moins….mortelle.
mercredi 17 octobre 2012
FEMEN...isme et POLEM....ique
Je ne peux pas m'absenter une semaine sans voir à mon retour des propos à moi interprétés et sortis de leur contexte !
Il paraît (ici) que je m'associe à un mouvement de rejet des FEMEN....Ah non alors !
Faux !
Le commentaire publié sur le blog d'A dire d'elles indûment repris par atlantico n'a été laissé là que pour inviter les partis (les groupes féministes parisiens) offensés/offusqués/navrés par l'attitude des FEMEN à trouver une solution à leur trouble.
Pour ce qui est de l'action sein nus, j'ai assez démontré ici que je la considérais comme subversive mais que le subversif a été confisqué en France, entre autres, par la pub.
Les FEMEN, qui ont un parcours nettement différent (d'après leur porte-parole, les ukrainiennes seraient des esclaves en Ukraine), ont eu un peu le tort de ne pas avoir noué de vrais dialogues avec les mouvements féministes parisiens et se sont en quelque sorte imposées dans leur espace. Néanmoins elles semblent avoir leurs raisons pour cela (voir plus bas).
Je n'appelle donc certainement pas à une guerre clanique et si l'un de mes commentaires, qui n'était placé là que pour mitdenken (penser avec) en tant que suggestion et non comme véritable avis, a été pioché sans même me demander si c'en était un d'avis, j'aimerais copier ici un autre de mes commentaires sur le même billet, du moins dans la partie que je veux bien revendiquer comme une opinion :
Nous avons donné une image dans les années 70 qui nous a été volée et qui a été détournée, (...). Mais il reste un vide que prétendent maintenant combler les FEMEN.
Ce déficit ne peut perdurer.
Une lutte a besoin de symboles, d’une iconographie.
Les habitants de Suisse, d’Allemagne, de Russie et d’ailleurs le savent qui se déguisent toujours quand ils démarrent une action.
Le mouvement « Occupy », par exemple, a emprunté le masque de Fawkes pour se faire reconnaître toujours et partout.
Pour que les FEMEN ne prennent pas la place des portes-paroles féministes en France, il me semble important de réagir et de leur opposer un visuel différent.
Se costumer en suffragettes des années 1910 par exemple, je ne sais pas moi !
Mais l’aspect « démonstratif » d’un groupe qui revendique quelque chose ne saurait être occulté.
Les suffragettes mettaient la bande tricolore de maire sur leur buste et un chapeau haut-de-forme sur la tête, entre autre happening pour signifier ce qu’elles voulaient.
Je ne donne donc pas tort au groupe FEMEN pour ce qui est de donner une image reconnaissable et si possible frappante QUELLE QU'ELLE SOIT à condition de ne pas vouloir l'imposer aux autres mouvements et se substituer à eux même si l'idéal serait de s'unir sous un même signe rassembleur.
Aujourd'hui, un article paru dans le magazine "Der Spiegel" m'est tombé par hasard sous la main et j'y ai d'abord lu qu'Inna Schevchvenko a échappé de justesse à la police secrète ukrainienne pour se réfugier en France afin de sauver sa peau, ceci suite à son action de solidarité avec le groupe Pussy Riot.
Je ne connaissais pas l'épisode de la fuite par le balcon de cette jeune militante au moment de l'arrivée de la police secrète. C'est très impressionnant.
Voilà donc une femme qui s'est mise peut-être en danger de mort au nom du féminisme.
Comment la critiquer ?
Il est dit également dans cet article que de son point de vue le féminisme doit être fou et créatif et non pas se cantonner dans les conférences et les livres ennuyeux.
Je traduis cela ainsi : il n'est plus temps de discuter mais d'agir.
Et en cela je lui donne raison.
QUEL QUE SOIT SON MODE D'ACTION.
De mon point de vue, toutes les formes de féminisme sont bonnes à prendre du moment qu'elles parviennent à fissurer la chape de plomb.
Nous ne pouvons pas nous payer le luxe de nous chamailler sur la forme. Ou alors cela voudrait dire que tout ne va pas si mal finalement...Ce qui serait un comble, non ?
Alors bravo aux FEMEN, aux CHIENNES DE GARDE, à ZERO MACHO, à FÉMINISTES EN MOUVEMENT, et À TOUS LES COLLECTIFS FÉMINISTES DE FRANCE ET DE NAVARRE qui ont manifesté devant le ministère de la justice Place Vendôme contre les peines très légères ou les relaxes des accusés du procès des "tournantes" de Fontenay-sous-Bois.
Je ne vais pas toutes les citer parce que je suis bien trop fatiguée ce soir.
Bonne nuit à toutes et à tous.
Il paraît (ici) que je m'associe à un mouvement de rejet des FEMEN....Ah non alors !
Faux !
Le commentaire publié sur le blog d'A dire d'elles indûment repris par atlantico n'a été laissé là que pour inviter les partis (les groupes féministes parisiens) offensés/offusqués/navrés par l'attitude des FEMEN à trouver une solution à leur trouble.
Pour ce qui est de l'action sein nus, j'ai assez démontré ici que je la considérais comme subversive mais que le subversif a été confisqué en France, entre autres, par la pub.
Les FEMEN, qui ont un parcours nettement différent (d'après leur porte-parole, les ukrainiennes seraient des esclaves en Ukraine), ont eu un peu le tort de ne pas avoir noué de vrais dialogues avec les mouvements féministes parisiens et se sont en quelque sorte imposées dans leur espace. Néanmoins elles semblent avoir leurs raisons pour cela (voir plus bas).
Je n'appelle donc certainement pas à une guerre clanique et si l'un de mes commentaires, qui n'était placé là que pour mitdenken (penser avec) en tant que suggestion et non comme véritable avis, a été pioché sans même me demander si c'en était un d'avis, j'aimerais copier ici un autre de mes commentaires sur le même billet, du moins dans la partie que je veux bien revendiquer comme une opinion :
Nous avons donné une image dans les années 70 qui nous a été volée et qui a été détournée, (...). Mais il reste un vide que prétendent maintenant combler les FEMEN.
Ce déficit ne peut perdurer.
Une lutte a besoin de symboles, d’une iconographie.
Les habitants de Suisse, d’Allemagne, de Russie et d’ailleurs le savent qui se déguisent toujours quand ils démarrent une action.
Le mouvement « Occupy », par exemple, a emprunté le masque de Fawkes pour se faire reconnaître toujours et partout.
Pour que les FEMEN ne prennent pas la place des portes-paroles féministes en France, il me semble important de réagir et de leur opposer un visuel différent.
Se costumer en suffragettes des années 1910 par exemple, je ne sais pas moi !
Mais l’aspect « démonstratif » d’un groupe qui revendique quelque chose ne saurait être occulté.
Les suffragettes mettaient la bande tricolore de maire sur leur buste et un chapeau haut-de-forme sur la tête, entre autre happening pour signifier ce qu’elles voulaient.
Je ne donne donc pas tort au groupe FEMEN pour ce qui est de donner une image reconnaissable et si possible frappante QUELLE QU'ELLE SOIT à condition de ne pas vouloir l'imposer aux autres mouvements et se substituer à eux même si l'idéal serait de s'unir sous un même signe rassembleur.
Aujourd'hui, un article paru dans le magazine "Der Spiegel" m'est tombé par hasard sous la main et j'y ai d'abord lu qu'Inna Schevchvenko a échappé de justesse à la police secrète ukrainienne pour se réfugier en France afin de sauver sa peau, ceci suite à son action de solidarité avec le groupe Pussy Riot.
Je ne connaissais pas l'épisode de la fuite par le balcon de cette jeune militante au moment de l'arrivée de la police secrète. C'est très impressionnant.
Voilà donc une femme qui s'est mise peut-être en danger de mort au nom du féminisme.
Comment la critiquer ?
Il est dit également dans cet article que de son point de vue le féminisme doit être fou et créatif et non pas se cantonner dans les conférences et les livres ennuyeux.
Je traduis cela ainsi : il n'est plus temps de discuter mais d'agir.
Et en cela je lui donne raison.
QUEL QUE SOIT SON MODE D'ACTION.
De mon point de vue, toutes les formes de féminisme sont bonnes à prendre du moment qu'elles parviennent à fissurer la chape de plomb.
Nous ne pouvons pas nous payer le luxe de nous chamailler sur la forme. Ou alors cela voudrait dire que tout ne va pas si mal finalement...Ce qui serait un comble, non ?
Alors bravo aux FEMEN, aux CHIENNES DE GARDE, à ZERO MACHO, à FÉMINISTES EN MOUVEMENT, et À TOUS LES COLLECTIFS FÉMINISTES DE FRANCE ET DE NAVARRE qui ont manifesté devant le ministère de la justice Place Vendôme contre les peines très légères ou les relaxes des accusés du procès des "tournantes" de Fontenay-sous-Bois.
Je ne vais pas toutes les citer parce que je suis bien trop fatiguée ce soir.
Bonne nuit à toutes et à tous.
lundi 8 octobre 2012
jeudi 4 octobre 2012
De la femme obstinée qui appela son mari pouilleux
Dans les Facéties du Pogge j'ai lu cette histoire qui m'a amusée :
"Si nous dit Pogge : quand nous étions en nos confabulations et joyeuses assemblées, nous parlions aucune fois de la pertinacité et obstination d'une femme, disant qu'il est des femmes si persistentes en courage endurci qu'elles aimeraient mieux mourir que se départir de leur sentence ni faire autrement qu'à leur opinion. Adonc l'un des assistants, pour approuver cette chose par exemple, dit :
J'ai autrefois vu en nos quartiers une femme de cette condition, laquelle toujours était contraire à la volonté de son mari et spécialement quand il tançait de paroles, elle voulait toujours avoir le dernier mot et ce qu'elle disait soutenait irrévocablement. Advint qu'une fois, par une altercation qu'ils prirent son mari et elle, de paroles, elle l'appela pouilleux, ce qui déplût à l'homme tellement qu'il jura qu'elle se dédirait et, pour ce faire, la commença à battre de coups de poing et de pied tant qu'il put, mais tant plus il la battait et tant plus pouilleux elle l'appelait.
Adonc le mari, tout lassé de la battre, voyant la pertinacité d'elle, s'obstina et jura par ses bons Dieux qu'elle retirerait la parole et mettrait fin à sa pertinacité, ou qu'il la jetterait en un puits. Cette femme obstinée jura du contraire qu'au Diable fut-elle si jà se dédirait, mais tous les jours par plus infestantes paroles pouilleux l'appelait. Lors le mari prit une corde, lia sa femme par les épaules et la plongea dedans le puits jusqu'au menton et jura que, si elle ne s'abstenait de l'appeler pouilleux, qu'il la noierait et suffocquerait en l'eau : mais nonobstant elle toujours instantément sa parole continuait et pour ce le mari tentant et essayant lui ôter sa pertinacité pour la mettre en danger de mort, la dévala dedans l'eau jusque par dessus la tête tant que plus ne pouvait parler. Et lors la faulce et pertinace femme leva les mains en haut par dessus sa tête hors de l'eau, et pour exprimer ce que de parole ne pouvait dire, commença à serrer les pouces de ses deux mains l'un sur l'autre, feignant de tuer des poux, pour montrer qu'en son courage elle disait et appelait son mari pouilleux. Ainsi, avant qu'elle fut morte, ledit mari, voyant et pensant que c'était chose impossible de la convertir, tantôt la retira hors de l'eau et lui laissa dire et faire du pis qu'elle put".
Apparemment ce mari bien que violent n'était pas prêt à aller jusqu'à assassiner son épouse pour la punir de lui tenir tête comme ont fait Bertrand Cantat avec Marie Trintignant et Jamal Derrar avec Sohane Benziane.
"Si nous dit Pogge : quand nous étions en nos confabulations et joyeuses assemblées, nous parlions aucune fois de la pertinacité et obstination d'une femme, disant qu'il est des femmes si persistentes en courage endurci qu'elles aimeraient mieux mourir que se départir de leur sentence ni faire autrement qu'à leur opinion. Adonc l'un des assistants, pour approuver cette chose par exemple, dit :
J'ai autrefois vu en nos quartiers une femme de cette condition, laquelle toujours était contraire à la volonté de son mari et spécialement quand il tançait de paroles, elle voulait toujours avoir le dernier mot et ce qu'elle disait soutenait irrévocablement. Advint qu'une fois, par une altercation qu'ils prirent son mari et elle, de paroles, elle l'appela pouilleux, ce qui déplût à l'homme tellement qu'il jura qu'elle se dédirait et, pour ce faire, la commença à battre de coups de poing et de pied tant qu'il put, mais tant plus il la battait et tant plus pouilleux elle l'appelait.
Adonc le mari, tout lassé de la battre, voyant la pertinacité d'elle, s'obstina et jura par ses bons Dieux qu'elle retirerait la parole et mettrait fin à sa pertinacité, ou qu'il la jetterait en un puits. Cette femme obstinée jura du contraire qu'au Diable fut-elle si jà se dédirait, mais tous les jours par plus infestantes paroles pouilleux l'appelait. Lors le mari prit une corde, lia sa femme par les épaules et la plongea dedans le puits jusqu'au menton et jura que, si elle ne s'abstenait de l'appeler pouilleux, qu'il la noierait et suffocquerait en l'eau : mais nonobstant elle toujours instantément sa parole continuait et pour ce le mari tentant et essayant lui ôter sa pertinacité pour la mettre en danger de mort, la dévala dedans l'eau jusque par dessus la tête tant que plus ne pouvait parler. Et lors la faulce et pertinace femme leva les mains en haut par dessus sa tête hors de l'eau, et pour exprimer ce que de parole ne pouvait dire, commença à serrer les pouces de ses deux mains l'un sur l'autre, feignant de tuer des poux, pour montrer qu'en son courage elle disait et appelait son mari pouilleux. Ainsi, avant qu'elle fut morte, ledit mari, voyant et pensant que c'était chose impossible de la convertir, tantôt la retira hors de l'eau et lui laissa dire et faire du pis qu'elle put".
mercredi 3 octobre 2012
Il y a dix ans...Sohane Benziane
Dessin de Catherine dans Charlie Hebdo en 2006 illustrant le régime de la Terreur masculine subit par Sohane Benziane : "sois soumise ou crève".
Ici, en 2012 une autre adolescente est brûlée vive en France sans que cela ait fait beaucoup de bruit dans la presse.
"Brûlée vive", Souad de Cisjordanie, raconte ce que c'est de subir un tel crime y ayant par miracle survécu :
Combien d'adolescentes, de jeunes et de moins jeunes femmes ont-elles été assassinées par le feu dans le monde depuis l'aube de l'humanité ? L'assassinat par le feu n'étant que l'une des innombrables méthodes d'extermination utilisées contre notre sexe dont le droit de vivre est conditionnel.
Ici, en 2012 une autre adolescente est brûlée vive en France sans que cela ait fait beaucoup de bruit dans la presse.
"Brûlée vive", Souad de Cisjordanie, raconte ce que c'est de subir un tel crime y ayant par miracle survécu :
Combien d'adolescentes, de jeunes et de moins jeunes femmes ont-elles été assassinées par le feu dans le monde depuis l'aube de l'humanité ? L'assassinat par le feu n'étant que l'une des innombrables méthodes d'extermination utilisées contre notre sexe dont le droit de vivre est conditionnel.
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