à la recherche des femmes perdues dans l'espace-temps et autres aventures...
lundi 28 février 2011
vendredi 25 février 2011
Renaissance music - O Deathe, rock me asleepe (Anne Boleyn)
Condamnée à être décapitée pour "impudicité" (sic) Ann Boleyn, en attendant sa mort, aurait composé cette oeuvre poignante.
jeudi 24 février 2011
Isabella Leonarda 'Sonata duodecima'
En attendant que je puisse reprendre le fil de ce blog interrompu pour cause de santé, je vous livre ce chef-d'oeuvre de musique baroque au féminin. Une vraie merveille !
vendredi 18 février 2011
Le viol comme divertissement
Avant de revenir à la fameuse nuit de la Saint-Barthélémy et de tenter de rétablir une part de vérité sur les spéculations que font sur elle celleux qui étudient avec sérieux l'histoire, revenons à la scène de viol du film qui, je le rappelle, est une pure invention scénaristique.
A l'heure où l'actrice Maria Schneider qui vient de mourir se refait violer par la presse qui se rue sur ce décès pour rappeler la scène de sodomie du film "Un dernier tango à Paris", soulignons que le viol semble posséder une qualité hautement divertissante et qu'il est devenu un ingrédient incontournable de l'entertainment de masse.
Le requiem dégradant entonné par les journaux en guise d'"hommage" à l'actrice décédée
Héloïse en parle là
Emelire ici
Le Collectif Les mots sont importants ici repris par Mauvaise Herbe là
humilie toutes les femmes qui n'ont pas envie de se retrouver dénudées post mortem dans des canards à l'éthique de plus en plus douteuse.
Comme je le mentionne dans le billet où je cite l'article non édité, par contre, de cette passionnante chercheuse, Eliane Viennot écrit en 1994, à la sortie de La Reine Margot :
"C’est la première fois, notamment, qu’est mis en scène le viol de Marguerite — par ses frères évidemment ! Qu’Henriette de Nevers, la plus grande héritière du royaume, est ravalée au rang d’une dame de compagnie (elle introduit les visiteurs chez Marguerite !), et campée sous les traits d’une harengère délaissée. Que des princesses de France sont montrées traînant sans escorte dans la capitale (rue Saint-Denis, peut-être ?) pour « chercher des hommes » afin de se faire trousser sauvagement contre les blocs de pierre..." !
Le viol est particulièrement artistique (comme le patinage). Il faut le savoir. Et l'inspiration, la muse (en tout cas pas Euterpe) qu'est ce que vous voulez ma bonne dame...comment lui résister ?
Depuis les années 1970, au nom de la sacro-sainte "création libre" qui règne d'ailleurs également dans le monde de la pornographie et de la pub, cela n'arrête pas :
Quelques films dont vous avez peut-être entendu parler ?
Tess du lui-même violeur Polanski
Jeanne d'Arc de Luc Besson
J'irai cracher sur vos tombes de Michel Gast
Il était une fois en Amérique de Sergio Leone
Outrages de Brian de Palma
Frankenstein 90 d'Alain Jessua
Irréversible de Gaspar Noé (un grand amateur de viols celui-là)
etc...
Il y en a des centaines (je ne les assimile pas à ceux qui ont eu pour but de dénoncer le viol comme "L'amour violé" ou "Anonyma" bien entendu).
J'ai d'abord voulu en faire une liste exhaustive mais il y en a qui pourrait venir puiser ici de quoi gratter leur prurit ce qui l'empêcherait de cicatriser.
Et voilà qui n'est pas charitable.
jeudi 17 février 2011
Avis aux enquiquineurs
"ça va pas la tête" ou "pour qui vous vous prenez", et ce genre d'envolées épididymiques (merci à Olympe pour son épididyme d'or dont je me suis inspirée afin de créer de ce néologisme).
"Séduire pour réduire" 2
pour que tout le monde finisse par en être persuadé. »
Joseph GOEBBELS
Chéreau dit s'être inspiré des classiques du film en costumes, des thrillers de gangsters de Coppola et de Scorsese, de la grande peinture de la Renaissance et du XIXe siècle romantique aussi bien que des photographies d’actualité les plus sordides pour obtenir La reine Margot.
La rencontre du film et de son public a été longuement préparée. Bénéficiant d’une couverture médiatique exceptionnelle, conçue selon des stratégies publicitaires étudiées, le film s’offre le Festival de Cannes pour écrin de sortie le 13 mai 1994 ; il est en même temps projeté dans toute la France. L’œuvre tant attendue obtient le Prix du jury et le Prix d’interprétation féminine pour Virna Lisi, mais ne rencontre pas le succès populaire escompté. Le public condamne la longueur du film (2 h 39), sa confusion et sa violence baroque faite de mort et de sang.Ce spectacle en forme de grand' messe mais dénué d’émotion, est pourtant dopé par la sortie cannoise et draine un grand nombre de spectateurs dès les premières semaines, pour aboutir à un total d’environ deux millions pendant la période d’exclusivité.
Mais La Reine Margot a surtout été pensé comme un produit à exporter à l’étranger.
La Reine Margot, film prétendument non-historique s’inscrit en fait dans un contexte de résurgence d’une réflexion sur l’Histoire au cinéma, présente dans les "Heritage films". Le concept, mis en évidence par les Anglo-Saxons, s’applique à des films contemporains populaires, réunissant un budget important, un casting de stars, une reconstitution soignée au service d’une mise en scène du passé renouvelée.
Or La Reine Margot ne remplit pas certaines conditions ontologiques du genre, notamment en ce qui concerne les moyens de la représentation : ainsi les décors sont absents, et les costumes malmenés (sans parler de l'histoire).Ce n'est pas pour autant que le film est retiré de la circulation...il ne faut pas rêver.
"Séduire pour mieux réduire" ou le concept de "propagande glauque".
Le changement de notre civilisation depuis 1990 :
Jusqu’en 1968 nous étions dans l’ère de la CONSOMMATION
de 1968 à 1990 nous étions dans l’ère de l’INFORMATION
depuis 1990 nous sommes dans l’ère de la PROPAGANDE GLAUQUE dont le cinéma se fait largement l'allié.
On inonde le monde de produits culturels émotionnellement toxiques qui perturbent et brouillent les repères. Les films d'histoire-fiction participent de cela.
On peut télécharger à tout instant et l'on trouve partout en DVD aujourd'hui dans les souks, supermarché, stations service, drogueries, librairies de surface, papeteries, maisons de la presse, vidéothèques, etc de Singapour à Saint-Pétersbourg, de Fèz à Buenos Aires, de Sydney à Calais, d'Accra à Hiroshima, etc..."Queen Margot" que tout le monde connaît et que les adolescents qui n'étaient pas encore en âge de le regarder à l'époque regardent maintenant pour la première fois avant que leurs cadets ne le fassent à leur tour. Pourquoi pas ? L'image de présentation est très racoleuse et personne ne cherche à savoir si le réalisateur se veut historien ou "libre créateur" ! Et il n'y a aucun avertissement nulle part quant au contenu non-historique de l'oeuvre. Les consommateurs/trices pensent que ce film qui, dans les autres langues, s'appelle la plupart du temps "La nuit de la Saint-Barthélémy" retrace une période historique pas tout à fait fidèlement mais quand même à peu près. Beaucoup de gens croient à une éthique quelque part.
Quand un.e allemand.e me demande :
- Qu'y a t-il d'exact dans ce film ?
Je réponds :
- Les noms. Les noms sont exacts.
- Et...c'est tout ?
- Oui.
- Mais il y a bien eu une nuit de la Saint-Barthélémy en France, non ?
- En effet mais...elle n'a pas de rapport avec ce film.
- Ah? Est-ce possible ? Mais ces reines hystériques ? Ce roi fou ? Les empoisonnements ? L'inceste ? Tout ça ?
- Il faut savoir qu'en France respecter l'histoire n'est pas une obligation. L'arbitraire règne. C'est très dépendant du sujet. Il n'y a aucun souci d'éthique dans ce domaine.
- Je n'arrive pas à le croire !
- Ben si.
Je vous prends à témoin du désagrément qu'il y a à devoir dénigrer son propre pays à cause de personnages comme Patrice Chéreau. Car unanimement ce film choque. Et c'est bien ce qui importait au réalisateur.
On a accusé en son temps Alexandre Dumas d'avoir violé l'Histoire. Or Chéreau a fait mieux : il a violé Alexandre Dumas.
mercredi 16 février 2011
"Séduire pour réduire"
Beaucoup de temps, d’argent, de beaux costumes et de beaux décors, beaucoup de figurants et de grands acteurs, un metteur en scène prestigieux et une scénariste célèbre. Pour dire quoi ? Que la Renaissance était une époque pleine de bruit et de fureur, les Valois une famille de dégénérés, Catherine de Médicis un monstre, sa fille une putain, Charles IX un fou, Anjou (futur Henri III) un homosexuel, Alencon un zéro absolu, et Navarre (futur Henri IV) un gentil petit roi qui sentait mauvais et aimait l’ail… On aurait pu s’attendre, en cette fin de XXe siècle, à ce qu’un intellectuel ne nous resserve pas une fois de plus cette mythologie de bazar, ces images d’Épinal éculées, alors que les historiens et les historiennes ne cessent , depuis vingt ans, de nous montrer que la réalité de cette époque est infiniment plus complexe — et plus intéressante aussi ! Évidemment, il faudrait les avoir lus.
Patrice Chéreau s'en défend et plaide la cause de la liberté du créateur. Il a „interdit“ à ses acteurs et actrices de lire quoi que ce soit sur le sujet, et il faut croire qu'au delà du roman d'Alexandre Dumas, il s'est imposé le même devoir de réserve : on parle tellement mieux de ce qu’on ne connaît pas ! Qui irait, d’ailleurs, lui chercher des poux dans la tête ? Ne clame‐t‐il pas partout qu’il n’a pas voulu faire un film historique ? Tout est donc permis. Mais s'il lui avait pris l'idée de faire un film sur Auschwitz et dé montrer qu’on y vivait bien ? Ou d’évoquer le général de Gaulle traînant avec des prostituées dans les bas-fonds de Londres ? La critique accepterait‐elle cette candeur charmante sans sourciller, sans brandir aussitôt l’argument de l'éthique ?
En réalité ce n’est pas la liberté du créateur qui est ici en cause, c’est la nature du sujet traité. Si Chéreau, comme tant d'autres avant lui, peut élucubrer en toute quiétude, c’est que trois siècles et demi de propagande (d’État ou non) l’y autorisent. C’est en effet, depuis Richelieu et Mazarin, un sport national que de diaboliser les Valois‐Médicis. La légitimité des premiers Bourbons étant bien fragile (Henri IV était arrivé sur le trône l’épée à la main), les historiographes de la monarchie absolue ont été chargés de noircir la famille royale précédente afin de faire reluire la nouvelle. Le XVIIIe siècle n’a pas déconstruit ce mythe : il l’a même renforcé, faisant d'Henri IV un héros absolu, toujours au détriment de Catherine et de ses enfants. Et après la Révolution, la même démonstration a été reprise. Cette fois‐ci, il fallait prouver, la royauté ayant été renversée, que la monarchie était un système de gouvernement totalement perverti ; il fallait aussi convaincre, le deuxième sexe ayant été exclu de la citoyenneté, que les femmes au pouvoir étaient une abomination. Quel meilleur exemple trouver, alors, pour cette «démonstration», que ces derniers Valois déjà abîmés par deux siècles de propagande officielle et cent ans de propos «éclairés» ? C’est à quoi se sont attachés Michelet, Dumas, Lavisse, et tant d’autres. La France du XIXe siècle, comme celle du XXe siècle, a bu ces breuvages troubles distillés dès l’école — Danièle Thompson et Patrice Chéreau comme tout le monde. Savent‐ils seulement qu’ils s'inscrivent dans cette histoire, eux qui prétendent ne pas en faire ?
Il faudra bien pourtant, un jour, sortir de la mythologie. Comprendre que les derniers Valois ne furent ni une famille tuyau de poêle ni une mafia sanguinaire, mais une maison chargée de gouverner un pays où les grandes puissances finançaient la guerre civile. Que Jeanne d’Albret et Charles IX sont morts de tuberculose et non d’empoisonnement. Que Catherine de Médicis, Charles et Coligny étaient d’accord pour intervenir en Flandres, et que ce n’est évidemment aucun des deux premiers qui est responsable de l’assassinat du troisième ! Que La Mole, catholique de quarante‐cinq ans, fut exécuté parce qu’il était le conseiller politique du duc d’Alençon — qui venait d’organiser une tentative de coup d’État. Que les complots de l’hiver 1574 ne furent pas une agitation de frénétiques ou d’incapables, mais une tentative désespérée des modérés de l'époque pour mettre fin aux guerres civiles en installant Alencon sur le trône. Que Marguerite n’a pas choisi « le côté des opprimés » (sic !) mais l’engagement auprès de son époux et de son jeune frère, seule voie possible pour elle après la Saint‐Barthélemy ; et qu’elle n’était pas une nymphomane mais une femme qui eut une dizaine d'hommes dans sa vie ! Qu'Henri III ne s'est pas entouré d’une bande d’homosexuels échevelés mais d’un groupe d’hommes sûrs, de noblesse moyenne, qu’il a hissés aux premiers rangs de l’État parce que la vieille noblesse faisait sécession... Oui, décidément, l’histoire est plus intéressante que la répétition sempiternelle des vieilles sornettes !
Notons toutefois que Chéreau introduit dans cette répétition quelques nouveautés — comme tous ses prédécesseurs. C’est la première fois, notamment, qu’est mis en scène le viol de Marguerite — par ses frères évidemment ! Qu’Henriette de Nevers, la plus grande héritière du royaume, est ravalée au rang d’une dame de compagnie (elle introduit les visiteurs chez Marguerite !), et campée sous les traits d’une harengère délaissée. Que des princesses de France sont montrées traînant sans escorte dans la capitale (rue Saint-Denis, peut-être ?) pour « chercher des hommes » afin de se faire trousser sauvagement contre les blocs de pierre...
La fin du XXe siècle sera‐t‐elle fière d’avoir ajouté ces petites pierres‐là à l’édifice de haine et de désinformation patiemment construit par les siècles passés ? Ou sera‐t‐elle au contraire désireuse, abandonnant ces oripeaux d’un autre âge, de renouer avec une histoire dont elle est séparée depuis si longtemps ?
C’est au public, à présent, d’en décider.
(Là ou mon opinion diffère de cet article : Alexandre Dumas ne noircit pas aussi férocement les Valois que Chéreau, de plus son oeuvre possède une réelle valeur artistique. Chéreau, par contre comme beaucoup de prétendus artistes d'aujourd'hui, confond transgression politiquement encouragée (il ne s'agit pas de nager à contre-courant non plus, hein !) et ART. Alexandre Dumas est encore un modèle pour les créateur/trice.s d'intrigues romanesques aujourd'hui, gageons que Chéreau n'en sera pas pour ceux de demain).
samedi 12 février 2011
La Marie salope de Patrice Chéreau
(Éliane Viennot, professeure de littérature de la Renaissance à l'Université Jean Monnet de Saint-Étienne et membre de l'Institut universitaire de France a publié un ouvrage sur Marguerite de Valois regroupant ces trois écrits, première livre d'une collection intitulée «la cité des dames» consacrée aux classiques féminins de l'Ancien Régime).
Cet extrait de film est tiré de "La reine Margot" adapté très "librement" du roman de Dumas par Patrice Chéreau. Désolée pour tous celles et ceux qui l'ont malencontreusement "adoré" (j'ai lu cela quelque part) mais je dois exprimer ici mon indignation devant tant de bêtise et de mauvais goût de la part du réalisateur qui a défiguré et saccagé sans état d'âme un chef-d'oeuvre du roman classique. Sans doute cette oeuvre le dépasse t-il complètement. Dumas qui a lu les Mémoires de Marguerite de Valois bouscule un peu la chronologie des événements historiques et ajoute quelques romances et intrigues de son invention mais il ne fait qu'accentuer par là les traits marquants de l'histoire dans l'Histoire, les placer sous un éclairage intéressant et ressusciter une société disparue assez plausible, qu'il parvient à rendre attachante malgré ses excès. Il traduit bien et sans tomber dans la vulgarité ce grand écart typique du XVIe siècle entre sensibilité extrême et choquante barbarie. Chez Chéreau, il ne s'agit même plus d'un arrangement avec l'Histoire qui aurait la politesse de respecter un minimum la langue, un minimum le caractère des protagonistes, un minimum la vérité historique, non : tel un graffiti barbouillé sur la Joconde, on est en pleine déprédation.
Portraits de Marguerite de Valois
Dumas qui a un sens inné du théâtre démarre le roman sur deux scènes simultanées assez burlesques : l'une où, le jour du mariage, Margot échange avec son amant le duc de Guise trois mots en latin (car elle est érudite et Dumas le souligne tout au long du livre) pour lui donner rendez-vous le plus discrètement possible pendant la nuit de noce, et l'autre où, au même moment, Henri de Navarre taquine puis rassure sa maîtresse jalouse et lui promet pour lui prouver son amour de passer sa nuit de noce avec elle. Moliéresque dans la construction, c'est une entorse faite à la réalité historique puisque les nuits de noce de princes étaient rarement une affaire privée.
La scène du mariage représentée dans la vidéo avec le coup que donne Charles IX à sa soeur pour lui faire dire "oui" correspond à ce qu'on a plus tard prétendu au sujet de la cérémonie afin d'obtenir une annulation du mariage sous le motif qu'il avait été forcé alors que ce n'était pas le cas. Dans ses Mémoires, Marguerite de Valois décrit une cérémonie normale si on excepte l'estrade devant l'église catholique et tout ce qui a trait à un mariage oecuménique. Passons sur le geste brutal qui n'est ni dans le roman ni dans l'Histoire et admettons qu'il ait un intérêt cinématographique (un coup à une femme c'est bon ça coco), la suite n'en est pas moins pitoyable de grossièreté.
Portraits de Henri III encore duc d'Anjou dans le film
On voit le futur Henri III, cheveux longs et gras, visage au teint bistre et au regard libidineux souhaiter à Henri de Navarre la "bienvenue dans la famille" en ajoutant : "une famille un peu particulière...pas si mal..tu verras "(genre : hinhinhin...tu ne sais pas sur quels dingues tu es tombé mais tu vas t'en apercevoir : tout le monde couche avec tout le monde chez nous) : vulgaire. Le frère du roi (duc d'Anjou en 1572) est le futur Henri III, donc, qui ne porta pas autrement les cheveux que courts, frisés et dressés comme c'était la mode à l'époque. D'une nature délicate et raffinée, Henri III était un homme particulièrement soigneux de sa personne et adorait composer des vers. Il possédait une grâce naturelle qu'il tâchait de mettre en valeur. La vulgarité lui était assez étrangère.
Portraits de Charles IX
Charles IX n'arbora jamais non plus cette tignasse aussi longue que grasse portée tout au long du film par Jean-Hugues Anglade (très grand acteur MALGRÉ les dialogues nullissimes de Chéreau, et qui réussit malgré eux et cette coiffure débile à ressembler au vrai Charles IX! Chapeau!).
Pour en revenir au stupide "bienvenue dans la famille" il aurait été bien ridicule de la part du duc d'Anjou de parler à son petit-cousin Henri de Navarre comme à un parfait étranger !
Henri épousait sa propre petite-cousine, soit la petite-fille du frère de sa grand-mère. Le couple et toute la fratrie dont les parents étaient cousins germains avaient des arrières-grands-parents communs. De plus, fils de France et princes du sang se connaissaient tous comme les doigts de la main depuis le berceau, étant déjà une famille avant même de se marier, chacun sait (du moins je le croyais) quels problèmes de consanguinités traînaient avec elles ces anciennes familles royales qui ne se mariaient guère au-delà du cousin au 2e degré.
Ce dialogue niais et gratuit témoigne donc d'une absolue méconnaissance des coutumes monarchiques* (*je ne suis pas monarchiste) de quelqu'un qui prétend faire un film sur la monarchie.
Je passe sur l'air de psychozombie déterré et possédé de Catherine de Médicis dont j'ai déjà parlé ailleurs, et je voudrais qu'on m'explique l'intérêt de faire passer la maison des Valois pour un lupanar, Marguerite de Valois pour une Marie Salope, Henri de Valois pour un pauvre pervers et Henri de Navarre pour ce personnage tourmenté et sur le qui-vive incarné par Daniel Auteuil, excellent acteur du reste pour incarner les personnages de Michael Hanecke, mais qui ne cadre pas du tout avec le renard, fin, facétieux, campagnard et très sûr de lui que fut Henri de Navarre non seulement tel que le présente Dumas dans son roman mais tel qu'il a du être réellement. Henri de Navarre
Dans le film ce futur grand roi mendie sans la moindre dignité l'amitié de sa femme en se plaignant d'être détesté de tous (si dans le roman il exprime un moment donné la même plainte ce n'est pas du tout mais alors pas du tout dans cette position de mendiant), le couple se balance leurs parents morts à la figure comme le feraient des saoûlographes ou des imbéciles, du coup on parle de "mariage blanc" (ce qui nous ramène brutalement au XXe siècle et à la controverse des mariages "mixtes") et Marguerite "just married" prend des allures de super chipie pour dire à son désormais époux "personne ne m'oblige à coucher avec vous". Hormis la platitude et encore une fois, la vulgarité d'une telle phrase, elle est de plus d'une absurdité inégalable puisque historiquement c'est exactement le contraire : on l'obligeait à consommer le mariage et cela dès la nuit de noce. Si Dumas fait faire chambre à part aux protagonistes, ce n'est pas du tout pour que Marguerite puisse faire bisquer Henri (tu ne m'auras pas nananèreuh!) mais pour les besoins de son intrigue qui est la suivante : tous deux amoureux de leur côté d'une autre personne, les deux enfants de France sont surpris par ce mariage politique qui leur tombe dessus sans crier gare et ils se voient obligés de ménager la susceptibilité de leurs amant.e.s afin de les conserver, tout en se protégeant mutuellement des manipulations royales sans éveiller les soupçons quand à leur séparation de corps convenue AMICALEMENT. Quand Catherine s'en aperçoit ils changent de tactique...Un vrai tour de force qui non seulement ne fait pas peur à Dumas mais ce dernier parvient à mêler en permanence de l'humour au drame sans jamais tomber dans la vulgarité ce que Chéreau ne souhaite ni rendre ni comprendre.
Toutes les scènes de ce film sont calquées sur l'extrait publié ci-dessus où les phrases bêtasses et mesquines alliées aux apparences négligées des hommes et très déshabillées des femmes n'ont strictement rien à voir ni avec le roman pillé ni avec le siècle représenté. Les dialogues ont le niveau affligeant d'écoliers dans la cour de récréation d'une école primaire, les personnages présentent des comportements d'enfants attardés extériorisant à tout va les manifestations d'une libido désordonnée d'adolescents qu'aucun tabou n'arrêteraient. Cette surexcitation sexuelle la plupart du temps incongrue sur fond de tueries apparement érotisantes sert de suspens à un propos réduit à deux questions omniprésentes : qui va coucher avec qui et qui va tuer (ou a tué) qui.
C'est la Saint-Barthélémy des cinéastes qui veulent à tout prix assassiner la littérature.
Comment le mariage de Jeanne d'Albret fit de La Rochelle une Ville Libre
La Rochelle et les îles charentaises sont embrasées par la révolte qui s'étend en Angoumois, en Saintonge, à Bordeaux et dans tout le bordelais. Les habitants du Poitou et de la Guyenne refuseront jusqu'au bout de régler la facture salée de ce mariage...annulé quelque temps plus tard !
Le gouverneur Charles Chabot est chassé de la ville avec les 200 soldats qu'il a fait venir pour se protéger des habitants. François Ier est finalement contraint de supprimer l'impôt.
Néanmoins les Rochelais n'oublieront pas. Le 14 septembre 1565 et trois règnes plus tard, Charles IX accompagné de sa mère Catherine de Médicis, et précédé par le connétable de Montmorency, fait son entrée dans la ville de La Rochelle, où il reçoit un accueil hostile de la part des habitants. En représailles, il destitue tous les officiers et confie les défenses au gouverneur Chabot, précédemment chassé.En début d’année 1568, poussé par l’intense propagande menée par les pasteurs, le maire soulève la ville contre les catholiques. Les massacres entre calvinistes et catholiques se répandent dans toute la région.
Bientôt La Rochelle se proclame république indépendante et calviniste, ce qui ne manque pas d’inquiéter le pouvoir royal. En effet, avec ses 22 000 à 23 000 habitants, la ville est parmi les plus grandes du Royaume, et elle est également l'une des plus riches.
Charles IX charge alors Blaise de Montluc et Charles Chabot de Jarnac de reprendre le port de l’Atlantique. Blaise de Montluc arme une flotte de 500 arquebusiers d’élite et l’envoie prendre l’île de Ré. Après de terribles combats, les protestants sont massacrés. Pour éviter plus de massacres le prince de Condé signe la paix de Longjumeau avec Charles IX en mars 1568.
En novembre 1568, Jeanne d'Albret, âgée de 40 ans, prend la tête du mouvement protestant à La Rochelle, ville qu’elle administre dans tous les domaines, à l’exception des affaires militaires. Elle assure la communication avec les princes étrangers alliés, dont elle tente de conserver le soutien. Après la défaite de l'amiral de Coligny à Moncontour contre le duc d'Anjou (et futur Henri III), la paix de Saint-Germain-en-Laye est âprement négociée officiellement entre l'amiral de Coligny et Charles IX mais réellement entre Jeanne d'Albret et Catherine de Médicis. Grâce à la fermeté de Jeanne, les Protestants se voient attribuer quatre places fortes dont La Rochelle qui devient le « Boulevard de la Réforme ». Jeanne veut dissuader Coligny de rejoindre la Cour de France mais trop avide de faveurs royales et de considérations, il ne l'écoute pas. Elle tergiversera également de longs mois pour accéder à la demande de Catherine de Médicis qui est d'unir Henri de Navarre à Marguerite de Valois. Elle a un mauvais pressentiment. Toutes ces négociations autour du mariage de son fils la tueront. Elle meurt en juin 1572.
Mais son mauvais pressentiment s'avère justifié. Une fois les huguenots à Paris, la nuit du dimanche 24 août 1572, a lieu le massacre de la Saint-Barthélémy. Coligny est assassiné et défenestré. Les huguenots qui y réchappent s'enfuient à La Rochelle.
Le roi Charles IX ordonne alors à son frère le duc d’Anjou d'en faire le siège. Après huit assauts infructueux, celui-ci abandonne.
Plus tard, en 1590, les Rochelais obtiennent du nouveau roi et fils de Jeanne d'Albret, l’autorisation d’ériger une nouvelle enceinte, baptisée « enceinte huguenote » ou « enceinte Henri IV », et plus fortifiée que la précédente. La ville ayant conquit son statut de ville libre initie une période de prospérité et d’épanouissement qui s’étendra jusqu’ en 1620.
mercredi 9 février 2011
Mujeres pintoras nacidas en el Siglo XVI
Avec musique !
lundi 7 février 2011
Un peu de brutalité dans ce monde de douceur !
Lady defending castle from Smithfield Decretals England about 1340
Depuis les temps les plus reculés jusqu'à aujourd'hui, les femmes, peu reconnues comme des guerrières pourtant, ont pris les armes quand il le fallait absolument, et parfois même telle l'homme de leur époque, pour vider une simple querelle personnelle.
Duel entre Isabella de Carazzi et Diambra de Pettinella (1552) par Ribera Jusepe dit Spagnoletto (1591-1652)
La plupart des capitaines qui prirent la plume rapportent des exemples d'exploits féminins au combat. Brantôme raconte qu'au siège de La Rochelle (1573), les armées royales virent apparaître sur les fortifications de la ville une centaine de femmes en habits blancs (faciles à mettre à la lessive, explique le mémorialiste sexiste - mais la volonté de choc psychologique voulue par ces femmes paraît plus évident) occupées « fût à porter la hotte ou à remuer la terre » tandis que « les plus viriles et robustes [portaient] les armes ". Le fait est confirmé par l'Histoire des deux derniers sièges de la Rochelle, qui souligne « l'enragée hardiesse des femmes et chambrières rochelaises, lesquelles, armées et embastonnées, firent acte de soldats ou de nouvelles Amazones. Aussi appelle-t-on encore cet endroit le boulevard des Dames. » Brantôme ajoute qu'il a entendu dire que l'une d'elles conservait l'arme avec laquelle elle avait repoussé les assaillants « si soigneusement comme une sacrée relique, qu'elle ne la donnerait ni ne voudrait pour beaucoup d'argent la [céder], tant elle la tient chère chez soi. »
Aubigné rapporte quant à lui plusieurs cas individualisés. Entre autres, celui de Marie de Barbançon, veuve de Jean des Barres, seigneur de Neuvy, qui en octobre 1569, assiégée en sa maison par «Montaré, lieutenant de roi en Bourbonnais [...] prit sa place sur la brèche la plus dangereuse, une demi-pique en la main ; et les soldats, faisant de honte courage se défendirent à sa vue si opiniâtrement que la force ne leur fit rien, [mais] bien la nécessité, par laquelle ils se rendirent à la mi-novembre. » Ou encore celui de Madeleine de Miraumont, dame de Senneterre (ou de Saint-Nectaire), qui en 1575 fit échec à Montal, lieutenant de Basse-Auvergne qui voulait assaillir son château avec ses troupes : elle «chargea à sa coutume, vingt pas devant les siens, connue par amis et ennemis à ses cheveux, qui dessous [le casque] lui couvraient l'échine.» Certaines femmes se taillèrent même une solide réputation de grand capitaine en s'illustrant dans plusieurs sièges, telle Claude de la Tour, dame de Tournon, dont les exploits furent consignés par un biographe dès 1569. Ce ne sont là que quelques-uns des exemples qu'évoquent les textes du temps.
Aujourd'hui les femmes sont aussi de la lutte. Elles combattent héroiquement la fatale gentrification et tiennent tête aux troupes du gouvernement qui font impitoyablement le siège des si nécessaires lieux alternatifs :La veille de la Nouvelle Lune, le 2.2.2011, les copines attendaient aux créneaux l'assaut des reîtres armés et casqués :
Le combat fut tout à fait inégal et le bélier, la masse, la hache et la scie électrique ont eu raison de la forteresse ! (Cinq heures quand même pour démanteler les défenses du bastion). Les assiégées n'ont pas dit leur dernier mot et l'armée de robocops ne perd rien pour attendre...
(Mes lecteurs/trices d'Allemagne auront compris qu'il s'agit de l'évacuation du Liebig 14 qui provoque encore des remous dans la presse aujourd'hui. Photos extraites du Tagesspiegel online).
dimanche 6 février 2011
Les "shakespearables" dont Amelia Bassano Lanier
Se prononcer pour ou contre l'hypothèse que suggère cette image ne saurait constituer un sujet de débat valable et il serait tout à fait ridicule de choisir ici son camp à moins d'être un.e "shakespeariste" confirmé.e, et encore.
C'est pourquoi décider comme Roland Emmerich de réaliser un film sur Shakespeare en prenant position pour une théorie déterminée, cela relève d'une démarche essentiellement liée à la "politique de genre", disons, un genre à la fois sexuel et social. C'est à dire que lorsqu'un riche homosexuel réalise un film dans lequel Shakespeare se révèle n'être autre, lui aussi, qu'un riche homosexuel, il s'agit ni plus ni moins que de donner des lettres de noblesse à une sorte de "caste".
Ce paramètre est exactement celui qui m'intéresse.
Objectivement la caste "riche homosexuel" est loin d'être aussi discriminée que la caste "femme", pauvres et riches confondues.
Que l'on soit indifférent ou non à la question de l'identité de Shakespeare, il est certain que les femmes ont tout autant et même bien plus à gagner que les homosexuels masculins dans le cas où Shakespeare s'avérerait être l'"une" des leurs.
D'autant que la dissimulation de la véritable identité est mille fois plus justifiée pour une femme.
En supposant qu'une autrice du XVIe siècle ait voulu signer de son nom réel des pièces de théâtre comme le fait aujourd'hui librement Yasmina Reza, cela lui aura été parfaitement impossible.
Rappelons nous que cette époque est antérieure à celle où l'on nomma péjorativement les femmes de lettres "femmes savantes". Parmi les femmes déjà présentées sur ce blog qui ont laissé une oeuvre littéraire, rien ou presque de leurs oeuvres n'a paru de leur vivant, même pas l'Heptaméron de Marguerite de Navarre (piqué par un homme après sa mort qui s'en est attribué la paternité avant que Jeanne d'Albret ne reconnaisse l'oeuvre de sa mère). Seuls les poèmes de Louise Labbé qui inspirent aujourd'hui encore tant de suspicion ont échappé à cette règle.
Une femme qui pensait et écrivait, une "savante" donc, était dans ce temps un objet de divertissement au même titre que le furent plus tard "les précieuses ridicules" de Molière.
Quelle oeuvre féminine possède de nos jours une réputation à la hauteur de celle de Shakespeare ? Quelle oeuvre féminine est-elle reconnue comme majeure, indispensable, incoutournable et géniale par hommes et femmes réunis ?
Et imaginons l'arme que serait contre la violence envers les femmes dans le monde une oeuvre reconnue comme de génie absolu ayant eu pour créatrice une femme !
En ce sens, on ne peut nier qu'un enjeu social considérable est attaché à l'identité sexuelle de Shakespeare .
(Ce texte écrit à la va-vite de bonne heure ce matin a été remanié ultérieurement à sa publication c'est-à-dire ce soir).
Shakespeare était peut-être une femme mais laquelle ?
Amelia Bassano Lanier (1559-1624) pourrait aussi avoir été William Shakespeare, d'après des recherches effectuées sur cette poétesse britannique par les américains A.L. Rowse, Stephanie Hopkins Hugues et Martin Green.
Je ne vais pas m'étendre sur la vie d'Amelia Bassano parce qu'elle est longue et compliquée mais ce qu'il faut retenir c'est que l'on cherche actuellement l'identité de Shakespeare du côté des femmes parce que Ben Johnson, le metteur en scène des pièces du/de la mystérieux/se auteur/trice fut le seul à l'avoir connu personnellement et qu'il affirmait qu'"il" se serait agi d'une "matrone".
Citation tirée de ce site :
Ben Jonson is the only literary figure who claimed to know the author of the plays, and his remarks are somewhat ambiguous—including the reference ‘To the Memory of My Beloved the Author’ in the First Folio which, in an oddly chosen metaphor, compares the author to a "matron".
Les homosexuels ne l'entendent pas de cette oreille car avant d'émettre ces hypothèses féminines, on s'était arrêté à l'idée que Shakespeare préférait les hommes du fait de ces dédicaces à des jeunes hommes et cette idée leur convenait.
Sans doute est-ce la raison pour laquelle nous verrons cette année un blockbuster (que j'ai maintes fois évoqué ici) sur le "mystère Shakespeare" destiné à renforcer cette vieille hypothèse-là.
Dans le monde du cinéma, on prête plus volontiers de l'argent aux homosexuels qu'aux femmes...surtout lorsqu'il s'agit de maintenir "hors quenouille" disons, un monstre de la littérature occidentale.
samedi 5 février 2011
D'aucuns pensent que Shakespeare était une femme
Du coup, j'ai cherché où il était dit que Shakespeare aurait été une femme et j'ai trouvé.
"Shakespeare war eine Frau!", dass behauptet zumindest Robin Williams, ein Forscher aus der USA. Der Dichter-Titan soll in Wirklichkeit die sehr gebildete Gräfin von Oxford, Mary Pembroke, die von 1561 – 1621 lebte, gewesen sein, so Williams. Doch wie kommt er darauf?
Traduction : "Shakespeare était une femme". c'est du moins ce que prétend Robin Williams, un chercheur américain. Le géant de la poésie serait en réalité la très cultivée comtesse d'Oxford, Mary Pembroke, qui vécut de 1561 à 1621, affirme Williams. Comment en vient-il à cette conclusion ?"
En résumé de l'article dont on ne trouve pas d'équivalent en francais: les oeuvres de Shakespeare sont tous dédiées aux fils de la comtesse, les figures masculines et les conflits présentées dans ses pièces ressemblent étrangement à des figures et des conflits de la maison Pembroke et plus la vie de la comtesse Pembroke s'assombrit plus les pièces de Shakespeare deviennent sinistres.
vendredi 4 février 2011
D'aucuns voudraient que Mona Lisa soit un homme...
Ils feraient mieux de chercher où sont passées, de cette fameuse Renaissance tant louée, les innombrables contemporaines aspirées si mystérieusement dans un trou noir !
mercredi 2 février 2011
Au commencement...
Au commencement... étaient les déesses mères
Cette revanche des dieux mâles implique un meurtre de la mère, et la destruction d’une religion et d’une symbolique propre aux femmes a eu lieu lors de la révolution néolithique (8000/2000 av. J-C). Avec la découverte des métaux commence une longue période de guerres, de conquêtes.
Les hommes imposent leur domination et pour ce faire, s'approprient le sacré, fondement originel du pouvoir. Cette appropriation du sacré par les hommes s’accompagne d’une régression progressive du rôle et de la place des femmes dans la société.
En orient, au moyen orient une question émerge : " Qui détient la supériorité ? La terre qui reçoit la semence, ou la semence qui fertilise la terre ? " La semence prend le pas, la femme devient une outre vide, n’est plus qu’un réceptacle. (...)"(Nelly Trumel)
d'où le sac à main...
(Tableau : P.-P. Rubens : Mars et Rhea Silvia ; détail, ici en entier)