vendredi 28 janvier 2011

Célébrations en souffrance 2011

La liste des célébrations nationales ayant été établie par feu Maurice Druon en 1974, maintenant que le grand gynéphile (je plaisante) qui a défendu becs et ongles les fleurs du mâle a passé l'arme à gauche (je ne le pleure pas), il serait peut-être temps de la réviser cette liste !
J'ai appris que pour l'année 2011, une femme sera à l'honneur. Qui est cette mystérieuse femme qui n'avait pas encore été célébrée ? Oh surprise ! Il s'agit de...Marie Curie !
Manque de chance elle est constamment célébrée. il n'y a qu'elle sur 364 hommes à être célébrée à tout propos, d'ailleurs. J'ai donc démarré ici à l'intention de qui de droit, une liste de personnalités féminines dont ce sera, cette année, l'anniversaire de la naissance et qui ne s'appellent pas Marie Curie. Je les ai marquées en rouge.
Je compléterai cette liste au fur et à mesure que des noms me viendront ou me reviendront. Il s'y trouve bon nombre de
françaises.

450 ans

Mary (Sydney) Herbert, Pembrocke, comtesse d'Oxford (1561-1621) femme de lettres anglaise (pour certains véritable identité de William Sheakespeare)

400 ans

Leonora Baroni (1611-1670), cantatrice italienne

390 ans

Rebecca Nurse (1621-1692), victime du gynécide des sorcières de Salem

380 ans

Katherine Fowler Philips (1631-1664), poétesse anglo-galloise

Anne Conway (1631-1679), philosophe anglaise

370 ans

Marie-Angélique de Coulanges (1641-1723), épistolière
française

360 ans

Juana Inès de la Cruz (1651-1695), poétesse et dramaturge mexicaine

350 ans

Barbara Kluntz (1661-1730), compositrice allemande

330 ans

Henrietta Godolphin (1681-1733), mécène d'art anglaise

310 ans

Anna Magdalena Bach (1701-1760), chanteuse et musicienne allemande

Marguerite d'Youville (1701-1771), fondatrice des Soeurs de la Charité de Montréal

Françoise Basseporte (1701-1780), miniaturiste et peintresse (en botanique) française

Tricentenaire

Panna Czinka (1711-1772), grande violoniste austro-hongroise
Laura Maria Catarina Bassi (1711-1778), mathématicienne et physicienne italienne
Marie Durand (1711-1776), résistante protestante
française (emprisonnée de 1729 à 1768)
Melle Gaussin (1711-1767), actrice
française
Laura Bassi (1711-1718), mathématicienne et physicienne italienne

270 ans

Angelika Kauffmann (1741-1807), peintresse suisse

260 ans

Elisabetta de Gambarini (1731-1735), compositrice italienne

250 ans

Marguerite Gérard (1761-1837), peintresse française

Marie Tussaud (1761-1850), sculptrice alsacienne


220 ans

Anna Marie Ellenrieder (1791–1863), peintresse allemande

210 ans


Laure Cinti-Damoreau (1801-1863), compositrice
française

Frederika Bremer (1801-1865), autrice et féministe suédoise

Bicentenaire

Julia Grisi (1811-1869), cantatrice italienne


190 ans

Clara Barton (1821-1912) enseignante, infirmière et humanitaire américaine, connue pour avoir été la fondatrice de la Croix-Rouge américaine.

Pauline Viardot (1821-1910), mezzo-soprano et compositrice française

Elizabeth Blackwell (1821-1910), médecienne américaine d'origine britannique

Amalie Dietrich (1821-1891), naturaliste et exploratrice allemande

180 ans

Emely Jennings Howard Stowe (1831-1903), 1re femme à avoir exercé la médecine au Canada

Isabelle Bird-Bishop (1831-1904), naturaliste et géographe britannique

Marguerite Tynaire (1831-1895), enseignante française membre de la Commune, inspectrice des écoles de filles et défenseuse des droits des femmes

Helena Blavatsky (1831-1891), écrivaine théosophe russe

170 ans

Berthe Morisot (1841-1895), peintresse française

Emilie Lehmus (1841-1932), première médecienne berlinoise

160 ans

Mary Krebs (1851-1900), pianiste allemande

Elisabeth Dmitrieff (1851-1910), militante féministe russe

150 ans

Marie Aucoc (1861-1945), compositrice française

Nettie Stevens (1861-1912), généticienne américaine

Dorothea Klumpke Roberts (1861-1942), mathématicienne et astronome américaine

140 ans

Rosa Luxemburg (1871-1919), femme politique allemande

Rosemonde Gérard (1871-1953), poétesse française

Lou Andreas Salomé (1871-1937), femme de lettres allemande

130 ans

Natalia Gontcharova (1881-1962), peintresse russe

Daisy Ashford (1881-1912), écrivaine anglaise

Blanche Augustine Camus (1881-1968)

120 ans

Edith Stein, en religion sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix (1891, 1942 au camp d'Auschwitz), philosophe et théologienne allemande d'origine juive devenue religieuse carmélite, canonisée en 1998.

Norbertine von Bresslern-Roth (1891-1978), peintresse allemande

Mary Phelps Jacob (1891-1970), inventrice américaine

110 ans

Gaby Casadessus (1901-1999), pianiste française

Lili Damita (1901-1994), actrice française

Else Meidner (1901-1987), peintresse allemande

Florence Lowe "Pancho" Barnes (1901-1976), pionnière américaine de l'aviation

Yvonne Beauvais ou Yvonne-Aimée de Malestroit (1901-1951), résistante française

Kiki de Montparnasse (1901-1953), chanteuse, modèle et peintre française

Ruth Rowland Nichols (1901-1960), pionnière américaine de l'aviation

A partir d'ici arrivent les personnalités susceptibles d'être encore contemporaines, je ne colore en rouge que celles décédées :

Centenaire

Simone Simon (1911-2005), actrice française

Jacqueline Piatigorsky (née en 1911), joueuse d'échecs et sculptrice russe

Erna Hamburger (1911-1988), physicienne première professeuse des Écoles Polytechniques suisses

Augusta Braxton Backer (1911-1978), bibliothécaire et écrivaine américaine de livre pour enfants


Annette Faive-Fontanarosa (1911-1988), peintresse française

Barbara Castle (1911-2002) première femme politique britannique à occuper un poste de premier plan au gouvernement et à en profiter pour appuyer des réformes sociales en faveur des femmes

90 ans

Jacqueline Joubert (1921-2005), présentatrice et productrice de télévision française


Betty Friedman (1921-2006), féministe et écrivaine américaine

80 ans

Sofia Gubaïdoulina (née en 1931), compositrice soviétique puis russe

Bridget Riley (née en 1931), artiste-peintre britannique

Nawal el Saadawi (née en 1931), psychiatre et écrivaine féministe égyptienne

Olga Grigoriyevna Kozlova (1931-1970), océonagraphe et géologue soviétique

Sawako Ariyoshi (1931-1984), écrivaine japonaise

Toni Morrison (née en 1931), écrivaine américaine, prix Nobel de Littérature 1993

Nelly Kaplan (née en 1931), réalisatrice française

70 ans

Safia Amajan (1941-2006), enseignante, haute fonctionnaire et militante afghane de la cause des femmes (assassinée par les Talibans)

Colette Andriot (née en 1941), poétesse française

Martha Argerich (née en 1941), pianiste argentine

Karen Arthur (née en 1941), réalisatrice, actrice et productrice américaine de TV

Irene Avaalaaqiaq (née en 1941), artiste canadienne inuit

Joan Baez (née en 1941), chanteuse américaine de musique folk

Françoise Balibar (née en 1941), physicienne française

Alice Becker-Ho (née en 1941), écrivaine et poétesse française

Maryse Bergé-Lavigne (née en 1941), femme politique française

Natalia Igorevna Bessmertnova (1941-2008), danseuse étoile russe

Heidi Biebl (née en 1941), skieuse alpine allemande

Idil Biret (née en 1941), pianiste turque

Renée Blanchet (née en 1941), enseignante et écrivaine québécoise

Denise Bombardier (née en 1941), journaliste, romancière, essayiste, productrice et animatrice québécoise de télévision

Jeannette Boudreault-Lagassé (née en 1941), autrice québécoise

Beth Brickell (née en 1941), actrice, réalisatrice, productrice, scénariste et monteuse américaine

Janine Brouard (née en 1941), sociologue et ethnologue française

Iona Brown (1941-2004), violoniste et cheffe d'orchestre britannique

Marie-Claude Bugeaud (née en 1941), peintresse française

Judith Cabaud (née en 1941), femme de lettres et musicologue française

Hanne Darboven (1941-2009), artiste allemande

Maria Delaperrière (née en 1941), enseignante directrice de recherche, critique et théoricienne spécialiste de la culture et des langues slaves
polonaise naturalisée
française

Cesaria Evora (née en 1941), chanteuse capverdienne

Béatrice Tinsley (1941-1981) astronome et cosmologiste

Wassyla Tamzali (née en 1941), juriste, écrivaine et militante féministe algérienne

60 ans

Tatyana Tolstoya (née en 1951), écrivaine, journaliste et essayiste russe

Michelle Bachelet (née en 1951), femme politique chilienne

Flora Balzano (née en 1951), écrivaine et comédienne québécoise

Claire Auzias (née en 1951), historienne française

50 ans

Simone Young (née en 1961), cheffe d'orchestre australienne

Florence Aubenas (née en 1961), journaliste française

mardi 25 janvier 2011

Jeanne III d'Albret, reine des huguenots


Sur le billet précédent, Kalista (d'abord et luciamel ensuite) l'ont dit : il s'agissait bien de Jeanne d'Albret.
Pourquoi la nommé-je la "Marie Stuart de Catherine de Médicis" ? Parce que si Jeanne d'Albret n'était pas opportunément morte tout juste après avoir signé le contrat de mariage de son fils Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, la France serait peut-être protestante à l'heure qu'il est.
Peut-être a t-elle été empoisonnée par Catherine de Médicis. Nous n'en savons rien. Mais probablement que si elle n'était pas morte, il n'y aurait pas non plus eu de Saint-Barthélémy.

Sans elle, le parti déjà amputé du prince de Condé était presque tout à fait décapité. Il ne restait que Coligny dont on connaît la fin spectaculaire.
Car Jeanne d'Albret était un chef protestant de premier plan étant donné qu'elle avait tout un royaume à son actif.
Seule, et également dernière, héritière de ce royaume avant qu'il ne passe à la France, elle régnait sur la Navarre (où ne s'appliquait pas la loi salique) sous le nom de Jeanne III. S'étant convertie au calvinisme et après avoir simplement autorisée la pratique de ce culte dans son royaume, elle finit par l'imposer comme religion officielle en raison de la farouche opposition des catholiques pour la tolérance de ce culte. Elle était donc bien plus qu'un chef (parmi d'autres) du parti protestant lors des guerres de religions, elle contribuait à coincer le territoire francais catholique entre la Genève et la Navarre calvinistes. Ainsi la France voyait l'étau se resserrer. Elle morte, Coligny assassiné, son fils prisonnier au Louvre, la Navarre devenait innofensive.

Pourquoi cette reine guerrière qui soutint La Rochelle pendant deux ans contre les catholiques, cette femme ferme et décidée sans laquelle Henri IV, son fils, n'aurait jamais été ce qu'il fut, ne figure t-elle pas dans les manuels scolaires ? Lorsqu'il s'agit des guerres de religion à l'époque de la régence, on ne mentionne pas d'autres noms que ceux de Condé et Coligny. Est-ce trop d'honneur que de rendre hommage à cette parente pauvre ? Car Jeanne d'Albret a beau être la mère de toute la lignée des Bourbon jusqu'à Louis XVIII, elle n'aura jamais la considération accordée aux Montmorency (dont fait partie Coligny) qui n'étaient pourtant pas des tendres et ont beaucoup de sang innocents sur les mains. Mais la France reste toujours aussi et d'abord attachée au rang nobiliaire lié à l'argent, tandem qui n'a rien perdu de son importance. Les Montmorency sont gratifiés de monuments dont la pompe est aussi recherchée que leurs mérites sont discutables.
On n'en a pas fini avec le culte des Montmorency qui se sont surtout appliqués à s'enrichir personnellement tels des Bettencourt de la première heure, tandis que les d'Albret se contentaient d'essayer d'être des princes bénéfiques pour leur royaume et envers leurs sujets. Quels loosers !



lundi 24 janvier 2011

La "Marie Stuart" de Catherine de Médicis

Dans "La reine Margot" d'Alexandre Dumas, on peut lire ce dialogue entre le parfumeur de Catherine de Médicis et la reine-mère (commentant la prophétie de Nostradamus à propos de la "Marie Stuart" francaise) :

"- Vives honorata, dit René, morieris reformidata, regina amplificabere.

- Ce qui veut dire, je crois :
Tu vivras honorée, et elle manquait du nécessaire, la pauvre femme ! Tu mourras redoutée et nous nous sommes moqués d'elle. Tu seras plus grande que tu n'as été comme reine, et voilà qu'elle est morte et que sa grandeur repose dans un tombeau où nous avons oublié de mettre même son nom.

- Madame, Votre Majesté traduit mal le
vives honorata. La reine de Navarre a vécu honorée, en effet, car elle a joui, tant qu'elle a vécu, de l'amour de ses enfants et du respect de ses partisans, amour et respect d'autant plus sincère qu'elle était plus pauvre.

- Oui, dit Catherine, je vous passe le
tu vivras honorée mais morieris reformidata, voyons, comment l'expliqueriez-vous?

- Comment je l'expliquerai ! Rien de plus facile :
Tu mourras redoutée.

- Eh bien, est-elle morte redoutée ?


- Si bien redoutée, madame, qu'elle ne fut pas morte si Votre Majesté n'en avait pas eu peur. (...)"



Ce personnage qui joua un rôle de premier plan dans la France du XVIe siècle et qui ne figure pas dans les manuels scolaires parce que c'est une femme, mourut dans des circonstances mystérieuses quelques semaines avant la Saint-Barthélémy.
Selon les protestants, elle aurait été empoisonnée par Catherine de Médicis, ce que contestent de toutes leurs forces les catholiques. Actuellement, nous ne pouvons plus le vérifier attendu que son corps a disparu tout de suite après sa mort.
De qui s'agit-il ?

jeudi 20 janvier 2011

De Yaël à Marilyn




Artemisia Gentileschi : Yaël tuant le général Sisera

Petite réflexion sur le concept d'héroïne et de femme forte à travers les âges :
De l'Antiquité au XVIe siècle jusqu'à la Révolution, on célébrait communément des femmes qui s'étaient distinguées pour avoir débarrassé leur peuple d'un tyran. Elles s'appelaient Tomyris, Judith, Esther, Déborah et Yaël. J'ai déjà mentionné la popularité de Judith qui éclipsait à peine celle de Yaël, autre grande figure biblique. Selon la prophétie de Déborah, Yaël tue le chef d'armée canaanéen délivrant ainsi le peuple d'Israël de la domination canaanéenne.
On trouve peut-être autant de Yaël que de Judith dans la peinture. Ici quelques Yaël :
Yaël Yaël Yaël Yaël Yaël,,Yaël Yaël Yaël Yaël Yaël etc....
On commandait donc beaucoup de toiles, de fresques, de sculptures, d'enluminures, d'oeuves littéraires, lyriques et théâtrales ayant pour thèmes ces héroïnes-là, auxquelles les femmes souhaitaient secrètement ressembler (comme pour Judith, on ne voyait pas l'aspect "assasinat" dans leur acte de bravoure). Mais, petit à petit, à partir de l'époque baroque, on voit les goûts s'orienter lentement mais sûrement vers les grandes tragédies amoureuses sur fond de pouvoir avec, par exemple, Phèdre, Clélie, Bérénice et Athalie.
Au XIXe siècle, le registre change encore : femmes de pouvoir mais jouets des événements avec "Cléopâtre" et "Marie Stuart", mais aux moeurs dissolus avec "Lucrèce Borgia" ou simplement courtisane de roi : "Marion Delorme" ; puis moins encore, comme "La dame au camélia" : comédienne sans nom. Cependant on s'identifie mal à des perdantes tragiques qui vendent leurs faveurs tout en souffrant de la tuberculose. Si bien que l'admiration va glisser du sujet de la toile à celui/elle qui l'a peinte, du rôle interprété à celle qui l'interprète. Dès le XXe siècle les comédiennes deviennent des stars. D'abord, de théâtre, comme l'a été la grande Sarah Bernhardt. Elle n'a pas été la première grande comédienne internationale mais certainement la première comédienne héroïsée. Puis la première star de cinéma à être fabriquée pour emporter le coeur des foules sera l'actrice américaine Marilyn Monroe, alors même qu'elle ne joue pas de rôles plus flatteurs que ceux de filles complètement anonymes et particulièrement paumées. A partir de Marilyn Monroe, c'est l'avènement des femmes qui n'ont aucun pouvoir si ce n'est celui d'incarner d'autres personnes qu'elles-mêmes au cinéma. Elles sont vénérées comme des déesses et leur visage, leur corps sont reproduits à l'infini sur affiches, calendriers, tableaux, objets en tout genre, vêtements, meubles et enseignes au néon. L'art les porte aux nues, des parfums sont créés à leurs noms, elles sont imitées dans leur allure par toutes les adolescentes de la planète. Les femmes qui existent en tant qu'elles-mêmes, les femmes de pouvoir, les femmes qui prennent des risques pour les autres (sans pour autant assassiner des tyrans, je ne fais pas non plus l'apologie du meurtre) ne sont pas magnifiées autant que ces femmes dont l'identité consiste à perdre la leur dans des films à succès. Méditons ce phénomène qui a beaucoup à dire sur l'esprit de notre société.


Le contrepied s'appelerait, par exemple, l'activiste écologiste francaise Cécile Lecomte, qui conjugue activisme et escalade. (Pour les germanophones uniquement: Cécile sur youtube ) mais heureusement pour elle, on n'imprimera peut-être jamais son visage sur un sac !

mercredi 19 janvier 2011

Page de publicité

Pour celles et ceux qui ont aimé la nouvelle de l'Heptaméron que j'ai publiée sur mon blog, il y a de cela quelques mois, il en existe une adaption théâtrale créée par une certaine Nathalie Hamel en 2009 et jouée plusieurs fois à Paris depuis.
Disons que la pièce regroupe plusieurs nouvelles mais comme je ne l'ai pas vu, voici sur le blog de la comédienne Clémentine Stepanoff de plus amples explications.

Photo : Soeur Marie Heroët et le Prieur de Saint Martin

on dirait pas un peu DSK de dos ?

dimanche 16 janvier 2011

Marie Stuart dans la litterature & la gauche française



Stefan Zweig écrit : “Si Marie Stuart vit pour elle même, Elisabeth vit pour son pays et regarde son état de souveraine comme une profession comportant des devoirs, tandis que Marie Stuart voit dans la royauté une prédestination qui la dispense de toute obligation.

Comme je suis taguée par lucia mel je vais faire un parallèle avec la gauche en France pour répondre à la question du tag: la gauche peut-elle gagner en 2012 ?

Si l'on étudie attentivement l'Ancien Régime en Europe, on s'aperçoit que les monarques qui ont gouverné le plus consciencieusement et on réellement apporté quelque chose à leur pays étaient des rois ou des reines dont la royauté dut être conquise. C'est le cas en France de Louis XI, de François Ier, de Henri IV et d'Elisabeth Ire en Angleterre. À partir du moment où son père avait fait trancher le cou à sa mère, Elisabeth devenait une bâtarde.

Marie Stuart, par contre, fut couronnée dès sa naissance après quoi "on fit d'elle une parfaite petite poupée de la Renaissance" (cf. Nicole Bertière), une Carla Bruni, une Paris Hilton portant tous les jours d'autres parures magnifiques, qui avait appris à chanter, à parler les langues les plus importantes, qui était une future reine accomplie (sauf qu'elle était destinée à être reine de France et non d'Ecosse, comme ce qui se produisit finalement).


Ainsi il y a comme le dit Stefan Zweig celles et ceux qui croient que le pouvoir doit leur échoir simplement parce qu'ils sont elles/eux et celleux-là sont comparable aux gens de droite en France.

Puis il y a celles et ceux qui ont du souffrir pour accéder au trône et qui vont s'efforcer de prouver qu'elles/ils sont à la hauteur de la tâche. A priori ce sont les gens de gauche.

Mais si l'on désigne à l'avance l'élu.e de gauche, qu'elle/il est béni.e par la droite et qu'un tapis rouge est déroulé devant ses pieds, alors elle/il n'appartient plus à la gauche que de nom et dans les faits, le couronnement a déjà eu lieu. Je parle de DSK, vous l'aurez compris.



La gauche en France est aujour'hui suspecte et les francais.es ont loupé l'occasion d'élire leur première cheffe d'État DE GAUCHE. Car la probabilité que les francais.es élisent leur première cheffe d'État est toujours là. Sauf que cette fois, honte suprême, elle sera d'EXTRÊME-DROITE...histoire de prouver au monde que la femme au pouvoir en France ne peut être qu'une veuve noire et une reine-mère (comme on souhaite voir Catherine de Médicis) ou une reine-fille qui porte vraiment le drapeau noir d'un parti noir.

Je tague à mon tour cultive ton jardin, alice et bettina

Marie Stuart au théâtre

MARY STUART de Friedrich Schiller mise en scène Stuart Seide au TGP



Friedrich Schiller qui a fait de Marie Stuart et d'Elisabeth 1re des héroines de pièce de théâtre, les fait aimer le même homme afin de donner une dimension romantique à ce qui les jeta réellement l'une contre l'autre. Mais il sait que cette soi-disant rivalité amoureuse est juste une invention théâtrale factice et n'insiste pas pour dire que c'est cela qui condamna la reine d'Ecosse. Au contraire. Il fait dire au conseiller d'Elisabeth à propos de Marie Stuart :
"Tu dois subir le coup ou le donner. Sa vie est ta mort, sa mort, ta vie".
Cornélien.

Plus contemporaine la pièce "Ulrike Maria Stuart" d'Elfriede Jelinek.

La pièce décrit le combat féminin pour le pouvoir politique. Elle donne une voix aux 'reines de la terreur', Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin, qui ont ébranlé l'Allemagne fédérale dans le rôle de cofondatrices de la Fraction Armée Rouge (RAF). Jelinek place à leurs côtés les deux reines historiques qui se sont elles aussi chargées d'une culpabilité sanglante : la Marie Stuart de Friedrich Schiller et son adversaire, la reine Elisabeth d'Angleterre. En trois parties, Jelinek raconte la dispute des reines. Les héroïnes historiques de Schiller se mêlent aux ennemies de l'État, Meinhof et Ensslin, pour devenir les personnages de théâtre Ulrike/Marie et Gudrun/Elisabeth.

vendredi 14 janvier 2011

Les historiens et les luttes de pouvoir au féminin




Dans E. Segond : "Petite Histoire générale - des origines à nos jours ", librairie Hatier 1922, au chapitre de la Réforme, paragraphe III, 4 : "Le schisme et le Réforme en Angleterre - Élisabeth et Marie Stuart", on peut lire ceci :

"Marie Stuart avait mortellement offensé Élisabeth, à la mort de Marie Tudor, en prenant les armes de reine d'Angleterre, comme descendante d'une soeur de Henri VII. De plus, sa jeunesse et sa beauté excitaient la jalousie de sa cousine" !!!!!!!! (cliquer sur l'image)

Outre le fait qu'être jeune ne va pas automatiquement de pair avec être belle et qu'être plus âgée ne va pas automatiquement de pair avec être laide (ou plutôt comme dirait je ne sais plus qui : "quand on est laide on est jamais jeune, quand on est belle on est toujours jeune") et cela vaut aussi pour les hommes, tout est faux dans ses deux phrases car Marie Stuart n'est pas descendante d'une soeur de Henri VII mais son arrière petit-fille, et petite-fille de la soeur aînée d'Henri VIII, quant aux armes de reine d'Angleterre, elle les portait depuis sa naissance !


Et voilà deux raisons pour Elisabeth de s'en prendre à Marie Stuart dont l'une paraît bien relever du fantasme !

Du moins, il est révélé plus loin que nombre de catholiques soutenus en sous-main par Philippe II d'Espagne complotaient sans relâche pour porter Marie Stuart sur le trône à la place d'Elisabeth afin de rétablir le catholicisme en Angleterre. En effet, si Elisabeth (voir billet d'Hypathie) a fait finalement exécuter sa cousine, c'est surtout parce que sa seule existence créait une menace permanente de guerre civile dans le royaume.

(Photo 2004 : la chanteuse punk allemande Nina Hagen interprétant la reine malfaisante dans une parodie cinématographique du conte "Blanche-Neige et les sept nains" des frères Grimm)

mardi 11 janvier 2011

Enfance de Catherine "la Maudite"


Dans la République de Florence, le pouvoir appartenait à quelques familles aristocratiques mercantiles dont ne faisaient pas partie les Médicis ("de" Médicis n'est pas une particule nobiliaire, il signifie "faisant partie des" (des médecins-apothicaires (les "Medici'")).
Les Médicis prirent le pouvoir en s'appuyant sur le peuple et furent les maîtres de la ville pendant un demi-siècle.
De par leur commerce qui couvrait toute l'Europe, ils étaient richissimes et prêtaient aux rois et aux princes.

Louis XI jaugea le pouvoir des grands manieurs d'argent et autorisa les Médicis à ajouter des fleurs de lys à leur blason (orné de pilules), pour avoir coupé les vivres à Charles le Témeraire.

Après des guerres, des troubles et des régimes intermédiaires (sur lesquels je passe) et pendant lesquels les Médicis furent chassés de Florence, ils y revinrent à peu près au moment où l'un d'entre eux devint pape (Léon X). Ce pape placa son neveu (ou fils) Laurent comme chef de la République de Florence.
Francois Ier, afin d'avoir le soutien du souverain pontife pour l'élection au titre d'empereur romain, donna à ce "neveu" Madeleine de la Tour d'Auvergne en mariage. L'homme qu'épousait Madeleine était en fait, vieux, laid, mal remis d'une arquebusade à la tête, atteint d'une "grosse vérole" et tuberculeux, mais la cérémonie du mariage fut on ne peut plus belle.
En l'espace de quelque mois, l'état du mari empira. Madeleine, elle, accoucha d'une fille et mourut un peu plus tard de la fièvre puerpérale. Âgée de trois semaines, Catherine était orpheline.
De ce mariage dont Francois Ier espérait l'investiture d'empereur qui échut finalement à Charles Quint, il n'eut rien que les deux Raphael exposés actuellement au Louvre (cadeau de mariage de Léon X).
Catherine était un parti intéressant et on se disputa pour l'élever. Finalement ce sont des tantes qui s'en chargèrent.
Un nouveau Médicis fut élu pape sous le nom de Clément VII. Celui-ci voulut s'allier avec Francois Ier pour limiter le pouvoir des Habsbourg. Il en résulta le sac de Rome par Charles Quint. À Florence, la nouvelle de ce sac redonna espoir aux ennemis des Médicis qui s'emparèrent du pouvoir et décidèrent de garder Catherine en otage. On l'installa chez les bénédictines. Le pape allié cette fois à Charles Quint décida de renverser les nouveaux dirigeants. En octobre 1529, les troupes impériales et pontificales investirent Florence.
Dans Florence assiégée la haine des Médicis éclata plus fort que jamais. On proposa de livrer Catherine (11 ans) à la prostitution ou de l'exposer nue sur les remparts aux boulets de canon du pape. Les avis étant partagés, on décida finalement, en attendant de se mettre pleinement d'accord, de la transférer dans un couvent mieux protégé des coups de main.
Lorsqu'un émissaire vint la chercher, elle se crut condamnée à mort ou pire. Elle se fit couper les cheveux et revêtit un habit de nonne, dans l'espoir qu'on reculerait devant un sacrilège et elle se préparait à vendre cher sa peau. Mais le chancelier Aldobrani la rassura : Florence se rendait.

Catherine n'oublia rien, ni les menaces, ni les insultes, ni la peur, ni non plus - et c'est tout à son honneur - les services rendus. Elle sauva la vie au chancelier qui avait eu si pitié de son angoisse.

Plus tard, le pape la maria avec le fils cadet du roi de France, Henri de Valois. Elle servait de sceau à une alliance entre Clément VII et Francois Ier. Mais, coup de théâtre, le dauphin (grand frère de Henri) mourut. La roturière italienne fut promue dauphine de France. Et dans le cercle très fermé des familles régnantes, jamais on ne lui pardonna ses origines.




(Résumé d'un extrait de "Les reines de France au temps des Valois" par Simone Bertière).

lundi 10 janvier 2011

L'Histoire enseignée à nos grands-mères



Le seul paragraphe consacré à une femme dans ce livre d'Histoire d'avant la 2e G.M. destiné aux enfants de 7 et 8 ans, donne son point de vue sans nuance sur Catherine de Médicis.
"L'intrigante Italienne fut le mauvais génie de son faible fils qu'elle dominait". (C'est un peu du racisme anti-italien, non?)
Il n'y a pas d'autre femme dans ce livre.
L'auteur en est P.Duprez, inspecteur de l'Enseignement primaire, licencié ès lettres. Le livre fut publié en son temps chez Albin Michel.

Sinon sur le site des Femmes dans l'Histoire, un très intéressant billet sur la "vilaine" Catherine !

dimanche 9 janvier 2011

Aure Volanti de Francesca Caccini

Francesca Caccini (1587-1640), compositrice italienne est peut-être la première femme à avoir composé des opéras.
Ici un choeur avec instruments (la vidéo est nulle mais la musique est magnifique) avec les commentaires (et leurs fautes) laissés sur youtube :



Wonderful song, pretty good choir performance. It seems clear that Francesca Caccini was a good composer, like her father, but sadly, because she was a woman, her talent did not take off as well. :( I'm just glad that her pieces are still somtimes performed today. :)


IT IS CHARMING...AMAZING...I CANT BULIVE THAT.....A LOTS OF GREAT COMPOSSERS JUST TO BE WOMAN HER MUSIC NEVER SAW THE LIGHT...


We are learning this at school ! Oh my god ! It's,beautiful but so DIFFICULT !!


Wonderful performance!

jeudi 6 janvier 2011

Miroir et Miroir


Retour sur le Miroir de l'âme pécheresse de Marguerite de Navarre, ce long poème mystique dont j'ai déjà parlé ici et ici et qui continue à m'intriguer. Je viens de découvrir que Marguerite s'est inspirée directement du Miroir des simples âmes anéanties de Marguerite Porète, brûlée comme hérétique à Paris en 1310.

Pas étonnant que l'ouvrage fit scandale ! Marguerite Porète fut brûlée sur la place de Grève à Paris la même semaine que les premiers Templiers. Comme d'autres mouvements chrétiens persécutés (cathares, vaudois,...) elle appartenait plus ou moins à une mouvance pré-communiste prônant la pauvreté matérielle et la communauté des biens.

Curieusement, son livre lui survécut et, au XVIe siècle, on le traduisit en plusieurs langues. Beaucoup d'encre coule à son sujet aujourd'hui. Elle a inspiré Aragon, Philippe Sollers parle d'elle et on la compare à Sainte Thérèse d'Avila.

Mais Marguerite Porète, contrairement à Marguerite de Navarre ne consigna pas ses expériences extatiques.

Néanmoins le Miroir de l'âme pécheresse est imprégné de l'influence de la « devotio moderna », et est à compter parmi les première phases mystiques de Marguerite de Navarre. La devotio moderna et les tendances évangélistes du Miroir l'ont rendu très populaire en dehors de France ; Elisabeth Ière d'Angleterre le traduisit en anglais lorsqu'elle avait treize ans.

Dans le Miroir Marguerite se réfère en premier lieu à Paul, en particulier à une expérience extatique citée dans la seconde lettre aux Corinthiens (12, 1-4). (où il est question du Dieu qui console de toutes afflictions car Marguerite a beaucoup souffert en particulier de ses deux mariages forcés et de la perte de sa petite nièce et de trois de ses enfants).

Il es dit dans le sous-titre que le but du Miroir, est la "Connaissance de soi-même" et je ne peux m'empêcher de penser au processus de découverte de soi par la psychothérapie : car sous la forme d'un dialogue de l'âme avec soi-même ou d'un entretien avec Dieu (sorte de psychologue) par l'intermédiaire de la Bible (sorte de traité de psychologie), l'âme s'efforce de s'assurer la grâce de Dieu. Chaque état de conscience de la Grâce est suivie d'une chute dans laquelle l'âme prend conscience de son état de pécheresse, puis fait l'expérience d'une nouvelle élévation par (le biais de) la Grâce. Marguerite de Navarre trouve dans sa découverte des correspondances avec le discours des femmes mystiques du Moyen-Âge, en cela que le mouvement d'élévation/abaissement caractérise la mystique féminine à l'inverse des représentations ascensionnelles masculines de la théologie mystique influencée par le néoplatonisme.

(dessin : Sinibaldi d'ap. Michel-Ange : La Prudence assise se regardant dans un miroir, XVIe siècle).

mercredi 5 janvier 2011

Thérèse d'Avila et le calendrier grégorien




Les Epiphanes sont, dans la culture grecque, les douze divinités qui apparaissent aux humains : Zeus, Athéna, Hermès, Héra, Poséidon, Déméter, Héphaïstos, Aphrodite, Arès, Artémis, Hestia,Apollon (6 dieux et 6 déesses) à la fin du cycle de la nouvelle Lumière (Noël), fête qui dure 12 jours et 12 nuits. Les Épiphanes, soit les 12 dieux Olympiens, étaient fêtés le 6 janvier. La galette déjà consommée à cette occasion dans la Rome antique, symbolisait alors le Soleil.

Le culte solaire et le culte chrétien sont restés longtemps étroitement liés dans un temps où l'on avait encore conscience que notre vie était inséparable du cycle de la nature.
Ainsi la cathédrale Santa Maria del Fiore de Florence a servi au XVIe siècle à mesurer le déplacement du Soleil dans le ciel.

L'astronome Paolo Toscanelli fit pratiquer une ouverture circulaire sur le dôme de la cathédrale qui, donnant une image grande et nette du Soleil sur la ligne méridienne tracée par une bande de marbre du pavé, lui servit à déterminer les points solsticiaux, les variations de l'écliptique, et à corriger les tables astronomiques qui indiquent les situations et les mouvements des astres.

Un instrument de ce type existait dans le baptistère de San Giovanni dés les années 1000 (l'ouverture a été depuis rebouchée) mais en 1474, l'astronome Toscanelli profita de travaux complémentaires sur la coupole pour installer ce globe de bronze comportant une ouverture circulaire de 4 centimètres de diamètre environ qui donnait une image parfaite du Soleil. En étudiant le rapport entre la hauteur et le diamètre du trou, il obtint une authentique image solaire en réduction, permettant de visualiser les tâches solaires, l'avancée des éclipses et même les rares passages de Vénus entre le Soleil et la Terre.

L'utilisation la plus importante de ce cadran solaire fut de stabiliser le solstice, c'est à dire la hauteur annuelle maximale atteinte par le soleil à midi et, de ce fait, la durée de l'année elle même. Ces observations, et d'autres analogues - telles celles effectuées en 1510 et retracées par un disque en marbre situé dans le pavement de la chapelle della Croce dans l'abside droite de la cathédrale permirent de convaincre le pape Grégoire XIII de la nécessaire réforme du calendrier en alignant la date solaire avec la date officielle et donna lieu à la création du calendrier grégorien en 1582. Ce calendrier fixait un nouvel ordre aux années bisextiles pour faire en sorte que l'équinoxe de printemps tombe à nouveau le 21 mars (car au fil du temps et de l'imprécision du calcul des années, il avait glissé le 11 mars). Pour ce faire, on supprima dix jours du calendrier en 1582 (soit entre le 4 et le 15 octobre).

Prenant immédiatement effet en Italie, en Espagne et au Portugal, puis en France et Pologne, ce nouveau calendrier ne fut pas adopté sans difficulté dans le reste de l’Europe, en raison de son caractère catholique. Dans les pays protestants, la résistance fut longue: l’Allemagne, où les deux calendriers coexistèrent pendant plus d’un siècle, et la Suisse s’inclinèrent en 1700, l’Angleterre et la Suède en 1752. Dans l’orthodoxie, un intérêt pour le comput grégorien s’était manifesté durant le patriarcat de Jérémie II Tranos (1572-1595), mais on renonça à cette «innovation» par crainte des schismes. Dans les années 1920, les patriarcats de Constantinople, Alexandrie et Antioche, de Roumanie et de Bulgarie, opérèrent seuls le passage au calendrier grégorien, ce qui donna lieu à la sécession de partis «paléocalendaristes». Les patriarcats de Jérusalem, Moscou, Georgie et Serbie, ainsi que le Mont Athos, maintiennent encore le calendrier julien. Pour ces Eglises par ailleurs en communion, il s’agit là d’un décalage gênant, dont la solution reste à trouver. Afin que Pâques et les fêtes mobiles soient célébrées simultanément, un calendrier mixte est suivi dans les églises «néocalendaristes». Ainsi, le décalage, actuellement de 13 jours, ne concerne que les fêtes fixes.
Actuellement le calendrier grégorien est utilisée partout dans le monde, pour certains pays associé à un autre calendrier.
Seuls l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Afghanistan, le Pakistan et l'Éthiopie et l'Érythrée n'utilisent pas ce calendrier.

Thérèse d'Avila meurt dans la nuit du 4 octobre au 15 octobre 1582. La date de la fête des saints étant fixée de préférence au jour de leur mort (leur "naissance au ciel"), et le 4 octobre étant déjà occupé par la fête de saint François d'Assise, la fête de cette sainte tombe tout naturellement le 15 octobre. Comme je l'explique plus haut : les journées du 5 au 14 octobre 1582 n'existent pas dans les pays qui ont adopté le calendrier grégorien immédiatement (Vatican, Italie, Espagne, Brésil, Portugal), ainsi d'autres dates n'existent pas dans d'autres pays ou régions suivant leur date d'adoption du calendrier grégorien.

mardi 4 janvier 2011

Célébrités pas trop célébrées 2

Pour compléter la liste des femmes "célèbres" non commémorées en 2010 répertoriées par dates de naissance, je vous livre celle des non-célébrations par date de décès pour la même année.

1560e anniversaire

Galla placidia (390-450), impératrice romaine

1330e anniversaire

Sainte Bathilde
, Bathilde d'Ascagnie (ou Batilde, Bauthieult, ou encore Baudour) (v. 630-680), reine des Francs

1000e anniversaire
Berthe de Bourgogne (v.964-1010), reine de France ayant inspiré un amour indéfectible à Robert II

760e anniversaire
Razia-al-Din (1205-1240), seule femme sultane de l'Inde

700e anniversaire

Marguerite Porete (v. 1250-brûlée comme hérétique en 1310), écrivaine mystique chrétienne du courant des béguines

580e anniversaire

Piéronne la Bretonne (brûlée comme hérétique le 3.9.1430), prophétesse et compagne de Jeanne d'Arc
540e anniversaire
Guigone de Salins (1403-1470), fondatrice des Hospices de Beaune (Bourgogne)

500e anniversaire

Catherine de Gênes
(1447-1510), mystique italienne (sainte)
Catherine Cornaro (1454-1510), reine de Chypre

420e anniversaire

Marietta Robusti dite la Tintoretta (1564-1590) peintresse italienne

480e anniversaire

Marguerite d'Autriche
(1480-1530), stadhouderesse des Pays-Bas

380e anniversaire

Jeronima de la Fuente (1555-1630), religieuse espagnole qui s'embarqua à 66 ans pour les Philippines afin d'y fonder le premier monastère de Manille

370e anniversaire
Francesca Caccini (1587-1640), compositrice italienne (1re femme à composer des opéras)

350e anniversaire


Barbe d'Ernécourt, Alberte
(1607-1660), héroïne lorraine de la guerre de Trente Ans, connue aussi sous le nom d’Amazone chrétienne

Tricentenaire

Madeleine Boullogne (1646-1710), peintresse francaise
Margherita Caffi (1650-1710), peintresse italienne
Anne de La Roche-Guilhem (1644-1710), écrivaine francaise

250e anniversaire

Anna Magdalena Bach (1701-1760), chanteuse et musicienne allemande
Marie Madeleine Hachard (1704-1760), religieuse et épistolière francaise

230e anniversaire

Maria Antonia de Saxe (1724-1780), peintresse, poétesse et compositrice d'opéra

Bicentenaire

Catherine Dachkov (1748-1810), aristocrate russe fondatrice de l'Académie Impériale de Russie
Sarah Trimmer (1741-1810), femme de lettres et critique de littérature enfantine britannique

190e anniversaire

Marie Kiéné Bigot de Morogues (1786-1820), compositrice (piano) francaise

160e anniversaire

Giuseppina Grassini (1773-1850), cantatrice italienne

150e anniversaire

Céleste-Thérèse Couperin (1793-1860), pianiste, organiste et compositrice francaise

130e anniversaire

Hermine Déjazet (1829-1880 (ou 1877)), compositrice francaise

120e anniversaire

Louise Mercy d'Argenteau (1837-1890), pianiste francaise
110e anniversaire


Mary Kingsley (1862-1900), exploratrice

Centenaire

Robertine Barry (1863-1910), une des premières journalistes québéquoises
Elizabeth Blackwell (1821-1910), médecienne, autrice et féministe anglo-américaine, première femme diplômée de la faculté de médecine aux Etats-Unis
Emily Blackwell (1826-1910), médecienne américaine, troisième femme diplômée de la faculté de médecine aux Etats-Unis
Julia Ward Howe (1819-1910), abolitionniste, activiste et poétesse américaine
Vera Komissarjevskaia (1864-1910), comédienne et tragédienne russe
Léontine Lippman (1855-1910), saloniste sous la 3e république

70e anniversaire

Elfriede Lohse-Wächtler (1899–1940), peintresse allemande
avant-gardiste (exécutée dans le cadre du Programme national-socialiste d'euthanasie « Programme Aktion T4 » à Pirna-Sonnenstein où une exposition permanente retrace depuis 2000 la vie et l'œuvre de l'artiste, en mémoire de son assassinat et de la destruction de ses tableaux).

Emma Goldman (1869-1940), militante anarchiste américaine d'origine juive

Helene Böhlau (1856-1940), écrivaine allemande

Olga Boznanska (1865-1940), peintresse polonaise

60e anniversaire
Tatiana Lvovna Soukhotina Tolstoïa (1864-1950), autrice de livres pour enfants et peintresse russe (fille de Léon Tolstoï)
Melitta Benz (1873-1950), inventrice allemande du filtre à café en papier

50e anniversaire

Sibilla Aleramo (1876-1960), écrivaine italienne
Colette Allendy (1895-1960), peintre illustratrice et galeriste francaise
Agnes Robertson Arber (1879-1960), botaniste et historienne des sciences britannique
France Asselin (1923-1960), comédienne et actrice francaise
Diana Blanche Barrymore Blythe (1921-1960), actrice, écrivaine et réalisatrice américaine
Vicki Baum (1888-1960), romancière américano-autrichienne
Anne Bonnet (1908-1960), peintre belge
Lucrezia Bori (1887-1960), cantatrice espagnole (soprano lyrique)
Dorothy Bussy (1865/66-1960), romancière et traductrice britannique
Charlotte Lottie Dod (1871-1960), joueuse de tennis britannique
Hedda Eulenberg (1876-1960), traductrice allemande
Thalia Flora-Karavia (1871-1960), peintresse grecque
Marie Gasquet (1872-1960), écrivaine de Provence
Blanche Gauthier (1884-1960), comédienne et chanteuse québéquoise
Clara Haskil (1895-1960), pianiste roumaine et suisse
Zora Neale Hurston (1891-1960), écrivaine afro-américaine
Marie Janson (1873-1960), première femme politique à devenir membre du sénat belge
Mélanie Klein (1882-1960), psychanalyste britannique d'origine autrichienne
Andrée Lavieille (1887-1960), artiste-peintre francaise
Sonya Levien (1888-1960), scénariste américaine d'origine russe
Yvonne Loisel (1877-1960), écrivaine francaise
Maud Leonora Menten (1879-1960), biochimiste et histochimiste médicale canadienne
Abbie Mitchell (1884-1960), cantatrice américaine (soprano)
Sylvia Pankhurst (1882-1960), femme politique et suffragiste britannique membre du Komintern
Marion Parsonnet (1905-1960), scénariste américaine
Ana Pauker (1893-1960), femme politique communiste roumaine
Nancy Elizabeth Prophet (1890-1960), sculptrice afro-américaine
Lucie Randoin (1885-1960), biologiste et hygiéniste francaise
Ida Rubinstein (1885-1960), danseuse et mécène russe
Ethel Lilian Voynich (1864-1960), autrice, musicienne et suffragiste irlandaise
Nesta Webster (1876-1960), essayiste britannique
Emma Lambotte (1876-1960), peintre, écrivaine et mécène liégeoise

40e anniversaire
Blanche Scott (1885 –1970), 1re aviatrice américaine
Ida Kerkovius (1879-1970), peintre et tisserande (tapisserie d'art) avant-gardiste allemande
Hermine David (1886-1970), peintresse francaise
Marie-Laure de Noailles (1902-1970), mécène, peintresse et écrivaine française

30e anniversaire

Maria Cerminova Toyen (1902-1980), peintresse tchèque

Betty Nesmith Graham (1924-1980), inventrice américaine

20e anniversaire

Francine Benoît (1894-1990), musicienne, pédagogue et compositrice française puis portugaise
Colette Audry (1906-1990), dramaturge, romancière, scénariste et dialoguiste française

10e anniversaire

Jeanne Herch (1910-2000), philosophe suisse
Jacqueline Auriol (1917-2000), aviatrice française
Hedy Lamarr (1914-2000), actrice, productrice et inventrice américaine

1er anniversaire

Mary Daly (1928-2010), philosophe, théologienne et féministe américaine
Madeleine Ferron (1922-2010) écrivaine, nouvelliste, commissaire gouvernementale et animatrice de radio québecoise
Sylvie Béguin (1919-2010), historienne de l'art française
Odile Duboc (1941-2010), danseuse et chorégraphe française de danse contemporaine
Dorothy Height (1912-2010), militante des droits civiques américaine
Erika Burkart (1922-2010), poétesse suisse alémanique
Alice Miller (1923-2010) doctoresse suisse en philosophie, psychologie et sociologie
Yvonne Loriod (1924-2010), pianiste française
Michèle Causse (1936-2010), écrivaine, essayiste, dramaturge et traductrice
française
Cécile Aubry (1928-2010), écrivaine, scénariste, réalisatrice et actrice française
Corinne Day (1962-2010), photographe britannique
Denise Legrix (1910-2010) écrivaine et peintresse française
Sally Menke (1953-2010), monteuse de film américaine
Milka Planinc (1924-2010), femme politique croate
Bella Akhmadoulina (1937-2010) poétesse, scénariste et actrice russe
Mimi Perrin (1926-2010), pianiste, chanteuse de jazz et traductrice française
Jacqueline de Romilly (1913-2010), helléniste, écrivaine, professeure au Collège de France, membre de l'Académie française
Louise Bourgeois (1911-2010), artiste plasticienne d'origine française



lundi 3 janvier 2011

Taguée !

Taguée par Alice. (J'espère que j'ai bien compris ce que cela signifiait !).
Il paraît que la BBC estime que la moyenne des gens n'auraient pas lu plus de six livres de cette liste. Je ne dois pas vivre sur la même planète qu'eux car j'en ai trouvé au moins 25 que je me souviens d'avoir lu, dont certains plusieurs fois même.
Alors voilà :
j'ai mis en gras vert ceux que j'ai lu et en gras rouge ceux que j'ai lu et relu, en bleu + italique ceux qui m'ont barbée dès les trois premières pages.
Les titres restants correspondent aux livres que je n'ai soit pas lus soit oubliés (il y en a beaucoup étant donné que dans l'ensemble il s'agit de "classiques" anglo-américains ou russes lus plutôt à l'adolescence, ce qui correspond à un pourcentage assez médiocre de mes lectures ordinaires actuelles). Voir chez
Alice.


3 Jane Eyre - Charlotte Brontë
4 Harry Potter - JK Rowling
6 The Bible
7 Les Hauts de Hurlevent - Emily Brontë
8 1984 - George Orwell
16 The Hobbit - JRR Tolkien
18 L'attrape-coeur - JD Salinger
21 Autant en emporte le vent - Margaret Mitchell
22 Gatsby le Magnifique - F Scott Fitzgerald
27 Crime et châtiment - Fédor Dostoievski
28 Les raisins de la colère - John Steinbeck
29 Alice in Wonderland- Lewis Carroll
32 David Copperfield - Charles Dickens
41 Animal Farm - George Orwell
42 The Da Vinci Code - Dan Brown
43 One Hundred Years of Solitude - Gabriel Garcia Marquez
49 Lord of the Flies - William Golding
52 Dune - Frank Herbert
56 The Shadow of the Wind - Carlos Ruiz Zafon
58 Brave New World - Aldous Huxley
61 Of Mice and Men - John Steinbeck
65 Le Comte de Monte Cristo - Alexandre Dumas
68 Bridget Jones’s Diary - Helen Fielding
71 Oliver Twist - Charles Dickens
78 Germinal - Emile Zola
85 Madame Bovary - Gustave Flaubert
89 Adventures of Sherlock Holmes - Sir Arthur Conan Doyle
92 The Little Prince - Antoine De Saint-Exupery
97 Les trois mousquetaires - Alexandre Dumas
99 Charlie and the Chocolate Factory - Roald Dahl
100 Les Misérables - Victor Hugo

bon ben, en espérant qu'elles aient envie de participer, je tague Hypathie, Lucrecia Bloggia et Manu parce que Hypathie est anglophone et a du en lire plus que moi des livres de cette liste et que Lucrecia et Manu ont, à coup sûr, des trucs trop désopilants à dire sur le sujet, je leur fais confiance...!

4.1.11 : la réponse de Hypathie m'a donné envie de tronquer cette liste fastidieuse et de plutôt profiter de l'occasion pour faire un lien sur les commentaires particulièrement virulants sucités par un billet de ce blog-ci sur le livre et le film "Da Vinci Code" chez un certain public masculin (qui se croit très objectif) parce que cette oeuvre véhicule une idée "insupportablement" (il faut croire) féministe que j'ai déjà évoquée à la fin de ce billet.

4.1.11 (2) : Lucrecia Bloggia a joué le jeu, et du coup j'ai découvert au moins 3 choses : que Margaret Atwood est une grande autrice canadienne, qu'on ne résiste pas non plus à Dumas de l'autre côté de l'Atlantique, et que les anglo-américains lisent trois fois moins (minimum) leur propre littérature que les francophones qui, en plus, lisent la leur, eux !

samedi 1 janvier 2011

À propos du 1er 1er janvier


Article 39 ajouté à l'Edit de Paris (janvier 1563 ancien style-1564 nouveau style) à Roussillon le 9 août 1564 :

« Voulons et ordonnons qu'en tous actes, registres, instrumens, contrats, ordonnances, édicts, lettres tant patentes que missives, et toute escripture privée, l'année commence d'ores en avant et soit comptée du premier jour de ce mois de janvier donné à Roussillon, le neufiesme jour d'aoust, l'an de gracemil cinq cens soixante-quatre. Et de notre règne de quatriesme. Ainsi signé le Roy en son Conseil".

Rédigé au château de Roussillon par Catherine de Médicis au nom de Charles IX qui n'avait que 13 ans et signé par Sébastien de l'Aubépine.
Le 1er janvier devient officiellement le début de l'année, avant quoi l'année débutait à certains endroits à Noel (Lyon), à d'autres endroits le 25 mars, fête de l'Annonciation, d'en d'autres parties du royaume le 1er mars ou encore à Pâques. Cette ordonnance visait donc à uniformiser l'année dans tout le royaume. Elle ne sera cependant appliquée qu'en 1567.

En ce 1.1.11 je vous souhaite de tout coeur un bon 443e Jour de l'An et une Bonne Année 2011 !