Tandis que d'aucuns avaient la chance d'être épargné par les pannes d'hébergeur, les blogspoteuses et poteurs ont retenu leur souffle. Et voilà, ouf, ca y est, on peut recommencer à bloguer.
Malheureusement ce blog donne paraît-il, à certain.e.s la très fâcheuse impression que je veux "faire pencher la balance de l'autre côté" (lu à plusieurs reprises, en dernier parmi les commentaires chez ma copine lucia mel) : comprendre instaurer une gynocratie pleine de "bonnes femmes" (pouah !) là où il n'y a que des "bonshommes" ce qui est bien normal quand même, non ?
Nous y voilà : chaque fois que l'on énumère des "bonnes femmes" quelque part, c'est l'angoisse !
Du coup, je vais parler d'un homme. De toute manière les défenseurs des femmes subissent le même sort qu'elles. Pourquoi me demanderez-vous ? Parce que. Ca leur apprendra.
Il est, par exemple, impossible de trouver une biographie correctement documentée de Mario Equicola en langue francaise. Je vais de nouveau devoir traduire des bouts de sa vie récoltés à droite et à gauche.
Humaniste de la Renaissance, Mario Equicola né à Alvito en 1470 officiera comme courtisan à la cour d'Isabelle d'Este, à Mantoue. Il fit d'abord des études sous la houlette du grand néo-platonicien Marsile Ficin, puis entra au service de la marquise. Il se rendit un jour à la cour d'Alphonse, le frère d'Isabelle d'Este, pour rédiger six fables qui servirent de base aux fresques de Bellini et du Titien décorant la chambre d'albâtre du duc.
Mais sa grande passion fut de rassembler en langue vernaculaire, afin de les immortaliser, les chansons des troubadours du passé et de son présent.
Puis il écrivit un traité en l'honneur des femmes : son fameux "De mulieribus" que malheureusement personne ne connaît.
En 1517, il accompagna sa maîtresse (pas sa maîtresse au sens cochon mais sa maîtresse au sens de maître), Isabelle d'Este, en pèlerinage à Saint-Maximin-la Sainte-Beaume et en profita pour se rendre aux archives d'Aix-en Provence pour faire ses recherches sur les troubadours.
Dans son De Melieribus il explique que les troubadours du moyen-âge étaient en cela supérieur aux poètes latins qu'ils respectaient les femmes.
"il modo de descrivere loro amore fu novo diverso de quel de antichi Latini, questi senza respecto, senza reverentia, senza timore de infamare sua donna apertamente scrivevano" (je remercie d'avance la personne qui voudra bien traduire exactement cette phrase).
On publia en 1525 à Venise un autre de ses ouvrages écrit longtemps auparavant : "De la nature de l'amour tant humain que divin & toutes les différences d'ycelui" qui fut publié trois fois en francais au cours du XVIe siècle. Il y est question de l'importance du langage dans la relation amoureuse (l'importance du langage appartiendrait à la doctrine artistotélicienne), ce qui lui valut bien des critiques (on n'aimait pas les aristotéliciens à l'époque) mais n'empêcha pas la large diffusion de son livre.
D'après la philosophe Adeline Nesca Robb (1905-1976), il fut ensuite pillé de manière éhonté par les poètes du Parnasse dont l'histoire a bien voulu, contrairement au sien, retenir les noms.
Il fit d'autres travaux comparatifs sur les troubadours et trouvères, d'Italie, d'Espagne et de Provence.
Enfin il publia en 1505 un ouvrage analysant la devise préférée d'Isabelle d'Este "Nec spe nec metu" ( ni par l'espoir ni par la crainte).
Il mourut à Mantoue en 1525.
Isabelle d'Este est une immense mécène de la Renaissance sans laquelle le peintre Mantegna ne serait rien. Mais au chapitre Mantegna ou au chapitre des grands mécènes de la Renaissance, on ne saurait trouvé cette espèce méprisable qu'est la femme. Donc inutile da la chercher par exemple ici où se trouvent justement les deux chapitres en question...on ne va pas mêler une vulgaire femme à de grands hommes, voyons. Ce n'est pas comparable.
(Dans ce billet se cache un nom de lieu qui est un clin d'oeil à quelqu'un qui se reconnaîtra je pense)
A bon tu es une gynocrate ? moi je te vois plutôt (à travers ton blog) comme une sorte de maîtresse (pas maîtresse au sens cochon mais maîtresse au sens d'enseignante ;o) )qui me fait découvrir que de nombreux "grands hommes" sont des femmes.
RépondreSupprimerJe te dois d'ailleurs de m'avoir fait découvrir Isabella Leonarda et je t'en remercie.
Merci pour ce regard sur les femmes, continue, j'aime bien.
Merci Emelire pour ta visite ;)
RépondreSupprimerA lolobobo : il y en a même qui disent vaginocrate mais là c'est trop cochon !! 8-O
Merci beaucoup pour tes encouragements ! ;)
Par contre si je m’affirme gynophile, je vais encore passer pour un pervers ;o)
RépondreSupprimerIl va falloir que je travaille encore mes préfixes et mes suffixes moi ;)
Alors je suggère "philogyne" parce que c'est vrai que les mots qui se terminent par -phile sont plutôt très connotés ces derniers temps ;)
RépondreSupprimerLe pendant masculin c'est phallophile ou philophalle...heu... bon, réfléchissons à la question ;)