vendredi 19 octobre 2012

Droit à la célérité bafoué, entre autres droits bafoués dans le jugement de Créteil

A propos du jugement de Créteil

La justice semble ne rien saisir, au sens propre, dans les affaires de viol. Elle semble chercher à prendre en main quelque chose et ne rencontrer que du vide.
Pourquoi ?
Pourquoi n'arrive pas t-elle pas à soulever l'ÉNORME chape de plomb sous lequel sont écrasés les cris de centaines de millions de femmes d'hier et d'aujourd'hui ?
Elle semble n'avoir ni le courage ni la volonté de donner accès à la justice aux femmes et lorsque ce sont elles les plaignantes, préfère pourrir le procès en l'allongeant indéfiniment dans le temps, car en France c'est possible.
Or dans le reste de l'Europe :

Le droit à la célérité est désormais clairement reconnu comme un droit de l’homme (et de la femme ?)



Dans les affaires de viol, non seulement les enquêtes n'aboutissent JAMAIS à aucune preuve concernant les implications dans les faits des présumés agresseurs, mais du fait de la durée exagérée de l'instruction, le tribunal peut décréter que les condamnations qui, selon son raisonnement, aurait été valables dans le passé seraient devenues inutiles dans le présent comme si une condamnation était une sorte de produit portant une date de péremption et que ce temps s'était écoulé par pur hasard et hors de la volonté de la justice.
Par ailleurs, concernant la quasi inexistance des condamnations, on s'étonne grandement que les juges aient été à ce point incapable de prouver qu'il y avait bien implication du groupe entier des accusés dans une affaire comme celle de Créteil.
Il est évident que dans un tel groupe de garçons, il ne peut guère y avoir d'innocents puisqu'assister à un crime en spectateur jubilateur est déjà un crime.
Et si le spectateur n'est pas jubilateur, il quitte le lieu pour venir en aide aux victimes. Il ne peut y avoir de neutralité, c'est impossible. Tous, y compris ceux qui n'ont pas participé activement et se sont contentés de regarder sans même utiliser la force pour aider les autres, sont forcément eux-mêmes des violeurs car supporter les copains, c'est plus que de la complicité, c'est violer par procuration. Ils n'ont nullement apporté assistance aux personnes maltraitées, ne se sont nullement soustrait au groupe pour chercher de l'aide, ils sont donc tous coupables. Le voyeur d'un crime qui laisse devant ses yeux se perpétrer un crime est un criminel lui-même à moins d'avoir cinq ans d'âge. Ceux-là avaient tous plus du double, étaient tous nubiles.
Nous avons assez entendu à propos du nazisme que le peuple était complice pour ne pas avoir réagi. Et pourtant, dans le cas du peuple allemand, réagir signifiait la guillotine (je pense à Sophie Scholl guillotinée à 22 ans pour avoir distribué des tracts contre Hitler), le nazisme ayant été une dictature.
Or là, il n'y avait pas de diktat ni de dictature. Il y avait un groupe qui se tenait les couilles entouré d'un monde à la surveillance duquel il cherchait à échapper.
Ce que la justice fait semblant de ne pas voir c'est que ces jeunes mâles si peu responsables soi-disant parce qu'en pleine puberté et non encore adultes, ont mis à ce moment-là en place dans leurs "jeux" d'adolescents ces fameuses valeurs masculines mortifères servant aujourd'hui à cette même justice masculine à ne pas voir ce qu'ils ont fait.
Ainsi, nous faire croire que les condamnations seraient inutiles ou trop fortes envers certains qui, en apparence, n'auraient pas été impliqués activement dans les viols mais juste "présents" et qui, devenus de "respectables" pères de famille, se seraient ainsi déjà rachetés, est juste un clin d'oeil lancé à l'adresse des anciens jeunes mâles d'alors pour leur dire ceci : "nous sommes de la même caste, celle qui tient les femmes sous leur domination et peu importe avec quelle violence nous le faisons, l'essentiel est de le faire".
En réalité, ces individus sont juste devenus des adultes ayant reproduit un modèle social de masculinité construit dans l'adolescence au moyen d'actes initiatiques barbares qui signent une sociabilité acquise sur la souffrance du sexe opposée.
Et les juges de valider cela en faisant semblant d'avoir rendu la justice.

Prétendre que les condamnations soient en décalage avec la réalité sociale présente des accusés et même des victimes auxquelles les condamnations n'apporteraient aucun soulagement (non, les femmes n'ont pas besoin de justice pour recommencer à vivre, n'est-ce pas ?) c'est se faire complice du système de valeurs qui génère le viol avec lequel se sont construits ces prétendus bons pères de famille, grâce à la première escroquerie qui a consisté à faire durer exagérément le temps du procès afin de pouvoir prétendre ensuite que trop d'eau aurait coulé sous les ponts pour que des condamnations aient un sens AUJOURD'HUI.
Différer le procès en cas de viol est une tactique efficace pour ne pas tirer les conséquences d'un tel crime, surtout si les bourreaux (mais pas la victime, tiens donc) ont entre temps procréé.

L'empathie de la justice fait semblant de se porter sur la nouvelle génération. "Pensez aux enfants".

On voit là combien le viol touche aux fondements de la culture dominante : la virilité guerrière, égomane et d'un "rationnalisme" totalement dépourvue d'humanité qui réalise puis cimente la scission des genres sexués.  Genres sexués qui ne peuvent donc prétendre au même traitement et au même jugement en tant qu'agresseur et en tant que victime.









  • Or un violeur est un individu destructeur, un modèle du genre masculin qu'il faut condamner pour qu'enfin un autre modèle émerge qui ne soit pas celui-là.

    Il faut pointer dans la légèreté des condamnations ainsi que les relaxes dont ont bénéficié certains accusés, non seulement l'impossibilité de réparation des traumas des victimes mais aussi les valeurs que représentent "le violeur" en tant que modèle d'un comportement social de domination généralisée à partir de ce cas extrême.
    Pour la victime, celui qui a assisté à sa souffrance en riant ou en regardant sans lui venir en aide a ajouté une violence supplémentaire à la violence et non des moindres. Car la victime a aussi été violée par ceux-là.
    Elle l'a juste été autrement.
    La violence est peut-être même plus forte dans ses regards qui disent : je ne me salis même pas avec ton corps, je te regarde et je ne fais rien d'autre que de te regarder, regarder comment tu te fais dévaster. Cela me plaît.

    Cette forme de viol est au moins aussi horrible que sa forme active.

    Mais certains défenseurs de cette justice à laquelle nous avons assisté défendent l'idée que la justice doit être aussi juste avec les accusés qu'avec les victimes afin que justice ne signifie pas vengeance. Nous avons là de nouveau une sorte de perversion.  La justice ne doit pas se préoccuper de ne venger ou de ne pas venger quelqu'un.e. Cette notion doit rester complètement hors de son champ.
    La justice doit faire son travail.
    Et son travail est de participer activement par l'exemplarité à la construction des valeurs d'une société plus juste et donc à la destruction d'autres valeurs qui ne doivent pas continuer à être propagées, même "passivement". Le fait que certains des accusés anciens spectateurs passifs soient père de famille aujourd'hui ne devrait pas servir de caution à ce qu'ils ont fait ou soi-disant pas fait. Parce qu'ils sont pères de famille, cette passivité criminelle qui n'est qu'une activité d'un autre ordre, doivent leur être reprochés encore plus fermement car ils se sont construit sur des valeurs criminelles et que leurs enfants sauront un jour ce qu'ils ont fait et comment cela a été jugé.
    Un violeur en réunion est pire qu'un violeur solitaire car il pratique un viol social qui s'appuie sur la force de cohésion du groupe et qu'il se construit par là sur un fondement social de violeur.









  • "Il y a un phénomène de lutte de classe supra ordonnée dans cette question du traitement du viol, l'affaire dsk nous en avait déjà montré les ressorts. Beaucoup de gens sont coincés dans leurs alliances relatives à plusieurs systèmes de références. Les dsk et autres super riches pratiquent aussi régulièrement le viol en réunion avec des moyens logistiques beaucoup plus sophistiqués que les adolescent phallocrates de zone d'éducation prioritaire, mais c'est le même phénomène d'entretien de la hiérarchisation sociale sur le sexe qui se rejoue perpétuellement dans ces viols en réunion, qu'ils soient perpétrés avec des femmes douteusement consentantes parce que vaguement rémunérées par un système prostitueur de haute bourgeoisie, non consentantes et non rémunérées du tout dans le cas d'une employée d'une entreprise de service luxueux d'hôtellerie bourgeoise... ou simple chèvre émissaire d'initiation virile de petits mâles du lumpen Prolétariat.
    Dans tous les cas, il y a l'entretien du principe de domination comme système structurant tout comportement social et supra ordonné par les catégories sexuelles, transversales à toutes les autres catégories sociales et culturelles ainsi qu'ethniques.
    Il y a donc là crime d'autant plus grave qu'il se trouve être à la racine même d'un [certain] système de valeurs (...)".

    (raisonnement + citation empruntés à Paul sur le blog de Kalista et modifiés).

    Nous observons d'ailleurs que le système de défense des accusés et le même que celui de DSK avec Nafissatou Diallo : elle était consentante (en parlant de Nina). Mais, enfin, quelle femme consentante porte t-elle plainte pour viol ?

    Du moins ne peuvent-ils pas prétendre qu'elle en veut à leur argent.


    ..............................................................................................................................

    Ah.....au fait : l'un de ces acquittés est en prison pour avoir assassiné sa compagne.

    Ajout de 14.46 h. :
    Concernant l’absence de célérité de la justice comme spécialité francaise, voici un article qui démarre ainsi : “La lenteur des procès est une des tares de la justice française
    http://droit-prive-et-contrat.oboul…
    On ne peut pas mieux dire quand on va jusqu’à attendre que les justiciables, encore célibataires hier, soient mariés aujourd’hui, aient des enfants et aient même, du moins pour l’un d’entre eux, assassiné leur femme.
    Cette épouse assassinée aurait PU NE PAS L’ÊTRE si la justice avait travaillé plus consciencieusement et surtout n’avait pas attendu 13 ans pour énoncer un verdict, pas celui-ci, un qui soit en adéquation avec le réel.

    L’un des accusés s’est suicidé.

    Sans doute aurait-il eu besoin que justice soit rendue pour y voir clair dans sa vie.

    Encore un mort, donc.

    Ainsi cette lenteur est donc, de surcroît, si ce n’est clairement criminelle, du moins….mortelle.

  • 19 commentaires:

    1. Je ne sais pas si un violeur se case et se normalise en épousant une femme à qui il a forcément menti pour la marier, mais il faut savoir qu'un des présumés violeurs est également poursuivi pour le meurtre de son épouse (voir le dernier billet de Patric Jean, entre autres). Donc, les relâcher au motif qu'ils se seraient casés et donc rachetés par le mariage-maquignonnage, c'est un crime : ils ont violé, ils sont violents pour les/leurs femmes, la société et leurs enfants. Et il faut en finir une fois pour toutes avec cette notion de femmes pansements/béquilles/rachat. Tout en étant dans la négation de la prédation masculine, tolérée par ailleurs.

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. Oui cela me rappelle un garcon quand j'étais adolescente qui avait essayé de dégrafer le haut de mon maillot de bain par surprise dans une piscine et la peur et la haine que ce geste a suscité chez moi car c'était une véritable agression sexuelle sous couvert de plaisanterie.
        Mais il ne faisait pas mine de. Il voulait vraiment me dégrafer le maillot de bain alors que je n'avais rien avec ce type qui n'était qu'un "camarade" de classe de ceux que je n'aimais pas. Sans doute instinctivement.
        J'ai réussi à m'échapper de son agression en hurlant comme mille putois et en me débattant de toutes mes forces.
        Lorsqu'un jour j'ai appris qu'une copine sortait avec lui, j'ai été choquée et lui ai raconté ce que cet individu m'avait fait (nous avions 14 ans 1/2 et 15 ans). Elle l'a aussitôt laissé tomber. Il est venu vers moi décomposé me demander de dire à son ex-copine que ce n'était pas vrai. J'ai cru naivement qu'il venait plutôt me présenter des excuses, mais non.
        Il a ensuite raconté partout que je mentais. La copine n'a plus su que croire.
        Peut-être a t-elle fini par l'épouser, qui sait ?
        Malheureusement je n'ai pas pu lui prouver ce qui s'était passé. Mais je n'ai pas oublié ce vil personnage qui est sûrement casé et normalisé.

        Le présentateur de télé Kachelmann accusé de viol et acquitté au bénéfice du doute l'année dernière en Allemagne se montre maintenant dans les journaux avec une épouse toute fraîche émoulue qu'il fait photographier au premier plan, se tenant bravement derrière.
        C'est seulement dans ces circonstances que l'on voit les femmes au premier plan.
        Ce sont des femmes pansements/béquilles/rachat, en effet. Ou alibi.
        Comme Anne Sinclair.

        Supprimer
    2. "Femmes pansements/béquilles/rachat"
      Je me pose depuis longtemps la question : comment une femme, en toute connaissance de cause, peut-elle épouser ce genre d'homme ? Se disent-elles "moi je vais réussir à le faire changer" ? Peut-on être à ce point aveuglée par "l'amour" ?

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. J'imagine qu'elles pensent ce que la société les inscite à penser, à savoir qu'il y a femmes et femmes. Celles qui sont respectables, dont elles font partie et celles qui ne le sont pas dont elles ne font pas partie. Les mamans et les putains.
        Cette tactique qui consistent à faire croire qu'il y a deux sortes de femmes, celles qui valent quelque chose et celles qui ne valent rien, permet aux hommes de tenir toute la société sous leur contrôle. Les hommes y croient mais, malheureusement, les femmes aussi.
        Généralement, leur vie est déjà derrière elles, quand, un jour, elles cessent d'y croire.

        Supprimer
    3. Carmina Rougevif20 octobre 2012 à 01:42

      Merci pour cet article. Viols sur les femmes ou sur les enfants le doute et le temps profitent toujours aux violeurs. J'ai une amie juriste qui refuse de travailler comme avocate en France à cause de cette particularité, la quasi-absence de droit des victimes.

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. Je comprends. Cela dit, la justice allemande, tout en étant plus consciencieuse au niveau de la célérité et même si elle assiste un peu plus les victimes, n'est malheureusement pas non plus d'une sévérité que l'on peut qualifier d'exemplaire sur la question des viols, viols sur mineur.e.s, voire viols et assassinats sur mineur.e.s.
        La grande majorité des violeurs sont laissés pareillement en liberté sous des prétextes identiques à ceux entendus au procès de Créteil et quelqu'un.e qui trompe le fisc sera toujours plus durement condamné.
        Ce qui très symptomatique d'un système basé sur des valeurs non-humaines et qui ne connaît pas de frontières.
        Si vous comprenez l'allemand, il y a ici des réactions allemandes sur le verdict de Créteil.
        http://www.kleiderkreisel.de/foren/politik-and-weltgeschehen/541469-urteil-zu-serienvergewaltigungen-in-frankreich
        On y percoit une unanime envie de vomir et trouve d'éloquents parallèles avec la justice locale.

        Supprimer
    4. En lisant ton billet, me vient en tête cet épisode de l'hisoire : " L'enlèvement des Sabines", dont je te laisse découvrir via Wikipédia ce qui en est dit :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Enl%C3%A8vement_des_Sabines

      Pourtant, cet épisode fondateur de Rome n'est ni plus ni moins que des enlèvements, séquestrations, viols répétés de femmes par des hommes qui n'en avaient pas sous la main.

      Oeuvres d'art, tableaux, sculptures, mythologie...Tout est placé sous le signe de la vaillance, bravoure, force et même beauté de ces agresseurs criminels qui sont ici glorifiés.

      Les femmes ? Elles ne sont que des objets passant des mains des sabins à celles des romains, trophées de guerre, mais pas êtres humainEs pensantEs, souffrantEs, subissantEs à qui justice n'a jamais été rendue. Tout juste est-il dit que certaineEs ayant eu des enfants de ces viols à répétition se sont opposées à la lutte de leurs pères et maris, avec leurs violeurs...

      Le reste a-t-il évolué ces derniers siècles ?
      Pas l'impression, nous subissons toujours les mêmes maux. Victimes et coupables.

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. Oui c'est cette glamourisation constante du viol qui traverse les siècles. Et l'art qui n'est "subversif" (je dirais plutôt "mouvant", en fait) que dans sa forme travaille à la consolidation et internalisation des idées que nous cherchons, nous féministes, à dénoncer.
        Quand Rubens peint l'enlèvement des Sabines, il glamourise la terreur des femmes + les montre entièrement nues des pieds à la tête, ce qui paraît tout à fait invraisemblable. En fait, il les bétaillise. Car le vêtement est un symbole d'appartenance à une culture.
        Cela me donne envie d'écrire un billet ! :)

        Supprimer
      2. Alors écris-vite un autre billet que je lirai avec grand plaisir !

        Supprimer
      3. OK mais j'ai un autre article sur le feu, d'abord ! L'autre viendra ensuite :)

        Supprimer
    5. "Mais certains défenseurs de cette justice à laquelle nous avons assisté défendent l'idée que la justice doit être aussi juste avec les accusés qu'avec les victimes afin que justice ne signifie pas vengeance."
      Qu'est-ce que le terme justice signifie pour les gens qui emploient cet argument ? C'est ce que je souhaite comprendre.

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. Je retournerais la question : est-ce que les victimes de viol sont des personnes qui attendent de la justice que le tort qui leur a été fait soit reconnu comme à toutes personnes qui a subit un préjudice ou sont.ce des personnes qui ont soif de vengeance, d'après vous ?
        Est-ce qu'un automobiliste à qui on a volé la bagnole cherche à se venger ou demande réparation ?
        Quelle est cette étrange idée de vengeance qui vient soudain interférer dans la notion de justice quand il s'agit de victimes de viol ? C'est pour le moins surprenant !

        Supprimer
    6. Je crois avoir entendu qu'un des problèmes de ce procès (mais il est très difficile de se faire une opinion sur un procès tenu à huis clos, donc sur lequel on ne sait rien) est qu'en droit français, il ne peut exister de peine collective pour un crime collectif: il est impossible de "mettre tout le monde dans le même sac", et de condamner quelqu'un si on ne sait pas ce que, lui, a exactement fait, même si on sait exactement ce que le groupe a fait. ( c'est un problème qui se rencontre souvent dans toutes sortes de crimes collectifs, où on sait qu'un groupe de x personnes a assassiné quelqu'un, mais on ne sait pas lequel a tiré le coup de feu; tous sont alors condamnés pour complicité de meurtre, mais aucun ne peut être condamné pour le meurtre si chacun en accuse un autre et qu'aucune preuve ne peut être apportée contre un des prévenus en particulier)

      Par ailleurs, l'argument du temps qui a passé est souvent utilisé (mais jamais pris en compte) aux États-Unis par ceux qui défendent des condamnés qui attendent leur exécution dans le couloir de la mort depuis parfois vingt ans, avançant que ce n'est plus la même personne qu'on va exécuter.

      Enfin, un point de vue différent du vôtre:

      http://www.maitre-eolas.fr/post/2012/10/12/Incompr%C3%A9hension

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. Je sais ce que pense maître Eolas. Mais, quant à moi, je soutiens que ne devrait pas intervenir dans le quantum de la peine l’histoire personnelle des coupables postérieure aux crimes jugés car leur histoire est en devenir et peut même évoluer défavorablement du fait direct de l’impunité ou de la faiblesse de la peine. Il y a suffisamment de familles qui sont des champs de bataille, des enfants qui souffrent de façon invisibles dans ces familles, de plus elles peuvent se dissoudre du jour au demain. Donc avoir fondé une famille ne signifie rien du tout sur la (ré)insertion des personnes.
        Cette famille a de plus été forcément construite sur un mensonge et les épouses n’ont pu apprendre que par après l’affaire des viols en réunion. Si la peine est minorée cela ressemble à un message à l’adresse des seules épouses des accusés et à leurs enfants. Et le reste de la société, qu’en fait-on alors ? Quid de toutes les femmes qui ont subi le viol ? On ne peut pas établir une peine pour quatre personnes sans tenir compte du reste de la société ! C'est scandaleux !
        Surtout que l’effet de cette peine minorée sur ces quelques personnes est totalement imprévisibles.
        Croire qu’elle va être positive est juste de la spéculation en l’air.

        Supprimer
      2. "On ne peut pas établir une peine pour quatre personnes sans tenir compte du reste de la société"

        En France, les peines sont toujours personnalisées, et rien n'est plus contraireà l'idée de justice que "les peines pour l'exemple", pour les autres, pour l'opinion publique.

        Supprimer
    7. Relisez certains éléments de l'article, en séparant les suppositions de Me Eolas des faits connus:

      -on ne sait strictement rien sur ce procès à huis clos, sur ce qui s'y est dit, sur les preuves présentées, sur ce qu'ont dit les accusés, sur ce qu'on dit les plaignantes: même les attendus du jugement sont couverts par le huis clos;

      -le procès a été exceptionnellement long;

      -les condamnés ne l'ont été que pour des viols sur une seule des deux plaignantes, pas sur l'autre;

      -le parquet n'a fait appel que pour certains des acquittements, pas pour tous.

      À quoi il faut ajouter que les deux plaignantes ont indiqué qu'elles étaient opposées à cet appel du parquet.

      RépondreSupprimer
    8. Néanmoins je vous ai dit ce que je pensais pour ma part des faux-fuyants concernant le verdict. Maintenant si vous êtes venu pour me convaincre que je dois m'incliner devant maître Eolas parce que c'est maître Eolas et que je n'ai pas le droit de m'indigner du verdict sous prétexte que l'on "ne saurait rien" et que le procès a eu lieu à huis clos, passez votre chemin.
      Je n'ai pas de temps à perdre à vous faire la conversation.

      RépondreSupprimer
    9. Je viens aussi par le blog d'Eolas.

      Vous avez tout à fait le droit de vous indigner du fait qu'un crime horrible a été commis et que les coupables n'ont été que faiblement voire pas du tout condamnés.

      Cependant s'indigner est une chose, tenter de comprendre le pourquoi du jugement en est une autre. Et dire que la justice nie la souffrance des victimes ne fait pas avancer les choses, ne serait-ce que parce que la décision vient aussi des jurés qui sont des individus comme vous et moi. Pourquoi ces jurés comme vous et moi se sont-ils prononcés pour l'acquittement de 10 des 14 prévenus ? Ont-ils été influencés par le fait que 14 individus parlaient contre 2 plaignantes ? (c'est l'avis d'Eolas il me semble) Y avait-il des failles dans l'enquête ? Les témoignages des victimes étaient-ils incohérents ?

      Je n'ai pas à vous donner de conseil mais je pense que refuser de discuter avec les gens qui acceptent l'idée que le verdict avait peut-être une raison d'être ce qu'il est est dommage. Cela augmente les crispations entre les féministes et les non-féministes et je ne pense pas que cela améliorera la condition des femmes. J'accepte l'idée que l'on puisse être révolté par le verdict mais je souhaiterais qu'il soit possible de trouver un terrain de discussion saine sur le sujet.

      Je vous souhaite une bonne journée et j'espère que ma lecture ne vous est pas désagréable, la maladresse est dure à corriger sur un commentaire relatif à une polémique.

      RépondreSupprimer
    10. Encore un mecsplicateur. Non seulement on est violée mais en plus on est "belehrt" comme on dit en allemand, C'est à dire qu'on doit subir le préchi-précha de la couille.

      RépondreSupprimer