"Hannah Arendt considère que le lien étroit existant actuellement entre l'histoire et la nature n'est pas le même que celui de l'antiquité. Dans l'antiquité, le rapport des hommes à la nature et à l'histoire se caractérisait par un souci de l'immortalité : la nature possède sans effort cette caractéristique, qu'il s'agit pour les hommes d'acquérir en « s'immortalisant ». Par exemple, pour Platon c'est la pensée qui permet de s'immortaliser en tant qu'elle permet de se détourner des affaires humaines.
Il y a aujourd'hui aussi une racine commune aux sciences de la nature et aux sciences historiques : il s'agit cette fois d'une méthode de pensée qui est la même. Face aux doutes concernant la capacité des sens à révéler la vérité, les sciences de la nature prétendent découvrir la vérité en passant de la simple observation à l'expérimentation. Quant à elles, les sciences historiques (et pour Hannah Arendt, les sciences sociales n'en sont qu'une déclinaison) prétendent dévoiler la vérité par la reconstitution du parcours qui a mené à la situation actuelle. Dans les deux cas apparaît le concept de processus : ce concept prend la forme du « développement » dans les sciences de la nature, et du « progrès » dans les sciences historiques. Hannah Arendt considère que ce concept de processus ne permet pas de connaître la vérité : chercher à identifier des processus fait perdre la capacité à être sensible aux événements et à la fragilité qui les caractérise.
- « (...) la connexion entre les concepts de nature et d'histoire tels qu'ils sont apparus avec la naissance de l'époque moderne aux XVIe et XVIIe siècles (...) a son lieu dans le concept de processus : tous deux impliquent que nous pensions et considérions tout en termes de processus et ne nous occupions plus des étants singuliers ou des événements particuliers et de leurs causes spéciales et séparées. Les mots clefs de l'historiographie moderne - « développement » et « progrès » - étaient, au XIXe siècle, également les mots clefs des branches alors nouvelles de la science de la nature. »
(source)
Je cite ce passage pour montrer que Hannah Arendt n'a pas été la dernière à dénoncer l'idéologie de "progrès" qui nous est aujourd'hui chaque jour plus fatale et qui, paradoxalement comme tout ce qui est extrême, nous ramène au temps des dinosaures.
Quant au film sur cette femme exceptionnelle, on apprend dans la brochure qui en parle que la réalisatrice n'a pas réussi à imposer facilement l'idée d'un film sur une intellectuelle.
"Vous voulez faire un film sur une penseuse* ? Ah oui ? Intéressant..." lui ont dit les producteurs.
Ils n'y croyaient pas.
Quelles actions viriles peut-on présenter dans un film sur une penseuse, n'est-ce pas ?
(Autoportrait de Kathe Köllwitz)
Et en effet, on voit Hannah Arendt penser, et on la voit s'exprimer avec passion, et on voit les gens effarés de ce qu'elle dit et écrit, alors que ce sont des vérités, des vérités que les autres ne peuvent pas entendre, et on voit la haine des autres s'exprimait contre elle, et surtout on voit le courage, l'absence totale de peur, la présence incroyable de cette femme, jusqu'à son ultime discours dans l'amphithéâtre où l'on est suspendu à ses lèvres parce qu'elle dit des choses si justes, si intenses... On voit des femmes fortes, des femmes fourbes aussi ou jalouses mais pas sur des questions amoureuses, on voit des femmes clouer le bec à des vaniteux qui se mettent en bande pour se sentir plus forts contre une seule femme...on voit des hommes aimer, admirer et soutenir Hannah Arendt, d'autres se détourner d'elle, on voit comme c'est difficile de faire passer une idée juste mais qui n'est pas consensuelle...bref, le film sur Hannah Arendt est un film qui fait réfléchir. Un film grandiose.
Il faut le voir.
Helnwein vor seinen 48 portraits 1991
Jede Tafel 70 x 55 cm Sammlung Ludwig, Ludwig Forum für Internationale Kunst, Aachen |
Je mets cette illustration sur ce billet parce qu'en sortant du cinéma, je me suis dit qu'il y avait encore tant de grandes femmes allemandes à traiter en film de la même manière que Hannah Arendt : Beate Klarsfeld, Petra Kelly, Nelly Sachs, Marie-Elisabeth Lüders, Elisabet Boehm, Käthe Kollwitz, Hedwig Dohm etc... et qu'il n'y avait pas assez de Margarethe von Trotta pour le faire, alors que des génies féminins qui ont ouvert des perspectives nouvelles, il y en a tant et tant, et qu'un si grand silence pèse sur elles...
Ici Wangari Maathai lors de la remise du prix Petra Kelly en 2004
[A propos de la panne de lundi dernier : pour éviter de nouveaux problèmes, un passage a été tout bonnement supprimé dans le film : celui où Hannah Arendt et son compagnon apprennent à la télé de l'époque l'organisation d'un procès à Tel Aviv de l'ancien SS Adolf Eichmann. La voix issu d'un document audio authentique a créé un bug dans la projection et apparemment le seul moyen d'éviter une espèce de dédoublement du son à partir de ce passage, a été de le couper...].
* Eine Denkerin" (en allemand)
Tiens, j'écris des com's qui semblent s'enregistrer mais s'envolent dans le néant!
RépondreSupprimerje reviendrai demain....
Ah ben zut alors ! Cela m'est arrivé aussi, remarque. Blogger a ses pannes un peu pénibles. Moi je suis passée plusieurs fois lire tes derniers billets mais je n'ai pas encore trouvé le temps d'y laisser mes impressions car cela demande que j'arrête un instant de papilloner comme dit si bien lucia mel.
SupprimerMais ce n'est que partie remise !
J'ai commencé à lire "La crise de la culture", voici quelque temps, pas encore fini, nous vivons dans une époque délirante qui ne nous permet plus de nous poser... pour lire. Alors, on fait comme les papillons (ou les abeilles) on se pose par-ci, par-là... on picore des infos, on essaie d'en faire du miel... mais, souvent, ce ne sont que des particules de pollen qui s'envole sous nos ailes.
RépondreSupprimerMerci pour ton billet, j'irai voir le film.
Belle image.
SupprimerOui, c'est vrai, on ne se pose plus guère mais cela va encore changer. Je revois des gens tricoter dans le métro et pourtant ce n'est plus du tout une activité économique et si les i-books font leur apparition un peu partout, les journaux et les livres papier ont encore de beaux jours devant eux. Les livres choisis ne sont pas des romans de gare, d'ailleurs. On voit pas mal d'oeuvres littéraires et philosophiques importantes entre les mains des voyageurs/euses.
(Le métro est devenu l'un des rares endroits où l'on se pose vues les grandes distances qu'on parcourt avec lui).
J'aime les questionnements d'Hannah Arendt sur le progrès et la modernité car elle n'a pas comme les penseurs hommes la même obsession: la justification.
RépondreSupprimerJ'ai lu en 1968 "La crise de la culture" mais à l'époque je n'avais pas tout compris (j'avais 20 ans). J'ai lu également la même année "La société du spectacle" de Debord et là idem, j'ai commencé à "digérer" cela beaucoup lus tard.
Mais il me semble aujourd'hui qu'on est passés de la société du spectacle à celle de l'addiction. Les jeux de toutes sortes(Loto, Poker, vidéos, etc..) prennent une place de plus en plus importante. Des ados peuvent passer des journées ou des nuits entières à ce genre (d'in)activité!
Et puis il y a le foot, les religions, la politique (politicienne), la culture et le tourisme "de masse" qui donne aux hommes (mais aussi aux femmes) le sentiment que plus nous sommes "modernes" plus nous nous approchons des dieux!
Sans oublier bien sûr tout ce qui nous fait oublier notre condition d'humains, les drogues, l'alcool, le tabac, les fêtes ..et l'automobile entre autres.
L'égoïsme, l'autisme même nous gangrènent. Nous ne vivons plus pour notre survie mais pour notre seul plaisir unique, égoïste, que l'on croit différent de celui du voisin mais qui au fond est le même, celui de devoir assouvir nos frustrations qui augmentent avec l'orgie de biens matériels technologiques en plastique véritable!
Le désir de posséder et donc de paraître est le plus fort mais sitôt qu'on "a" ou qu'on "est" on veut immédiatement autre chose de plus grand , de plus beau, de plus cher!
Pour courir on a besoin de toute la panoplie du parfait joggeur, pour bosser il nous faut endosser le costume du parfait faux-jeton. Se distinguer mais au fond ressembler à tout le monde , c'est peut-eêtre encore le seul lien qui reste dans nos sociétés hypocrites et "hors-sol".
On défend la démocratie mais on aime les chefs, on aime ceux "qui en ont", on parle de la bonté de Dieu qui nous a enseigné d'aimer tout le monde mais on fait des guerres de religions...etc.
Bref, nous sommes des humain(e)s qui courons à notre perte car avec la modernité sensée faire tout à notre place, notre cerveau régresse et ne deviendra bientôt qu'un simple petit pois.
Jespère que ce film passera en France, vous m'avez donné envie d'aller le voir.
Tout à fait d'accord avec le problème de l'addiction auquel on est confronté aujourd'hui.
SupprimerHier, je faisais gentiment remarquer à une jeune fille qu'elle regardait beaucoup de films (elle semble les connaître tous, carrément).
Gênée, elle a prétendu qu'elle ne les regardait pas vraiment mais se livrait à d'autres occupations en même temps.
Je ne sais pas si je dois la croire. Je constate que c'est un phénomème général parce que les films sont faciles d'accès. On peut les voir en "streaming" sans débourser un centime et puis, parallèlement s'abonner à une vidéothèque, ce que font plein de jeunes.
Autant je ne trouve pas que le temps passé à lire est du temps perdu autant regarder beaucoup de films m'apparait dangereux car, hormis certains films édificateurs, la majorité d'entre eux fonctionne comme des drogues hallucinogènes. Bombardement d'images rapides et hypercolorées frappant directement l'affect et violant souvent l'intime, son puissant capable de titiller chaque élément du registre émotionnel qui est le nôtre et lessivage de cerveau au moyen de sensations imposées de l'extérieur.
Mais au lieu de rester un phénomème marginal les comportements addicts de toutes sortes, le fait de regarder un ou deux films par jour, par exemple, sont devenus quasiment la règle.
Je trouve cela aussi très très inquiétant.
En effet, une société de gens "hors soi", c'est une bonne définition.
Le film est donc à voir, ça ne fait pas de doute. Et en effet, il ne manque pas de femmes qui pourraient inspirer des cinéastes. Les noms que tu proposes sont moins connus que ceux des 48 portraits (choisis sur quel critère, je m'interroge, de M. Monroe à V. Woolf - mais je ne connais pas l'artiste et j'apprécie sa "réponse".
RépondreSupprimerEt pourquoi pas Erika Mann, à moins que cela soit déjà fait ?
Oui, j'ai cité ces noms parce que j'aimerais mieux connaître ces femmes, en fait. Des bâtiments, des rues, des places portent leur nom mais c'est tout juste si je sais qui elles sont.
SupprimerLes femmes qu'a choisi Gottfried Helnwein, oui, c'est un choix très hétéroclite. Pourquoi pas Erika Mann ? Je me le demande aussi. Peut-être parce qu'elle s'habillait en homme, ou parce que Helnwein n'aime pas le clan Mann, comme on appelle parfois Thomas, Katja, Heinrich, Klaus et Erika. J'étais déjà pu observé que certaines personnes n'aimaient pas les Mann par rejet pour une certaine bourgeoisie allemande du début du XXe siècle trop cultivée, trop argentée, trop privilégiée et ne veulent pas voir avant tout en eux des personnes d'une intelligence remarquable. Ils/elles voient d'abord la caste d'où cette famille est issue.
J'ai retweeté ton billet et il a un un succès certain sur twitter, c'est dommage que tu n'y sois, comme Hypathie.
RépondreSupprimerHannah Arendt a une vision tellement actuelle du totalitarisme démocratique et religieux qui nous encercle partout, sans doute on ne la met pas assez en valeur? C'est une femme? Notre société est vraiment malade, si elle n'est plus capable de reconnaître ses grands penseurs et penseuses comme elle. Un véritable génie auquel on aimerait ressembler un tout petit peu.
Merci pour ce billet!
Merci Rosaelle !
SupprimerApparemment, il faut aller en Amérique si tu es une femme. Un grand nombre de peintresses francaises sont exposés dans les plus prestigieux musées tandis qu'en France, on ne se donne même pas la peine d'écrire une ligne sur elles quelque part, et les seules peintures d'elles que possède la France restent dans des caves. On sait, par exemple, que parmi les "modernes", Louise Bourgeois a préféré prendre la nationalité américaine. Les grandes figures féminines de la littérature et de la politique du XVIe siècle sont plus connues aux États-Unis qu'ici. Et les grandes penseuses n'ont réussi à se faire connaître qu'en passant par les États-Unis.
Hannah Arendt était apparemment adulée, là-bas.
J'espère bien qu'il va sortir en France, en français ou en allemand, je m'en fiche. Et dans des salles potables. Il faudrait aussi la lire, ça serait bien. Je suis en plein situationnisme en ce moment, mais après, pourquoi pas ? Ne pas se laisser intimider !
RépondreSupprimerIl va sûrement sortit en version sous-titrée. En VO, il est aussi en partie sous-titré parce que parfois H.A. parle anglais (avec un accent atroce) et quelques scènes sont entièrement en anglais.
RépondreSupprimerLe situationnisme ? Oui, c'est super intéressant. J'ai assisté à un colloque en 2007 à Strasbourg sur Guy Debord et la société du spectacle. J'avais trouvé cela passionnant. Et des femmes sont également intervenues (minoritaires, certes...).
Je viens de finir de lire "Tarnac, magasin général" de David Dufresne sur l'affaire Coupat et les "anacho-autonomes", c'est pour cela. Coupat, quand il est sorti de prison, planqué sous des livres dans le coffre de la voiture de sa mère portait, pour le cas où il aurait été rattrapé par les cameras, un t-shirt avec écrit "Mort au spectacle" devant et "La lumière du spectacle obscurcit tout" derrière :)))
SupprimerDu coup, je me suis acheté le "Petit traité de savoir-vivre..." de Vanegeim. J'avais lu l'ouvrage de Guy Debord, il y a pas mal de temps.
Ah génial ! Moi quand j'ai appris l'arrestation de Coupat et la découverte chez lui du livre "L'insurrection qui vient", j'ai complètement sursauté parce que j'ai reconnu le titre de pages que j'avais imprimées depuis le web pour ma lecture personnelle quelques mois auparavant !
SupprimerOui, Debord est un gros calibre, lui aussi...
Par contre je n'ai pas le Petit traité de savoir-vivre..." de Vanegeim. Il va falloir que je me le procure, tiens !
@Euterpe, je ne sais pas si cela vous intéressera ainsi que les personnes qui vous lisent mais dans le numéro 3212 du journal l'Express de la semaine du 23 au 29 janvier 2013 il y a un article du philosophe Michel Serres qui a pour titre "Il n'y pas de raisons d'avoir peur". Je ne suis pas capable de vous le résumer en quelques lignes. Et je n'ai pas trouvé de lien pour le consulter par internet.Peut-ête autour de vous quelqu'un pourra mettre ce journal à votre disposition si vous avez bien entendu envie de le lire.
RépondreSupprimer@Jfs47, J'aime bien Michel Serres, c'est un philosophe intéressant car il se situe toujours du côté de la vie, mais je n'aime pas son optimisme béat qui le fait se prosterner devant ce "modernisme" exacerbé qui nous fait passer des vessies pour des lanternes.
SupprimerIl peut être optimiste si il veut mais il oublie que beaucoup de terriens , même s'il ont internet et les portables comme "petite poucette", même s'ils ont la télé et les bassines en plastique au bisphénol A pour aller chercher de l'eau, n'en sont pas moins menacés par la pollution, le réchauffement de la planète, la sécheresse, la désertification,l'augmentation du niveau des mers, les OGM, la finance et l'atome qui les guette sournoisement du fond de nos centrales tellement "modernes"!
On n'est plus au temps où l'arrivée de l'écriture dérangeait ceux qui détenaient la parole et l'art de la rhétorique car les dangers aujourd'hui ont été multipliés par 1000 avec l'avènement de toutes ces technologies, l'industrialisation galopante et la fabrication de produits toxiques et même nocifs pour notre santé physique et morale.
Il a appelé son livre "petite poucette" à cause des jeunes qui jouent des pouces sur leur portable et il a voulu mettre en avant le fait que les femmes s'y mettent également. Comme si le fait d'imiter les hommes était un signe de progrès. Je pense que c'est plutôt un signe de régression.
Quand on assiste au retour de l'obscurantisme par exemple lors de la discussion du mariage pour tous et notamment sur ces fameux réseaux sociaux où on peut tout voir et tout écrire et son contraire, on peut quand même se poser des questions sur l'efficacité de ce média "moderne".
Cela dit, pour ceux qui n'ont pas un gros moral, Michel Serres est un parfait antidépresseur..au moins momentanément!
@ jfs47 : si vous lisez quelque fois la Décroissance vous devez savoir que Michel Serres n'est pas trop considéré comme un penseur véritablement autonome comme a pu l'être Hannah Arendt.
RépondreSupprimerJe cite l'institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable : "Côté intellectuel, acculées à une prise de position sur le mouvement de la décroissance, les vaches sacrées de la pensée officielle, Edgar Morin, Michel Serres, Patrick Viveret, Jean-Marie Pelt, Nathalie Kosciusko-Morizet, et même l’église de France répètent la sottise selon laquelle « croissance et décroissance seraient prisonnière d’une même logique ». Tout ça pour mieux nous enfermer à nouveau dans l’idéologie du développement, bien sûr. Pourtant, au milieu d’innombrables divergences, s’il y a bien une chose qui fait l’unanimité chez les objecteurs de croissance, c’est que le combat de la décroissance s’est fondé d’abord sur la volonté de s’affranchir de l’économisme. Mais l’ego de ces penseurs officiels peut-il supporter de se ranger derrière une idée qui n’a pas été la leur et, pire encore, qui risque de les marginaliser, de leur interdire la porte de conseiller des princes ?"
Car malheureusement c'est cela que sont devenu.e.s les penseurs/euses d'aujourd'hui : les conseiller/lères des princes.
@ coup de grisou : vous comprendrez du coup pourquoi Michel Serres se prosterne béatement devant le "modernisme". C'est censé être un "libre penseur" (officiellement) mais en réalité ce n'est pas un penseur libre. Au contraire de Guy Debord que vous citiez aussi plus haut.
RépondreSupprimer@Euterpe@coup de grisou, je lis parfois "le journal de la joie de vivre", voir lien suivant http://www.ladecroissance.net/ qui me rappelle mes vingt ans et le journal "La gueule ouverte". J'achète aussi de temps en temps la revue "S!lence", voir lien suivant http://www.revuesilence.net/. Par deux foix j'ai essayé de lire deux livres de Michel Serres et j'ai arrêté au bout de quelques pages. A la radio, à la télé, dans un article de presse je le comprends, dans un livre de lui je me perds, je me lasse. Manque de culture sans doute. Je n'ai rien lu non plus d'Hannah Arendt. Mais dans les articles qui lui sont consacrés et que j'ai pu lire j'ai bien compris qu'elle est d'une autre dimension que Michel Serres, BHL, Ferry, Gluskman etc... J'ai lu Guy Debord "La société du spectacle" qui a longtemps été mon livre de chevet et qui est toujours quelque part dans ma maison.Je l'ai découvert très tard dans ma vie.J'ai eu peur de la désespérance de son auteur mais son explication du monde dans lequel nous vivons m'a emballé. Je vous ai cité Michel Serres pour les raisons suivantes: son affirmation que tout est devenu économique et que l'économie balaye tout parce que je ressens ça et que ça m'agace, son affirmation que ses jeunes élèves filles sont bien plus fortes que ses jeunes élèves garçons, j'ai eu cette impression en fin de carrière d'instit ainsi qu'au club de judo que je fréquente, et enfin à cause de sa bonne humeur et sa joie de vivre que je comprends. Michel Serres est d'Agen même et il se trouve que je suis aussi un peu d'Agen même par ma mère. J'aime le département du Lot-et-Garonne car c'est un département pachtwork fait d'un morceau de Gironde, de Dordogne, de Lot, de Tarn, de Gers et de Landes.De mars, avril et fin octobre c'est un endroit magnifique à vivre fait de douceur de vivre, de paysages tout en rondeurs féminines, c'est une terre riche et féconde pleine de rires, de joie de vivre, de lumières riches et variées. Et c'est surtout depuis la nuit des temps un lieu de passage de populations très différentes qui jusqu'à aujourd'hui ont toujours fini par se mélanger.Et puis le Lot et Garonne c'est aussi Jeanne d'Albret. Je vis sur ses terres. ;+)
RépondreSupprimerOn peut lire "L'insurrection qui vient" sur le lien suivant:
RépondreSupprimerhttp://www.liberterre.fr/liberterres/insurrection.html
@ jfs47 : je comprends votre attachement à Michel Serres s'il est d'Agen ! ;)
RépondreSupprimerMais Olympe de Gouges est de Montauban et Hannah Arendt a aussi passé quelque temps à Montauban. Car, pendant la guerre, il y avait le camp Villemalard où elle retrouva par miracle son mari Blùcher qui avait été interné ainsi que sa mère, qui avait fui Konigsberg après les pogroms.
Oui, le Lot-de-Garonne est un pays magnifique. J'y pense souvent :)
Pour Olympe de Gouges je savais, pour Hannah Arendt je ne savais pas et pour le camp que vous mentionnez non plus.Avez-vous lu du Robert Merle ou ce genre d'auteur vous agace-t-il? Pour ce qui est du Lot-et-Garonne si vous y pensez souvent au point d'avoir envie d'y revenir je vous fais une proposition de grand-père: je mets ma maison à votre disposition et vous revenez en Lot-et-Garonne avec qui vous voulez quand vous voulez. Le tout gratuitement bien entendu. Pour poursuivre ou non voici une adresse mail jfsadys@aol.com.
RépondreSupprimerMerci jfsadys, c'est très gentil à vous ! Je reviendrai certainement un jour. Je ne manquerais pas alors de penser à vous et à votre aimable invitation :)
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