mardi 8 mai 2012

Le harcèlement sexuel comme divertissement

Toujours à propos de théâtre, on m'a demandé dernièrement pourquoi je ne faisais pas plutôt du théâtre au lieu de traîner dans la figuration cinématographique.

Je ne me souvenais plus de la raison pour laquelle je m'étais détournée du théâtre mais invitée dernièrement à une pré-première réservée aux journalistes grâce à une copine journaliste, j'ai assisté à la représentation de deux pièces en hommage à Harold Pinter au Jüdisches Theater (théâtre juif de Berlin) et cela m'est revenu.
Au cours des deux pièces qui se sont jouées là (La Célébration - La Chambre) les deux comédiennes toutes les deux à un moment donné et dans les deux pièces se font malaxer les seins par le partenaire qui leur donne la réplique.
J'avais oublié que ce qui me maintenait loin du théâtre à la mode d'aujourd'hui c'était que du fait de la concurrence avec le cinéma le graveleux visuel est devenu un must au théâtre et au dépend des femmes, bien sûr, car les femmes sont à nouveau les imbéciles de service, ce sont elles qui se font peloter sur scène tandis que l'on ne voit aucune homme se faire tâter les bijoux de famille en public. Là aussi, comme on voit, l'égalité de traitement règne et comme le harcèlement sexuel est directement inscrit dans le scénario, impossible de se plaindre.

(Dans La Célébration, un couple parle de leur premier échange de baiser. Elle, a un souvenir romantique de l'événement, lui, se rappelle de l'avoir approchée par derrière et de lui avoir pris les seins (il joint donc le geste à la parole). Dans La Chambre, le propriétaire harcèle sexuellement une locataire en l'absence de son mari (le pelotage de seins est donc de rigueur)).    

(Ill. : la pause déjeûner des figurantes)

2 commentaires:

  1. Pouarch!!
    Il y a longtemps que je ne suis allée au théâtre, mais je crois que c'est un peu ce qui me tient loin de cette forme d'art ces temps-ci...

    Quoique les peu de pièces auxquelles j'ai assisté dans ma vie volaient un peu plus haut que ce genre de sujet. J'ai d'heureux souvenirs de "Les Feluettes" (drame judiciaire sur fond d'homosexualité), l'Annonce Faite À Marie (de Claudel, mise en scène d'Alice Ronfard), Apasionada (une pièce sur Frida Kahlo par Sophie Faucher) et dernièrement, Déraison d'Amour (d'après les textes de Marie de l'Incarnaton, joué solo par la merveilleuse Marie Tiffo), l'Opéra De Quat'sous (de Bertolt Brecht et Kurt Weill).
    Beaux moments, mais tout ceci s'échelonne sur une échelle d'au moins vingt ans.
    Pas très portée par le théâtre, malheureusement...

    Probablement faute de sujets dignes d'intérêt... ;¬)

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  2. A Lucrecia Bloggia : bon ben voilà la différence : mise en scène d'Alice Ronfard, une pièce de Sophie Faucher...ce n'est pas une femme qui aurait l'idée d'imposer un pelotage de seins à ses comédiennes ! En effet, tes pièces m'ont l'air de voler plus haut que les miennes. Mais j'ai fait moins bien que toi, C'est trois ou quatre pièces que J'ai du voir en vingt ans !
    La plus chouette c'était Quartett avec Isabelle Huppert.
    Par contre ma fille a des entrées gratuites au Berliner Ensemble (le théâtre de Brecht) et elle ne m'en fait même pas profiter !

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