Allemande aux cheveux roux, Katherina Schaffer (1971-1944) est née en Westphalie. Elle perdit sa mère à l'âge de deux ans et alla vivre chez une tante en Angleterre à partir de ses quinze ans. Elle y exerça le métier d'actrice de music-hall à Glasglow et Liverpool sous le nom de Kitty Marion avant de devenir (en 1908) une membre active du WSPU, section du Sussex. Elle connut aussi la prison de Holloway après avoir été reconnue coupable de jet de pierres dans les fenêtres d'un bureau de poste à Newcastle puis plus tard, avoir participé à la campagne d'incendies orchestrée par Christabel Pankhurst contre des gares, des installations sportives, la Levetleigh House, la tribune d’un champ de course et à plusieurs
maisons à Liverpool et Manchester..
Elle subira à elle seule 200 séances de nourrissage forcé ! Elle finira par mettre le feu à sa cellule pour protester contre ce traitement.
Le WSPU lui décerna la médaille de la grève de la faim.
Avec d'autres suffragettes comme Emmeline Pethick-Lawrence, entre autres, elle envoya une lettre au Time destinée à se faire entendre du gouvernement : "Nous voulons vous faire savoir que nous continuerons la lutte dans nos cellules. En faisant la grève de la faim nous allons forcer le gouvernement à choisir entre quatre alternatives : soit nous relâcher ; soit nous infliger des
violences corporelles ; soit faire des mortes parmi les championnes de notre cause en nous laissant mourir ; ou, et ce serait de loin la meilleure solution ainsi que l'alternative la plus sage : accorder le droit de vote aux femmes".
Lorsque la 1re GM éclate, du fait de ses origines allemandes, elle est emprisonnée dans un camp. Après la guerre, elle émigre aux États-Unis où elle crée un journal prônant la contraception dite "contrôle des naissances" (en quelque sorte l'ancêtre de "Choisir", de Gisèle Halimi).
Elle vendait sa revue dans la rue à la criée, endurant des insultes, des agressions physiques, des menaces de mort et le harcèlement quotidien de la police qui considérait son journal comme de la "littérature obscène".
Elle sera arrêtée 9 fois pour avoir milité pour le contrôle des naissances.
Avec son amie, Margaret Sanger, elle ouvrira la première clinique de contrôle des naissances (à Brooklyn) qui sera très vite fermée par la police.
Son autobiographie est conservée dans un musée de Londres.
Pour les anglophones, elle est mentionnée dans ce dossier "contester le pouvoir" et ici une bio lui est consacrée.
Mais il faut lui ériger un monument à cette femme!
RépondreSupprimerEn parle-ton dans les livres d'histoire ou autres en Allemagne?
Merci, merci de nous la faire connnaître.
Non, on ne trouve rien sur elle dans une autre langue que l'anglais. Par contre, tous les sites anglophones sur les droits des femmes la mentionnent.
SupprimerElle mérite pourtant d'être connue hors de la zone anglo-américaine, je trouve aussi !
En Allemagne, je l'ignore, mais en France, jamais, j'en suis sûre.
RépondreSupprimerParlons d'elle en relayant ton texte - si tu permets -.
Quel courage cette katherina, oser ouvrir une clinique pour le contrôle des naissances aux USA et lutter pour ce droit ! une grande Dame, vraiment !
Oh oui, relaie, relaie ! Bien sûr que je le permets ! J'espère même que quelqu'une finira par faire une page wiki sur elle.
SupprimerL'histoire que l'on apprend à lécole est celle des hommes par les hommes comme pour la littirature d'ailleurs, c'est affligeant. Merci de nous donner à lire toutes ces bios.
RépondreSupprimerC'est vrai. Il se considère comme une classe, comme une espèce et ne nous inclut pas dedans sauf si nous avons été une bonne épouse (comme Marie Curie) ou si sommes restées vierge (comme Jeanne d'Arc). Il nous réduise toujours à notre sexe. C'est dégoûtant !
SupprimerMerci Elisa pour ton com' encourageant !