Quand les aventures ne viennent pas à moi, je vais à elles, donc, comme je le raconte sur le blog de Kalista, ma nouvelle rupture avec le train-train quotidien a consisté dernièrement à me lancer dans une expérience que je n'avais jamais osé tenter (alors que ce n'est pas très sorcier mais on n'est tellement conditionné, comme on dit) : me déguiser sans prétexte comme les films ou les bals costumés, bref...hors des clous.
Je me suis introduite au rayon hommes d'une filiale des magasins H&M et j'ai choisi des vêtements d'hommes à ma taille. Première surprise : j'ai eu moins de mal à trouver des vêtements à ma (petite) taille chez les hommes que chez les femmes ! J'ai trouvé de prime abord le choix de vêtements qui est imparti aux hommes d'une tristesse affligeante. Mais je me suis vite dit que cela a une fonction : ils ne doivent pas s'embarrasser avec le vêtement. On prend beaucoup moins de temps à choisir quand le choix est restreint = gain de temps. D'autre part on a affaire à une grande uniformité, cela renforce le sentiment d'appartenance à un groupe donné, alors que chez les femmes, il y a tant de styles ! On ne s'étonne plus du fait qu'elles se toisent entre elles en se disant "Tiens comment elle est habillée celle-là". Le rayon féminin de H & M s'étale sur trois étages, le masculin prend à peine le tiers d'un étage !
Je suis allée essayer ma pêche de fringues masculines chez les femmes parce que je ne tenais pas à me faire remarquer en entrant dans les cabines. Heureusement personne ne m'a arrêtée en chemin ni demandé ce que j'essayais. Peut-être que je ne devrais pas écrire cela ici et que l'idée d'instaurer une frontière avec laisser-passer dans le magasin pourrait venir aux fabricants de discrimination sexuelle, sait-on jamais !
J'ai essayé les vêtements, assurées de ressembler immédiatement à un mec. Et bien PAS DU TOUT ! Une fois sur moi, les vêtements masculins (un jean, un chemisier, un pull) n'en étaient plus ! Sans compter que les coupes simples, sobres et polyvalentes m'allèrent immédiatement très bien.
Je les ai achetés.
Aujourd'hui je les porte au boulot et j'observe si quelqu'un remarque quelque chose. Je crois que je viens de découvrir un nouvel univers. S'habiller en femme est beaucoup plus un esclavage qu'on ne se l'imagine.
Mais il se peut que je mette du temps à adhérer à cette forme de vêture car il va falloir faire le deuil des froufrous et des dentelles et ce n'est pas si simple ! En tout cas, il est loin le temps où je m'efforçais de ressembler à Lana del Rey (non, c'est faux, j'essayais de ressembler à Annie Lennox) !
Quoi Il fut un temps ou tu voulais avoir la bouche de daffy duck ?
RépondreSupprimerincroyable ;)
c'est bon, je sort
A lolobobo : aaargh ! Je n'avais pas remarqué ces lèvres si "naturelles" de la belle Lana ! Oups ! Au moins la bouche d'Annie Lennox a l'air de lui appartenir depuis toujours, c'est déjà ça ! :)
RépondreSupprimerAlors, tes collègues, ils ont remarqué quelque chose ?
RépondreSupprimerPersonnellement, je porte peu de froufrous. Pas de chaussures à talons, pas de dentelle qui gratte. Juste des jeans et des t-shirts avec un pull quand il fait froid. Mais même comme ça, les fabricants de fringues arrivent à m'enquiquiner en sortant des jeans sans poches qui me forcent à me trimballer avec un sac à main qui m'encombre et que j'oublie.
A Kalista : ils se sont tous donné le mot pour prendre leur lundi, il n'y a presque pas un chat dans la maison !!! En tout cas, les rarissimes que j'ai croisés ne m'ont pas regardée bizarrement pour l'instant...
RépondreSupprimerOui, c'est ça qui est super ! Le jean a des poches profondes, il est plus haut de taille, je ne suis pas obligée de porter une ceinture dont le ceinturon me donne des boutons avec démangeaisons parce que je suis allergique au métal et en plus, je n'ai pas du tout eu besoin de raccourcir les jambes, alors que les pantalons fille sont toujours beaucoup trop longs. Les hommes sont-ils plus larges de hanches ???? Le seul exotisme c'est qu'il y a des boutons à la braguette mais je ne suis pas obligée de les ouvrir tous, moi :)
La chemise est hyper confo.
Tu as trouvé un jean braguette à boutons ? Je croyais que tout était zippé ! Je vais régulièrement faire des tours dans les rayons hommes des grands magasins, il y a des trucs à piquer dans leur vestiaire, moins chers, plus confortables, moins mode donc plus durables. Mais pour les cravates (détendue la cravate, pas comme eux) et petits gilets à arrière satin que j'adore sur les filles, il vaut mieux quand même en trouver chez les dames, les cravates notamment : je me demande s'ils n'ont pas une vertèbre en plus, alors que je suis plutôt grande ! Leurs chemises en popeline boutonnent du mauvais côté, mais bon, c'est pas grave. Et tu as raison : ça fait moins greluche que les top tendances dadames chers qui seront démodés la prochaine saison.
RépondreSupprimerA Hypathie : "Leurs chemises en popeline boutonnent du mauvais côté" ah ouais !!! Je n'avais pas remarqué mais c'est vrai !!! Trop génial pour moi qui suis gauchère !!!
RépondreSupprimerOui, j'ai trouvé un jean en deux secondes, un jean denim genre ceux qu'on devait fabriquer dans les années 1870 (oui j'ai bien écrit 1870 et pas 1970), même pas cher, et en effet nettement plus confortable.
J'ai une sorte de sentiment d'assurance tout neuf. J'ai l'impression que les fringues filles sont insécurisantes. Sans doute, en effet, parce qu'avec elles on est tout le temps dans l'éphémère.
Je te rejoins sur le gain de temps, l'appartenance au groupe, le fait de porter un vêtement qui s'oublie (sauf que U.Eco raconte sa rencontrer avec un jean's qui me fait douter).
RépondreSupprimerca fait un bail que je voudrais un jean'zs d emek mais.. chuis trop 'pulpeuse' du fondement...
Il y a longtemps que j'ai compris que la mode vestimentaire destinée aux femmes nous fagote, nous resserre, nous ratatine et nous entrave. Je n'ai jamais cédé à cet engoncement ridicule qui les amuse tant mais qui nous rend cruche, empruntée et un peu badaude. Et que dire des chaussures ????
RépondreSupprimerQuoi, éternellement midinette pour mieux nous dévaloriser ah, non alors !
J'ai un billet tout prêt sur ce sujet , d'ailleurs. (bientôt)
Fa#
Rien à voir, mais quelques semaines après les dames de la Renaissance, je me permets de vous taguer, à la manière d'un portrait chinois. C'est ici:
RépondreSupprimerhttp://fattorius.over-blog.com/article-portrait-chinois-tague-trois-fois-88715624.html
A vous de jouer, si le coeur vous en dit!
En fait la vraie question est la suivante:
RépondreSupprimeroù trouver de beaux vêtements féminins, coquets, élégants, bien ajustés (sans toutefois étouffer toute la journée) sans avoir les pieds en compote pour les chaussures, qui nous donnent non seulement une belle allure féminine (oui, oui, bien sûr), mais surtout de l'aisance .
Ah, l'aisance pour les femmes !!
Etre à l'aise sans être ravalée au rang de dinde perchée sur de hauts talons ni à celui de "garçon manqué" , ou pire de paysanne mal fringuée ...
Les créateurs ont du pain sur la planche, peut-être faudrait-il qu'ils changent le regard qu'ils portent sur les femmes.
Fa#
La solution que j'ai trouvée c'est la fripe où on déniche des fringues pas chères qu'on assemble selon sa propre vision du vêtement. Les fripes - quand on sait chercher - proposent des trucs hors mode dont certains de bonne qualité. Autre avantage: le recyclage. On fabrique trop!
RépondreSupprimerA mebahel : oui oui c'est rien kun prétexte ! ;¬) moi aussi je suis tout ce qu'il y a de pulpeuse du fondement eh ben mon fondement y flott' dans le djin' ! :¬)
RépondreSupprimerA Fa# : je me suis ruinée les pieds avec des hauts talons, en effet et je ne m'en rendais pas compte.
Mais je crois avoir fait le tour de la question vestimentaire : même si on cherche à être "féminine" avec du confortable, solide et pas trop démodable, on se retrouve à farfouiller sur trois étages de vêtements et c'est cela qui est un piège. Avec le vêtement féminin, notre temps nous est dérobé quelque soit la manière dont on s'habille.
J'adopte donc le vêtement masculin. Je gagne du temps, de l'argent, du confort, ne perd rien en élégance parce que les vêtements masculins féminisent paradoxalement la femme bien plus que les féminins, Coco Chanel et YSL l'avaient déjà remarqué, bref, que des avantages et aucun inconvénient.
J'ai hâte de lire votre billet sur la question !
A Zoé Lucider : oui, tout à fait d'accord mais ce sera la fripe masculine à partir de maintenant. Le petit inconvénient et que je fais un gabarit peu courant chez les hommes, surtout du pays où je vis.
alors je vais peut-être ramer en fripes, je verrai.
D'ailleurs je reste très surprise d'avoir trouvé de quoi m'habiller au rayon hommes alors que je n'y arrive pas au rayon femmes où tout est trop grand pour moi (en Allemagne) !
A DF : merci d'avoir pensé à moi ! :¬) Je vais voir ce que je peux faire...
RépondreSupprimerJuste un petit clin d'oeil en passant . Je trouve votre "idée" très amusante mais surtout pleine de bon sens.
RépondreSupprimerJe vis à la campagne et je ne m'embarrasse pas de fringues hors de prix . Des jeans quelquefois usés jusqu'à la corde mais "en vrai" pas comme ceux que je vois usés artificiellement et qui demandent pour en arriver là des mètres cubes d'eau et de pierre ponce !
Je n'ai jamais été attiré par les femmes aux talons hauts , à la jupe serrée et à la démarche "chaloupée" comme le suggèrent ceux qu'on appelle les grands couturiers , mais plutôt par le femmes simples , sans fioritures et surtout vraies et bien dans leurs fringues , même si elles ont l'air de "paysannes" . Elles sont beaucoup plus féminines à mon avis que celles qui se trémoussent en exhibant leurs garde robe et les bijoux de la Castafiore.
Bonjour Euterpe,
RépondreSupprimerTu as eu tout à fait raison, si les vêtements masculins te conviennent, alors profite ! c'est moins cher, de meilleure qualité et plus sobre.
J'ai une amie qui fait cela aussi mais pour d'autres raisons : elle est très grande (1m80) donc a du mal à trouver des jeans confortables à sa taille...
(et à Hypathie : quasiment tous les jeans de mon mari ont une braguette à boutons :) )
Pour ma part, j'y ai souvent pensé car quand il s'agit de trouver une chemise ou un pantalon tout bête pour aller bosser (et quand on est prof, on veut souvent du simple) c'est quasi mission impossible ! Mais je ne suis pas vraiment taillée pour : j'ai un corps... on va dire très féminin avec pas mal de courbes. Je ne dis pas que c'est ce qui me plaît (je me préférerais un peu plus droite et étroite de hanches) mais il faut bien faire avec... Donc je dois me rabattre sur les coupes féminines ! De l'affaire, je lutte pour trouver un chemisier sans froufrous, un jean sans paillettes (beuuuh)...
Par contre pour les talons... j'adore ! c'est mon seul vice... mais j'aime l'effet que ça donne à mes jambes ! Pour rigoler, j'ai proposé plusieurs fois à mon mari d'en essayer mais ça n'a pas été une réussite car lui aussi est très, trèèèès masculin, pas du tout androgyne :)
A coup de grisou : cela fait plaisir de lire votre appréciation masculine ! :) J'ai rencontré tellement d'hommes qui n'apprécient que les femmes pomponnées et habillées comme des pubs pour leur propre corps !
RépondreSupprimerA Artémise : encore une fois comme à mebahel, je ne suis pas du tout du genre androgyne ! Arrêtez de croire que ce choix m'est possible parce que je n'aurais pas de seins, pas de hanches, pas de taille et les fesses plates ! Cela dit j'ai longtemps cru comme vous que ce ne serait pas possible à cause de mon corps tellement féminin et bourré de courbes ...C'est tout le contraire ! C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ces vêtements ne me masculinisent pas le moins du monde ! Vous devriez essayer toutes les deux, vous seriez surprises !
Moi par contre je ne suis pas grande du tout et je ne trouve jamais un manteau féminin que je peux fermer au niveau de la poitrine. Or là, je n'ai aucun gêne sans pourtant qu'il y ait des pinces quelque part. Comme j'ai la taille fine, les vêtements tombent autrement sur moi que sur un homme. Il ne faut pas oublier qu'ils ont le torse plus large, donc il y a de la place à la hauteur des roploplos malgré la coupe différente. Le pantalon a l'avantage de ne pas serrer les cuisses (les hommes ont les cuisses plus musclées) et du coup c'est impeccable pour la circulation sanguine.
Et il y a largement de la place pour les hanches puisque il y a des éléments en moins à l'avant chez nous !
As-tu vraiment essayé ?
Pour les talons, on en reparlera dans quelques années. Je te garantie qu'ils ruinent à coup sûr les pieds !
> Euterpe,
RépondreSupprimerJe n'ai pas dit que tu étais androgyne ! non je pensais que tu étais plutôt comme mes soeurs, c'est-à-dire très fine des hanches et de la poitrine tout en ayant des seins, des fesses, etc.
Oh oui, j'ai essayé plusieurs fois, surtout pour les chemises, et franchement, ça ne me mettait pas en valeur.
Comme toi, je ne suis pas non plus spécialement ronde, j'ai la taille plutôt fine mais j'ai les hanches larges alors avec un chemisier d'homme ça donne : poitrine qui se perd, taille pas mal mais hanches complètement écrasées (et des boutons qui ont l'air d'exploser).
Pour les pantalons, je suis plus réservée mais c'est parce que je déteste avec des coutures sur le ventre (allez savoir pourquoi, là c'est du niveau psychique je crois :) ) donc pantalon taille basse "obligé" malgré ce que ça implique : attention à la taille du t-shirt pour ne pas se retrouver le nombril à l'air... néanmoins je préfère ça à la taille haute.
Pour les talons, je fais quand même gaffe : pas trop hauts (de toute façon, sinon, j'ai l'air d'un héron et en plus c'est casse-gu...), larges et stables. Et si j'ai mal aux pieds ou que je dois beaucoup marcher, j'ai une superbe collection de deux paires de ballerines !
A Artémise : en fait je passe plutôt pour harmonieusement proportionnée, alors peut-être ai-je eu du bol ? Heureusement les épaules de la chemise ne sont pas surdimensionnées. Aux hanches, elle serre juste un tout petit peu mais à peine. Comme j'ai un peu le corps en sablier avec taille super étroite, lorsqu'il a fallu me costumer en femme du XVIe siècle, l'habilleuse à mis trois fois plus de temps qu'avec les autres femmes pour me trouver un corps de cotte très étroit à la taille et en même temps suffisamment large au niveau de la poitrine pour y rentrer mes "avantages" et pourant les corps de cotte (corset qui se lacent dans le dos) ce sont par définition des entonnoirs !
RépondreSupprimerLes pantalons de femmes, je les trouve du coup indécent parce qu'ils soulignent trop le rebondi des fesses féminines. Mes fesses ont l'air moins rebondies avec un froc masculin mais cela m'est égal, au contraire. Je me sens enfin "habillée" !
Non moi les tailles basses j'ai plus envie et là aussi pour la santé ce n'est pas l'idéal. Tous les organes qui se trouvent au niveau de la taille et des hanches se retrouvent exposés à tous les vents, c'est pas top.
Tu en as de la chance alors ! Tu fais partie de ces filles à qui tout va bien (pfff).
RépondreSupprimerBon, l'idéal pour moi reste la robe bien ajustée mais souple, qui me permet de loger tout mon ventre, mes épaules et tout le toutim, et de garder les jambes libres - en fait, je n'aime pas les pantalons et tous les matins, je plains mon mari de devoir s'emprisonner dans un costume (le pauvre petit).
Et le costume XVIe siècle, tu en as pensé quoi ? Confortable, pénible, insupportable ?
Je me suis acheté une fois un corset du XIXe siècle, j'aime bien l'effet - adieu les bourrelets ! une fois de temps en temps, ça fait plaisir - mais c'est plutôt désagréable sur le long terme... au bout de quelques heures, on ne respire plus !
A Artémise : tu dois avoir de fameuses jambes, alors ! ;)
RépondreSupprimerEn fait, je n'ai juste plus du tout envie d'accentuer ma féminité par le vêtement car c'est ce à quoi il sert en priorité. Il semble l'avoir fait de tout temps d'ailleurs.
Porter un costume du XVIe siècle sur la durée, m'a justement appris cela. Il accentuait la taille, la poitrine et surtout les hanches. Les hanches larges étaient particulièrement appréciées et les jupes étaient faites en sorte de les renforcer encore.
Mais comme sensation physique, c'était un total dépaysement. Au tout début, je me suis demandée comment les femmes faisaient en ce temps-là. je les ai plaintes. Je me prenais les pieds dans les innombrables jupes qui tombaient jusque par terre et qu'il me fallait empoigner, alors qu'elles étaient lourdes et après quoi je n'avais plus les mains libres. Mais au bout de quelques jours cela a bien changé. Je n'avais plus du tout ces dificultés, j'avais appris à me mouvoir avec et je me plaisais dans mon costume. Le corps de cotte t'oblige à te tenir droite et te soutient le dos. Tu as les épaules légères, du coup ! Et puis les jupes tiennent bien chaud, en plus on peut cacher tout ce que l'on veut dessous.
On cachait nos couvertures parce que pendant les scènes on devait les rendre et on souhaitait les garder pour ne pas avoir à les redemander. On mettait celles des hommes aussi parce qu'ils n'avaient pas de quoi cacher les leur. Et en fait on pouvait aussi rabattre l'une des jupes sur sa tête pour se protéger du froid ou de la pluie, ou pour s'étendre dans l'herbe ; on ne dévoilait rien puisqu'on avait plusieurs jupes l'une sur l'autre.
Ce que je trouvais bien aussi c'est que dans une cohut, on ne sentait pas le contact des autres qui se collaient contre toi grâce à l'énorme épaisseur de plis et de surplis. C'était comme une sorte de "maison" qu'on transportait avec soi. Cela dit, le costume féminin était parfaitement adapté à une vie de femme, pas du tout à une vie d'homme. Et puis pour échapper à un incendie, par exemple, avec toutes ces jupes...
C'est très intéressant ce que tu dis sur le costume "d'époque" !
RépondreSupprimerpour ma part, ma seule expérience s'en rapprochant, c'est... ma robe de mariée ! Elle était assez lourde, avec plusieurs jupons, et au niveau du buste une amie qui s'y connaît m'a dit qu'elle devait à peu près faire le même effet qu'une robe de l'époque moderne par la mise en valeur des hanches et de la poitrine, et la compression de la taille.
Ce n'était pas désagréable à porter mais par contre en l'enlevant j'ai eu l'impression d'avoir la cage thoracique qui se redépliait d'un coup !
En outre, il fallait accepter l'idée de dépendre de quelqu'un pour l'ajuster et l'enlever. Mon mari a bien rigolé, surtout que quand je m'habille le matin, c'est en quatrième vitesse, alors forcément, devoir appeler à l'aide quand il faut rajuster un truc...
En tout cas merci d'avoir partagé ton expérience.
A Artémise : oui la robe de mariée est une bonne comparaison ! Mais cette dépendance aux autres cela a quelque chose de chouette aussi. Les gens vivaient en importants groupes soudés, autrefois.
RépondreSupprimerMais je me suis aussi heurter à l'équipe d'habilleuses qui avaient eu pour consigne de lacer les corps de cotte de bas en haut pour que l'on ne voit pas l'extrémité des lacets dans le champ de la caméra. Mais c'était stupide parce qu'au fil des heures le lacet se desserrait à la taille et se resserrait au niveau de la poitrine. ça fait que j'avais pris l'initiatice de relacer les femmes dans l'autre sens. Finalement j'ai expliqué aux habilleuses ce qui se passait en leur faisant remarquer que ce n'était pas elles qui portaient les costumes parfois 24 heures d'affilée !
Alors elles se sont finalement débrouillées pour trouver une méthode afin d'escamoter l'extrémité du lacet.
Mais la plus grande dépendance était liée aux coiffures extrêmement compliquées. On se retrouvait avec une bonne cinquantaine de pinces à cheveux sur la tête que l'on s'enlevait mutuellement !
Tout cela nous rapprochait énormément les un.e.s des autres et donnait une image extrêmement conviviale du XVIe siècle.
A Artémise encore : c'est avec plaisir que je la partage cette expérience ! Je remarque d'ailleurs que je deviens vite intarissable sur le sujet :)
RépondreSupprimerSuper intéressant toutes ces précisions ! c'est vrai qu'il y a un côté communautaire qu'il faut souligner : même quand la coiffure et l'habillement était réalisés par des domestiques, ces domestiques devaient avoir souvent un statut qui dépasse celui de "bonniche"... on pense aux femmes de chambre des reines et des princesses, souvent leurs confidentes, etc.
RépondreSupprimerConnais-tu le blog "La robe d'une reine" ? Le projet est passionnant (le blog est en sommeil, j'espère que le projet a quand même suivi son cours), il s'agit de reconstituer la robe d'Anne de Clèves, l'épouse d'Henri VIII. Les précisions et les liens donnés sont tous plus passionnants les uns que les autres (il y en a notamment un sur le corset et le maintien de la poitrine en général).
http://annedecleves.canalblog.com/
bonne lecture !
Mille mercis Artémise ! Je viens d'aller voir le blog : j'adore ! je sens que je vais passer du temps à le lire. Quelle merveilleuse idée !
RépondreSupprimerIntéressants comms.Et je vais aller voir le blog cité.
RépondreSupprimerBon.. si je comprends bien il faut que j'aille tenter des jean's de zhom.. mais je n'ai pas que le fondement qui soit pulpeux, bref on verra un de ces jours.
A mebahel : allez hop et sans manoeuvre dilatoire siouplaît ! ;)
RépondreSupprimerEt pour en revenir au sentiment communautaire, oui, c'est un sentiment que nous ne connaissons plus du tout d'autant que nous communiquons en partie par l'intermédiaire d'une machine maintenant ! Cela nous rend incroyablement insensible.
Du fait de cette atmosphère d'un autre siècle, pendant le tournage je me suis vue en rentrant chez moi ramasser un chat errant et le faire dormir sous mon toit le temps d'une nuit alors qu'en temps normal j'aurais trouvé cela sale ou dangereux ou que sais-je.
On est tellement peureux, égoïste, obsédé par la propreté que tout sentiment humain passe en second. Il y a 500 ans les gens pouvaient être très cruels mais aussi plus humains que nous. Nous nous sommes cruels par indifférence.
Bon tout cela pour dire que pour avoir l'impression aujourd'hui d'appartenir à un groupe soudé, il vaut mieux s'habiller en homme parce que l'habillement masculin a encore un caractère d'habillement et ne fait pas office d'ornementation obligatoire avec concurrence à la clé et puis il atténue un peu cette féminité que le machisme veut sans cesse nous contraindre à accentuer. Ce souci permanent d'accentuer et de valoriser notre féminité au lieu de lui enlever de l'importance nous enferme dans notre propre corps.
C'est tellement un diktat que nous avons toutes peur de ne pas avoir l'air assez féminine (moi y compris). Il n'y a qu'à lire nos commentaires (les miens les premiers) où l'on éprouve le besoin de préciser que notre corps est bien féminin.
vous commencez par le constat dont je parle régulièrement à propos du choix vestimentaire pour les hommes : c'est d'une uniformité et d'une tristesse déplorable.
RépondreSupprimerensuite vous dites que ça renforce le côté communautaire !
non
sauf pour les cons
ça renforce surtout l'impression de devoir s'habiller comme un con, de subir une obligation de porter l'uniforme même en dehors de l'armée.
ça renforce le sentiment qu'on n'a aucun droit à l'expression variée de son émotionnel ou de son humeur, qu'on doit effacer son corps derrière le modèle dominant.
et que donc l'habillement masculin est une négation de toute personnalité en dehors du modèle imposé.
ensuite
vous faites l'expérience de la praticité du vêtement.
non
vous faites juste l'expérience d'une apparence de libération de l'imposition du vêtement féminin d'une part
et vous faites aussi l'expérience d'un corolaire de la domination masculine dans la mesure où personne ne voit grand chose à redire à ce que vous vous attribuiez le modèle masculin puisque en faisant cela vous valorisez le modèle masculin comme enviable par les femmes.
d'autre part, vous faite encore là en constatant que vous portez facilement le modèle vestimentaire masculin en expérimentant qu'il est à ce point impersonnel qu'il passe partout et sur tout les corps : c'est le propre de la fonction de l'uniforme.
moi
ça m'inquiète énormément.
A paul : non, non, non, ce n'est pas cela qu'il faut voir dans cette démarche. D'abord je n'adopte pas le vêtement masculin comme s'il s'agissait d'une panacée.
RépondreSupprimerC'est un début. Refus de me laisser piéger par trois étages de fringues qui me dévorent mon temps. Ensuite je suis l'égale de l'homme, je m'habille donc comme lui, il ne s'agit pas d'une valorisation mais d'une remise à niveau.
il s'habille d'un uniforme, c'est vrai. Depuis le début du XXe siècle, le vêtement masculin a pris pour modèle l'uniforme de fossoyeur puisque le mâle blanc par sa domination détruit toute vie sur Terre. Je suis parfaitement conscience de ça. Mais TANT QUE SA FEMELLE PORTERA DES FANFRELUCHES ce phénomène-là ne sera pas visible.
De plus comme je le disais chez Kalista à propos de ce que porte les enfants : les hommes portent des vêtements qui ne les embarrassent pas, contrairement à ceux des femmes. Déjà les petites filles portent des vêtements gênants qui les empêchent de prendre possession de l'espace, ce qui permet aux petits garços de l'occuper entiérement cet espace. Il faut prendre les manettes du pouvoir aux hommes avant qu'ils ne détruisent tout. Le vêtement est un moyen d'accès. En Allemand on dit : l'habit fait le moine.
Et c'est cela qui est vrai.
Et puis il y a autre chose : cette ÉNORME production de vêtements féminins avec les magazines débiles qui vont avec, c'est non seulement un autre facteur très important de destruction de l'environnement (a t-on besoin d'un choix aussi extravagant ?) mais en plus il nous pèse et nous aliène !
RépondreSupprimerRegardez dans l'antiquité, voyez-vous une grosse différence entre le vêtement féminin et le vêtement masculin ? La différence ne fait que se creuser. C'est au niveau de l'offre qu'elle se creuse aujourd'hui. L'offre de vêtements féminins c'est éprouvant pour les nerfs. Trop de choix rend malade.
Je ne mets pas la moitié des vêtements que j'ai dans mes deux armoires pour moi toute seule. On est sans arrêt tentées d'acheter une jolie petite pièce de tissu par ci, une autre par là, vous n'avez pas idée du gaspillage de temps et d'argent que cette politique procure aux femmes !
> Paul,
RépondreSupprimerje suis assez d'accord avec le constat que fait Euterpe : les trois quarts de l'industrie du vêtement féminin, c'est du flan. Honnêtement, 80 % de ce pour quoi la presse féminine fait de la retape est à jeter, et l'ambiance d'aujourd'hui, qui est au n'importe quoi permanent, pousse à la consommation de mochetés sous couvert de "fashion".
Pour ma part, les trois quarts de mes fringues sont des trucs vieux de plusieurs années, en général d'une seule couleur, simples et élégants. Je porte plus volontiers des robes et des jupes que des pantalons mais uniquement parce que je me sens mieux ainsi (l'histoire des jambes qui ne supportent pas le pantalon :))
Et je préfère user mes habits avant d'en racheter. Et surtout, je veux que ce soit pratique et solide avant tout : je ne porte jamais de mini-jupe, en tout cas pas pour sortir ! Pas plus que je ne porte de vêtement ultra serré !
Le choix que fait Euterpe d'aller chercher ses habits dans le rayon homme, c'est surtout, je trouve, du bon sens.
En outre, sur le côté communautaire, je suis assez d'accord. Ma soeur, ingénieur, travaille dans le milieu des transports en commun et il est hors de question d'aller travailler en jupes et fanfreluches car non seulement ce n'est pas pratique quand il faut aller pratiquer sur le terrain mais en plus, le milieu étant ultra-masculin, il vaut mieux ne pas trop se distinguer par une mise en valeur trop appuyée de la féminité.
De l'affaire, elle s'habille simplement, pantalons-chemises, et elle travaille comme ingénieur, pas comme "femme dans le mode du travail" car elle ne souhaite pas mettre en valeur sa féminité par le vêtement.
Je la comprends pleinement.
ah mais je vous dis pas qu'il faudrait que les hommes se piègent dans trois étages de vêtements
RépondreSupprimerje vous dis simplement que remettre en cause ce système c'est pas en allant voir l'autre côté du modèle. c'est simplement en abandonnant ce qui est superflue et consummériste, franfreluches et gadgets dans tout le modèle, avec son côté féminin et son côté masculin.
donc reconstruire quelque chose qui allie praticité, simplicité et diversité d'expression d'humeur.
ensuite oui je connais le dicton international l'habit fait le moine : ça traduit précisément la connerie des cultures essentialistes.
et ce que j'indique dans tous mes propos à ce sujet (voir mon dernier baratin sur mon site, c'est qu'il faudrait que ce soit l'esprit qui fasse le moine. c'est à dire revenir à qu'est-ce que j'ai à exprimer dans mes actes et par mon expression apparente de mon esprit, c'est à dire de mes valeurs, de mes intentions, de mes émotions, qui peuvent et même se doivent de varier selon les circonstances.
alors la question du choix "éprouvant pour les nerfs" ne se pose plus puisque qu'il s'agit justement de se sentir profondément dans l'expression de son état d'esprit.
A paul : oui nous sommes d'accord et c'est pour ça que moi, je ne vois pas comment faire autrement que de me restreindre dans les choix de vêtements en allant vers des rayons de vêtements dont le choix est déjà restreint car je gagne du temps au lieu d'aller fouiller sur trois étages ce qui est simple et sobre dans le tas et d'autre part les vêtements d'hommes sont de meilleure qualité, je n'ai donc pas à renouveller le choix souvent (c'est d'ailleurs totalement injuste de fournir des vêtements moins chers et de meilleure qualité à des gens qui gagnent plus contre des vêtements qui se détériorent très vite à des gens qui gagnent moins).
RépondreSupprimerJe rétablis un équilibre.
Car ce qui éprouve mes nerfs, ce n'est pas que le choix, c'est de tenir un joli chiffon en main trop tendance aujourd'hui et qui va être ridicule demain, qui me moule trop, qui me transforme trop en gadget même s'il s'agit juste un jean en toile grise.
Vous êtes contre le vêtement masculin et vos arguments sont imparables mais moi je suis contre le vêtement féminin et mes arguments sont également béton.
Pour le moment, aucun vêtement ne nous respecte mais les moins respectées ça reste quand même les femmes, vous pouvez me dire ce que vous voulez.
Dans des vêtements masculins je me sens "habillée".
Enfin.
Cela dit si l'été prochain c'est de nouveau la canicule, je remets ma vieille jupe indienne achetée aux puces dans les années 90.
A Artémise : ah ! je n'avais pas vu ton commentaire ! Excuse me et merci de ton appui ; ça fait plaisir d'être comprise ;)
RépondreSupprimerAu début de ton message, j'ai pensé au plaisir du jeu. Manifestement, il s'agit également de conquérir une certaine liberté, de choisir ce qui te convient et j'adhère aux deux idées. :) J'aime les jupes qui virevoltent, mais me soucie peu de la mode et j'ai aussi un ou deux vêtement(s) homme dans l'armoire ou même femme enceinte ! Personne ne semble s'en être aperçu (mais peut-être n'ose-t-on simplement rien me dire, lol). Peu importe. Le principal me semble être que tu aimes te glisser dans les vêtements choisis.
RépondreSupprimerRe-clin d'oeil .Peut-être vous torturez-vous les boyaux de la tête pour rien , car suite à votre article qui m'a bien amusé et à tous les commentaires qui ont suivi j'ai regardé autour de moi toute la journée et j'ai plutôt remarqué une uniformité dans l'habillement .
RépondreSupprimerLes femmes étaient rarement en jupes et en collants , plutôt en jean , pull ,et vestes colorées contrairement à celles des hommes .
Pas de sac à main , très peu de bijoux .
Par contre ce qui les différenciait ( enfin aujourd'hui) c'était plutôt les eaux de toilettes ou les parfums ( certains hommes aussi d'ailleurs) qu'elles laissaient traîner parfois avec beaucoup "d'insistance" (quelle en est l'explication ..mystère ?) !
Il est vrai que je n'habite pas une "vraie" capitale mais une ville portuaire près de l'atlantique , réputée pour ses "chantiers" , donc plutôt "prolétaire" ( si ce terme a encore un sens) ..ceci explique peut-être cela ?
Et bizarrement celles qui étaient habillées à la manière des magazines féminins étaient plutôt de très jeunes filles , lycéennes , étudiantes ou jeunes cadres dynamiques ...
Ce n'est pas une statistique juste une appréciation personnelle "à la louche" sur l'ensemble d'une (belle) journée d'automne.
A bleue azur : oui il y a le jeu et peut-être que jeu et liberté sont liés (je pense à "La plaisanterie" de Kundera ou l'on voit que toute plaisanterie (donc tout jeu) est interprété comme un crime contre l'état). Je veux aussi tester la marge de manoeuvre que l'on a encore dans cette société même si je sais qu'il en reste !:)
RépondreSupprimerC'est intéressant de découvrir que d'autres Hypathie et toi aviez eu l'idée avant moi ! Cela me soulage parce que je passe tellement pour une excentrique dans mon entourage!
A coup de grisou : oui je fais la même observation. Il y a une certaine uniformité mais elle n'est qu'apparente. Les jeans féminins sont moulants, taille basse avec des petites poches d'où tombent ce qu'on essaie d'y mettre. Ils sont plus chers. Il faut généralement les faire raccourcir. Les chemises ne sont ni doublées au col ni aux manches et n'ont pas de poches comme chez celles des hommes. Leur tissu est de moins bonne qualité et s'use plus vite. Et les vestes n'ont pas de poches intérieures. Alors que ce sont les femmes qui se font le plus voler. Elles sont tout le temps obligées de se munir d'un sac.
Et le prix, bien sûr. Les vêtements féminins simples ou non sont plus chers.
La différence d'aspect extérieur a tendance pour certains vêtements à s'effacer mais seulement EN APPARENCE. Les différences sont ailleurs (cachées).
C'est décidé samedi je prends mon courage à deux mains et je vais m'acheter une chemise en jean au rayon homme ! (j'ai la taille droite donc les chemises femme sont TOUJOURS trop cintrées pour moi ^^) merci pour cet article intéressant :)
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