Je ne sais pas pourquoi on appelle ce jour "fête du travail" et pas "enterrement du travail". Mais peut-être que quelqu'un va me l'expliquer.
Puisque la moitié de la paysannerie, c'est "quand même" des femmes....à propos de la guerre des paysans alémaniques, voilà une paysanne, ou femme du peuple, qui se repose.
Honneur aux femmes, aujourd'hui, qui historiquement ont travaillé (travaillent) même les jours de repos et ne se sont arrêtées (ne s'arrêtent) qu'à leur mort.
A l'origine, mais vous le savez,Chicago en 1886. Des ouvriers manifestent, les forces de "l'ordre" répondent avec des balles meurtrières. Pour briser le mouvement, trois syndicalistes sont condamnés à la prison à vie. Et quatre sont pendus sans preuves ! Un cinquième avait décidé d'échapper à la corde en se suicidant dans sa cellule.
RépondreSupprimerMerci pour cette explication, JEA. Je suis un peu "sous-culturé" sur la question du mouvement ouvrier, je le reconnais. "Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes" comme titra un film en 1993 ! ;)
RépondreSupprimerC'est vrai qu'à l'origine c'était la fête des "travailleurs" comme le dit Jea . A Fourmies , en 1891 , un rassemblement du 1er Mai tourne à l'horreur . Plusieurs très jeunes femmes sont tuées à bout portant dont Marie Blondeau devenue le symbole des luttes ouvrières .
RépondreSupprimerOn a réduit le terme "travailleurs" aux seuls ouvriers qui bossent en usine et on a de ce fait éliminé de la scène tous ceux qui triment dans bien d'autres métiers (notamment les agriculteurs(trices).
Et depuis que nous avons au pouvoir un certain "casseur de l'esprit de 68" ,celui qui a vendu ce produit débile du "travailler plus pour gagner plus" à des milliers d'ouvriers crédules qui oubliaient que certains auraient bien voulu travailler tout simplement , le 1er Mai n'est plus que le symbole d'un monde ouvrier sur le déclin .
C'est un jour de congé de plus . la contestation étant réduite à de simples défilés bon enfant derrière des syndicats qui ne représentent plus grand chose .
tu as raison de poser la question de l'origine (merci JEA pour la précision). Je viens de lire ça , très intéressant (Hitler à l'origine du 1er mai chômé...). Le muguet, très français. Les paysans, oui, et les paysannes surtout (la double journée de travail elles ont toujours connu), eux ne peuvent pas chômer... Les paysans n'avaient qu'une solution : crier leur colère, avant de tout renverser. Aujourd'hui, nous n'en sommes pas loin. La colère gronde. Les enfants de la Terre sont prêts à se soulever.
RépondreSupprimerA Fourmies, face à la manifestation interdite du 1er mai, les hommes du 145e de ligne caserné à Maubeuge ainsi que ceux du 84e RI d'Avesnes, "inaugurent" leurs fusils Lebel à neuf coups.
RépondreSupprimerBilan : dix morts.
L'intensité et la sauvagerie de cette mise en joue de civils est attestée par le nombre de projectiles ayant atteint les victimes : 32 balles de guerre pour 9 d'entre elles.
Quant aux âges et aux sexes des cadavres relevés après le coup de sang de la troupe, ils démontrent que les soldats ne pouvaient se sentir en danger réel, comme affirmé ensuite pour tenter de "justifier" cette bavure :
- Maria Blondeau, 18 ans, une balle dans la tête,
- Emile Cornaille, 11 ans, une balle au cœur,
- Ernestine Diot, 17 ans, une balle dans l’œil droit, une dans le cou, cinq autres encore dans le corps,
- Kléber Giloteaux, 19 ans, cinq balles dont trois dans la poitrine,
- Louise Hublet, 20 ans, deux balles au front et une 3e dans l’oreille,
- Charles Leroy, 20 ans, trois balles,
- Gustave Pestiaux, 14 ans, deux balles dans la tête, une 3e dans la poitrine,
- Emile Ségaux, 30 ans, cinq balles,
- Félicie Tonnelier, 16 ans, une balle dans l’œil gauche, trois autres dans la tête
et Camille Latour, 46 ans, mort le 2 mai des suites de la fusillade.
Plusieurs blogs rappellent d'ailleurs et commémorent le carnage de Fourmies ,comme ceux -ci :
RépondreSupprimerhttp://rencontreweb.com/histoire/mai.htm
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18860501
ce dernier a d'ailleurs une affiche ( une lithographie de Grandjouan pour "l'assiette au beurre") très "révolutionnaire" réclamant déjà 8h de travail , 8h de loisirs et 8h de sommeil , où ce sont 3 femmes qui représentent ces revendications là !
C'est vrai que c'est un sacré tour de force (et une belle tromperie) d'avoir transformé en "fête du travail" la fête des travailleurs. Un peu du même genre que la transformation de la journée des femmes en journée de LA femme.
RépondreSupprimerPresque un retournement, en tous cas une perversion du terme.
Merci à vous coup de grisou, lucia mel, JEA et cultive ton jardin. Grâce à vous, j'en sais un peu plus sur cette mystérieuse "Fête du travail". En allemand, elle s'appelle la "Journée du TRavail". Un peu comme la "Journée de LA femme" dont parle cultive ton jardin. J'aimerais bien répondre de manière plus détaillé à chacun(e) mais ma carte graphique doit être agonisante, c'est tout juste si j'arrive à distinguer ce que j'écris, ce matin.
RépondreSupprimerLe travail des femmes (non marchand) et leur contribution à la richesse commune ne sera réellement reconnu que lorsqu'il sera compté dans les PIB (Produits Intérieurs Bruts) nationaux. Comme les services rendus par ailleurs par la nature : pollinisateurs, travail des animaux, ressources naturelles de la pharmacopée..., alors que jusqu'à maintenant ils sont été pillés sans vergogne, et considérés comme peanuts ! Et oui, la Fête du travail ou des travailleurs a été inventée par les américains !
RépondreSupprimerA Hypathie : oui, le travail des femmes reste toujours considéré comme inexistant parce qu'évident, accessoire parce qu'"il paraît qu'il faut embaucher des femmes" voire du luxe parce qu'elles "n'ont qu'à épouser un homme riche", genre.
RépondreSupprimerSinon j'étais à la traditionnelle fête du 1er mai du quartier traditionnellement anticapitaliste de Kreuzberg et il y a comme un tournant qui s'est produit. On aurait plutôt dit la fête de la musique, pas du tout la fête du travail. Dans le parc qui bordait autrefois le mur, il y avait quasiment une rave party.
Tout fout le camp !
du coup je me suis arrêtée à un stand d'anarchistes et j'ai acheté un badge "terrorist" (non je n'ai pas trouvé "extremist" !) que j'ai porté au revers de mon col pour mettre plus d'ambiance ! :D
Bonjour Euterpe, j'arrive en retard si on peut dire car le travail n'a ni jour ni heure...Merci à tous pour ces informations, précisions si intéressantes.
RépondreSupprimerTon dessin est magnifique!
Ici en Espagne les manifestations étaient cette année majoritairement et tristement, pour demander du travail. Simplement.
Merci Colo.
RépondreSupprimerOui, rester sans travail, c'est vivre une sorte de bannissement dans une société où c'est l'emploi qui vous assure une dignité. Obtenir une "place" comme on dit d'un emploi est primordial. Sans quoi on n'en a pas de place ni dans la vie ni dans sa tête et c'est difficile à supporter.
Maintenant que mon écran est moins dans le brouillard, je voudrais remercier particulièrement JEA et coup de grisou pour leurs détails sur le 1er mai 1891. Je me souviendrai de cette date maintenant.
RépondreSupprimer@ Euterpe
RépondreSupprimerEventuellement, sur feu le blog "Mo(t)saïques" :
- P. 108 du 30 avril 2009 : "Fourmies, 1er mai" ;
- P. 276 du 1er mai 2010 : "Quelques 1er mai de 1886 à 1925..."
http://motsaiques.blogspot.com
Le 1er Mai en France était bien triste cette année . A Nantes il y avait 500 manifestants et les autres grandes villes n'étaient pas mieux représentées .
RépondreSupprimerLe monde ouvrier disparait à petit feu pour laisser la place à d'un côté les décideurs , les cadres ,et de l'autre les exécutants de basses oeuvres , les technicien(ne)s de surface , les accompagnateurs de vie , etc...
Avant le savoir ..faire se transmettait d'une génération à une autre , maintenant avec le soi-disant progrès technique , quand on sort de l'école on croit tout savoir .
On chasse les plus de 50 ans des entreprises pour mettre à leur place des jeunes loups aux dents acérées qui se les casseront un jour sur plus jeunes encore .
L'époque est au jeunisme , il faut cacher ses rides ,être dynamique quite à brasser de l'air comme notre ventilateur en chef .
Et du même coup on a oublié ce que certains ont eu à subir pour que nous soyions bien assis sur nos "acquis".
Tout est un dû , on prend car on "a droit" , on ne donne plus que sous la contrainte . L'esprit public et la solidarité se sont éteints avec la montée de l'individualisme forcené .
Voila pourquoi le 1er Mai , symbole des "travailleurs" est devenu comme le reste , un jour où on va à la pêche . Ceux qui sont morts pour que les autres soient vivants , on s'en fout ! On ne défile dans les rues que quand on est concernés directement , comme pour les retraites ...mais pour quel résultat ?
Boff , je ne suis pas très optimiste aujourd'hui , excusez-moi , ça ira mieux demain .
A JEA : merci. J'irai jeter un oeil.
RépondreSupprimerA coup de grisou : oui, je crois que j'aurais mieux fait d'appeler ce billet : 1er mai enterrement de la fête du travail et des travailleurs- avènement du nouvel esclavage et de la nouvelle prédation" ou un titre dans ce genre.
Tiens, à propos de travail: Comment expliquer qu'on prétend qu'un patron "donne" du travail à ses ouvriers, alors que bien évidemment, ce sont les ouvriers qui donnent leur travail au patron, en échange de clopinettes destinées à les maintenir en état de... travailler.
RépondreSupprimerA cultive ton jardin : oui c'est vraiment une perversion de langage qui a l'air destinée à infériorer l'ouvrier !
RépondreSupprimerA Euterpe et Cultive ton jardin .Ce sont bien souvent les ouvriers eux-mêmes qui emploient ce terme . Je l'ai très souvent entendu , y compris dans ma propre famille .Comme une réminiscence du temps où il fallait remercier " monsieur notre maître" de si bien nous dépouiller !
RépondreSupprimerCela dit il ne faut pas non plus trop caricaturer .J'ai travaillé longtemps dans l'agro-alimentaire où les "patrons" dont je faisais partie gagnaient beaucoup moins que leurs employé(e)s car contrairement à bien d'autres domaines , les marges sont très serrées ( par les grandes surfaces) et les maigres bénéfices repartaient aussitôt dans les investissements toujours plus importants et dictés , cela va de soi - "sécurité alimentaire oblige" -par les très grands groupes .
Sans oublier les banques qui se sucrent au passage , les assurances , et il faut aussi le souligner les charges sociales qui , si elles sont normales et nécessaires sont largement basées sur le seul travail .
Je pense qu'il ne faut donc pas faire l'amalgame entre les petits patrons qui sont des travailleurs comme les autres , qui ont eu le mérite de créer quelque chose et ceux du CAC40 qui s'enrichissent sur notre dos en dormant et qui à eux seuls gagnent comme nous tous réunis .
Malheureusement beaucoup de ces petits patrons ont choisi le camp de ceux qui indirectement les exploitent . Orgueil quand tu nous tiens !
A coup de grisou : oui cet orgueil est tellement répandu ! J'en connais des exemples dans ma famille, donc je vois très bien de quoi vous parlez.
RépondreSupprimer