jeudi 27 décembre 2012

Anne d’Étampes, la Méchante (actualisé)

Cette femme a régné sur la France dans les années 30 et 40 du 16e siècle. Et quand je dis "régné", c'est bien de commander que je parle. Elle est pourtant totalement inconnue du grand public. Elle n'était pas simplement influente comme Mme de Maintenon le fut sous le règne de Louis XIV, c'est elle qui prenait les décisions politiques les plus importantes.
Mais on n'aime guère reconnaître que "le grand François 1er" a laissé le pouvoir absolu à l'une de ses favorites. J'ai déjà parlé d'elle ici à propos de la querelle entre les pro-prostitution et les abolitionnistes du web en notant le fait que le très machiste Benvenuto Cellini qui ne supportait pas de devoir faire la cour à une "courtisane" l'a tout bonnement traitée de "putain" dans son autobiographie.

Des livres parlent d'elle mais sans jamais l'honorer pour ses qualités politiques. Et pourtant, très liée avec Marguerite de Navarre, elle a maintenu le statu quo entre catholiques et protestants en France, protégé des lettrés poursuivis pour leurs idées et modéré les velléités massacreuses du connétable de Montmorency, ce qui n'est déjà pas rien.
René Brantonne: Anne d'Etampes (illustration de couverture, vers 1955)
 Mais voilà, entre autres, ce que l'on a pu publier sur cette femme hissée près du trône par le lit puisqu'il n'y avait pas le moindre autre moyen (je cherche mais en vain, comment elle aurait pu avoir une quelconque influence sur les affaires publiques autrement, n'étant pas de la famille royale) se retrouve dans une série intitulée "La vie galante de" dans laquelle on trouve encore, je cite : "Éléonore de Guyenne, la reine impure" (= Aliénor d'Aquitaine), "Olympe Mancini et ses soeurs", "Pauline Borghese, vénus impériale" (=Pauline Bonaparte), "Isabeau de Bavière, souveraine perverse" (= épouse de Charles VI dit "Le Fol"), "La Montbazon, duchesse et courtisane", entre autres. On y mélange reines, courtisanes à scandale, grandes diplomates et simples coquettes sans cervelle sous la même bannière : "l'érotisme".

Résumé du livre sur Anne d'Étampes : "A travers les siècles la Duchesse d’Étampes, favorite de François Ier, est l’une de ces femmes dont le destin a suscité non seulement l’intérêt des historiens mais encore des rêveries en tous genres: récits, poèmes, réflexions philosophiques, historiques ou satiriques, illustrations, gravures, huiles romantiques, images publicitaires, cartes postales: et voici même une illustration de couverture donnée par René Brantonne à un roman historico-érotique des années 50, La vie galante d’Anne d’Étampes la Méchante" (source).

Si elle a, je cite : suscité non seulement l’intérêt des historiens c'est quand même pour avoir tenu le royaume en main pendant pas loin de 20 années ! Bien obligé de s'y intéresser un peu, non ? 

 
Mais qui était réellement Anne d'Étampes ? Fille de Guillaume de Pisseleu et d’Anne de Sanguin, Anne d’Heilly de Pisseleu née vers 1508, en Picardie d'une famille de vieille noblesse mais fort pauvre est l'une des trente enfants issus de trois mariages différents contractés par son père. Elle reçoit néanmoins une éducation soignée. En 1526, alors que la cour est à Bayonne, elle est présentée au roi par la reine-mère, Louise de Savoie, qui souhaite éloigner son fils de sa maîtresse du moment : Françoise de Foix, comtesse de Châteaubriant, trop influente à son goût. Anne de Pisseleu a 18 ans. Elle est aussi belle que cultivée. Le roi est tout de suite conquis par la jeune fille du fait de sa beauté alliée à sa grande culture, ainsi que la passion des arts, qu’ils ont en commun. Mais Anne résiste au roi, coureur de jupons réputé, afin qu’il soit vraiment épris d’elle. Bientôt la cohabitation devient impossible entre la jeune femme de 18 ans et la favorite en titre âgée de 31 ans. Françoise de Châteaubriant va lutter pour garder sa place de 1re favorite et la cour s’amuse de la querelle entre les deux femmes qui s'échangent tous les noms d'oiseaux possibles. Mais François 1er dégrade la comtesse de Châteaubriant comme 2e favorite. Celle-ci humiliée se retire de la cour. François Ier comble alors de cadeaux, présents, terres, châteaux sa nouvelle maîtresse et donne d’importantes charges aux membres de sa famille. En 1533, François Ier marie Anne d'Heilly à Jean de La Brosse, seigneur d’Étampes, de grande famille mais fort-ruiné. Il donne au mari de l’argent, l’ordre de rester sur ses terres et érige le comté d’Étampes en duché. Ainsi Anne de Pisseleu devient-elle duchesse d’Étampes, favorite en titre. Elle ne tarde pas à régner à la cour en pouvoir absolu. Il faut dire que François Ier s'est beaucoup appuyé sur les femmes en général, à commencer par sa mère, Louise de Savoie, sans laquelle il ne serait pas devenu roi. Sachant Anne d'Étampes fidèle à la maison d'Angoulême (la famille de François Ier) puisqu'elle doit sa position à Louise de Savoie, on comprend qu'il la regarde comme un prolongement de cette mère qui a beaucoup fait pour le royaume et a gouverné à plusieurs reprises (en 1515 et en 1525/1526). D'ailleurs, il lui confie la gouvernance des ses deux filles Madeleine et Marguerite.
Anne compte néanmoins une autre rivale : Diane de Poitiers, maîtresse du dauphin Henri qui a également une certaine influence sur la gouvernance du pays. Anne et Diane se combattent en secret. Elles ont chacune des appuis à la cour : Diane, catholique convaincue, est soutenue par les Guise et Anne par les protestants. 
Si François Ier ne lui restera pas fidèle, Anne le trompera aussi. On dit qu'elle fut traîtresse envers la France car elle aurait livré à l’empereur Charles Quint des secrets d’État pour s’assurer d’un avenir. Ce n'est pas impossible puisqu'elle avait encore bien des années devant elle et le roi était d'au moins 12 ans son aîné. Il lui fallait donc se poser la question de ce qui allait advenir d'elle à la mort du roi ou quand il la remplacerait par une plus jeune qu'elle. Mais elle n'eut pas de chance dans ses intrigues et ce qu'elle projetait ne réussit pas. Elle n'aurait d'ailleurs commis aucun dommage blâmable et la période où "régna" Anne d'Étampes resta plutôt une période de faste pour la France + relativement pacifique. Dans les faits, elle encouragea pas mal le roi à la tolérance religieuse, ce qui n'empêche pas certains  historiens de l'avoir rendue responsable des guerres de religion !
De plus, elle fit disgrâcier le connétable de Montmorency, une très bonne chose pour la France car c'était un piètre politicien pour ne pas dire pire.
Après la mort de François 1er, elle fut donc, comme elle le craignit, chassée par Diane de Poitiers, la favorite en titre du nouveau roi. Son duché d’Étampes lui fut confisqué mais elle le reprit plus tard après la mort d’Henri II et de Diane de Poitiers. Convertie au protestantisme, elle mènera une vie de plus en plus recluse. Oubliée de tou.te.s, elle mourra en 1580, à l’âge de 72 ans. Elle n'aura jamais d'enfant.



  • On trouve également une Anne d'Étampes affreusement intrigante dans le roman d'Alexandre Dumas "Ascanio", oeuvre inspirée de l'autobiographie du grand machiste Benvenuto Cellini. Du moins, Dumas fait dénoncer par la bouche de la duchesse la manière dont on prostitue d'innocentes jeunes filles de la noblesse au roi pour obtenir des faveurs à la cour.


  • Ici, un relativement bon article que je trouve assez objectif décrit le caractère et le rôle d'Anne d'Étampes dans la France des années 1530/40. Elle n'y est pas estampillée "méchante" et sa fameuse "trahison" y est expliquée de manière à plutôt la réhabiliter.

     
  • Par contre dans cet article du Parisien.fr, elle est non seulement qualifiée de méchante mais comparée à la sorcière du conte de Blanche-Neige. François 1er est décrit par défaut comme sa victime. 

Ah et encore un détail : elle était blonde aux yeux bleus et n'avait donc pas grand chose à voir avec la Gina Lollobrigida de pacotille du haut de cette page....

Ajout du 27 décembre 2012 : que penser de François Ier Hollande qui nous a vendu le comportement de Valérie Trierweiler envers Ségolène Royal via la presse tantôt comme une paix des dames à l'envers,

 tantôt comme un combat de favorites à l'instar de Françoise de Foix vs Anne d'Étampes puis la même contre Diane de Poitiers ?
jalousie200
Est-on encore au temps ou l'accès à la politique se faisait par le mariage ou par le concubinage comme le prétend un certain Salviac ? Sommes-nous toujours au 16e siècle où les femmes n'étaient jamais que des courtisanes plus ou moins légitimes ? Il y a un excellent article d'antisexisme sur le statut de la femme de droite qui fait beaucoup réfléchir à ce passé qui ne l'est toujours pas. Encore une fois Andrea Dworkin a vu juste sur la situation caduque des femmes qui se perpétue avec la même constance de génération en génération.

Dans cet extrait du film ou l'actrice américaine Lana Turner est Diane de Poitiers, nous sommes déjà sous Henri II. Anne d'Étampes a été écartée de la cour, c'est désormais avec Catherine de Médicis, la femme légitime que la grande favorite du nouveau roi est tenue de "rivaliser". Cette scène très kitsch nous ramène à l'idée de dangerosité de la femme, d'empoisonneuse, de tentatrice à coups de pomme, d'Eve, de Blanche-Neige, de Proserpine, à l'idée que l'homme est le seul objet du désir d'une femme et que la solidarité féminine si elle est possible doit également servir l'homme. Toujours les mêmes symboles, les mêmes clichés, les mêmes messages, juste empaquetés différemment. Où est donc la sortie de cet oppressant tunnel ? Allons-nous la trouver un jour ?

17 commentaires:

  1. C'est vraiment horrible cet extrait de film avec Lana Turner, surtout qu'il est affreusement doublé ! Cette culture de la détestation des femmes va sans doute nous valoir les pires commentaires si jamais Ségolène Royale rentrait au gouvernement -ce dont on entend un peu bruisser les medias internet en ce moment ! L'ex au gouvernement, voire au poste de Première Ministre, tu imagines ? Au pays de la gaudriole, j'en frémis.

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    1. Oui c'est le "bonne" et la "méchante" qui se causent. On remarquera qu'ici c'est l'épouse la méchante parce qu'italienne ! Le racisme le plus crétin se mêle au sexisme le plus ridicule.
      Oui si Ségolène Royal rentre au gouvernement, ce sera pour servir de bouc émissaire aux habituels incapables et on la piégera d'une manière ou d'une autre pour pouvoir réaffirmer ensuite que les bonnes femmes ne sont bonnes qu'à une chose, bien sûr !

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  2. Ah, tu as ajouté des tas de liens intéressants,merci! En fait je ne voyais pas pourquoi son surnom Méchante, c'est plus clair maintenant!
    Je ne connais pas assez les entourloupettes secrètes de la politique française, mais, hommes ou femmes, ne sont-elles pas (les entourloupettes) le lot de tous les puissants ou aspirants à l'être? Hélas...
    Belle journée Euterpe!

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    1. Oui mais comme certains mots du scrabble une entourloupe féminine compte triple !:(
      Belle journée à toi aussi Colo !

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  3. Super article très bien documenté !
    Que dire aussi de Sarkozy qui pour se faire élire et s'attirer les faveurs des "femmes de droite" très bien décrit dans l'article "d'antisexisme" qui a imposé momentanément la méchante Cécilia pour mieux s'en débarrasser quelques mois plus tard et la remplacer par la "gentille" Carla ?
    Je suis une fois de plus en accord complet avec Hypathie sur le retour éventuel de Ségolène Royal.
    Et d'autant plus atterré qu'avant même la moindre décision , un sondage cynique et très douteux la met encore en troisième position pour les personnalités politiques les plus "agaçantes" et Valérie Trierwieller la deuxième derrière Diam's dans les personnalités des arts et du spectacle!
    Les français et même les Françaises , de droite comme de gauche n'aiment décidément pas les fortes personnalités féminines !

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    1. Merci coup de grisou. Oui, Sarkozy n'en parlons pas. Il a même contraint une élue à lui faire une fellation pour accéder à une demande de subsides pour sa commune. C'est immonde.
      Je suis en train de lire les tribulations d'une allemande qui exercent le métier de dépanneuse routière et c'est sidérant d'apprendre comment les hommes réagissent en voyant débarquer une femme ! Mais elle s'est fait un répertoire de réparties bien senties qui les remettent à leur place. Quand elle s'entend par exemple demander : avez-vous une formation au moins ? Elle répond : "non, j'ai couché" et à la question de savoir si son collègue (masculin, bien sûr) n'a pas pu se déplacer, elle répond : "non, il a ses règles".
      Elle a écrit trois livres sur ses aventures dans le métier.
      Alors commander un pays ! Néanmoins, elle dit que depuis que Merkel est au pouvoir, cela a fait évolué les mentalités. La France aurait donc très besoin d'avoir une cheffe d'état féminine, pas simplement une 1re ministre.

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  4. "Où est donc la sortie de cet oppressant tunnel ? Allons-nous la trouver un jour ?"
    Réponse : "L'heure est venue [... de bâtir] une place forte où se retirer et de défendre contre de si nombreux agresseurs." Christine De Pizan, "La Cité Des Dames"

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    1. Merci Sylphe. Christine de Pizan avait raison. D'ailleurs je suis très attirée par les châteaux-forts et leurs systèmes ingénieux de défense. C'est sans doute parce que c'est ce dont nous avons besoin nous les femmes : d'une place-forte inexpugnable (mais moderne, bien sûr).

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    2. En fait, je pense que tant qu'hommes et femmes continueront de cohabiter, les hommes continueront d'agresser et d'humilier les femmes. Les hommes haïssent les femmes partout et depuis toujours, le patriarcat est présent sur toute la surface du globe. Des décennies de luttes féministes n'y ont rien changé. Les femmes ont tout essayé et je ne vois pas ce qu'on peut faire de plus. Nous ne pourrons pas obliger les hommes à nous traiter comme des êtres humains s'ils n'en n'ont aucune intention.
      A mon avis, le seul moyen pour nous de sauver nos peaux est de nous séparer des hommes et forger une société uniquement féminine, à la manière de cette cité des dames imaginée par Christine de Pizan. Sinon, nous en sommes réduites à mener les mêmes luttes éternellement, comme nos aïeules 500 ans auparavant, et comme nos descendantes 500 ans plus tard, sans aucun espoir de changement.
      Si nous continuons comme aujourd'hui, nous en sommes réduites, tel que toutes celles qui nous précédées, à mourir après une vie d'âpres luttes féministes en sachant que des femmes continueront d'être maltraitées, humiliées, exploitées, torturées, lésées, violées, assassinées par des hommes.
      Il serait temps de se rendre compte que nous ne changerons pas les hommes contre leur gré, que nous n'avons pas d'autre choix que de nous défaire d'eux.

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    3. Moi je suis partagée entre deux sentiments : celui qu'il faut se séparer et celui qu'il faut abattre une certaine structure de pouvoir qui fait qu'une partie des gens, ceux qui se considèrent comme les plus forts maltraitent et tuent l'autre partie artificiellement affaiblie. Je crains que cette structure puisse s'installer aussi entre femmes. Mais comme l'expérience n'a jamais été faite, je n'en suis pas sûre. Par contre, j'ai fait une grande partie de ma scolarité dans des écoles non-mixtes et j'ai rencontré pas mal d'enseignantes qui abusaient de leur pouvoir. Mais bien sûr ceci ne se passait pas en marge du monde machiste, alors je ne sais pas si cela compte.
      Trop de pouvoir rend ignoble voire criminel.
      Dans le règne animal, il n'y a jamais de situation pareille.
      Par contre, en effet, beaucoup d'espèces ont une vie sociale non-mixte hors de la période de reproduction qui, pour cette dernière, reste ponctuelle.
      Les couples qui restent fidèles jusqu'à la mort et élèvent chaque année leurs petits ensemble ne vivent pas en société mais en couple isolé.
      Mais dans le règne animale (mammifères) les mâles et les femelles sont de force physique égale. Nous, femelles humaines, nous avons été modifiées par les hommes exactement comme les animaux domestiques. Au départ, nous étions de taille et de force égales.

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  5. Je ne suis pas certaine que posséder le pouvoir implique d'écraser celles et ceux qui ne l'ont pas. L'obtention du pouvoir pourrait et devrait sevir à tendre la main aux plus démuni(e)s mais les hommes puissants ne s'en servent que pour maintenir leurs privilèges et broyer les plus vulnérables, les femmes notamment. Les femmes sont de très loin les êtres vivants que les hommes se sont le plus acharnés à rabaisser, à maintenir en esclavage et à déshumaniser complètement. Alors qu'ils détruisent la faune et la flore surtout en fonction de leurs intérêts personnels, les hommes font preuve d'une haine et d'un sadisme absolument inouïs, gratuits et totalement incompréhensibles à l'égard des femmes. Et dès la moindre émancipation féminine, les hommes se disent dominés par les femmes, comme s'ils ne pouvaient exister sans l'annihilation et l'humiliation totale de celles qu'ils ont désignées comme "l'Autre". Comme s'ils ne pouvaient envisager les rapports hommes-femmes sans système de domination. Le sentiment de leur propre valeur n'est basé que sur l'infériorisation des femmes.
    Je crois que le problème de la misogynie ne vient pas du pouvoir mais de l'absence totale d'empathie, de compassion et de solidarité chez les hommes. De toute manière, le pouvoir c'est eux qui l'ont, ils n'ont aucune intention de la lâcher et on ne pourra pas les y obliger. Les femmes qui veulent se faire une place dans ce monde d'hommes doivent s'aligner sur les codes masculins, c'est pourquoi on peut rencontrer des femmes qui abusent de leur pouvoir, comme le feraient des hommes. C'est le seul moyen pour une femme d'obtenir un statut qui lui procure un semblant de respectabilité.
    Par ailleurs, dans le monde animal, les situations sont très variées : le dismorphisme sexuel est peu marqué chez certaines espèces, chez d'autres la femelle est plus imposante que le mâle, ou l'inverse. Mais même au sein des espèces où il existe un statut de "mâle dominant", les mâles ne sont pas les bourreaux des femelles. Alors que dans l'espèce humaine, les hommes ne sont jamais aussi inventifs que pour trouver des moyens d'humilier et de déshumaniser les femmes. Aucun animal ne subit un tel acharnement. D'ailleurs, jamais un animal mâle ne tue une femelle de sa propre espèce, tellement c'est aberrant et contre-nature. C'est à se demander si hommes et femmes appartiennent vraiment à la même espèce ! Quel genre d'être peut haïr et maltraiter ainsi celle qui lui a donné la vie et sans qui il ne peut se reproduire ?

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    1. Je crois qu'il y a une tranche de la population masculine qui n'est pas sadique et ne pratique pas la haine des femmes. Il y a deux camps en réalité. Sans compter que des femmes sadiques et haineuses, il y en a aussi. Mais je ne nie pas que majoritairement les hommes sont acharnés à esclavagiser les femmes et sont prêts à les détruire en les torturant affreusement si elles ne se soumettent pas + détruire les hommes qui ne sont pas d'accord et prennent leur défense. Néanmoins n'oublions pas que l'on observe ce phénomène là partout où il y a des enjeux de pouvoir, une idéologie autoritaire très forte basé sur la haine d'un groupe humain précis soit pour son mode de vie, sa race ou sa religion ou les trois, soit pour son sexe, ce qui, je suis d'accord, est une totale aberration !
      On devrait laisser les hommes élever les garcons eux-mêmes et n'élever que les filles. Il y a beaucoup trop de garcons qui voient en la femme une sorte de surpuissance à détruire pour vivre et cela semble venir du fait que le garcon est élevé par l'autre sexe ce qui n'est pas le cas de la fille.
      Si le dismorphisme sexuel est peu marqué chez les animaux, je pense que cela joue un rôle anti-discriminatoire.
      C'est pour cela que je suis contre le fait que les femmes revendiquent leurs mini-jupes et leur vernis à ongle pendant que les hommes n'en portent pas. Moins il y aura de différences apparentes entres les hommes et les femmes, moins il y aura de sexisme. On voit bien que le système économique actuel est basé sur le sexisme (cela se voit rien qu'avec la pub) encourage la séparation complète des apparences. L'homme doit ressembler à une montagne de muscles, la femme a un joli bibelot filiforme que l'on peut quasiment tenir dans une main.
      Les femmes ne semblent pas comprendre qu'elles ne doivent pas tomber dans ce piège. Moi je n'en vois guère qui ne joue pas le jeu du nazimachisme à fond. Plus les femmes se plient à ce petit jeu aliénant plus la haine s'accentue contre elles. Elles sont méprisées parce que soumises et celles qui se revoltent vont être quasi-assassinées ou assassinées tout à fait avec la complicité des bibelots.
      La guerre semble avoir lieu de tout temps entre des sortes de pervers narcissiques assortis de leurs accessoires femelles volontaires (parce que domestiquées avec succès) et les hommes et femmes qui sont plus proche de l'animal, en quelque sorte, avec son empathie naturelle, son indépendance et son amour inconditionnel de la vie.
      Cela dit, se constituer une place-forte au moyen d'un lobby de femmes etc... c'est un début de protection et de séparation salutaires.

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  6. Des hommes qui respectent vraiment les femmes, je n'en ai personellement jamais connu. En revanche, de nombreuses fois dans ma vie j'ai été profondément choquée et blessée de l'absence totale d'empathie des hommes pour les femmes, de la haine dont ils faisaient preuve à l'encontre de celles-ci et du plaisir qu'ils éprouvaient à rabaisser et humilier des femmes. La lâcheté masculine m'a aussi estomaquée : des hommes qui agressent sans ressentir le moindre remord une femme vulnérable et isolée, et d'autres qui regardent sans lever le petit doigt...quand ils ne s'amusent pas de l'humiliation infligée à la victime. Ce sont des choses que j'ai vécues.
    Je pense que beaucoup de femmes ne voient pas (ou refusent de voir ?) à quel point les hommes les haïssent et la jouissance avec laquelle ils maintiennent la gent féminine dans la subordination et la souffrance. Ils savent très bien ce qu'ils font.
    Je veux bien admettre qu'il existe des hommes féministes, mais ils sont tellement rares que je me demande s'ils sont la preuve que les hommes ne sont pas biologiquement destinés à devenir des prédateurs, ou s'ils ne sont que l'exception qui confirme la règle. J'aimerais que la première hypothèse soit la bonne, mais j'en doute de plus en plus... le sadisme dont font preuve tant d'hommes envers les femmes est tellement inhumain ! En tout cas, les hommes féministes sont si peu nombreux qu'ils ne suffiront pas à changer les choses.
    Faire élever les garçons par les hommes : c'est une idée, mais comment l'appliquer si les hommes ne veulent pas avoir à s'occuper de leurs enfants, même uniquement mâles ? Nous n'avons pas le pouvoir de les y forcer. Nous en revenons toujours à cela : nous ne pouvons pas attendre que notre salut vienne des hommes, sinon nous sommes condamnées à attendre éternellement. Et si ce système était appliqué, suffirait-il réellement à rendre les garçons capables d'empathie, et à faire en sorte que plus aucune femme dans le monde ne subisse préjudices et agressions parce qu'elle est femme ? La misogynie n'est pas seulement dans les foyers, elle est présente dans tous les pans, toutes les institutions de la société .
    Quant aux femmes qui se plient aux diktats de l'apparence si aliénants pour elles : ont-elles vraiment le choix ? La beauté est depuis longtemps le seul moyen laissé aux femmes d'avoir une valeur aux yeux des hommes. Bien sûr que si les femmes se plient au jeu, elles sont accusées d'être superficielles, futiles et frivoles, méprisées parce que objetisées; toutefois celles qui ne s'y plient pas sont accusées de se prendre pour des hommes et de refuser leur féminité, et deviennent invisibles aux yeux des hommes. C'est ça le piège : séduire pour survivre ! Et les règles patriarcales veulent que ce sont les hommes qui choisissent. Par conséquent nous sommes coincées.
    En attendant ce jour hypothétique et miraculeux où toutes les femmes seront enfin traitées comme des êtres humains, combien y aura-t-il encore de femmes maltaitées, violées, sacrifiées, combien de vies volées ? J'avais commenté un de vos billets en disant que nulle femme, quelle que soient l'époque et le lieu où elle vit, n'est à l'abri de la barbarie misogyne. Il devrait exister un lieu sûr pour nous femmes, un ilôt de paix où nous pourrions nous réfugier et où des petites filles pourraient grandir et se développer sans que leurs esprits soient colonisés par le patriarcat omniprésent qui maintient les femmes dans la sous-estimation, l'auto-censure et la honte permanente d'elles-mêmes. Sans compter que nous ne saurons jamais ce que valent vraiment l'intelligence, le talent et le génie féminins tant que le patriarcat colonise, infériorise et musèle les femmes par tous les moyens possibles comme il le fait partout et depuis toujours.
    Evidemment que le mieux serait de vivre ensemble en paix. Mais sera-ce possible un jour ?

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    1. Mio j'ai connu des hommes vraiment gentils et d'autres absolument immondes. Mais ces derniers s'attaquaient aussi aux enfants, aux animaux, aux étrangers, à tous ceux qui lui paraissaient plus "faibles".
      Sinon, oui, il faudrait faire élever les garcons par les hommes mais il y a tellement de femmes qui deviennent complètement folles quand elles ont un garcon et lui enseignent à se prendre pour le meilleur, à écraser les autres et à mépriser les filles ! Personnellement j'ai une dent terrible envers la majorité des mères de garcons. Et même si je sais d'où cela vient, je ne peux pas leur pardonner le sexisme qu'elles transmettent aux générations futures.
      Il faudrait que les femmes aussi traitent les femmes comme des êtres humains et j'en vois pas tant que cela qui ne sont pas sexistes envers leur propre sexe.
      Même moi j'arrive à détecter du sexisme chez moi. C'est pourquoi je crois aussi qu'il faut des espaces réservés aux femmes où elles puissent découvrir qui elles sont.
      Pour la beauté, et bien je suis assez surprise de voir des femmes que la beauté ne caractérise pas du tout être aimées et respectées par des hommes très charmants.
      Elles développent d'autres stratégies et cela marche. Alors pourquoi les autres ne peuvent pas le faire ?
      Elles sont piégées et tentées par ce piège-là. Mais personne ne leur dit d'y renoncer et elles n'y arrivent pas par elles-mêmes.
      Je ne crois pas que les hommes les acceptent plus parce qu'elles sont belles. La beauté peut même leur être fatale. Par exemple on ne voit guère de femmes laides dans la prostitution. Elles sont donc des proies bien plus vulnérables !
      Je suis d'accord que le patriarcat nous empêche de vivre mais c'est en s'appuyant sur la complicité d'une partie des femmes, malheureusement.

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    2. Je vous rejoins entièrement Euterpe. Le patriarcat ne pourrait pas se perpétuer sans la complicité des femmes. Peu de femmes sont exemptes de tout sexisme, même des féministes peuvent conserver des réflexes misogynes tellement nous sommes conditionnées. Et d'une certaine façon les propos misogynes me blessent encore plus quand ils proviennent d'une femme.
      J'ai le sentiment que beaucoup de femmes refusent de voir le lien entre ce qu'on appelle le sexisme ordinaire, c'est-à-dire le mépris permanent exprimé à l'encontre des femmes au quotidien aussi bien dans la rue, les médias, la "culture", l'administration etc... et les formes les plus extrêmes de violences misogynes, telles que le viol ou le meurtre. Pourtant, ceux qui violent et tuent les femmes expriment exactement la même haine contre les femmes en perpétrant leurs actes criminels que ceux qui dénigrent avec les mots. Et le mépris dans lequel on tient les femmes sert aussi à permettre et justifier la violence exercée contre elles.
      Or beaucoup de femmes ne voient pas cela. Elles préfèrent penser que les viols sont des cas isolés, ou que les meurtriers sont des malades mentaux... aucun lien avec le machisme ambiant ! Un tel aveuglement est consternant. Sans doute que la réalité est trop cruelle, alors nombreuses sont celles qui se voilent la face.
      L'égalité des sexes n'est pas non plus une réalité dans les esprits, y compris féminins... Beaucoup de gens, dont des femmes, croient toujours que les femmes disposent biologiquemnt de capacités moindres que celles des garçons, qu'elles ont moins de valeur...qu'elles sont des sous-hommes en fin de compte. Ce genre de préjugés existait autrefois pour les noirs, les amérindiens, les colonisés mais ils ont disparu. Alors qu'ils persistent concernant les femmes. Et la misogynie amuse, elle n'est pas considérée comme un problème sérieux contrairement au racisme, au colonialisme, à l'antisémitisme, à l'homophobie etc.
      A propos de la course à la beauté, les femmes croient que le regard des hommes sur elles leur donne de l'importance. Mais ce n'est pas vrai bien sûr. Etre regardée ne signifie pas être respectée, et ça les féministes l'ont compris mais la plupart des femmes tombent dans le panneau.
      En bref, nous sommes toutes deux d'accord pour dire que nous ne nous en sortirons pas sans une prise de conscience chez les femmes. J'ai déjà entendu des femmes tenir des propos misogynes, ou très durs contre les féministes, et d'autres comme vous le soulignez encouragent les comportement machos... C'est aberrant et impardonnable. Il faut absolument que les femmes se rendent compte de leur propre valeur... sans quoi rien n'est possible.

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  7. Merci pour le coup je ne connaissais absolument pas cette dame :-)

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    1. Ben normal. Elle fait de l'ombre au grand Francois Ier ! Mais quand on lit des rapports étrangers de l'époque sur la cour de France, il y est écrit que la duchesse gouverne pendant que le roi se lève tard, va à la chasse et se couche avec plusieurs femmes, bref, la femme bosse et l'homme s'amuse. Mais officiellement c'est l'inverse ! :(

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