jeudi 7 juin 2012

Mihri Hatun, poétesse

Aussi connue sous le nom de Mihri Khatun (morte en 1506) (مهری خاتون) Mihri Hatun fut une poétesse ottomane. A New York quand on trouvait dans les transports de petits poèmes à lire en chemin, il s'en trouvait de Mihri Katun (lire ici) mais probablement que personne n'a su qu'il s'agissait d'une femme.
Elle était la fille d'un kadi (juge) et passa presque toute sa vie à Amasya, en Anatolie (Turquie). Elle était membre du cercle littéraire du prince Ahmed, le fils du sultan Bayezid II. On dit qu'elle tombait souvent amoureuse mais que ses amours étaient toujours chastes et innocents, et qu'elle menait une vie très vertueuse. Bien qu'elle fut belle et passionnée, elle ne se maria jamais. Les poèmes de lady Mihri révèle une artiste influencée par la littérature persane, le Ghazal, et ayant bénéficié d'une éducation littéraire très étendue. Les critiques modernes comme Bernard Lewis décrive son style comme “conservant une remarquable fraîcheur et simplicité.” Ses vers les plus populaires ont été traduits en anglais comme suit :

“ At one glance
I love you
With a thousand hearts

 They can hold against me
No sin except my love for you
Come to me
Don’t go away

Let the zealots think
Loving is sinful
Never mind
Let me burn in the hellfire
Of that sin.” (Halman, 35)

Et aussi :

“My heart burns in flames of sorrow
 Sparks and smoke rise turning to the sky
Within Me the heart has taken fire like a candle
My body, whirling, is a lighthouse illuminated by your image.” (Damrosch, 786)

Mais je n'ai pas trouvé de traductions en français.


Dosya:Osman hamdi bey mihrap.jpg
Sur l'auteur de ce splendide tableau, un livre a été publié chez Actes Sud. On en attend toujours un sur la princesse de Clèves ottomane Mihri Hatun, livre qui n'est malheureusement pas encore commencé....

6 commentaires:

  1. Effectivement, ces vers sont simples et donnent une grande impression de facilité, ce qui est trompeur en poésie. Encore une belle poétesse sortie de l'ombre.

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  2. Je ne connaisssais même pas le nom de cette poétesse, aussi belle et passionnée que fût Mihri Hatun.

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  3. A Hypathie : je ne me hasarde pas à les traduire parce que je ne m'en sens pas capable et parce que ce serait une traduction de traduction. Je préférerais que quelque spécialiste de la langue persane le fasse.
    Apparemment il n'existe pas de traduction en francais. Curieux.

    A Tania : ici, si cela te dit, on peut lire quelques uns de ses vers en allemand : http://www.deutsche-liebeslyrik.de/dichterinnen/dichterinnen_auslandische_mihri.htm

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  4. j'aime bien ta façon de nous donner à découvrir des pans de l'histoire des arts, par thème, sous cet angle qui est celui des femmes artistes.

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  5. Simplicité et beauté, tant de ses vers comme du portrait que j'aime beaucoup; femme entourée de livres, et cette superbe tapisserie dans le fond.
    Inconnue de moi aussi, merci Euterpe, excellent week-end

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  6. A lucia mel : je suis contente que cela te plaise. Oui, l'art vu sous l'angle des femmes artistes c'est un monde qui ne nous est guère ouvert. Alors je force les portes... :)

    A Colo : le tableau est d'Osman Hamdi Bey, peintre, archéologue, muséographe, écrivain turc du XIXe s. Ceci n'est pas vraiment le portrait de Mihri Hatun mais le portrait fictif d'une poétesse assise dans un mihrab, je crois. Néanmoins il me semble qu'il a du penser à elle...
    bon week end à toi !

    A Hypathie pour correctif : je voulais dire langue ottomane pas persane ! Tu l'auras compris, je pense :)

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