COURTS MÉTRAGES !
Décidément, ces messieurs sont trop bons !
Merci bawna !
(A l'heure actuelle Gilles Jacob et Thierry Frémaux, les impartiaux décideurs qui ne choisiront jamais des femmes parce qu'elles sont femmes, hein, car ils se fichent du sexe c'est le talent qui compte et, oh hasard malheureux pour ces dames, ils n'en ont trouvé aucune de talent, mais c'est pas exprès hein... pas du tout, il faut vraiment être mesquin.e pour le penser......sont toujours au commande).
Je me demande si à la place de Jane Campion (superbe artiste auteure de cinéma), je n'aurais pas refusé ce "hochet", quitte à convoquer une conférence de presse pour expliquer les raisons du refus. Histoire de secouer les puces de ces dinosaures en utilisant ma notoriété pour dénoncer le sexisme et l'injustice.
RépondreSupprimerLe problème c'est qu'il y a l'argument : d'autres "grands" l'on fait comme Scorsese et puis elle a eu un jour la palme d'or du court métrage, et puis elle est néo-zélandaise et c'est toujours difficile de faire un coup de ce genre dans un pays étranger...bref, c'est difficile, je crois.
SupprimerLe peut-elle ? Les décideurs auraient beau jeu de dire ensuite que c'est la preuve que les femmes ne sont pas capable de diriger le jury/concourir au festival et que la raison invoquée n'est qu'un prétexte.
RépondreSupprimerOui, on met toujours les femmes dans des situations caduques. Il faut accepter d'être la femme alibi et trahir les autres femmes ou pas et on trahit aussi les autres femmes, c'est un peu le dilemne. Dans les deux cas, on est perdante.
SupprimerOui tout cela est vrai, sauf que Campion est une femme "visible", incontournable dans la profession. Aussi, la conférence de presse-chambre d'écho pour expliquer pourquoi ne pas choisir d'être la femme-alibi, la femme "arbre qui cache la forêt" du sexisme ambiant en foutant les pieds dans le plat une bonne fois pour toutes, devient une alternative crédible. Vous imaginez d'ici le scandale ? Campion refuse une présidence de jury pour ne pas crédibiliser une profession parfaitement sexiste et inéquitable ? Moi je trouve que ça aurait de la gueule. Mais pour cela il faut être non consensuelle, accepter de refuser des honneurs, un peu comme ces gens qui refusent la légion d'honneur et les prix Nobel ! Le pavé dans la mare, la mouche dans le lait, pas glamour, quoi.
SupprimerOui c'est vrai mais les médias s'en feraient-ils vraiment l'écho ? Quand une scientifique refuse la légion d'honneur pour dénoncer les criminels commerciaux, les médias répondent présent mais dès que l'on prononce le mot tabou de "sexisme", c'est tout juste si on ne remet pas en question la santé mentale de celleux qui l'ont prononcé. En plus, le monde des producteurs étant la quintessence de la mâlitude, ces types seraient capables de la boycotter pour lui faire les pieds. Ce serait peut-être un suicide professionnel, va savoir !
SupprimerC'est toujours le même double-contraire, face tu perd et pile tu gagne pas. Si tu accepte ce jury de consolation tu collabore avec le sexisme et l'injustice et si tu n'accepte pas ce jury de consolation tu collabore avec le sexisme et l'injustice. C'est rassurant car on risque pas la surprise, Jane Campion quoi qu'elle fasse servira a blanchir les organisateurs du festival de leur image de sexiste.
RépondreSupprimerJ'ai été une fois confronté à ce genre de situation. J'avais été sélectionnée comme une des dix finalistes d'un concours de story-board. J'étais très contente, fière que mon travail soit reconnu, jusqu'a ce que l'organisateur du concours me téléphone pour me dire "C'est très important que vous soyez là à la remise du prix, car vous êtes la seule femme du concours". Dans ma petite tête, j'ai compris que j'étais choisie non pas pour mon travail, mais pour mon sexe, pour être "la seul femme du concours", mon euphorie de "séléctionnée" est retombé aussi sec et je n'ai pas été à la remise du prix. Prix que je n'ai pas eu, peut être parceque je ne suis pas venu, mais j'en doute. Au lieu de pensé que mon travail avait de la qualité comme n'importe lequel des autres séléctionnés, j'ai pensé qu'on m'avais prise parce que pour une femme c'était pas trop mal et ca m'a blessé dans mon ego. Il n'y avait donc aucune femme et en plus c'était devenu de ma faute. J'ai trouvé l’expérience bien amère et je n'ai participé à aucun concours de dessin depuis probablement pour ne plus avoir a résoudre ce genre de dilemme. J'en avait parlé avec un dessinateur de BD dans une conversation sur le peu de femmes dessinatrices de BD et il m'a dit qu'il avait déjà vu pas mal de ses copines dessinatrices réagir comme moi, et finallement participé à l'effacement des femmes dessinatrices a cause de notre suceptibilité et qu'il fallait supporter d'être un peu "la femme de service" pour ouvrir la voie aux autres et montrer l'exemple. J'ai du mal à me pensé exemplaire, et je pense que ca doit être difficile pour les autres femmes qui trouvent une place grâce aux lois sur la parité (mais aussi pour l'arabe ou le noir ou le gay de service qui a le même problème je pense). Bien que je pense que ce dessinateur ai raison, je ne pense pas que si la situation se présentait à nouveau j'arriverait à mettre mon ego dans ma poche pour faire risette à leur remise de prix mono-femme.
Bref je ne fait pas avancer le shmilblick, désolé pour l'anecdote déprimante.
Oui, c'est tout à fait cela.
SupprimerDingue ce qui se passe pour la BD ! Moi j'ai aussi réussi des concours de dessin mais dans des domaines où les femmes sont moins discriminées : l'illustration de livres pour enfants (et pourtant même là , les hommes sont très très représentés) et les arts plastiques (enfin dans ce 2e cas, j'avais déposé un projet en association avec un homme, cela m'a aidé à réussir le concours).
Oui, je crois que c'est assez insupportable d'être la femme alibi.
Mais en même temps, il vaut mieux en profiter pour faire un petit discours de remerciement en glissant dans le texte que l'on espère ne pas être la femme alibi bien que cela en ait tout l'air parce que des bédéistes filles, il n'y en a quand même pas si peu.
Avec le sourire.
Si déjà, on était prête à refuser, cela ferait son petit effet assuré, je pense ! ;)
Je suis plus en faveur du petit discours farci de pointes bien acérées prononcé avec sérénité et dignité, que du désistement. On se permet de se désister quand on est big, le geste a ainsi plus de poids. Sinon, j'ai bien peur que cela passe dans le vide. Sans compter que l'on risque de perdre une belle occasion. À mon avis, il faut tout prendre.
RépondreSupprimerVaut mieux y être et ainsi la gente féminine sera représentée, même si il n'y en n'a qu'une! Ça permet à d'autres femmes de croire qu'elles peuvent aussi accéder aux mêmes honneurs. Et plus il y aura de candidates, plus elles risquent de se faire remarquer!
Mais il me semble que dans le domaine des arts, l'égalité soit possible. Sauf probablement dans le cas du cinéma, car il s'agit beaucoup plus d'une business que d'art. Business encore gérée par des hommes. Quand les femmes prendront leur place dans cette industrie, j'ose croire qu'il s'agira éventuellement beaucoup plus d'art que de business. Mais ce n'est pas en se désistant que l'on prend sa place.
Je suis aussi très fière de Jane Campion. Et je serais plus peinée que solidaire, si elle se désistait. Ou sinon, faudrait que toutes les femmes du milieu se retirent de ce cirque, et qu'elles fassent leur propre festival bien à elles. Là, ce serait un coup d'éclat. Mais ce serait de tomber dans le même patern que les hommes... A-t'on envie de leur ressembler?
Mais faut garder espoir, car je crois les jeunes d'aujourd'hui beaucoup moins macho. De plus, selon ce que j'observe chez moi, les bancs d'université sont occupés en majorité par des filles. Les garçons décrochent, ou sont moins vaillants. Résultat? Beaucoup de jeunes femmes ont accès à des postes hauts placés dans les entreprises, et plusieurs accèdent à la présidence! Tout porte à croire que les rôles seront inversés avant longtemps.
Est-ce que ce sera mieux? Les femmes ne semblent pas encore prêtes à avoir des conjoints moins instruits, ou qui gagnent des salaires beaucoup moindres. Mais ça, c'est un autre dossier...
Dommage, cette rivalité constante. Connaîtrons-nous l'harmonie et le respect mutuel, un de ces quatre?
Désolée pour ce long commentaire, mais tu comprendras qu'il s'agit beaucoup plus d'une réflexion que d'un opinion. Tes billets portent toujours à la réflexion!! ;¬)
En fait, les femmes font déjà leurs propres festivals (Créteil et Cologne, par exemple). Mais bien sûr, ces festivals ne sont pas trop médiatisés. Là aussi les médias jouent le jeu des hommes, des "dominants". C'est pour cela que si on veut se faire entendre, on est obligée de rester proche de là où se tiennent les médias où de faire comme les Femen : montrer ses seins ! C'est affligeant mais ce sont bien les machos qui poussent les femmes à des extrémités où elles n'iraient pas sans eux.
SupprimerIl y aurait aussi la méthode de la casse, comme on fait les suffragettes mais elles ont du supporter la prison. Elles avaient un sens du sacrifice pour l'ensemble des femmes que l'on a plus tellement aujourd'hui.
On est un peu coincée par le confort... :( Ah moins que l'on croie encore beaucoup trop aux vertus du dialogue...
Meric Lucrecia. Je suis contente de susciter la réflexion. C'est une super compliment ! :)
A titre d'info,je me souviens qu'il y a quelques années (une dizaine ?) Jodie Foster avait été désignée présidente du jury du long métrage à Cannes.
RépondreSupprimerAu dernier moment elle s'était désistée (j'en ignore les motifs).
J'en avais été très déçue.
Hélène Bertin
Oui, dommage que les raisons n'ont pas été évoquées publiquement. Cela aurait permis de savoir si c'était en rapport avec l'injustice faite aux femmes ou pour des raisons privées.
SupprimerLes femmes ont tout de suite une plus grande responsabilité envers les autres femmes quand elles sont sous les projecteurs !
Je suis assez d'accord avec Lucrecia Bloggia. Les jeunes garçons sont peut-être moins machos que leurs aînés ( à voir) et la montée des femmes aux postes de responsabilité est patente.
RépondreSupprimerMa seule peur est qu'elles se mettent à imiter les hommes dans ce qu'ils ont de plus détestables. Le machisme "à l'envers" ne résoudra rien du tout, mais il sera sans doute inévitable et à la mesure de ce que les femmes ont enduré pendant des siècles.
Je pense qu'on vivra encore quelques décennies de ce mouvement de balancier pour qu'il revienne à l'équilibre.
En attendant sa position est telle que les hommes décident encore de tout, et même de vie et de mort artistique, culturelle ou pire physique sur celles qu'ils traitent comme des "inférieures".
La montée des extrémismes religieux en est une preuve, peut-être le dernier baroud d'honneur de ces messieurs?
Je l'espère de tout mon coeur en pensant à ces femmes tunisiennes qui bravent aux côtés des hommes ( souvent jeunes) le pouvoir intégriste dans la rue. Bon week-end Euterpe et bon rétablissement.
Merci coup de grisou. Ma peur à moi c'est que les femmes au pouvoir se comportent plutôt comme si elles étaient des hommes en exploitant elles aussi les autres femmes. Car pour le moment, on laisse un peu les rênes du pouvoir à des femmes, mais seulement à celles qui ont plus ou moins prouvé leur tolérance active au machisme.
SupprimerMais peut-être suis-je trop pessimiste.
Bon week-end à vous aussi !
C'est intéressant cette question de l'exemplarité.
SupprimerD'un coté je suis d'accord pour dire que les femmes (mais aussi d'autres groupes discriminés) ont besoin de visibilité et de représentativité valorisante. C'est pour cela qu'on a besoin de voire des femmes au pouvoir, dans les arts (comme creatrices et personnages de fiction), la direction d'entreprises ou d'université, les profession peu féminisé, reconnus dans le monde scientifique... on a besoin de femmes exemplaires.
D'un autre coté je trouve que prendre les femmes de pouvoir comme représentative de leur sexe est dangereux ou à double tranchant. Parce que les femmes sont avant tout des homo sapiens sapiens, et que l'homo sapiens sapiens est capable du meilleur comme du pire quelque soit son sexe, son age, sa couleur de peau, sa taille, son poids...
Ces deux cotés ne sont pas incompatibles, les femmes ont besoin de femmes exemplaires, mais toute femme n'est pas représentative de son sexe. Les exemples peuvent être bons ou mauvais, la liberté c'est aussi celle de faire des erreurs et les femmes en ferons comme n'importe qui. Si vous attendez que toutes les femmes au pouvoir donnent de bons exemples vous serez obligatoirement déçu.
Je suis certaine qu'il y aura encore des Parisots, des Tatchers, des LePens et ca ne me rend pas pessimiste parce que je sais qu'il y aura aussi des Taubira, des Joly, des Halimi pour leur faire face.
Oui, c'est exactement le même problème que rencontrent les "étrangers/ères" dans un pays. Illes deviennent représentatifs de leur pays. Quand tu es une française en Allemagne, les gens généralisent à partir de toi. Ah c'est comme cela que les Françaises mangent, boivent, dorment, lisent, rangent, pensent, jouent au ping-pong (je dis n'importe quoi), se mettent le doigt dans le nez ? On ne peut pas bouger sans être associées à sa nationalité d'origine.
SupprimerLes femmes étant sous-présentées partout sont partout "étrangères" et toutes assimilées ressortissantes d'une sorte de nation/planète qui s'appelerait "femme".
J'ai d'abord cru à une bonne nouvelle, puis j'ai déchanté, et finalement je me dis qu'il est sans doute tout de même heureux pour Jane Campion d'être mise en lumière d'une façon ou d'une autre.
RépondreSupprimerEspérons quand même qu'elle ne reste pas la seule cinéaste présente à ce festival...
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