Simin Barakzai députée au parlement afghan, est en grève de la faim. Elle conteste son éviction du parlement - ainsi que celle de huit autres membres -, où tous siégeaient légalement.
La vie de cette jeune femme est aujourd’hui en danger.
Une tente plantée devant le parlement. A l’intérieur, une jeune femme, élue du peuple, qui refuse depuis dix jours de s’alimenter et menace aujourd’hui de faire la grève de la soif avec les conséquences que l’on sait. Ses amis s’alarment. Que s’est-il donc passé ?
Elle a trente ans et trois enfants. En septembre 2010, la jeune femme de Herat se porte candidate aux élections législatives. Elle est élue. La Commission électorale indépendante (CEI), tout comme les instances internationales, entérinent les résultats du scrutin. Durant les mois qui suivent, Simin Barakzai travaille donc en tant que représentante du peuple, au sein du parlement.
Pendant ce temps là, le président Karzai, qui visiblement n’apprécie pas tous les élus du peuple, crée une Cour spéciale ad hoc en charge de ré-éxaminer les résultats avalisés par la CEI. Cela, en violation avec les articles 33, 86 et 156 de la Constitution afghane et de l’article 58 de la Loi électorale qui stipulent qu’ « aucune institution, y compris la CEI, n’a autorité à exercer quelque modification que ce soit sur le résultat d’une élection, une fois le scrutin validé. » Karzai le sait et met en avant « l’intérêt national ». Du côté des instances internationales, on parle de « solution à l’afghane » !
La Cour spéciale commence par annuler la validité des mandats de 62 parlementaires. Face à la contestation d’un groupe de députés réunis en Coalition pour la défense du Droit, elle revoit ses prétentions à la baisse, mais neuf députés demeurent déchus de leur mandat, dont Simin Barakzai*.
La « solution à l’afghane », les Afghans ne s’en satisfont pas. Le 3 septembre, jour de la rentrée parlementaire, seuls 50 députés participent à la session d’ouverture lors de laquelle ils prêtent serment à la Constitution. 50 sur 249 élus… les autres sont dehors, solidaires des neuf députés déchus sans lesquels ils ne veulent pas entrer. La police cerne le bâtiment dont elle contrôle l’accès. Tous resteront dehors.
La Coalition pour la défense du Droit est un groupe parlementaire qui comprend 135 membres. Elle s’est donnée pour mission de réagir à toute action et décision prises par l’exécutif qui vont à l’encontre du Droit et de la Constitution. Simin Barakzai est une militante active de ce groupe, investie dans la défense des droits des femmes et une journaliste active. Aujourd’hui, sa vie est en danger. La Coalition appelle à une mobilisation internationale pour que le Droit soit respecté en Afghanistan et que les neuf députés recouvrent leur mandat.
Françoise Causse.
Sur Afghana.org
* la seule femme parmi les représentants du peuple.
Que dire, sinon appuyer sa cause ?
RépondreSupprimerMerci Fa#. Ce fut un tel miracle qu'une femme dans ce pays qui n'a aucune considération pour elles, soit élue représentante du peuple ! Elle était si heureuse ! Elle voulait tant faire pour le développement de l'Afghanistan ! C'est un coup très dur pour cette jeune femme et à travers elle pour toutes les femmes qui ont les qualités requises pour siéger à un parlement, et plus simplement pour toutes celles qui souhaitent participer à la vie publique de leur pays.
RépondreSupprimerLe courage au féminin ! Je viens de signer cette pétition ...bien peu de signatures en effet . Il semble que le monde entier s'en foute . Là bas les vieux réflexes machistes ont repris le dessus . La démocratie à l'afghane a du plomb dans l'aile !
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