mercredi 14 mai 2014

Alice Guy, le premier réalisateur qui ait jamais existé






Bien que je vienne de passer une demi-heure à tenter de mettre cette photo sur mon blog tellement il rame, je ne voulais pas laisser passer son presque anniversaire (bientôt quatre ans !) sans parler du festival de Cannes puisque
c'est à cette occasion que je l'ai commencé en 2010.
Pourquoi ai-je écrit "réalisateur" ? Réponse : pour signifier qu'Alice Guy n'est pas la première femme à réaliser un film (sinon j'aurais écrit "réalisatrice") mais la première personne au monde à avoir réalisé (et produit) un film. Comme pour les premiers dessins dans les grottes, comme pour les premières partitions de musique, peut-être même comme pour la roue, le feu et la majorité des inventions humaines, on dirait que ce sont les femmes qui inventent après quoi les hommes dominateurs, envieux et vexés dans leur orgueil, les poussent dans un ravin pour prendre leur place. Puis ils leur interdisent soit par décret soit par des moyens indirects, en les ignorant par exemple, comme on peut le voir au festival de Cannes depuis soixante ans, d'avoir une place créatrice dans la société, d'être célébrée et de voir ses oeuvres diffusées.
Jamais nous n'avons droit à une retrospective d'oeuvres féminines cinématographiques, et
certainement pas des films d'Alice Guy. Pendant que Fritz
Lang en fait l'objet régulièrement.

(J'ai découvert l'existence d'Alice Guy par l'intermédiaire de RFI : émission du 14.5.2014 "Autour de la question" (je crois) "Les femmes (sic) réalisatrices").

lundi 24 mars 2014

Sigrid Undset, prix Nobel de littérature

A l'occasion du Salon du livre de Paris qui s'est avéré une fois de plus particulièrement testostéroné, je rappelle que de grandes figures de la littérature tombent régulièrement dans l'oubli simplement par le fait d'être des femmes.
Qui sait que le prix Nobel de littérature 1928 fut une femme ?


Elle figure sur les billets de 500 couronnes norvégiennes et s'appelle Sigrid Undset. La trilogie "Christine Lavansdatter" qui lui a valu le prestigieux prix a été adaptée au cinéma avec Liv Ullmann dans le rôle principal.

Kristin Lavransdatter film.jpg

Ses livres seront interdits et brûlés sous Hitler. Elle s'enfuit en Suède où elle rentre dans la résistance puis passant par la Russie et le Japon rejoint New York. En 1944, elle siège à la commission américaine pour la protection et le sauvetage des documents historiques dans les zones d'opérations militaires.
De retour en Suède après la guerre, elle est décorée de la Grand Croix de l'ordre de Saint-Olaf par le roi de Norvège pour ses hauts faits de résistance.

vendredi 7 mars 2014

Germaine Dulac, réalisatrice féministe des années 1920

Mon femmage à l'occasion du 8 mars va à Germaine Dulac, une grande cinéaste, dont le film "La souriante Madame Beudet" (1922) est un petit bijou de féminisme.

jeudi 13 février 2014

Clara Campoamor, une femme ayant lutté seule dans un monde d'hommes

12/2/1888, naissance de Clara Campoamor, à qui les Espagnoles doivent le droit de vote en 1931, douze ans avant les Françaises. Le Doodle de google.es était dédié hier à l'immense féministe espagnole !
Une femme seule luttant dans un monde d'hommes. Voici la bande-annonce d'un film qui, à ma connaissance, n'a été vu ni en France ni en Allemagne. Elle est en espagnol mais qu'importe. Les images parlent d'elles-mêmes.

mardi 4 février 2014

Sophie-Carmen Eckhart-Gramatté, compositrice

Sophie-Carmen Eckhart-Gramatté (1901-1974) est une compositrice, pianiste, violoniste et pédagogue canadienne d'origine russe décédée accidentellement sans avoir pu achever l'opéra qu'elle avait commencé de composer, ce qui est bien dommage car son talent est extraordinaire si l'on en juge par cette sonate.

vendredi 10 janvier 2014

Annette von Droste-Hülshoff, compositrice

Aujourd'hui Annette von Droste-Hülshoff aurait eu 217 ans. C'était une grande poétesse et compositrice. Vous rappelez vous la femme des billets de 20 Marks?  



 "Consi­dé­rée dans le monde ger­ma­nique comme la plus grande poé­tesse alle­mande de tous les temps, Annette von Droste-Hülshoff (1797–1848) est encore très mécon­nue (euphé­misme) dans le monde fran­co­phone. Höl­der­lin, Nietzsche, Goethe, Rilke, Schle­gel ont évo­qué son impor­tance mais côté fran­çais : rien. Ou pas grand-chose.
Ecri­vant en plein roman­tisme et tout en repre­nant des thèmes chers à l’école, la poé­tesse s’en dégage. Entre autres dans son rap­port avec la nature et ce qui s’y ins­crit. Les des­crip­tions rap­prochent l’auteure de l’époque contem­po­raine d’une cer­taine « école du regard » voire d’une forme de pré– post­mo­der­nisme. Nul pathos ou sen­ti­men­ta­lisme. La nature parle d’elle-même ; à l’auteure (et son lec­teur) de s’y décou­vrir « Tel l’antédiluvien rep­tile saisi dans ce qui est devenu pierre ».

L’angoisse est là mais l’espérance tout autant comme lorsqu’elle évoque la nuit énig­ma­tique où un doc­teur part soi­gner un bri­gand de la lande ou un enfant seul dans la tour­bière voire la des­crip­tion d’une fosse de marne. Les moments inquié­tants se méta­mor­phosent entre rêve et réa­lité là où Annette von Droste-Hülshoff maî­trise autant l’ellipse que des termes scien­ti­fiques et le goût des asso­nances.
L’opulence de la nature passe par la traque d’un lan­gage majeur qui apaise la puis­sance noc­turne cares­sée par le roman­tisme alle­mand. Dans l’intime du silence, l’ivresse lin­guis­tique reste lucide. Le ruis­sel­le­ment du pay­sage n’est jamais exa­cerbé par une conscience trop tra­gique de l’existence. L’art gagne en séré­nité là où, der­rière l’ombre, percent la paix et la lumière".

jean-paul gavard-perret

Annette von Droste-Hülshoff,  Tableaux de la lande, trad. Patrick Suter & Ber­nard Böschen­stein (éd. bilingue) LaDo­gana, Genève, 2017.

vendredi 3 janvier 2014

Bonne Année combative 2014 !



(Deux pierres utilisées par les Suffragettes pour briser les vitres du palais de Buckingham il y a 100 ans)

TRÈS BONNE ANNÉE 2014 À TOU.TE.S ! 

Reviendrais bientôt sur les blogs. Suis temporairement prise par la lutte contre la prostitution en Allemagne (on avance).