Ecrivant en plein romantisme et tout en reprenant des thèmes chers à l’école, la poétesse s’en dégage. Entre autres dans son rapport avec la nature et ce qui s’y inscrit. Les descriptions rapprochent l’auteure de l’époque contemporaine d’une certaine « école du regard » voire d’une forme de pré– postmodernisme. Nul pathos ou sentimentalisme. La nature parle d’elle-même ; à l’auteure (et son lecteur) de s’y découvrir « Tel l’antédiluvien reptile saisi dans ce qui est devenu pierre ».
L’angoisse est là mais l’espérance tout autant comme lorsqu’elle évoque la nuit énigmatique où un docteur part soigner un brigand de la lande ou un enfant seul dans la tourbière voire la description d’une fosse de marne. Les moments inquiétants se métamorphosent entre rêve et réalité là où Annette von Droste-Hülshoff maîtrise autant l’ellipse que des termes scientifiques et le goût des assonances.
L’opulence de la nature passe par la traque d’un langage majeur qui apaise la puissance nocturne caressée par le romantisme allemand. Dans l’intime du silence, l’ivresse linguistique reste lucide. Le ruissellement du paysage n’est jamais exacerbé par une conscience trop tragique de l’existence. L’art gagne en sérénité là où, derrière l’ombre, percent la paix et la lumière".
jean-paul gavard-perret
Annette von Droste-Hülshoff, Tableaux de la lande, trad. Patrick Suter & Bernard Böschenstein (éd. bilingue) LaDogana, Genève, 2017.
Je ne suis pas très chant et je ne comprends pas un mot de ce qu'elle dit (comme quoi ça n'a servi à rien de me forcer à prendre allemand en 2nde langue, mais là aussi le jour où on arrêtra de considérer les enfants comme la propriété de leurs parents touts puissants n'est pas encore venu, bref. Passons.) mais peu importe! ca fait tellement plaisir d'avoir des femmes pour exemple (autre que la mère ou la puta*n). J'ai toujours rétorqué à celleux qui me disaient que si il n'y a que des exemples d'hommes c'est parce que seuls les hommes avaient les attributs nécessaires pour le faire que c'est surtout parce qu'on leur donnait les moyens de le faire. le fait que les femmes étaient exclues de l'université était un bon point pour les amener à réfléchir. Dingue quand même celleux qui ne sont pas encore au courant que les femmes n'ont accès à l'éducation que depuis peu et encore pas partout.
RépondreSupprimerJ'adore tes billets sur les compositrices car j'adore la musique. Tu m'as fait découvrir en autre Marie Jaell. J'aime beaucoup son oeuvre. Merci!
Merci Alice ! :) Désolée de répondre si tard mais j'ai des ennuis avec mon très vieil ordi qui rame, qui rame ...
RépondreSupprimerJe suis très contente que tu aimes Marie Jaell. C'est très gratifiant pour moi ! Surtout que je l'aime aussi.
Un jour, j'aurais une CDthèque de musique classique uniquement féminine. Cela me vengera du temps où on m'a fait croire qu'il n'y avait JAMAIS eu de compositrices ! ça, je ne l'ai pas digéré.
http://www.francemusique.fr/classique/histoire-des-compositrices-une-histoire-qui-reste-reecrir-21902
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