vendredi 17 septembre 2010

Margaret Pole, entre pape et tyran


A l'occasion de la visite du pape en Angleterre où plus aucun pape n'aurait mis les pieds depuis Henri VIII, j'ai envie de parler de Margaret Pole, la comtesse placée entre le marteau et l'enclume, c'est à dire entre le pape de l'époque et le fameux tyran dont on a rien trouvé de mieux à faire que de tirer une série télévisée érotique, et de comparer à cette occasion ce que deux Wikipedias en disent :


Margaret Pole, 8e comtesse de Salisbury
d'après Wikipedia.de (traduction de l'allemand brut de décoffrage)

Margaret Pole, née le 14 août 1473 à Bath/Somerset et morte le 28 mai 1541 à Londres était la fille de George Plantagenêt, 1er duc de Clarence, et d'Isabelle Neville. Après l'assassinat en 1499 de son frère Edouard Plantagenêt, 17e comte de Warwick, sur ordre d'Henri VII, Margaret resta la seule survivante de la dynastie des Plantagenêt. Avec Anne Boleyn, elle fut la seule femme de l'Angleterre du 16e siècle à obtenir le titre de comtesse pour ses mérites personnels.

En 1491 selon le voeu de Henri VII, elle épouse le cousin du roi : sir Richard Pole. Celui-ci meurt en 1505 la laissant veuve avec cinq enfants. L'un d'entre eux, Reginald Pole, fut plus tard cardinal et archevêque de Canterbury.

Lorsque Henri VIII monta sur le trône, Margaret obtint le titre de comtesse de Salisbury, titre que son frère portait avant d'être assassiné. Elle retourne également en possession des biens familiaux confisqués précédemment. Elle occupa la fonction de marraine et gouvernante de Marie Ire.

Après qu'elle ait eu pris parti ainsi que son frère,le cardinal,dans la controverse sur le remariage du roi contre Henri VIII, pour la reine Catherine d'Aragón menacée de répudiation, Margaret Pole perd son titre. Avant cela, deux de ses fils et d'autres membres masculins de sa famille avaient déjà été arrêtés et exécutés.

Le 12 novembre 1538, Henri VIII fait arrêter et enfermer Margaret Pole dans la Tour de Londres. De cette manière, il voulait forcer l'un de ses opposants les plus farouches, Reginald Pole, le fils de Margaret, à rentrer en Angleterre. Mais Reginald Pole resta en Italie, si bien qu'Henri VIII fit juger Margaret Pole par Bill of Attainder et la fit décapiter le 28 mai 1541 sur l'East Smithfield Green à Londres.

Après l'exécution de son fils aîné, Margaret, âgée alors de 65 ans, est enfermée (en 1539) dans la Tour de Londres. Deux années épouvantables plus tard, elle fut réveillée un matin par l'annonce que le roi ordonnait son exécution pour le matin même. Elle refusa de poser sa tête sur le billot, s'agenouiller étant une position réservée aux traîtres, dit-elle, elle n'avait pas de raison de se plier à cette injonction. D'après les témoignages, elle courut au travers la cour, poursuivie par le bourreau qui lui coupa l'épaule d'abord puis la tête quasiment en petits morceaux.

En 1886, Margaret Pole fut béatifiée comme martyre par le pape Léon XIII. On commémore son souvenir tous les 28 mai.

Maintenant je vous demanderais de lire la version de Wikipedia.fr ici

Je trouve la biographie francophone très décevante.

Sur le site "Histoires, mythes, folklores et légendes d'Angleterre et d'Irlande", on trouve ce texte (quelque peu corrigé par mes soins) traitant des fantômes de la Tour de Londres :
"Enfin le fantôme de Margaret Pole, la Comtesse de Salisbury, y serait aussi présent (dans la Tower Green, n.d.l.r.). A soixante-douze ans, celle-ci fut prise pour cible d’une insigne vengeance d’Henri VIII. En effet, le fils de la comtesse, le cardinal Pole, l'avait (selon le roi) diffamé quant à sa revendication d'être désormais considéré comme le chef de l’Eglise d’Angleterre, mais comme le cardinal s’était réfugié en France (sic), Henri s’attaqua à la comtesse qu’il fit emprisonné le 27 mai 1541 (sic). Quand le bourreau demanda à Margaret de s’agenouiller, la vieille femme refusa en déclarant que c’était les traîtres qui s’agenouillaient et qu’elle n’en faisait pas partie. Le bourreau leva alors sa hache au dessus de sa tête mais comme il était inexpérimenté, entailla son épaule avant de lui trancher la tête devant un public de cent cinquante personnes. On dit que ce spectacle recommence lors des anniversaires de sa mort et que le fantôme de la malheureuse continu d’être chassé, hurlante, par un fantôme de bourreau.

Du folklore, sans doute, pour ce qui est des "revenants", néanmoins l'exécution de la comtesse ainsi que de bien des gens de l'entourage d'Henri VIII qui ont osé le contredire, n'en a pas été par contre.

7 commentaires:

  1. Oui, tu as raison, l'article français est très décevant...

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  2. A Fille du Midi : du moins elle aura montré, par sa rébellion, que sa mort n'était rien qu'un assassinat.

    A Bettina : c'est la raison pour laquelle je ne me fie en rien à Wikipédia.fr concernant les bios de femmes.

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  3. Ce Plantagenêt n'était pas un tendre!Sais-tu qu'au Mans, on nomme maintenant le vieux Mans assez pompeusement la "cité Plantagenêt" et le récent musée d'archéologie s'appelle le "carré Plantagenêt", mais nous avons aussi un musée ancien: le musée de la reine Bérengère, que j'aime bien visiter !Pendant les soirées d'été, il y a dans la cour une animation saisissante qui fait apparaître le fantome de la reine Bérengère sur un rideau d'eau...

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  4. A claire felloni : En fait, ceux qui n'étaient pas tendres ce sont les Tudor : Henri VII et plus particulièrement Henri VIII, quand à Marie Ire, on la surnomma la Sanglante tant elle a fait coulé de sang. Les Plantagenêt semblent s'être éteints avec Reginald Pole, le fils survivant de Margarete Pole.
    Mais pourquoi au Mans ? Je croyais que les Plantagenêt venait d'Aquitaine !

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  5. > Euterpe,

    en fait les Plantagenêt descendent de Geoffroy V, comte d'Anjou et du Maine, né au Mans et enterré à sa mort dans la cathédrale de la même ville, l'un des coeurs des terres de la famille.
    C'est ensuite et par le jeu des mariages que le centre de gravité est descendu plus au sud - puis plus au Nord, et qu'ils sont devenus rois d'Angleterre.

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  6. A Artémise : merci de ces précisions ! Je me perdais justement en conjectures...

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