à la recherche des femmes perdues dans l'espace-temps et autres aventures...
mercredi 30 juin 2010
Méchante Catherine de Médicis !
mardi 29 juin 2010
Catherine DES ROCHES, poétesse
L'été vient de s'installer, la chaleur est accablante, la nuit apporte peu de fraîcheur et la sourde angoisse liée au sinistre réchauffement climatique se mêle à quelques tracas marginaux pour m'empêcher de sombrer tout à fait dans les bras de Morphée. Tout à coup des voisins insomniaques brisent le silence : tambourinements et cris. Que se passe t-il ? Rien. Le silence est déjà revenu. Je n'ai plus envie de dormir. Je me lève en repensant au beau poème sur l'antithèse du sommeil et de la mort de Catherine des Roches (1542-1587) :
Antithèse du somme et de la mort
Rien n'est plus différent que le somme et la mort,
Combien qu'ils soient issus de même parentage ;
L'un profite beaucoup, l'autre fait grand dommage,
De l'un on veut l'effet, de l'autre on craint l'effort.
Une morte froideur qui descend du cerveau
Nous cause le sommeil, une fièvre brûlante,
Qui éteint les esprits par son ardeur nuisante,
Nous cause le trépas et nous met au tombeau.
Le somme va semant de roses et de lis
Les beaux traits délicats d'une plaisante face,
Et l'effroyable mort, dans l'horrible crevasse.
D'un sépulcre odieux les tient ensevelis.
Le soleil respirant mille petits zéphirs
Caresse doucement le dormant en sa couche,
Et la mort ternissant une vermeille bouche,
Étouffe pour jamais ses gracieux soupirs.
Après un long sommeil l'homme se sent dispos,
Pour aller au Palais, à la cour, à la guerre ;
La mort ronge au suaire, en la bière, en la terre,
Et, meurtrière, corrompt les nerfs, la chair, les os !
Le soleil et sommeil ont presque mêmes noms,
Mêmes effets; aussi l'un vous donne la vie,
L'autre empêche que tôt elle ne soit ravie,
La couvrant, curieux, dessous ses ailerons.
Ô gracieux sommeil, riche présent des Dieux !
Tu ne pouvais loger en une part plus digne
Que celle que tu tiens, puisque l'âme divine
A sa demeure au chef et sa fenêtre aux yeux.
Ne m'abandonne point, ô bienheureux sommeil,
Mais viens toutes les nuits abaisser la paupière,
De ma mère et de moi ; fais que la nuit dernière
Ne puisse de longtemps nous fermer le soleil !
Ainsi soit pour jamais le silence sacré
Fidèle avant-coureur de ta douce présence ;
Ainsi l'ombreuse nuit révère ta puissance,
Ainsi les beaux pavots fleurissent à ton gré.
lundi 28 juin 2010
Histoire d'Histoire de l'Art
Dans les catalogues de vente de reproduction de tableaux en ligne,les noms des peintres sont accolés aux tableaux sans se soucier du fait qu'en réalité ils leur sont attribués avec parfois beaucoup de réserves.
Une parenthèse est donc nécessaire ici concernant le processus d'identification des tableaux dans l'histoire de l'histoire de l'art.
Comme "Anonymous" est intervenu pour dire que je n'aborde pas les portraits masculins ne regardant pas la personne qui tient le pinceau, j'ai effectué une recherche sur le sujet pour découvrir, premièrement. que peu de tableaux attribués à Corneille de Lyon sont dans ce cas. D'abord il m'a semblé que cela ne touchait que les portraits des fils et du beau-fils de Francois Ier pour me rendre compte,finalement, que seul le portrait d'Henri II adolescent n'est jamais accompagné de la mention "attribué à", "entourage de", "atelier de", ou "?". Mais cela n'est pas une garantie non plus.
Dans "Portraits francais XIVe XVe XVIE siècles Musée du Louvre" on peu lire ce genre de réserves :
17. CORNEILLE DE LYON ( ? - I 5 74) "Jacques Bertaut,contrôleur de la Maison du Roi". Bois 20 X 15. Coll. Gaignières, n° 378; coll. des Ordres du Roi aux Grands Augustins; Musée des Monuments français, 1792, no 81; Louvre, 18 17. Laborde l'attribuait à Corneille de Lyon ; Moreau- Nélaton hésite ; Dimier le donne à un anonyme travaillant vers 1560. C'est probablement le même Bertaut, mais âgé de 20 ans de plus, que représente un dessin passé dans la vente Wickert et signé d'un Peints Bertaldus (peut-être son fils) dont on ne connaît aucune autre œuvre.
L'oeuvre "Jacques Bertaut, contrôleur de la Maison du Roi" fait donc l'objet d'une analyse continu depuis le XIXe siècle.
Léon de Laborde (1807-1869) ancêtre par alliance du baron Seillière a donné son opinion sur ce tableau : il est de Corneille de Lyon.
Étienne Moreau-Nélaton (1859-1927), plus nuancé, hésite. J'ajoute qu'Étienne Moreau-Nélaton pas trop machiste malgré l'époque est le premier a avoir avancé que Catherine de Médicis possédait une collection de tableaux et que les inscriptions à même le tableau (voir mon "Marguerite de Valois et la loi salique") servaient à consigner le sujet du portrait.
Il hésite et préfère s'abstenir de lui donner une (m/p)aternité quelconque.
Louis Dimier (1865-1943) historien de l'art monarchiste membre de l'Action francaise veut lui trouver un auteur. Il l'apparente donc à un autre tableau dont le sujet serait peut-être le même et signé peut-être du fils. Les filles n'en parlons pas.
Aucun de ces hommes fidèles à l'esprit de leur temps ne se préoccupera du fait que Corneille de Lyon a quatre filles dont l'une, au moins, peint.
Pas d'historienne de l'art, bien sûr, à une époque où les femmes n'étaient pas autorisées à faire des études supérieures. Mais avant que les historiennes de l'art sortent des sentiers battus par leurs aînés masculins...cela prendra peut-être encore bien du temps si du moins ce temps nous est dévolu !
L'interprétation est donc plus que permise.
dimanche 27 juin 2010
Jacquette l'architectrice
Source : titelive.centerblog.net sur centerblog.">
Jacquette de Montbron, belle-soeur de Pierre de Bourdeille, dit Brantôme a été l'une des rarissimes architectrice de la Renaissance si toutefois on en trouve d'autres en effectuant des recherches plus approfondies,ce qui n'est pas exclu.
Elle a dessiné son château dont une partie seulement visible sur la photo ci-dessus et qui surplombe de plus de dix mètres la Dronne au coeur de la Dordogne a été construite.
Voici ce que dit ce site
de la personnalité de Jacquette :
"(...)
Pour Brantôme, son beau-frère, Jacquette de Montbron fut une héroïne incomparable, riche de tous les dons, de toutes les vertus. il nous vante son courage, sa beauté, son intelligence, ses qualités de coeur, ainsi que la beauté et la valeur de ses enfants, avec une constance jamais démentie.
(...) :
"... qui l'a connue jugera avoir été une des accomplies de France. Elle était sage et fort vertueuse, et surtout très bonne, aimant fort son peuple, et jamais ne le foula, ainsi soulagea toujours. il le peut bien témoigner. Elle avait l'esprit fort bon et subtil, et le jugement surtout ferme et solide, qui ne se rencontre pas toujours en un même sujet. Elle parlait fort bien, et avec de très beaux termes et de toutes choses, soit de théologie et d'histoire. Elle écrivait très bien et fort éloquemment. Plusieurs lettres qui se trouvent d' elle, écrites aux plus grands et grandes, aux moyens et moyennes, communs et communes personnes en font foi, quelque sujet qu'elles traitent, soit guerres, affaires et de toutes sciences, bref de toutes choses, car elle n'ignorait rien; et son entretien était très beau, et toujours plein de beaux discours et paroles".
C'est là le portrait non seulement d'une femme de grande valeur morale, mais aussi celui d'un bel esprit ouvert à toutes les richesses de la Renaissance.
Outre Brantôme que nous pourrions soupçonner de partialité, des hommes éminents de son siècle rendirent hommage, non seulement à la beauté de Jacquette de Montbron, mais aussi à ses dons et à son savoir.
Si la production littéraire de Jacquette est oubliée de nos jours, Brantôme insiste sur ses dons de femme de lettres.
A ces talents et à cette culture, il nous faut ajouter un aspect inattendu et combien frappant de cette personnalité si riche : Jacquette de Montbron fut sans doute dans notre pays la première femme à la fois architecte et sculpteur.
Après la mort de son mari en 1582, alors âgée de trente-sept ou trente-huit ans, Jacquette de Montbron entreprit, à côté du vieux château féodal de Bourdeille, sans l'aide d'aucun architecte, concevant elle-même tous les plans, la construction d'un château Renaissance, dont une aile seulement fut édifiée. On attribue à son ciseau quelques-unes des sculptures de la façade de ce très bel édifice, que l'on appelle aujourd'hui le Château Neuf.
Ses descendants devaient achever l'agencement du château si harmonieusement conçu par Jacquette."
vendredi 25 juin 2010
Marguerite de Valois et la loi salique
Pour confirmer ma théorie précédente, voilà deux portraits de Marguerite de Valois dite la reine Margot. Celui du haut est de Francois Clouet, celui du bas et de...."Anonymous".
Je ne peux m'empêcher de rendre ici un hommage à Pierre Bourdeille, seigneur de Brantôme qui vanta dans sa "Vie des dames illustres" les mérites de cette princesse et rédiga à l'occasion un long pamphlet (qu'on devrait bien faire figurer dans les livres d'histoire) contre la loi salique considéré par lui comme absolument inique :
De plus, si elle (Marguerite de Valois) sçait bien parler, elle sçait autant bien escrire. Ses belles lettres, que l’on peut voir d’elle, le manifestent assez ; car ce sont les plus belles, les mieux couchées, soient pour estre graves que pour estre familières, qu’il faut que tous les grands escrivains du passé et de nostre temps se cachent, et ne produisent les leurs quand les siennes comparoistront, qui ne sont que chansons auprès des siennes. Il n’y a nul qui, les voyant, ne se mocque du pauvre Ciceron avecques les siennes familières. Et, qui en pourroit faire un recueil, et d’elles et de ses discours, ce seroit autant d’escole et d’apprentissage pour tout le monde: dont ne s’en faut esbayr; car, de soy, elle a l’esprit bon et prompt, un grand entendement, sage et solide. Bref, elle est vraye reyne en tout, qui meriteroit de regir un grand royaume, voire un empire: sur quoy je feray ceste clisgression. d’autant qu’elle fait à nostre subject.
(…)
Et puisqu’il est juste qu’en Espaigne, Navarre, Angleterre, Escosse, Hongrie, Naples et Sicille, les filles regnent, pourquoy ne l’est-il juste tout de mesmes en France? Car ce qui est juste, il est juste partout et en tous lieux, et le lieu ne fait point que la loy soit juste.
Tant de fiefs que nous avons en France, duchés, comtés, baronnies et autres honorables seigneuries, qui sont quasy, mais beaucoup, royales en leurs droicts et privileges, viennent bien aux femmes et filles, comme nous avons Bourbon, Vandosme, Montpensier, Nevers, Rhetel, Eu, Flandres, Bourgogne, Artois, Zellande, Bretaigne; et mesmes comme Mathilde, qui fut duchesse de Normandie; Eléonor, duchesse de Guyenne, qui enrichirent Henry II roy d’Angleterre; Béatrix, comtesse de Provence, qui l’apporta au roy Louis son mary; la fille unique de Raimond, comtesse de Thoulouse, qui l’apporta à Alfonse, frere de sainct Louis; puis Anne, duchesse de Bretaigne, de frais, et autres: pourquoy le royaume le France n’appelle à soy aussy bien les filles de France?
La belle Galatée, lors qu’Hercule l’espousa après sa conquesle d’Espaigne, ne dominoit-elle pas en la Gaule? du mariage desquels deux sont issus nos braves, vaillans et genereux Gaulois, qui d’autresfois se sont tant faict vanter.
Et pourquoy sont les filles des ducs en ce royaume plus capables de gouverner une duché ou une comté, et y faire justice, qui approchent de l’authorité du roy, plustot que les filles des roys de gouverner le royaume de France? et comme si les filles de France ne fussent aussy capables et propres à commander et regner, comme aux autres royaumes et grandes seigneuries que j’ay nommées!
Pour plus grande preuve de l’abus de la loy salique, il n’en faut d’autre que celle de tant de chroniqueurs, escrivains et bavards, qui en ont escrit, qui ne se peuvent accorder entre eux de son etymologie ny deffinition.
Les uns, comme Postel, estiment qu’elle prit son ancien nom et origine des Gaules, et qu’elle fut appellée salique, au lieu de gallique, pour la proximité et voisinage que la lettre G en vieil moule avoit avecques la lettre S; mais c’est un reveur en cela (comme je tiens d’un grand personnage), ainsy qu’en autres choses.
Jean Ceval, evesque d’Avranches, grand rechercheur des antiquités de la Gaule et France, l’a voulu rapporter à ce mot salle parce que ceste loy estoit seulement ordonnée pour salles et palais royaux.
Claude Seissel, assez mal à propos, a pensé qu’elle vient du mot sal en latin, comme une loy pleine de sel, c’est-à-dire de sapience, par une metaphore tirée du sel.
Un docteur ès droicts, nommé Ferrarius Montanus, a voulu dire que Pharamond fut autrement appelé Salicq.
Les autres la tirent de Sallogast, l’un des principaux conseillers de Pharamond.
Les autres, pensant subtiliser davantage, disent que, par la frequence des articles qui se trouvent dans icelle loy, commençans par ces mots, si aliquis, si aliqua, elle prit sa derivaison; d’autres, qu’elle est venue des François Saliens, comme est faict mention dans Marcellin.
Enfin voylà de grands rebus et reveries; et ne se faut esbayr si M. l’evesque d’Arras en faisoit la guerre à M. le cardinal de Lorraine: ainsy que ceux de sa nation, en leurs farces et jongleries, croyans que ceste loy fust de nouvelle impression, appelloient Philippe de Valois le roy trouvé, comme si, par un nouveau droict et non jamais recognu par la France, il se fust faict roy. (...) Et ne faut doubter que les filles, venans à la couronne, mesmes quand elles sont belles, honnestes et vertueuses comme ceste-cy, n’attirassent plus le cœur de leurs subjects par leurs beautés et douceurs, que toutes les forces des hommes.
(...)
Voyez que dit encor M. du Tillet: «Par la loi salique, escrite pour les seuls subjects, quand il n’y avoit fils, les filles heritoient en l’ancien patrimoine. Qui voudroit regler la couronne, mesdames, filles de France, au deffaut des fils, la prendroient; et néanmoins elles en sont perpetuellemeut excluses par coustume et loy particulière de la maison de France, fondée sur la magnanimité des François, qui ne peuvent souffrir d’estre dominés par les femmes.» Et ailleurs dit: «Il se faut esbahir de la longue ignorance qui a attribué ceste coustume à la loi salique, qui est contraire.»
(...)
Certes, si les femmes savoient manier les armes aussy bien que les hommes, elles s’en feroient accroire, mais, en recompense, elles ont leur beau visage, qu’on ne recognoit pas comme on debvroit; car, certes, il vaut mieux d’estre commandé de belles, gentilles et honnestes Femmes, que des hommes fascheux, fats, laids et maussades, comme jadis il y en a eu en ceste France.
Je voudrois bien sçavoir si ce royaume s’est mieux trouvé d’une infinité de roys fats, sots, tirans, simples, faict-néans, idiots, fols, qui ont esté (ne voulant pourtant taxer nos braves Pharamonds, nos Clodions, nos Clovis, nos Pepins, nos Martels, nos Charles, nos Louis, nos Philippes, nos Jehans, nos Francois, nos Henrys, car ils ont esté trop braves et magnanimes ceux-là: et bien heureux estoit le peuple qui estoit soubs eux), qu’il n’eust faict d’une infinité de filles de France qui ont esté très-habiles, fort prudentes et bien dignes de commander. Je m’en rapporte aux regences des meres des roys comment on s’en est bien trouvé.
Fredegonde, comment administra-elle les affaires de France pendant le soubs-age du roy Clotaire son fils, les administrant si sagement et dextrement, qu’il se vit, avant que mourir, monarque de la Gaule et de beaucoup de l’Allemaigne.
Le semblable fit Mathilde, femme de Dagobert, à l’endroict du roy Clovis deuxiesme, son fils; et, long-temps après, Blanche, mere de sainct Louis, laquelle s’y comporta si sagement, ainsy que je l’ay leu, que, tout ainsy que les empereurs romains se faisoient appeler Augustes, en commemoration de l’heur et prosperité qui s’estoit trouvée au grand empereur Àuguste, aussy toutes les reynes meres anciennement, après le decez des roys leurs marys, vouloient estre nommées reynes Blanches, par une honorable memoire tirée du gouvernement de ceste sage princesse. Encor que M. du Tillet contredit un peu en cela, toutefois je le tiens d’un grand senateur.
Et, pour passer plus bas, Ysabeau de Bavière eut la regence de son mary Charles VI, estant alteré de son bon sens, par l’advis de son conseil; comme aussy fut madame de Bourbon du petit roy Charles VIII son frere, en son bas age; madame Louise de Savoye du roy Francois premier et la reyne mere du roy Charles IX son fils.
Si donc les dames etrangeres (fors madame de Bourbon, car elle estoit fille de France) ont esté si capables de gouverner si bien la France, pourquoy ne le seroient les nostres telles, et ne la gouverneroient aussy bien, et d’aussy bon zele et affection, puisqu’ elles y sont nées et y ont pris leur laict, et que le faict leur touche?
Je voudrois bien sçavoir en quoy nos derniers roys ont surpassé nos trois filles de France dernières, Elizabeth, Claude et Marguerite; que si elles fussent venues à estre reynes de France, qu’elles ne l’eussent aussi bien gouvernée (sans que je veuille pourtant taxer leur suffisance et regence, car elle a esté très-grande et très-sage) aussy bien que leurs freres. J’ay ouy dire à beaucoup de grands personnages bien entendus et bien prevoyans que possible n’eussions-nous eu les malheurs que nous avons eus, que nous avons et que nous aurons encor; et en alleguoient des raisons qui seroient trop longues à mettre ici. Mais voylà, ce dit le commun et sot vulgaire: «Il faut observer la loy salique.» Pauvre fat qu’il est! Ne sçait-il pas bien encor que les Germains, de l’estoc desquels nous sommes sortis, avoient accoustumé d’appeler les femmes à leurs affaires d’Estat, tout aussi bien que les hommes, comme nous apprenons de Tacite? Par là nous apprenons que ceste loy salique a esté despuis corrompue, puisqu’ils les ont senties dignes de commander; mais ce n’est qu’une vraye coustume, et que les pauvres filles, qui estoient foibles pour debattre leurs droicts par la pointe de l’espèe, comme il se debattoit anciennement, les hommes les en excluoient et chassoient du tout. Ah! que ne vivent maintenant nos braves et vaillans paladins de France, un Roland, un Renaud, un Ogier, un Olivier, un Deudon, un Graffon, un Yvon, et une infinité d’autres braves, desquels la profession estoit, et la gloire, de secourir les dames et les maintenir en leurs afflictions et traverses de leurs vies, de l’honneur et biens, pour maintenant combattre le droict de nostre reyne Marguerite! laquelle, tant s’en faut qu’elle jouisse d’un seul poulce de terre du royaume de France, duquel elle est si noblement sortie, et qui possible luy appartient de tout droict divin et humain, (...)
"
jeudi 24 juin 2010
Marie de Guise et Marie de Lorraine
Après avoir été frappée par la ressemblance de ses deux tableaux et entrepris quelques recherches rapides, je me suis interrogée une fois de plus sur le traitement de l'histoire au plan du féminin. Il est impossible de ne pas penser que les historiens et les historiens de l'art témoignent d'un désintérêt infini pour les femmes du passé qu'elles aient pu être peintres ou modèles. Les personnages féminins retenus par ces "spécialistes" se sont généralement distinguées pour leurs déboires ou réussites dans la course à l'amour (Diane de Poitiers, Marie Stuart, Marguerite de Valois dite la reine Margot, par exemple) ou pour leur implication dans des événements dont on ne tient pas à se glorifier, afin de leur en faire porter un maximum la responsabilité comme dans le cas de Catherine de Médicis et de la Saint-Barthélémy. Non seulement aucune démarche de trie des oeuvres de Corneille de Lyon comme je l'ai fait précédemment en isolant les portraits féminins dont le regard est tourné vers "le" peintre, alors que l'on connaît parfaitement les conventions liées à cette pratique (il suffit de comparer avec l'oeuvre de Clouet qui n'avait pas de fille, donc aucun portrait féminin à son actif qui LE REGARDE (avant 1560, date à laquelle l'art du portrait change quelque peu)), mais aucune peine non plus n'a été prise pour déterminer les modèles peints afin de réaliser que ces deux tableaux intitulés l'un "Maire de Guise" et l'autre "Marie de Lorraine" représentent en fait une seule et même personne à savoir : Marie de Guise, duchesse de Lorraine (1515-1560), épouse après Madeleine de France (voir le 1er portrait de la liste précédente) de Jacques V d'Écosse et qui n'est quand même/autre que/rien moins que la mère de Marie Stuart.
mardi 22 juin 2010
Comment détecter la fille derrière le père ?
"La fille de" Corneille de Lyon, dont nous ne connaissons pas plus le prénom que celui de la fille d'Ange Vergèce peignait "divinement bien", mais quoi ?
Encore plus difficile à trouver que les enluminures d'Ange Vergèce fille, les tableaux de "Cornelia" de Lyon, fille de Corneille.
Selon moi, il y a de fortes probabilités que les trois derniers tableaux (de h. en b., Madeleine de France, Francoise de Longwy, la duchesse d'Estampes, Marie de Guise, la duchesse de Châtillon et Marie de Lorraine) soient d'elle. Qu'est-ce qui me fait penser qu'ils sont de la fille alors qu'on les attribue officiellement au père ?
Il faut savoir que jusqu'au XXe siècle, il y avait des conventions très strictes à observer dans l'élaboration d'un tableau lorsqu'un peintre de sexe masculin avait à exécuter le portrait d'un modèle féminin ou, comme le rapporte la grande portraitiste francaise du XIXe siècle, Elisabeth Vigée-Lebrun dans ses mémoires, entre une peintresse et un ecclésiastique. En effet, cette dernière rapporte que le regret de sa vie aura été de ne pas pouvoir peindre le pape. Mais avoir à porter, dans ses circonstances, un voile intégral ne découvrant que les yeux, l'avait contrainte à décliner l'offre.
On peut donc s'imaginer que trois-cents ans plus tôt, la règle pour un modèle féminin fut-elle l'épouse du peintre (voir les portraits d'épouses de peintres de l'époque) qui le contraignait à NE PAS REGARDER l'homme en train d'exécuter son portrait, était très stricte également et implique, de ce fait, que ces trois tableaux n'aient pu être peint par un homme mais par une femme. Et quelle femme peignait sous la houlette de Corneille de Lyon ? Sa fille.
Ces trois tableaux, même signés de lui, ne peuvent donc être de Corneille de Lyon mais peuvent très bien l'être de sa fille.
lundi 21 juin 2010
La fille d'Ange Vergèce
Encore plus dur à trouver : une illustration de la fille d'Ange Vergèce dont le prénom nous restera à tout jamais inconnu.
Elle a illustré ici, sur la commande de Francois Ier, le poème en quatre chants d'Oppien (IIIe siècle ap. J.-C.) sur la chasse : "Les Cynégétiques" dédiés à l'empereur romain Caracalla.
Cet ancien ouvrage mentionne le fait.
(Désolée de ne pas pouvoir fournir de véritable agrandissement mais en cliquant sur l'image on peut déjà discerner quelques détails).
Elle a illustré plusieurs manuscrits de son père qui copiait des textes grecs pour la bibliothèque royale dont le "De natura animalium" de Manuel Philè (poète du 13e/14e siècle à Ephèse).
samedi 19 juin 2010
Suzanne de Court
En France, il est quasiment impossible de trouver à la Renaissance de grandes créatrices incontournables comme Catherine van Hemessen pour la Flandre, Sofonisba Anguissola pour l'Italie, etc...Les études effectuées dans le domaine de l'art féminin étant plus que rarissimes. Celles qui ont été néanmoins faites, ont permis quand même de savoir que Jacquette de Montbron, la belle-soeur de Brantôme, sculptait et qu'elle s'est faite architecte pour construire son château, que Suzanne de Court était une émailleuse célèbre, que l'une des filles du peintre Corneille de Lyon a été saluée par Antoine du Verdier comme peignant „divinement bien“, que la fille d'Ange Vergèce illustrait les manuscrits de son père, que les „painteresses“ Marie Coudreau et sa fille Dauphine ont participé à la décoration d'Amboise. Il est assez vraisemblable qu'une recherche plus approfondie étofferait cette liste.
Ici une aiguière peinte par Suzanne de Court trouvée (avec difficulté) sur Internet.
Sur insecula : un plat avec "La rencontre de Rebecca et d'Isaac".
mardi 15 juin 2010
Sofonisba Sophonisba Sophonisbé
Dans l'Heptaméron de Marguerite de Navarre, oeuvre d'époque dans laquelle les relations entre les hommes et les femmes sont excellement mis en relief, il est question dans la deuxième nouvelle de mettre en récit les mérites d'une femme, une muletière (épouse de muletier) qui aurait témoigné d'après le narrateur (chaque nouvelle étant rapporté par un narrateur fictif) d'une fidélité sans tache à son mari allant jusqu'à se laisser assassiner à coups de couteau pour ne pas céder au viol. Son poursuivant l'assassine donc lorsqu'elle tente de lui échapper et la viole pendant qu'elle agonise de ses blessures. Elle suscite de ce fait l'admiration universelle et le mari la transporte en terre la tête haute.
Ainsi ne pas céder au viol au prix de sa vie, semble une vertu majeure, au XVIe siècle et choisir de céder au viol pour sauver sa peau est très mal vu. Pourquoi ? Parce que le déshonneur aurait été pour son mari, et l'honneur d'un homme compte donc plus que la vie d'une femme, en ce temps-là.
Le mari enterre avec dignité sa défunte femme bien que celle-ci se soit en définitive fait violer ET tuer.
Dans le cas de la légendaire Sophonisbé, la violence reste plus limitée mais la mort est aussi au bout : l'homme qui l'aime, mais dont l'honneur est en jeu, le père de la jeune fille voulant la donner à un rival, son fiancé qui porte le nom de Massinissa, lui fait lui-même apporter la coupe de poison qu'elle doit boire, l'invitant à faire le sacrifice de sa vie pour préserver son honneur à lui, ce qu'elle fait.
Cette peinture rococo du XVIIIe siècle de Giambattista Pittoni représente la mort héroique de Sophonisbé.
Vous allez me dire, cela a bien changé aujourd'hui, heureusement. Je ne serais pas si catégorique. Le culte de Sophonisbé s'est poursuivi les siècles suivants et faire le sacrifice de sa vie pour des questions d'honneur liées à la sexualité est resté pour une femme assez longtemps considéré comme une vertu. Puis on a pensé que dans le cas d'un viol, son silence suffisait et qu'elle n'avait plus besoin de se suicider. L'honneur du mari restait sauf car une femme ayant appartenu à un autre, viol ou consentement, pour l'homme de ces temps-là, cela ne faisait pas de différence. Mais avec le développement de la psychologie, on s'est rendu compte que l'adultère et le viol n'étaient pas identiques et que la victime condamnée au silence éprouvait un état de mort psychique qui n'était pas forcément mieux que la mort tout court. Cela ne fait pas très longtemps. Maintenant où en est-on ?
samedi 12 juin 2010
Quand on voit ce portrait d'Alexandre Farnèse, le condottiere de Philippe II d'Espagne chargé de recatholiser les Pays-bas et qui devait envahir l'Angleterre au nom du roi espagnol en même temps que l'invincible Armada, on se dit que s'il était d'un homme, on n'ignorerait certainement pas son nom.
C'est une oeuvre magistrale. L'expression du visage est d'un vivant extraordinaire. On croit quasiment avoir déjà rencontré cet adolescent. La texture du tissu semble palpable, on ressent le poids des vêtements. Les couleurs sont veloutées et chaudes. Les brillances traduites avec soin. Le choix du fond résolument noir est subtilement travaillé de sorte que le personnage ne s'y profile pas comme une image découpée. Il enfile son gant et jette un rapide coup d'oeil au spectateur comme sur une photo instantanée. Le côté gauche de la veste fourrée d'hermine indique déjà la sortie. Il passe....Admirable.
Mais il n'est pas d'un homme. Il est d'une femme.
C'est un des innombrables portraits de Sofonisba Anguissola qui a peint pour les plus grands et tout le long de sa vie (voir ci-dessous).
Cette chère Sofonisba !
Tous ces portraits et autoportraits sont de la peintresse (en anglais : paintress) Sofonisba Anguissola très connue en histoire de l'art mais, étonnant non? pas du tout du grand public ! Elle fut la première artiste italienne de toute l'histoire de la peinture qui fit une carrière véritablement internationale. Elle peignit plus d'autoportraits qu'aucun peintre en plus d'un siècle, de Dürer à Rembrandt. Ce sont d'ailleurs ses autoportraits dont émanent quelque chose d'éminement moderne qui lui conférèrent sa notoriété d'alors. Michel-Ange lui-même lui exprima son admiration.
Philippe II d'Espagne l'invita à faire les portraits des membres de la famille royale et elle y travailla pendant dix ans. Elle peignit également des scènes religieuses mais elle reste avant tout une grande portraitiste. Van Dyck la rencontra à Palerme en 1624 et fit plusieurs portraits d'elle, âgée, mais je ne les trouve guère avantageux pour ne pas dire laids..
Il écrit dans son "Livre d'esquisses d'Italie" : Lorsque je fis son portrait elle me donna des conseils concernant la lumière : elle ne devait pas tomber trop à la verticale, car les ombres des rides en seraient ainsi exagérément accentuées. Puis elle me raconta sa vie dont il ressortit qu'elle était une peintre d'après nature, exceptionnelle".
Il écrivit en dessous de l'un de ses portraits : Portrait de signora Sophonisba, dessiné d'après nature à Palerme le 12 juillet 1624, alors qu'elle était âgée de 96 ans, encore en possession d'une excellente mémoire, d'un esprit vif et amicale dans ses manières".
Elle mourut l'année suivante.
Question : pourquoi les deux portraitistes de cour, Clouet et Holbein, nous sont-ils si connus (et je ne parle que de ceux auxquels on accroche la mention "le Jeune") alors que les deux portraitistes de cour Levina Teerlinc et Sofonisba Anguissola nous sont à ce point inconnues ?
jeudi 10 juin 2010
mardi 8 juin 2010
Tu es d'un autre pays ?
Je dédie ces petites fées (caricatures exécutées à l'école d'art pour un exercice sur les dictons d'où la présence de l'âne non caricaturé) aux petites filles rencontrées dans le métro un vendredi où je me rendais à Potsdam et qui se sont assises près de moi pendant que je coloriais un dessin représentant une tête en polystyrène recouverte d'une perruque coiffée à la mode du XVIe siècle.
Elles m'ont posé des questions sur mon dessin, mes crayons de couleur, les ont pris en main pour les examiner,elles étaient vives, curieuses, adorables. Par moment, elles avaient l'air étonné en écoutant mes réponses, sans doute à cause de mon accent.
Je ne sais pas leur nom. Juste qu'elles auront toutes les deux huit ans en février 2011 et que ce sont de bonnes copines. Elles partaient en excursion, elles ne savaient pas où, sauf qu'il fallait prendre un bus, puis un bateau. J'ai pensé à l'île aux paons.
Un moment donné l'une d'elle a montré à l'autre une pub affichée dans le compartiment sur laquelle on voyait une femme dans un caddie dont émergeaient les longues jambes nues terminées par des escarpins à talons aiguille, et un homme poussant joyeusement le charriot à roulettes. Les fillettes riaient mais un peu contraintes. Je leur ai dit que cette pub était bête et ne me faisait pas rire. Elles m'ont regardée, pensives. Puis elles m'ont parlé de ce qu'elles faisaient en dehors de l'école : de la danse, de la musique, du sport, de leurs passions.
Avant que je les quitte, ce qui a semblé beaucoup les attrister, l'une m'a demandé un peu intimidée de me poser cette question :
Tu es d'un autre pays ?
J'ai trouvé cela mignon parce qu'un adulte aurait demandé : tu es francaise ? Ou à la grande rigueur : d'où tu viens ?
Bref, elles m'ont donné la pêche ce jour-là et je pense encore à elles, parfois.
dimanche 6 juin 2010
Amour d'homme / Hommes d'exception
L'homme féministe est en danger de mort. Nous le savons depuis l'assassinat de Theo Van Gogh qui a payé de sa vie la défense de la cause féministe.
D'autres avant lui ont lutté pour rester en vie après avoir publié des écrits pro-féministes.
Au XVIe siècle, plusieurs hommes ont été dans ce cas, Corneille Agrippa de Nettesheim a été jeté en prison pour s'être opposé à ce qu'on brûle une femme accusée de sorcellerie et a échappé de peu au bûcher par l'exil après avoir dénoncé dans un livre le traitement réservé aux femmes En voici un extrait :
(...) Chez les Cantabres, aujourd’hui les Biscaïens, c’était le mari qui apportait la dot, la sœur avait soin d’établir le frère et de le marier et il n’y avait que les filles qui héritassent du bien. Chez les Scythes, les Thraces et les Gaulois, généralement tous les offices étaient communs aux sexes et lors qu’il s’agissait de délibérer sur la guerre, ou sur la paix, on consultait les femmes. Et elles tenaient rang dans les assemblées.
Pourquoi donc, direz-vous, les femmes sont-elles réduites à la quenouille et au simple soin du ménage ? Le voici : la tyrannie des hommes, qui prévaut sur tout, agissant contre le droit divin, violant impunément l’équité naturelle, a privé notre femelle de la liberté qu’elle reçoit en naissant : oui, par des lois iniques, on lui a interdit la jouissance, on l’abolit, par l’usage et par la coutume ; enfin on l’éteint absolument par l’éducation. Car dès qu’une femme est entré sur la terre, du moins dans les premières années et lors qu’elle est sortie de l’enfance, on la tient comme prisonnière au logis et comme si elle était entièrement incapable d’une occupation plus solide et plus élevée, on ne lui fait apprendre qu’à manier l’aiguille. Ensuite, est-elle propre au joug, a-t-elle atteint l’âge mûr et compétent pour la multiplication de l’espèce ? On vous la livre en esclavage à un mari, qui trop souvent, par la fureur de la jalousie, ou par cent autres travers d’humeur, la met dans une condition déplorable, ou bien on l’enferme pour toute la vie, comme dans une vraie prison, en une retraite de soi disant Vierges et Vestales, ou elle essuie mille chagrins et surtout un repentir rongeant, qui ne finit que par la mort. Les lois excluent la femme des emplois publics ((longue liste)). Mais ce qu’il y a de plus scandaleux et de plus criant, c’est qu’il soit défendu au beau sexe de monter en chaire et de prêcher la parole de Dieu. (…) Cependant cette défense-là est directement opposée à l’Ecriture : car le saint Esprit y promet chez son prophète Joël, d’entrer dans la tête de la femme, lors qu’il dit : « Et vos filles prophétiserons ». Effectivement du temps des apôtres les femmes enseignaient publiquement, ce qui se voit par les exemples d’Anne la Prophétesse, des filles de Philippe, et par Priscille, cette savante théologienne qui donna des leçons à l’apôtre, ou apostolique Apollo.(…)Mais pour ces législateurs modernes qui pour établir la tradition ont détruit et anéanti le commandement de Dieu sont si méchants qu’encore que notre femelle l’emporte infiniment sur nous, par l’excellence de sa nature, et par la très grande noblesse de sa dignité, ils n’ont pas laissé de déclarer directement et indirectement de parole et d’effet, que ce sexe est d’une condition plus vile, plus basse que le notre, si bien que selon ces sacrilèges et ces blasphémateurs, le dernier des hommes vaut mieux en nature, que la femme la plus parfaite et la plus accomplie".
En 1563, un autre défenseur des femmes : Johannes Weyer, écrivit un ouvrage protestaire contre la persécution des sorcières qui fit l'effet d'une bombe, et d'hommes courageux en aiguille, on finit par abandonner, deux siècles et demi plus tard (quand même), torture et assassinat de femmes innocentes sous couvert de "sorcellerie".
Johannes Weyer a été, bien entendu, violement attaqué, son livre brûlé et mis à l'index.
Le croquis ci au dessus représente un amour d'homme qui vit dans une roulotte dans le Brandebourg avec une vieille femelle crapaud, un hérisson, une couleuvre et des écureuils. Il se sent un peu sorcier et m'a demandé pendant que j'exécutais son portrait que je lui raconte la forêt de Brocéliande. Je ne sais malheureusement que très peu de chose sur cette forêt. Dommage !
vendredi 4 juin 2010
La femme au milieu du tableau
Cette femme au milieu du tableau (1861) de John Evan Hodgson qui représente l'atelier de Holbein le Jeune vers 1530, est Margaret Roper. Très admirée, entre autres, d'Holbein, elle a traduit au moins deux ouvrages d'Erasme en anglais.
C'est la fille de sir Thomas Moore (à d.) qui avait trois filles à lui plus une quatrième apportée en mariage par sa troisième épouse.
Cet homme d'exception, canonisé en 1935, s'occupait énormément de ses filles. Margaret Roper, considérée en son temps comme une sommité intellectuelle, a également composé des vers en latin et en grec, réalisé une imitation de Quintilien, un traité (The Four Laste Thynges), tous perdus. Une certaine Mary Moore, mais ce n'est pas sa soeur, a peint un portrait de son père dont une copie se trouve à la Bodleian Library d'Oxford mais je ne le trouve pas sur internet. C'est en faisant des recherches sur Mary Moore que je suis tombée sur la traductrice Margaret Roper.
Dans une lettre, Thomas Moore mentionne les magnifiques poèmes de Margaret Roper mais pourquoi ils ne sont pas parvenus jusqu'à nous, reste un mystère.
Ici un lien sur les femmes de lettres/traductrices de la Renaissance par un journal canadien en ligne :
http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/191903/les-traductrices-anglaises-de-la-renaissance-des-femmes-se-sont-donne-le-droit-de-parole
...Et il n'est question que des anglaises !