mardi 22 juin 2010

Comment détecter la fille derrière le père ?









"La fille de" Corneille de Lyon, dont nous ne connaissons pas plus le prénom que celui de la fille d'Ange Vergèce peignait "divinement bien", mais quoi ?
Encore plus difficile à trouver que les enluminures d'Ange Vergèce fille, les tableaux de "Cornelia" de Lyon, fille de Corneille.
Selon moi, il y a de fortes probabilités que les trois derniers tableaux (de h. en b., Madeleine de France, Francoise de Longwy, la duchesse d'Estampes, Marie de Guise, la duchesse de Châtillon et Marie de Lorraine) soient d'elle. Qu'est-ce qui me fait penser qu'ils sont de la fille alors qu'on les attribue officiellement au père ?
Il faut savoir que jusqu'au XXe siècle, il y avait des conventions très strictes à observer dans l'élaboration d'un tableau lorsqu'un peintre de sexe masculin avait à exécuter le portrait d'un modèle féminin ou, comme le rapporte la grande portraitiste francaise du XIXe siècle, Elisabeth Vigée-Lebrun dans ses mémoires, entre une peintresse et un ecclésiastique. En effet, cette dernière rapporte que le regret de sa vie aura été de ne pas pouvoir peindre le pape. Mais avoir à porter, dans ses circonstances, un voile intégral ne découvrant que les yeux, l'avait contrainte à décliner l'offre.
On peut donc s'imaginer que trois-cents ans plus tôt, la règle pour un modèle féminin fut-elle l'épouse du peintre (voir les portraits d'épouses de peintres de l'époque) qui le contraignait à NE PAS REGARDER l'homme en train d'exécuter son portrait, était très stricte également et implique, de ce fait, que ces trois tableaux n'aient pu être peint par un homme mais par une femme. Et quelle femme peignait sous la houlette de Corneille de Lyon ? Sa fille.
Ces trois tableaux, même signés de lui, ne peuvent donc être de Corneille de Lyon mais peuvent très bien l'être de sa fille.

29 commentaires:

  1. "NE PAS REGARDER l'homme qui exécute son portrait, implique que ces trois tableaux n'aient pu être peint par un homme mais par une femme."

    wow ! et c'est quoi le féminin pour Colombo ? Bravo ! J'aime ça.

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  2. Elles devaient aussi se conformer à l'injonction de "regarder dans le vide" comme ta vache sur la pub de voiture. Cela fait trois portraits inexpressifs (regard absent) contre trois portraits expressifs (regard parlant).

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  3. Merde, trop fort - je suis bluffée !

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  4. Le dernier tableau, Marie de Lorraine, est d'une modernité époustouflante. Quel talent !

    Tu as pu comparer ces toiles avec celles de Corneille de Lyon ? Les artistes ont une griffe qui leur est propre, il y a peut-être des signes ...

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  5. Passionnant§ Sans compter que je trouve plus de vie aux trois derniers qu'aux trois premiers... un quelque chose de plus troublant dans ce regard tourné vers nous, qui nous interroge encore... Quelle modernité!
    Merci pour ces explications magistrales.

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  6. Complètement d'accord avec Bric à Brac, les portraits aux yeux tournés vers la paintresse, donc vers nous, donnent davantage d'humanité au portrait ! Merci de ces explications passionnantes.

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  7. à Héloise : oui, je trouve par exemple que dans les trois premiers portraits qui sont donc à priori du père les visages présentent tous de légères boursouflures par ci par là alors que les trois autres que j'attribue à la fille ont des visages parfaitement lisses à côté. Ce qui m'intrigue encore et qui pourrait représenter un nouvel indice ce sont les coiffes. Les visages au regard dans le vide portent des coiffes d'apparat à perles et les trois autres des coiffes austères noires peut-être de tous les jours. A vérifier.

    à bric à brac Baroque et Hypathie : oui sans le regard, le visage a un peu l'aspect d'une enveloppe vide !
    On les sent assez sûres d'elles, mais aussi attentives, elles n'ont pas l'air lointain des trois premières.
    Cela me fait très plaisir d'avoir pu ainsi vous intéresser à ce thème qui m'est cher.

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  8. Votre, ton (je ne sais plus à qui je dis tu ou vous) don d'observation m'épate pour les coiffes par exemple... je n'avais pas vu. Bravo!

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  9. C'est vraiment intéressant, merci!
    J'imagine que la même interdiction de regarder l'artiste s'applique en sculpture, non? Tant de femmes au regard perdu...
    Je vais lire la suite...à bientôt.

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  10. Article passionnant, mais rien n'est simple.
    Regardez le portrait de la jeune fille à la perle de Vermeer et surtout son regard!

    Je suis incapable de distinguer les portraits du père de ceux de la fille.
    Il faudrait pour cela regarder l'ensemble de l'oeuvre du père et les détails qui signent la transgression des contraintes de l'époque.

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  11. Merci Aline B pour votre visite et vos pertinents commentaires. Bien sûr, rien n'est simple mais je précise aussi qu'après 1560 (selon certaines sources) il y aurait eu du relâchement dans cette convention. Vermeer a peint sa jeune fille à la perle (ou "la jeune fille au turban") dans les 80 à 100 ans plus tard. Il ne s'agit pas d'un portrait de cour, le sujet est totalement inconnu, et on en est encore à se demander si c'est bien un portrait ou un motif inspiré du Titien.
    Corneille de Lyon était un portraitiste de cour, comme Lucas Cranach, il possédait un atelier de peinture où travaillaient d'autres peintres dont sa fille et signait lui-même toutes les oeuvres qui en sortaient. On est donc déjà certain que tous "ses" tableaux ne sont pas de lui.

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  12. C'est intéressant mais est ce que la simple direction du regard suffit à identifier le sexe du peintre ?
    On trouve aussi des portraits d'hommes qui ne regardent pas le peintre.
    On peut aussi imaginer que le peintre soit capable de peindre son modèle femme qui le regarde sans que cela soit en réalité.
    Enfin, est ce que la réciproque est vraie ?
    Dans ce cas, faut il penser que les portraits d'hommes regardant le peintre sont faits par des hommes, et ceux regardant à côté sont faits par des femmes ?
    Bref, à creuser.

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  13. http://champignac.hautetfort.com/archive/2010/06/27/la-surfeminisation-une-absurdite-pseudo-feministe.html

    A propos de "peintresse". C'est un "féministe", de ces types qui savent mieux que les femmes ce qu'elles doivent faire et ce qui est bien pour elles. Je suppose qu'il a découvert votre blog par l'intermédiaire du mien, j'en suis désolée. Il me déteste et c'est parfaitement réciproque.

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  14. A Anonymous (ca tombe bien c'est mon sujet) : les portraits d'hommes portant formellement la signature de Corneille de Lyon (et la signature seule n'est pas tant que ca une assurance d'authenticité puisque l'on sait que le maître signait les travaux de ses élèves) dont le regard ne se porte pas sur la personne qui les peint sont limités et donc on peut s'interroger effectivement sur la raison de cette exception. Dans le cas de Corneille de Lyon, il s'agit des portraits (tous exécutés aux alentours de 1535/36) des trois fils de Francois Ier ainsi que celui de Jacques V d'Ecosse, époux de l'une des filles toujours de Francois Ier (celle qui démarre ma galerie de portraits ci-dessus). Hormis les trois adolescents royaux et le roi d'Ecosse, les portraits masculins de Corneille de Lyon ont majoritairement le regard tourné vers le peintre ou alors ils sont accompagnés de la mention "attribué" ou "atelier de".
    En effet, un homme peint par une femme n'était pas plus censé la regarder que l'inverse. Il suffit de prendre pour exemple certaines cultures actuelles qui défendent aux femmes de regarder les hommes en face et aux hommes de se garder de tout regard soutenu porté sur le sexe opposé de peur d'éveiller en lui des idées lubriques. Il en était de même en France à l'époque.
    En peaufinant mes recherches, j'ai d'ailleurs découvert que Corneille de Lyon n'avait pas une seule fille mais quatre : Clémence, Marguerite, Jeanne et Renée. Laquelle des quatre peignait "divinement bien"? Et les autres peignaient-elles "bien" tout court ou pas du tout ?
    A Floreal : ne vous excusez pas car ce type de détracteur ne fait que confimer la nécessité de ce blog.

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  15. le fait que les trois premiers portraits ne "nous" regardent pas - je ne sais pas si c'est une façon de "punir" ces femmes , de leur dire "vous ne méritez pas de regarder le peintre, vous êtes inférieures à lui", etc. Au contraire, on pourrait aussi donner une dimension de noblesse d'aristocratie , ces femmes ne "nous" regardent pas - comme elles ne regardent pas le bon peuple parce qu'elles sont au-dessus de lui.

    En revanche, lorsqu'elles regardent le peintre, bien sur cela rend une sorte de complicité avec le ou la peintre, mais cela change quoi ? Ces femmes étaient à mille lieu des femmes de leur temps - la plupart paysannes qui crevaient de faim ou en couche et qui avaient d'autres préoccupations que de se faire tirer le portrait...

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  16. "jusqu'au XXe siècle, il y avait des conventions très strictes à observer dans l'élaboration d'un tableau lorsqu'un peintre de sexe masculin avait à exécuter le portrait d'un modèle féminin"

    Merdalors ! mais QUI a peint la Joconde ?

    J'ai jeté un coup d'oeil sur des portraits de femmes de la Renaissance. Si toutes les femmes qui regardent dans les yeux (ou à peu près, le regard est souvent dans le vague, comme pour vos trois exemples un peu inexpressifs)sont peintes par des femmes, on peut en déduire que la moitié des peintres était constituées de femmes. C'est évidemment satisfaisant d'un point de vue féministe, mais historiquement faux.
    Il y a de bonnes et simples raisons pour expliquer le peu de femmes dans les arts. Virginia Woolf le fait très bien, dans "une chambre à soi".
    Il n'empêche que dans ce cas précis, vous pouvez avoir raison, surtout si vous reconnaissez une manière, une patte. Il doit y avoir aussi en littérature des femmes d'écrivains, des secrétaires et rédactrices, qui finissaient un travail, bouchaient des trous avec des paragraphes de leur cru, écrivaient quelques textes de commande, officiaent dans l'ombre, des négresses encore plus anonymes que des nègres, pour le coup.

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  17. A Michelle : Bien sûr mais ce n'est pas le problème que j'aborde. Je cherche ce qu'a bien pu peindre la fille de Corneille de Lyon qui "peignait divinement bien". La majorité des femmes pensent qu'il y a cent fois plus d'hommes qui peignent (aujourd'hui) et ont peint (dans le passé) et quand on fouille un peu sous l'endoctrinement on trouve des quantités de femmes qui ont peint mais que l'on ne commémore jamais, dont on ne se donne même pas la peine de retenir le prénom et qui tombent ainsi dans l'oubli donnant aux femmes des générations suivantes l'impression qu'elles sont des pionnières, ce qui est faux.

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  18. A Suzanne : Corneille de Lyon et Jean Clouet, les portraitistes de cour étaient tous deux originaires des Pays-Bas. Les filles y peignaient sous la houlette de leur père comme j'en parle à propos de Catharina van Hemessen. Mais ceux-ci ne se préoccupaient souvent pas de leur laisser la "maternité" de leurs oeuvres. Or, je ne l'invente pas : les personnalités peintes suivant qu'elles l'étaient par un homme ou par une femme regardaient ou ne regardaient pas le peintre ou la paintresse.
    Il n'en est naturellement pas de même pour les modèles servant à des sujets religieux, allégories et autres Vénus sortant du bain.
    Le portrait de la Joconde n'est pas tout à fait celui d'une personne proprement dite mais d'un sujet féminin servant à un exercice de style. C'est ce qui, justement, fait son caractère singulier : en fait, ce n'est pas "vraiment" un portrait, c'est autre chose d'énigmatique possédant une autre dimension. D'où la fascination éternel qu'il exerce.

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  19. Euterpe: d'accord.

    Une dernière remarque: si ces femmes peignaient divinement, elles étaient donc peintres, et non peintresses, peinturesses ou autre, non ? Peintresse sonne péjoratif (à mon avis).

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  20. Est-ce que "paintress" en anglais et "Malerin" en allemand sonnent péjoratif ? Pourquoi un féminin francais sonnerait-il péjoratif ? A force d'entendre de mauvaises langues dire que ces formes sont péjoratives ont fini par en avoir soi-même le sentiment. Mais cette impression ne correspond à rien de réel. Brantôme utilisait des mots bien plus surprenants pour nous aujourd'hui comme "predecesseresse" car au XVIe siècle pour tous les mots il y avait un féminin ! Il est assez étrange que cela se soit perdu.

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  21. Très intéressant !

    Pour le reste les mots sont neutres au départ, ce sont les sentiments ou les idées que l'on projette sur eux qui les rendent péjoratifs ou non.

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  22. Voilà ! C'est tout à fait cela, polluxe. Et en extrapolant on pourrait presque dire que trouver un féminin péjoratif c'est trouver vulgaire d'être une femme plutôt qu'un homme. En grattant encore un peu plus, on pourrait trouver des hommes et des femmes qui tout au fond d'eux sont convaincus de la vulgarité intrinsèque de la femme. Mais ils ne se rendent pas compte qu'ils sont amenés à ressentir cela du fait d'une manipulation complètement extérieure!

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  23. Je ne vois pas ce qu'est un mot neutre au départ, Polluxe. Peintresse sonne mal pour moi, comme auteurE ou écrivainE, alors qu'une peintre, une auteur, une écrivain passent mieux, pas pour les raisons que donne la bouillante Euterpe, mais parce que... quand je dis écrivain, peintre, sculpteur, je fonds l'art, l'oeuvre, avec l'artiste qui se dissout dedans. Si je dis "un peintre du temps de Caravage", par exemple, je vois les tabeaux, aussitôt. Je ne vois pas un homme qui peint. Si je dis "une peintre du temps de Caravage", je vois aussi les tableaux, tout en me disant "tiens, une femme, ce n'est pas banal, mais je pense d'bord à la peinture". Si je lis "une peintresse du temps de Caravage", je me dis "tiens, une féministe va essayer de nous démontrer quelque chose".
    Je ne sais pas si mon explication est claire, et je ne prétends pas avoir raison, mais c'est comme ça.

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  24. A Suzanne : le problème est que le masculin s'est approprié le radical des mots. On en est toujours à Eve fabriquée avec une côte d'Adam. Pour obtenir un féminin, on doit ajouter quelque chose. C'est un peu comme un chapeau auquel on ajoute une plume. En fait, le chapeau n'en a aucunement besoin. Mais à moins de déconstruire entièrement la langue, on n'est bien obligé de passer par le suffixe pour marquer le féminin.
    Car il ne faut pas croire que de désigner tout ce qui peint sous l'appellation unique de "peintre" n'a aucune influence sur la disparition des femmes dans l'inventaire.
    En allemand, l'historien de l'art ne peut énumérer des "Maler" sans caser au minimum une "Malerin" parce que le mot existe et du coup cela se voit qu'elles manquent à l'appel. Le francais, lui, peut toujours raconter que sous "peintres" il désignait aussi des femmes "Ah, mais tu n'en a cité finalement aucune", "Oh zut ! Désolé j'ai oublié ! Trop tard, c'est publié, maintenant".
    D'où la nécessité absolue de ne pas se contenter de l'article. Il disparaît au pluriel et le tour est joué.
    A part ca, pour l'idée qu'on se fait des féministes, je conseille de lire le tout dernier billet d'Héloise. Il en parle très bien.

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  25. Désolée d'emprunter le chemin des commentaires pour vous contacter. Je ne trouve pas de mail ou de formulaire... (bien caché?). Je m'occupe du projet E-Blogs : vaste programme de traduction de billets de blogs sur 5 pays et en 5 langues en Europe. J'aurais aimé faire traduire ce billet et vous dire pourquoi, et comment nous fonctionnons. Mon mail : cathy@wikio.com (vous pouvez détruire ce commentaire qui n'en est pas un, une fois que vous en aurez pris connaissance...)
    Merci ;-)

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  26. Les femmes peintres ont existé de tout temps.
    Souvent filles de peintres hommes, elles peignaient soit dans un atelier à part (pour ne pas être au contact des élèves hommes de leur père) soit cachées derrière un rideau épais dans l'atelier paternel.
    On leur interdisait les cours d'anatomie, on les cantonnait le plus souvent à des natures mortes, des bouquets de fleurs, des animaux. Pour peindre des portraits, des scènes de personnages, elles faisaient poser leurs soeurs, leur mère, leurs amies. Certaines ont travaillé sur les toiles paternelles, d'autres ont eu leur propre signature et leur propre activité de peintres.

    Un site web magnifique sur les artistes femmes du monde entier depuis le Moyen-Age jusqu'à nos jours et dont l'auteure, peintre elle-même a démarré une encyclopédie de la peinture figurative féminine:

    http://figurationfeminine.blogspot.com/

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  27. A Anonyme : merci de vos précisions et cela m'intéresserait de connaître vos sources car j'en cherche sans arrêt que je ne connais pas encore. Pour le lien que vous me donnez par contre, je l'ai déjà dans ma liste de sites (au lieu d'être dans la liste de blogs, OK, c'est une erreur) depuis un mois déjà. Mais merci quand même !

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  28. Mes sources proviennent de différentes infos lues, étudiées aux Beaux-Arts mais aussi des vies de peintres comme Artemisia Gentileschi, Louise Moillon.
    Vous avez un film sur la vie d'Artemisia interprétée par la petite-fille de Gino Cervi (qui jouait Peppone dans les Don Camillo), Valentina Cervi et dans le rôle du père d'Artemisia, peintre lui aussi, Michel Serrault qui date de 1995 si mes souvenirs sont bons (par contre je ne sais pas s'il est sorti en dvd). Je sais qu'il y a une biographie très intéressante sur la vie d'Artemisia qui a inspiré le film même si ce dernier est plus romancé et soft que la vie de cette peintre et son rapport à la peinture. Cela peut vous intéresser. Comme il y en a sur les soeurs Anguissola.
    J'avais aussi beaucoup apprécié le travail biographique mené par le Musée Salies sur la peintre Blanche Odin. Le dvd dispo sur le site du musée aussi bien que les petits livres sur cette peintre explique tout à fait les difficultés des femmes peintres pour arriver à avoir une considération, des prix, un atelier, une pratique personnelle étendue et non inféodée à celle d'un ou de plusieurs peintres hommes...Il y a aussi d'excellents livres traitant de la vie des peintres comme Rosa Bonheur, Suzanne Valadon, Mary Cassatt.
    C'est assez éclairant sur les difficultés et aussi les contextes sociaux qui ont fait qu'elles ont pu ou pas pu traiter certains sujets.
    Vous pouvez aussi lire le livre qui avait été rédigé sur Camille Claudel de Anne Delbée je crois. L'analyse qu'elle fait sur la difficulté d'une artiste femme à exister hors de l'emprise ou du contrôle d'un artiste masculin est assez éclairante.

    Sinon, en épluchant le blog encyclopédique de Myrtille (figuration féminine), vous pouvez lire des infos qui même succintes vous donnent une idée un peu plus précise sur les vies de femmes artistes.
    Et je crois qu'il y a deux ans, a été publié un livre sur les artistes femmes. Enfin quelques unes parmi les plus célèbres. Car comparativement au travail de Myrtille, c'était vraiment très réduit et presque uniquement sur la seule période du 19ème siècle. Ce que j'avais trouvé dommage.

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  29. A Anonyme : merci pour tous ces éclaircissements. J'ai personnellement un jour chercher un livre sur Rosa Bohneur et n'en ai trouvé qu'en américain !
    J'aimerais aussi volontiers lire des précisions sur les soeurs Anguissola. Sinon de mon côté j'ai des livres en allemand sur les peintresses à travers les siècles. Ils ne sont pas traduits en francais alors j'essaie de rassembler des renseignements glanés en allemand et en francais qui se complètent pour les restituer ici.
    Mais je ne savais qu'il existait un film sur Artemisia Gentileschi !

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