mardi 30 avril 2013

Aujourd'hui 1er mai, un petit vent d'est


 Intéressant article des Dégenreuses sur la recherche Google quand il s'agit de ces créatures pas comme les hommes : les femmes. En allemand si on tape "die frau ist" (la femme est) on obtient ceci :



die frau ist das spiegelbild der taten ihres mannes
die frau ist
die frau ist dem manne untertan
die frau ist das spiegelbild der taten ihres mannes brad pitt




la femme est le reflet des actes de son mari
la femme est
la femme est la sujette de l'homme
la femme est le reflet des actes de son mari brad pitt (il paraît que c'est une citation du grand philosophe comédien Brad Pitt).

Par contre quand je tape en allemand "les femmes ont" ou "les femmes sont" ou les mêmes entrées que dans le billet des Dégenreuses, je n'ai aucune proposition.

 Néanmoins : ras le bol !

 Alors, un petit "vent d'est, vent de liberté, pour le 1er mai avec la BA du film de Katja von Garnier : "Ostwind "
 
 Les paroles sont en allemand mais on peut se laisser porter par les images.







samedi 27 avril 2013

Angela MERKEL et l'apostolat des FEMEN

je n'ai pas fini de ressortir des fonds de tiroir les oeuvres des journalistes de "L'apostolat des femmes" (1831) mais comme je suis un peu overbookée ces jours-ci, et que cela me demande quelques heures de recherches, je le repousse  à un autre moment.

Néanmoins j'avais envie de poster cette photo qui me fait bien rire. Merkel est éberluée et Poutine montre déjà ces cornes de taureau (il faut dire que sur le dos de la Femen on peut lire un slogan anti-Poutine).
Mais il n'est pas chez lui... heureusement !

jeudi 25 avril 2013

Satisfecit à la police berlinoise

Ce papier adressé à une personne bien connue de moi pour avoir été surprise en train de gribouiller au feutre dans le coin d'une pub sexiste* m'a agréablement surprise :


Tous les termes soulignés sont au masculin ET AU FÉMININ !!!!!!

L'accusé-e
Le/la responsable familial(e)
Le/la représentant-e
Le/la susnommé-e
La/le défenderesse/deur

(Et je n'ai pas scanné l'autre côté).

* d'après des personnes renseignées, il n'y aura pas de suite.

Tiens aujourd'hui google a commémoré la naissance d'Ella Fitzgerald.

mercredi 24 avril 2013

Anaïs Ségalas, poétesse anticatholique

Très beau morceau choisi de la poésie d'Anaïs Ségalas "Les oiseaux de passage" et je comprends en la lisant qu'elle ne soit pas étudiée à l'école dans un pays où il est si mal vu de remettre en cause la religion :


J’étais, au cimetière, et j’y rêvais, un soir,
Regardant les tombeaux et les croix de bois noir,
Et tous les noms gravés, noms de cendres humaines
Je marchais au milieu, de deux files de morts

Songeant que je sentais seule, entre tous ces corps,
Un cœur dans la poitrine et du sang dans les veines.

Je me disais : « Chacun a sous ces tertres verts
Quelque front qu’il baisait et que rongent les vers,
Une perle, une fleur qui parait sa demeure.
Quels yeux n’ont à leur tour versé des pleurs d’adieu !
Nous ne savons pas tous comme on rit ; mais, grand Dieu !
Nous savons bien tous comme on pleure !

« C’est donc ici que vont les trésors des maisons :
Le père aux cheveux blancs l’enfant aux cheveux blonds,
La jeune femme folle et rose encor la veille !
Nous avons tous quelqu’un qui manque sous nos toits,

Un visage qui, manque à nos yeux, une voix
Qui nous vibrait au cœur, et manque à notre oreille,

« Que deviennent ces morts ? m’écriai-je beau ciel,
S’en vont-ils voir Jésus, Marie et Gabriel ?
Ont-ils l'habit de lin avec la palme verte ?
Sont-ils dans des cités de vapeurs et de feu ?
Montre-moi ces cités, Saint des Saints, Seigneur Dieu,
Laissez-en la porte entr’ouverte !»


Le ciel resta voilé. « Que deviennent les morts ? »
Dis-je aux tombeaux je vis dans les fosses, alors,
Des chairs où mille vers font des festins profanes,
De longs squelettes creux, des corps de marbre blanc,
De la poussière d’homme et je crus, en tremblant,
Lire le mot néant écrit sur tous les crânes.

 J’entendis une voix atroce dans mon cœur
La voix qui fait pâlir, la voix qui dit malheur :
C’était la voix du doute. Et les yeux vers la terre,
J’écoutais ; je sentais de longs frissons d’effroi,
J’étais épouvantée, et mon corps était froid,
Comme les corps du cimetière.

A propos de catholicisme, une satire très hilarante sur Frigide Barjot se trouve ici.
Observez l'affolement de Laurent Ruquier et autres après la parodie du Christ. Il est même question de dire que rien n'était "blasphématoire" dans le sketch. En est-on déjà à parler comme en Russie d'éventuel crime de "blasphème" ? C'est choquant vu d'Allemagne où une telle parodie ne mettrait pas les modérateurs/trices ainsi sur des charbons ardents. 
Grave.
Et à propos de la mort, autre lien intéressant, cette fois chez bab : une passionnante vidéo sur le nucléaire synonyme de "mort".
Tiens, je me demande s'il y a beaucoup de cathos antinucléaires étant donnée leur adoration pour un cadavre...

mardi 23 avril 2013

Ce que disait l'essayiste féministe Hortense Allart il y a 183 ans

Extraits et bouts de phrases tirées de "La femme et la démocratie de nos temps" (1836) par Hortense Allart.

"Les peuples représentant les dieux à l'image des hommes, représentèrent les dieux aussi à l'image des femmes ; et quand de plus grossières idoles tombèrent, les déesses restèrent debout.
(fin du chap- II début du chap. III)
Les femmes qui surent s'isoler et résister, avaient-elles présent à la pensée ce type de supériorité de femme que les religions ont différemment revêtues ?
(...)
en Inde, on tue les filles ;
(...)
on nous oppose cette éternelle grossesse où l'on a attaché la honte. Non seulement il semble que les femmes accouchent toutes, mais qu'elles sont toujours enceintes ; ( ...)
 (...)
Malgré cette maternité qu'on leur oppose c'est dans l'action que les femmes se sont le plus signalées.
(...)
Rousseau a dit que les hommes dépendaient des femmes par leur désir et les femmes des hommes par leurs désirs et leurs besoins. Ceci est vrai jusqu'à un certain point ; car si beaucoup de femmes vivent de leur travail, celles-là du moins sont indépendantes des hommes pour leurs besoins.
(...)
De quel droit d'ailleurs la société immole t-elle à son repos des créatures vivantes, des femmes qui, aux deux bouts de la chaîne morale expirent, les unes dans un isolement forcé, les autres dans une dégradation abominable ?
(...)
Les esclaves sont moins à plaindre, on en fit une traite moins atroce (...)
(il est question de, e.a., la prostitution mais H.A. ne prononce pas le mot).

Je vais m'arrêter là (p.21 du livre). Malgré ces passages et son indignation (elle revient plusieurs fois sur les meurtres de filles en Inde) Hortense Allart cultive malheureusement une certaine croyance en l'infériorité des femmes.

Entre temps nous savons que même parmi les féministes contemporaines certaines, avec bien d'autres non-féministes voire avec les antiféministes, croient encore à cette infériorité et que tant que des femmes y croiront même un tout petit peu nous ne verrons guère le bout du tunnel.
J'ai dernièrement entendu de la bouche d'une jeune fille de 23 ans que "c'était vrai qu'à cause de la testostérone....." (les femmes seraient inférieures).
Aujourd'hui ce n'est plus dans la religion que nous puisons la preuve de la prétendue supériorité masculine mais dans la nouvelle religion : la science.  
Aujourd'hui c'est la testostérone qui voudrait faire la différence négative entre hommes et femmes ! Sans vouloir faire mon essentialiste, si on va par là que dire des oestrogènes, ces hormones qui font se développer le foetus, ces hormones DE VIE que ces messieurs ne produisent jamais et qui dopent la femme enceinte, la rendant si rayonnante et heureuse de vivre, preuve qu'ils sont bien liés à la fabrication même de l'existence bien plus directement que cette foutue testostérone qui voudrait maintenant nous en imposer ? Pour rester dans l'esprit des féministes du XIXe siècle, je dirais dommage qu'elles n'aient pas eu cette vidéo à montrer pour pouvoir illustrer leur idée selon laquelle les femmes ne peuvent être accusées de faiblesse étant donné qu'elles accouchent. On y voit des hommes ayant voulu tester les douleurs de l'accouchement persuadés que les femmes poussaient des hurlements pour rien et qu'est-il arrivé ? Ils ont vécus ces douleurs EXACTEMENT DE LA MÊME MANIÈRE QUE LES FEMMES LES VIVENT ! 
(vidéo trouvée chez iboux)

Du moins l'un d'entre eux a t-il la fierté d'aller jusqu'au bout de l'expérience car ce n'est pas le cas des deux !
Pour les non-néerlandophones/anglophones, il n'est absolument pas besoin de comprendre le sens des dialogues. Les images sont "criantes" (c'est le cas de le dire).

dimanche 21 avril 2013

ll y a 150 ans ce que disait la féministe Eugénie Niboyet

"Messieurs qui réglez tout, ne trouvez-vous pas que l'heure de la réparation soit venue ? La vie ainsi employée à cumuler intérêts sur intérêts, chiffres sur chiffres, est-elle ce que vous avez rêvé pour vous d'abord pour vos fils ensuite ?"

"Depuis des siècles et des siècles la science fait des pédants, l'humanité tâtonne ; l'omnipotence de l'homme est absolue, et le progrès loin d'améliorer la société ne fait que le pousser à sa perte. N'y a t-il pas là le principe d'un mal dont il faut attribuer la cause à l'éducation faussée des sexes qui se trahissent là où ils devraient se prêter appui ?".

"Les hommes ne doivent point imputer aux femmes les travers qu'elles caressent. Eux seuls sont les maître, eux seuls font les lois, eux seuls dirigent le monde"

"Partout où l'homme peut devenir envahisseur, il n'y manque pas ; ainsi tandis qu'il vend du tulle, des épingles, de la mercerie, du papier et mille bagatelles qui n'exigent aucune force du poignet, par un côté immoral de la spéculation, on confie aux femmes le service de certains restaurants, les comptoirs des cafés, la caisse des établissements de bains. Quelle anomalie !"


"L'accouchement, par exemple, est envahi par les hommes et ne seraient-ils pas bien conforme aux lois de la pudeur d'élever jusqu'aux plus hautes connaissances chirurgicales, par l'anatomie, les femmes que leurs aptitudes poussent à la profession d'accoucheuse ?"

"Que sont ces définitions de sexe fort et de sexe faible ? Chacun selon son tempérament propre à sa force et sa faiblesse (...)"

(In : Le vrai livre des femmes, d'Eugénie Niboyet, 1863).

Description de cette image, également commentée ci-après
Eugènie Niboyet pose bien des questions de son temps, qui pour certaines sont encore du nôtre, sur l'inégalité des salaires, l'absence de retraite pour les mères, l'avidité de l'or que cultive les hommes, l'esclavage en Amérique qui a été aboli mais qui n'empêche pas le racisme et l'exploitation général des femmes avec juste pour contrepartie de leurs services le mépris et la haine. Pour le reste, son livre traite énormement du problème de la dot qui transforme le mariage en négoce. Nous n'avons du moins plus cela à régler aujourd'hui.
Il y a également dans son livre une perspective chrétienne qui ne correspond plus aux valeurs des féminismes actuels et une insistance sur les talents maternels de la femme qui montre assez combien à l'époque, on en était encore à essayer de faire reconnaître quelques valeurs particulières à notre sexe, ne comprenant pas l'indignité dont il était frappé.

vendredi 19 avril 2013

Quantité de femmes de presse et pléthore de journaux féministes au XIXe siècle


En recherchant des caricaturistesses et des journaux satiriques du XIXe siècle, j'ai surtout trouvé des femmes caricaturées mais aussi une pléthore de journalistes féministes. J'ai mis ici des liens  sur chacune d'elle dont la biographie est passionnante et sur la plupart desquels au moins un livre a été écrit.

Eugénie Niboyet (1796-1883) fonde à Lyon en 1833 le premier journal féministe en province avec la création du titre Le Conseiller des femmes, hebdomadaire sans illustration imprimé chez Boitel. Ensuite elle participe à la création de La Paix des deux mondes, et en 1834 d'une L’Athénée des femmes.
En juillet 1836, de retour à Paris, Eugénie Niboyet fonde La Gazette des Femmes avec l'aide d'amis tel Charles Frédric Herbinot de Mauchamps. Une sorte de club, réunissant les rédacteurs et les abonnés, soutient et gère le journal, mais aussi débat notamment de la lutte pour l’exercice des droits politiques et civiques des femmes. Eugénie, rassemble de nombreuses femmes lors de ces réunions hebdomadaires du jeudi, au 27 de la rue Lafite. On peut y rencontrer, Flora Tristan, Hortense Allart (1801-1879), Anaïs Ségalas (1819-1895) Jeanne Deroin (1805-1894) , Désirée Gay (1810-1891), Suzanne Voilquin, Elisa Lemonnier (1805-1865) et de nombreuses autres féministes.
La révolution de 1848 provoque un nouvel espoir, notamment la levée des restrictions de réunion permet le développement des groupes qui militent pour les droits des femmes.
En mars 1848, Eugénie Niboyet fonde et dirige un journal ne traitant que de la question des femmes et de leurs droits. La Voix des femmes, sous titré « Journal socialiste et politique, organe d’intérêts pour toutes les femmes », est le premier quotidien français féministe.
"Si l'âme des femmes et des hommes, l'esprit de jugement, l'imagination, le coeur, les sentiments qui sont l'apanage de l'un et de l'autre sexe, pouvaient être confondus et exposés en public, le plus prévenu en faveur de sexe masculin prendrait souvent en partage le jugement, le bon sens d'une femme, comme ce qu'il y aurait de meilleur".(extrait de L'Athénée des Femmes source)


Parallèlement Marie-Reine Guindorf (1812-1837) a 20 ans en août 1832 et fonde, à Paris, avec Désirée Véret, une petite brochure, conçue et réalisée uniquement par des femmes. Le premier titre est La Femme libre ; sous sa direction la revue devient l'Apostolat des femmes au deuxième numéro.
La-Femme-Libre-1-1832-b.jpg
« Cette publication n'est pas une spéculation, c'est une œuvre d'apostolat pour la liberté et l'association des femmes. Ayant senti profondément l'esclavage et la nullité qui pèsent sur notre sexe. Nous élevons la voix pour appeler les femmes à venir avec nous, réclamer la place que nous devons occuper dans le temple, dans l'état, et dans la famille. Notre but est l'association. Les femmes n'ayant eu jusqu'ici aucune organisation qui leur permit de se livrer à quelque chose de grand, n'ont pu s'occuper que de petites choses individuelles qui les ont laissées dans l'isolement. (...) Nous sommes Saint-Simoniennes, et c'est précisément pour cela que nous n'avons pas cet esprit exclusif qui repousse tout ce qui n'est pas soi. (...). »
L'article est signé Marie-Reine il ne comporte pas de nom de famille, comme l'ensemble des articles de cette publication.
« Lorsque tous les peuples s'agitent au nom de Liberté, et que le prolétaire réclame son affranchissement, nous, femmes, resterons-nous passives devant ce grand mouvement d'émancipation sociale qui s'opère sous nos yeux. Notre sort est-il tellement heureux, que nous n'ayons rien aussi à réclamer? La femme, jusqu'à présent, a été exploité, tyrannisée. Cette tyrannie, cette exploitation, doit cesser. Nous naissons libres comme l'homme, et la moitié du genre humain ne peut être, sans injustice, asservie à l'autre. (...) Jeanne-Victoire.  (Jeanne Deroin)

Suzanne Voilquin devient co-directrice à la sixième livraison. Marie-Reine et Suzanne vont poursuivre leur co-direction et le groupe de femme qui soutient la publication se regroupent en association, prenant le nom de La Femme Nouvelle, titre de la revue fondée par Claire Bazard (1794-1883). Marie-Reine se suicide et laisse la direction du journal à Suzanne Voilquin (180-1877) qui poursuit la publication en changeant le titre. Il devient La Tribune des femmes.
« Étonnant périodique au ton parfois insolent, tenu par des femmes, jeunes pour la plupart, qui osent afficher leurs opinions et qui signent de leur prénom, "le seul qui leur appartienne en propre". Elles réclament un nom, une place dans la cité et s'insurgent contre les multiples marques de subalternité qui subistent, malgré l'abolition des privilèges, depuis longtemps proclamée dans cette France des "droits de l'homme". (M. Riot-Sarcey) »
En 1834, après le suicide de Claire Démar (1799-1833), Suzanne Voilquin directrice, publie à sa demande, à titre posthume, son deuxième ouvrage Ma loi d'Avenir.

Description de cette image, également commentée ci-après



 Pendant ce temps après 1848, à La Voix des femmes d'Eugénie Niboyet va bientôt s'adjoindre un club politique auquel vont participer de nombreuses féministes déjà impliquées dans les petites parutions précédentes. Eugénie Niboyet réussit à rassembler autour du combat féministe, autant des femmes déjà impliquées comme Jeanne Deroin, Désirée Gay, Suzanne Voilquin, Elisa Lemonnier, et Anaïs Ségalas, mais aussi des auteures populaires : Gabrielle Soumet, Amélie Prai, Adèle Esquiros, Louise Colet. Ce mouvement n'est plus réservé aux femmes, des hommes contribuent, comme Jean Macé ou Paulin Niboyet, son fils.

Le club défend un catalogue très large de réformes favorables aux femmes, tant dans le domaine domestique que celui de la politique. L'extension du droit de vote à tous les hommes provoque une initiative retentissante, le 6 avril : La Voix des femmes propose la candidature de George Sand à l’Assemblée constituante. Sand désavoue cette initiative et juge durement ces femmes qu'elle affirme ne pas connaître, les caricaturistes croquent Eugénie Niboyet et les journalistes de La Voix des femmes. Le bruit de l'affaire est retentissant, il se retourne contre les promoteurs de cette initiative, et le gouvernement décide la fin des clubs de femmes. Le 20 juin, Eugénie Niboyet, découragée et meutrie, cesse la publication de La Voix des femmes, et les féministes se dispersent pour éviter la répression.
 
Dame Saint-Simonienne (litho) 
Elles étaient caricaturées ainsi parce qu'elles portaient des pantalons sous une tunique. 
(Ici un lien très passionnant sur l'histoire des femmes portant le pantalon à partir de cette période-là).

Un mouvement féministe ne suffit pas. Il en faut cent, mille, des milliers. Un seul et il est réprimé, les femmes criminalisées.

jeudi 18 avril 2013

Marie-Louise Albessart et Editha Moser, graphistesses d'ex-libris

Pour en finir provisoirement avec les ex-libris féminins d'époque 1900 et plus  :

Marie-Louise Albessart (1907-1999) (cliquer sur l'image pour l'agrandir).


Foto
                       

Lien sur sa biographie et d'autres oeuvres.


                      
Dita Moser (1869-1945) avec ci-dessous un ex-libris pour elle-même (portant son nom de jeune fille : Editha Mautner von Markhof, baronne Sunstenau et sa devise "Travail et volonté"), et puis une partie de son jeu de tarot jugenstil ainsi que la couverture de son calendrier de l'année 1908.
                    



Cartes Tarot Ditha Moser 1
 Dita Moser - Kalender 1908

lundi 15 avril 2013

Une femme à la tête d'un état européen c'est toujours une "dame de fer"

Petit interlude consécutif au décès de Margaret Thatcher et le délire misogyne qu'il a suscité un peu partout. J'ai eu envie d'écrire quelque chose à ce propos et c'est pourquoi j'ai partiellement traduit un article du "Tagespiegel" n°21659 du 14.04.2013 n'ayant pas eu le temps sur un coin de table de le traduire dans son intégralité mais l'essentiel est là.

Titre de l'article : "Encore une sorcière"La haine exprimée contre Margaret Thatcher est aussi de la misogynie (par Moritz Schuller)

"Ding Dong the witch is dead" la BBC a déclaré que la chanson de la comédie musicale "Le magicien d'Oz" ne serait plus joué sur ses ondes parce qu'elle a fait dernièrement assez fureur comme "Thatcher-Hate-Song" (chanson de haine contre Margaret Thatcher).
Dans le même temps le policier anglais Jeremy Scott a été licencié sans préavis parce qu'il a lancé un twitt sur internet comme quoi il espérait que la mort de Thatcher avait été "douloureuse et humiliante". Et le comédien Eddie Izzard a fait ce commentaire au moment des obsèques : "Je pisse sur sa tombe".
Magaret Thatcher a toujours eu beaucoup d'opposants. Du fait de sa politique, ce n'est guère étonnant (...) mais est-ce qu'on jugerait encore Helmuth Schmidt aujourd'hui sur la dureté dont il a témoigné au temps du terrorisme de la RAF ? 
Les opposants de Margaret Thatcher furent avant tout des hommes, cela non plus n'est pas étonnant puisqu'elle était la 1re femme à la tête de l'état. Elle fut (...) une femme qui dut s'imposer sans concession dans un environnement d'hommes.
C'est pourquoi il serait un peu léger de dire que sa politique est seule responsable de cette extraordinaire agressivité exprimée envers elle. La sorcière est la femme dangereuse en soi et ceci est le sous-titre misogyne de la haine dont la première ministresse Margaret Thatcher fait encore l'objet.
À l'époque une politicienne au sommet était une exception à laquelle certain.e.s ont du d'abord s'habituer. Aujourd'hui le contexte est différent, c'est pourquoi une Angela Merkel peut se présenter autrement qu'une Margaret Thatcher. Mais penser que le Teflon de Merkel est plus doux que le fer de M.T. est naif. C'est juste un autre matériel dont la femme politique Margaret Thatcher ne disposait pas encore.   
 
(mol personnel sur cet article : il y a quand même pas mal de journalistes allemands qui désignent Angela Merkel par l'appelation "la chancelière de fer". 
Et à la longue, elle pourrait se mettre à être traitée comme Thatcher que je n'en serais pas autrement étonnée.
Une femme à la tête d'un état européen c'est toujours une "dame de fer", "une sorcière", etc... c'est toujours une menace pour la virilité universelle. Elle est en dehors de "l'ordre naturelle des choses" car elle commande à des hommes, au lieu d'être commandée par eux d'où la misogynie caractérisée qu'elle déclenche. Sur les personnages de femmes fortes dans l'univers de Disney révélateur de cette perception occidentale négative de la domination féminine en général, lire l'article de Paul Rigouste dans "Le cinéma est politique". On comprend mieux le débordement de haine à l'égard d'une femme de pouvoir qui n'a pourtant pas été pire qu'un homme de pouvoir ou alors que l'on me cite lequel a été meilleur qu'elle : Blair ? Chirac ? Aznar ? Berlusconi ? Sarkozy ?).

Ajout du 16.4.13:
 Et puis comme je suis à parler de caricature, je rajouterais celle de "Stern" du caricaturiste autrichien Haderer qui nous montre combien nos hommes politiques ont une valeur morale bien supérieur à toutes ces sorcières, hein :
(Légende : "Hé Capitaine vous allez aussi aux îles Caiman ? Non à Lampedusa".)



:
   
Si la politique de Thatcher était si immonde, pourquoi certains (Nixon) l'ont-ils amorcée et les autres (Blair, Cameron) l'ont-ils poursuivie et la poursuivent encore ? Parce qu'à la tête des états européens aujourd'hui, vagin ou phallus même combat, et illes font la MÊME politique. Alors arrêtez, messieurs, de prendre les femmes pour des réverbères (et de vous considérer vous-mêmes comme des clébards promenés en laisse).

dimanche 14 avril 2013

Mathilde Ade, caricaturistesse

Encore plus ancienne : Mathilde Ade (1877-1953) qui a travaillé pour le journal satirique bien connu en Allemagne "Meggendorfer Blätter" et a réalisé aussi pas mal de chouettes ex-libris comme celui-ci pour un membre de sa famille qui était vétérinaire. La qualité de la reproduction n'est pas terrible mais c'est un peu le cas pour toutes les oeuvres de Mathilde Ade sur le web. Néanmoins ses oeuvres se vendent beaucoup sur ebay et des sites d'antiquaires(ses ?).
http://www.nlm.nih.gov/exhibition/ephemera/images/bookpl03.gif

 Légende sur le tableau des poupées : "sans travail pas de récompense"
(ohne Fleiß, kein Preis) et sous le dessin "Ce livre appartient à Else Lauth" (Das Buch gehört Else Lauth).

Ici un Ex-Libris pour sa mère Brunhilde Ade (une walkyrie à cheval).

samedi 13 avril 2013

Gerda Wegener, Jeanne Memmen, caricaturistesses

Après avoir trouvé d'anciennes caricaturistesses nées au tout début du 20e siècle, voilà que j'en ai trouvé deux nées à la fin du 19e siècle ! Je remonte le temps ! Peut-être Claire Villeneuve en fait-elle partie mais nous ne connaissons malheureusement pas sa date de naissance.

Ci-dessous Gerda Wegener (1889- 1940) est une caricaturiste (même si le Wiki français n'utilise pas ce mot (l'allemand, si)) qui a travaillé pour plusieurs journaux satiriques français comme Le Rire ou La Baïonnette.
Ici, l'un de ses dessins humoristiques à propos de la mode des cheveux courts apparue dans les années 1920 : "Chez le coiffeur : cheveux courts, c'est la barbe !"



La deuxième est une berlinoise, Jeanne Mammen (1890-1976) dont le nom a été donné à des arcades qui se trouvent dans le quartier de Charlottenbourg à Berlin (les arcades de Savignyplatz pour celleux qui connaitraient vaguement Berlin). En Allemagne, elle passe pour une caricaturiste mais apparemment pas en France (voir Wiki). Pourtant ses oeuvres font de toute évidence partie du genre caricatural. Ma préférée (ambiance typiquement berlinoise) :

Jeanne Mammen: Carnival in Berlin N III (Fasching Berlin N III), c. 1930, watercolor


D'autre part, elle a déjà eu l'idée de la femme sur la croix. C'était il y a tout juste 100 ans.
Sur ce blog consacré aux artistes de la République de Weimar, on trouve une bio en anglais et d'autres oeuvres. Deux femmes sont encore mentionnées : Lotte Laserstein, une peintresse, et Londa Felixmüller qui semble avoir surtout collaboré à des travaux de son mari Conrad (très connu en Allemagne). Sur ce lien la même personne (du blog "Weimar") explique que Jeanne Mammen s'est surtout attachée à montrer l'arrogance de la bourgeoisie et les conditions morales déplorables dans lesquels vivaient le peuple (et surtout les femmes).
Près des arcades Jeanne Mammen, il y aussi le café Zille. Heinrich Zille aussi s'attachait à dénoncer par ses caricatures, les conditions déplorables de vie du bas-peuple au début du 20e siècle. Intéressant de les trouver tout près l'un de l'autre dans la toponymie berlinoise !

jeudi 11 avril 2013

Claire Villeneuve, caricaturistesse féministe

Je ne doute bien que certain.e.s puristes(ses) de la langue puissent être effaré.e.s de me voir utiliser un mot comme caricaturistesse et ne pas du tout comprendre quelle nécessité je peux ressentir à créer un tel "barbarisme" avec deux suffixes qui se succèdent tels les wagons d'un petit train dont la locomotive serait à l'arrière.
Il s'agit bien entendu de personnes qui se préoccupent peu de rechercher des femmes ayant exercer telle ou telle activité ou profession sinon elles comprendraient très vite que la langue francaise ne se prête à aucune recherche de ce genre.
Obtenir des femmes caricaturistes nécessite d'utiliser deux termes "femme" et "caricature". Or des caricatures de femmes, c'est à dire des femmes que l'on a caricaturées jusqu'à en faire de véritables séries intitulées "les bas-bleus" ou la femme moderne" et j'en passe...., il y en a une quantité innombrable, et c'est donc ce vers quoi nous mène la double occurence dans notre pas belle langue quand il s'agit de chercher des femmes. C'est pourquoi ma recherche à moi s'effectue en allemand, langue qui possède, elle, son féminin pour chaque profession, dans le cas qui nous intéresse "Karikaturist" pour un homme, "Karikaturistin" (double suffixe) pour une femme.

Beaucoup ne savent pas que des féminins pour chaque profession ont existé en francais et ont été supprimé au début du XXe siècle dès que les femmes ont commencé à exercer les activités désignées par ces noms, soit en nombre plus important que dans l'Ancien Régime, soit pour "de vrai".
Pour exemple : librairesse (activité déjà exercée), mairesse et ministresse (désignaient les femmes de maire et de ministre), doctoresse, etc...

Aujourd'hui, il paraît même qu'utiliser "compositrice" est un sacrilège....

Ce tabou sur le nom de profession féminin lorsqu'il touche des domaines que veulent se réserver les hommes est très malin. Autrefois, il permettait de ne donner dans un lexique que des exemples masculins en relation avec telle ou telle profession, maintenant cela s'applique à tout le web*.
Pour cette raison, je n'ai pas trouvé la caricaturistesse ci-dessous sur le web mais ailleurs. (Les dessins sont de 1927. Je n'en sais pas plus sur la personne).

   Elle utilise d'ailleurs un mot très surprenant elle-aussi : le "ressarcissage" ! Si quelqu'un.e peut me dire ce que c'est...
TWL-2002-417.jpg L
Retour à la mosaïque   





 D'autres illustrations se trouvent ici.

*Pour trouver des femmes caricaturistes, il faut donc créer un SEUL mot !

mercredi 10 avril 2013

Lisl Weil, Edith Oppenheim-Jonas, Franziska Bilek, caricaturistesses

The Busiest Boy in Holland "The Busiest Boy in Holland" Ceci est une caricature de 1964 de la caricaturiste austro-américaine Lisl Weil (1910-2006), 'une des plus vieilles caricaturistesse que j'ai pu trouver dans mes recherches (je remonte le temps à partir d'une morte au 21e siècle). Si on clique sur le titre en anglais, on a toute la série sur la Hollande. Les images sont assez amusantes.

  J'ai aussi trouvé cette caricaturistesse : Edith Oppenheim-Jonas (1907-2001).
Légende : "prière de ne pas rester sur place". Pour celleux qui comprennent le suisse allemand et l'allemand, il y a d'autres blagues ici.



Encore plus vieille : Franziska Bilek (1906-1991), Medusa at the Hairdressers, 1943, pour le journal Simplicissimus, découverte sur ce site.


Bon, je continue mes recherches...

mardi 9 avril 2013

Les caricaturistesses sont difficiles à repêcher des oubliettes

Intriguée par le monde des caricaturistes femmes (caricaturistesses ?), j'ai fait une petite recherche sur google mais je ne crois pas que ce soit le bon endroit pour enquêter.


La seule chose que j'ai découverte est que l'architecte Edmond Guillaume (1826-1894) eut un fils (mentionné dans Wiki) et une fille (non mentionnée). Le fils est le caricaturiste  Albert Guillaume et sa soeur est citée quelquepart à côté de propos misogynes dans un ouvrage en PDF sur la caricature sous le nom de Mme Lamy. Elle était, semble t-il, aussi caricaturiste. Mais, bien sûr, impossible d'en savoir plus, ni même de trouver une caricature d'elle. Pourtant comme on peut le voir sur ce dessin du berlinois Heinrich Zille, il y avait des femmes dans les écoles d'art à cette époque. Mais comme c'est encore le cas aujourd'hui, on voyait ensuite peu d'artistes femmes dans les catalogues et encore moins dans les grandes expositions. Sans parler des musées. Et quant aux caricaturistesses, alors là, il est quasiment interdit de dire qu'il y a en eu avant notre ère.


dimanche 7 avril 2013

Gesina ter Borch, peintresse et dessinatrice humoristique


Gesina ter Borch (1631-1690) a l'air d'avoir été une rigolote d'après les dessins et peintures que j'ai trouvés d'elle mais de là à pouvoir restituer chaque légende ou raconter sa vie, (j'ai juste cru comprendre qu'elle est née à Zwolle en Oberjissel dans un milieu d'artistes et qu'elle a commencé par faire de la calligraphie avant de se tourner vers l'aquarelle et la peinture) je suis bien en peine de le faire étant donné que je ne comprends que très très approximativement le néerlandais.

                                                            


Là on a un homme armé d'un tisonnier se battant avec une femme armée d'une pantoufle. Voilà une scène de "genre" qui mérite bien son nom ! Et que dire de l'étonnante scène des petites filles déféquants en pleine rue sous l'oeil indigné d'un bourgeois de passage (à moins qu'il n'ait lui-même déféqué et ne soit en train de remettre ses braies) ?



                                                        Autoportrait de l'artiste, 1661
File:Children relieve themselves, by Gesina ter Borch.jpg



 Detail uit "Drinkende vrouw en slapende man". Gesina heeft model gestaan voor deze vrouw = cette peinture est un détail, Drinkende vrouw : femme buvant. Gesina est son propre modèle (si j'ai bien compris).

Ajout du 9.4 : en fait, le portrait à l'huile est du père de Gesina ter Broch. Il utilisait sa femme comme modèle et on la trouve représentée dans presque tous ses tableaux.


vendredi 5 avril 2013

Mariam Al-Ijliya, mathématicienne

Piqué sur un blog (à la suite d'une info d'Hypathie) :

Astrolabe

Salam alaikoum,
Je me suis intéressée cette fois-ci à une femme qui a vécu au 10ème siècle et qui a marqué son époque par sa contribution dans le domaine de l’astronomie: Mariam “Al-Astrolabiya” Al-’Ijliya.
Mariam fabriquait des astrolabes. L’astrolabe est un instrument qui permet de représenter le mouvement des astres sur la voûte céleste mais aussi de calculer l’heure.
LivresD’après ce que j’ai pu lire, elle n’est mentionnée qu’une seule fois dans les archives historiques de la civilisation musulmane. Cette mention, on la doit à un érudit et un bibliographe, Ibn Al- Nadim qui est l’auteur du Kitab al-Fihrist, le premier index complet qui recense l’ensemble des livres écrits en langue arabe jusqu'au 10e siècle.
Mariam “Al-Astrolabiya” est citée dans la section VII.2 du livre qui présente des informations concernant les mathématiciens, ingénieurs, fabricants d’instruments…etc. Al-Nadim y répertorie alors une liste de 16 noms de personnes dont “Al-’Ijli al Astrulabi” et sa fille Al-Astrolabiya.

Mariam Al-’Ijliya est issue de la tribu des Banu ‘Ijl qui elle même fait partie de la tribu des Banu Bakr qui a donné son nom à la région de Diyarbakir, une ville du sud-est de la Turquie.Alep
Mariam Al-Ijliya vient d’une famille d’ingénieurs et de fabricants d’instruments qui a prospéré entre le 9ème et 10 ème siècle. Comme son père et de nombreux ingénieurs, elle a été l’élève d’un certains Bitolus, qui était un fabricant d’astrolabes très connu. Elle a exercé son métier à la cour du Khalif Abbaside Sayf al-Dawla qui a régné de 944 à 967 à Alep.

Malheureusement, il n’y a pas assez d’écrits sur la vie de Mariam Al-’Ijlya. J’aurais tellement voulu connaître les obstacles qui ont parcouru sa route, comment est-ce qu’elle est arrivée à exercer son métier à la cour? Et surtout, comment est-ce qu’elle a géré le défi d’être la seule femme ingénieure de son époque. De ce que j’ai pu trouver, je peux simplement m’imaginer qu’elle devait avoir une forte volonté. Je reste donc sur ma faim. J’ai voulu écrire sur elle malgré le peu d’informations parce que son métier et son domaine de compétence sont jusqu’à aujourd’hui dominés par les hommes. J’ai donc trouvé très intéressant de savoir que dans l’histoire de la civilisation musulmane, une femme (et une seule d’après les archives) a réussi cet exploit de marquer son époque par ses compétences d’ingénieurs.





(Sur un autre blog l'astrolabe est comparé à un GPS :)

Mariam « Al-Astrolabiya » Al-Ijliya vécu au Xe siècle à Alep, en Syrie et était une célèbre scientifique qui a conçu et construit des astrolabes. Le père de Mariam était apprenti chez un célèbre fabricant d’astrolabes à Bagdad et elle devint à son tour son élève. Ses dessins faits à la main était si complexes et innovants qu’elle fut employée par le gouverneur de la ville, Sayf Al Dawla, à partir de 944   jusqu’à 967 après JC. Elle marqua l’histoire pour ses créations de génie (bien qu’il existe peu d’écrits sur sa vie ou ses travaux)  et son surnom A-Astrolabiya lui a été attribué car elle fut la seule femme à servir cette profession.
astrolabe4
Les astrolabes étaient des instruments permettant de représenter le mouvement des astres sur la voûte céleste et donc de déterminer les positions du soleil et des planètes, de sorte qu’ils ont été utilisés dans les domaines de l’astronomie et de l’astrologie. Ils ont également été utilisés pour indiquer l’heure mais également dans la navigation pour trouver la latitude et la longitude.
Très utile également pour trouver la qibla, et pour déterminer les heures de prière ou le nombre de jours des mois lunaires, un astrolabe était fondamentalement un GPS-smartphone médiéval ! Très esthétique, cet objet était un véritable bijoux de technologie en son temps.

mercredi 3 avril 2013

Susanna Van Steenwijk-Gaspoel, encore une peintresse dont l'essentiel de l'oeuvre porte la signature du mari

Merci à Colo (qui publie une excellente série sur la poétesse espagnole Rosalía de Castro dont ce poème), pour son aimable contribution à ce blog avec le résumé ci-dessous de ce texte néerlandais sur Susanna Steenwijck-Gaspoel :


Susanna Gaspoel est née probablement à Londres après 1602/1603 et enterrée à Amsterdam probablement le 2/08/1664. Elle est connue comme peintre d’architecture.
Elle s’est mariée entre 1623 et 1628/29 avec Hendrik Van Steenwijck (1580-1649). Elle a donné naissance à au moins deux fils.
Hendrik Van Steenwijck, originaire d’Anvers, a travaillé dès 1617 en Angleterre, à la cour de Charles Ier.
Susanna était bien plus jeune que son mari.
Il semble que Susanna soit retournée en Hollande ( Amsterdam et Leyde) vers 1632, il n’est pas clair si elle était seule ou avec son mari et quelle en était la raison.

Il est probable que S. Gaspoel a appris le métier de peintre d’architecture avec son mari et qu’elle a travaillé dans son atelier.
Le 1er tableau signé SvS représente l’intérieur d’une église et semble dater de 1628 ou 1629. L’œuvre présente de nettes ressemblances avec le travail de Van Steenwijck.
Un autre tableau représentant un intérieur d’une église gothique datant de 1639 présente lui aussi, au niveau du sujet et du style, des similitudes avec l’œuvre de son mari.
En août 1642, Susanna présente à la ville de Leyde une représentation de la Halle aux draps. La ville lui a acheté le tableau pour une somme de 600 gulden.
On pense que son mari est décédé en 1649 à La Haye.
Ensuite Susanna Gaspoel s’est installée à Amsterdam où elle semble avoir acquis une bonne réputation en tant que peintre d’architecture.
Si on se base sur la signature, on peut lui attribuer avec certitude seulement trois tableaux. D’autres œuvres sont sans doute aussi d’elle et sont signées Susanna Van Steen.
Comme Susanna a peint surtout des tableaux d’architecture et qu’elle a travaillé en étroite collaboration avec son mari, on suppose que certaines de ses œuvres sont signées du nom de son mari.
Deux panneaux peints faisant partie d’un cabinet du 17ème siècle sont sans aucun doute de la main de Susanna et sont signés Susanna V. Steenwijk.
Si j'ai bien compris ce meuble et le panneau qui se trouve à côté ont été peints par notre peintresse (Colo dit moi si c'est bien cela)).
Ce que je retiens de cette bio, c'est que seulement trois oeuvres ont pu être formellement identifiées comme étant de SvS et comme on se doute qu'elle n'en a certainement pas eu aussi peu à son actif, on voit par là comment les oeuvres féminines ont été enterrées en douce, soit parce que les maîtres ont signé les travaux des élèves, soit parce que les maris ont signé les travaux des femmes, toute appropriation du travail des femmes que nous connaissons encore aujourd'hui.
Car le machisme ne consiste pas seulement à s'approprier notre corps mais aussi notre travail. C'est ce que nous oublions souvent de dire.

lundi 1 avril 2013

Google et les commémorations féminines : il y a du progrès !




  Alleluia ! Google commémore par ci par là des femmes. Aujourd'hui, 366e anniversaire d'Anna Maria Sibylla Merian. Je ne sais pas quel dessin choisir d'elle. Ils sont juste tous plus fantastiques les uns que les autres.


Maria Sibylla Merian
Botanical
1730