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vendredi 25 mai 2012

D'Alix

 Toujours à propos du festival de Cannes qui se poursuit comme si de rien n'était, on aura compris qu'un film ne reflétant pas la vision masculine du monde voire la remettant complètement en question n'a aucune chance d'y être présenter. Or c'est presque toujours le cas des films féminins ! Et dans ce bain de testostérones festivalier le traitement de la prostitution est l'étalon (!) de mesure par excellence capable de jauger du degré de machisme de la sélection.


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Au festival de Cannes 2012, en dehors des scouts/guerriers/militants/militaires/policiers/gangsters/chasseurs et autres panoplies de Zorro/AlCapone pour petits garçons qui s'ennuient à la récré, deux films ont été sélectionnés sur le sujet de la prostitution. L'un est qualifié par le site Review de film dépassé par un cinéaste dépassé : c'est Like Someone in Love de l'iranien Kiarostami. Mais un machiste qui se respecte ne va pas laisser à la porte un cinéaste de 71 ans n'ayant plus rien à transmettre que ces rêves de séduire une (belle) vingtenaire asiatique, tout de même ! Peut-être...si elle n'a pas le sou et qu'elle est obligée de se prostituer et qu'elle admire l'érudition (le héros est vieux et traduit du latin), alors elle tombera (qui sait ?) amoureuse du bonhomme malgré son grand âge ? On dirait le genre de films que ce font dans leur tête ceux qui veulent absolument croire au père Noël jusqu'à leur dernier souffle.
Mais qui est-ce que ça intéresse ????
Surtout que l'on a rarement vu une jeunesse tomber amoureuse d'un grand-père encore moins après que celui-ci l'ait payé pour une passe. Mais passons, car c'est dépassant.
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Le second montre une prédatrice de petits jeunes. On remarquera le contraste. Convoiter une jeune fille est humain si l'on est un (très) vieil homme et d'ailleurs y a des filles qui aiment, convoiter un jeune garçon est abject si l'on est une vieille femme (qui plus est, grosse) et là y a pas de garçon qui aime (déjà dans les peintures ci-dessus du XVIe/XVIIe les mises-en-scène étaient claires). La prostituée doit donc être heureuse d'intéresser sexuellement un grand-père, un prostitué intéressant une vieille femme c'est franchement dégueulasse. Et pour que le message passe mieux, le cinéaste autrichien Seidl place le tout sur fond de colonialisme : une blanche au Kenya. A croire que ce qu'il montre est la norme. Et pas l'inverse (le blanc qui abuse de la pauvreté des femmes aussi bien blanches que noires que jaunes, vertes, bleues ou mordorées quelque soit leur âge et du berceau à la tombe c'est si rare, n'est-ce pas). Ce film étant le premier d'une trilogie sur le même thème, on n'a pas fini de ne voir QUE des femmes-bonbons ou des femmes-repoussoirs (Blanche-Neige et sa belle-mère) sur les écrans et au festival de Cannes.
Parions que l'un de ces deux films remportera la palme ? Car à quoi sert cette palme sinon à faire la publicité d'un film de propagande machiste ? On est loin du temps (2004) où l'on récompensait un Michael Moore pour son playdoyer contre la guerre...(car il est évident que la guerre est une valeur machiste). (Encore un lien ici).
 

Néanmoins, il semble qu'il y aurait un léger progrès dans la perception de la prostitution. Au XVIe siècle, certain.e.s propageaient encore l'idée que : contrairement à l'homme [qui] ne naît pas homme mais le devient (dixit Erasme), la prostituée naîtrait prostituée. 
La preuve ces (certes) humoristiques et ingénieux vers de l'un des plus profiliques versificateurs de la Renaissance française :

D'Alix

Cy gist (qui est une grand perte)
En Culetis la plus experte,
Qu'on sceut jamais trouver en France:
C'est Alix, qui des son enfance,
Quand sa Nourrice l'alectoit,
Dedans le Berceau culetoit:
Et de trois jusques à neuf ans
Avec Garsons petitz enfans
Alloit tousjours en quelque coing
Culeter au Grenier au Foing.
Et à dix ans tant fut culée,
Qu'en culant fut depucelée.
Depuis grosse Garce devint,
Et lors culetoit plus que vingt.
En apres devint toute Femme,
Et inventa la bonne Dame
Mille tourdions advenans
Pour culeter à tous venans.
Vray est, quand plus n'eut Dent en gueulle,
Elle culeta toute seulle:
Mais affin que le Monde vist
Son grand Sçavoir, elle escrivit
Ung beau Livre de Culetage
Pour ceulx, qui estoient de grand aage:
Et ung aultre de Culetis
Pour ceulx, qui estoient plus petis.
Ces Livres feit en s'esbatant,
Et puis mourut en culetant.
Encor dit on par grand merveille,
Que si on veult mettre l'Oreille
Contre la Tumbe, et s'arrester,
On oirra ses Os culeter.

Clément Marot
Like Someone in Love d'Abbas Kiarostami
 La Belle au Bois dormant de Kiarostami et son pépé-micheton en guise de prince charmant qui viennent de "culeter" ensemble. C'est dégueulasse ? Non c'est bô comme le pouvoir des blancs mâles riches célèbres et septuagénaires dont le festival semble être le club (Cronenberg, Loach, Haneke, Ruiz, Polanski (surtout Polanski), Kaufman, Bertolucci, etc..). 

Illus. : (Quentin Massys Couple impareil et Goltzius Le jeune homme et la vieille (Musée de la Chartreuse de Douai))

                                                                  HEUREUSEMENT LA VIE EST AILLEURS ET


merci aux plus jeunes hommes qui viennent d'adresser à Jean-Luc Ayrault une lettre ouverte contre la prostitution: Car si certains septuagénaire friqués se font des films que l'ont ne veut pas voir mais qu'ils nous obligent à voir, la relève masculine ne marche pas forcément dans leurs traces et le BONHEUR (GLÜCK) pourrait bien un jour ressembler à ceci :
   http://data7.blog.de/media/907/6172907_20eea5f589_l.jpeg
Un JEUNE mec qui en ayant eu assez de ces vieux cochons qui tuent l'amour vient de tuer l'un d'entre eux (billet précédent). L'affiche d'un film qui aurait un effet nettement moins libérateur s'il n'y avait pas ce perpétuel festival de la couille en France ainsi qu'une gerbante culture de la prostitution partout dans le monde.

lundi 14 mai 2012

Ic-bobône travaille encore !

Pour toutes celles et ceux qui se posent des questions sur la/les religion(s), une réponse très intéressante d'un certain Abdennour Bidar sur le site de Rfi, dans l'émission du dimanche matin "Religions du monde" ici. Je suis assez d'accord avec lui. Je regrette juste qu'il ne sache dire "homme et femme" au lieu d'"homme" tout seul dans son discours.


A part ça j'ai forgé le terme ic-bobône sur les mots "icône" et "bobonne". Les icônes comme Marilyn Monroe étant moins célébré pour leur talent personnel que pour le talent qu'ont eu ceux qui l'ont fait travailler d'en faire un modèle du fantasme masculin qui fasse l'unanimité et du coup le plus copié.

Car que ce soit pour le théâtre, pour le cinéma ou pour toute forme d'expression artistique, les femmes sont là pour le décor, se faire malaxer les seins ou poser nue.

Première polémique cannoise sur la place des femmes
afp.com/Franck Fife

Au festival de Cannes cette année, pas une seule vivante mais une morte est donc à l'honneur. Non pas comme réalisatrice, vous rigolez ! Elle sert seulement à souffler la bougie. Même morte cette ic-bobône continue à travailler pour la gloire de ces messieurs qui n'en ont jamais assez pour eux-seuls.

Alors pas étonnant que l'on ne connaisse aucune grande créatrice dans aucune forme d'art que ce soit.


Regardez ces mâles comme ils trouvent norme-mâle d'être sur la photo avec leur ic-bobônne comme décor  ! C'est beau le sexisme ! Ils n'ont même pas honte.



Alors chez moi vous pouvez voir une cinéaste vivante : la réalisatrice espagnole

Icíar Bollaín 

avec un portrait d'Isabelle de Castille sous le bras et à sa gauche l'un des acteurs principales de son film También la lluvia, film qui a remporté 3 prix et 9 nominations.