lundi 30 janvier 2012

A part ça, je suis taguée par Trublyonne qui demande à Alter Oueb, A perdre la raison
Ce Que Je Pense ...,Philippe Méoule,Sarkofrance, Carnet de notes de Yann Savidan
Bah !,De tout et de rien, surtout de rien d'ailleurs, Le blog de Louis Lepioufle
Mon Mulhouse, Ecume de mes jours, les échos de la gauchosphère. Une Autre Vie
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Saint-Pierre-des-Corps, c'est où ça, La revue de Stress, Mon avis t'intéresse
Zette And The City, Les divagations NRV de cui cui fit l'oiseau, Répertoire de la Science Fiction, Détours à Tours, Choblab, Je pense donc j'écris, Le blog de Hypos

et autres de proposer une reconversion à Sarko après les élections. Je suggère donc qu'il nettoie les plages polluées de Bretagne. Image.

Thanta Carhua, dernière victime sacrificielle inca

Voici ce que racontent les espagnols à propos de celle qui serait la dernière victime sacrificielle inca :


"Lorsque le soleil manifestait de la colère, il se mettait à trop pleuvoir. La terre ne produisait plus ses fruits, et la famine était là. Alors on multipliait les offrandes. Lorsque l’empereur mourait, on lui mettait dans son tombeau une petite fille. Elle était enterrée vivante avec lui pour l’accompagner dans son voyage céleste. En 1527, affaibli par d’étranges nouvelles maladies, l'empereur Huayna Capac mourut. Thanta Carhua, une fillette de dix ans, fut choisie par son père pour être sacrifiée car elle était très belle. Elle fut envoyée à la capitale, Cuzco, où des fêtes et des parades furent données en l'honneur de son courage. On lui avait expliqué qu’après son sacrifice, elle deviendrait une déesse dans l’autre monde. Elle tenta de convaincre qu’elle préférait rester avec sa mère. On ne l’écouta pas. Avant d'être enterrée vivante, on lui fit boire de la chicha, un alcool, pour atténuer la perception de ses sens. Pour l'honorer, les prêtres conduisirent des cérémonies qui l'accompagneraient tandis que son esprit quittait la terre.

Quand on referma sur elle la tombe, Thanta Carhua pleura beaucoup. Elle en voulut beaucoup à son père qui la livrait ainsi aux dents des dévoreurs. Elle se blottit dans un coin pour mourir, attendant la bête qui viendrait. Dans le noir, elle patienta longtemps, tremblante au moindre bruit. Epuisée, elle s’endormit. C’est dans son rêve que l’ange du Seigneur, celui du vrai Dieu, vint la chercher. Il lui apparut dans sa lumière. Devant sa bonté, l’âme de Thanta Carhua se jeta littéralement dans ses bras, en le suppliant de l’emmener, pour la protéger des bêtes. Mais l’ange la consola. Et il lui expliqua que ces bêtes n’existaient pas, qu’elles étaient juste l’invention de l’âme malade des grands de ce monde.

Et Thanta Carhua en resta bouche bée. Puis elle eut une réaction étonnante. Loin de se montrer soulagée comme l’étaient d’habitude toutes les petites victimes de la barbarie, elle frappa l’ange de toute la force de ses petits poings. Elle le frappa encore et encore et lui dit : « Pourquoi ? Pourquoi ? Oui, pourquoi nous mens-tu ? Pourquoi ne le dis-tu pas à ma mère et à mes sœurs ? Pourquoi vivons-nous dans la terreur ? N’as-tu pas de cœur ? »

Et l’ange du Seigneur ne se fâcha pas.

Dans son combat contre le Prince des Incas, la naïve et pure Thanta Carhua remporta ce jour-là la victoire et il fut contraint d’emporter sa prière jusqu’à Dieu. Au Conseil divin, on se résolut à apporter le salut au peuple de Thanta Carhua et de détruire à jamais leurs idoles. On avança donc la fin de leur monde, qui était annoncée partout et jusque chez les Mayas pour le 21 décembre 2012.

Mais le conseil des anges décida que, pour les sauver, il fallait le faire de la manière qui convenait à un peuple au cœur habitué à la mort et au sang. C’est ainsi qu'à partir de l’année 1532, soit 5 années après le martyre de la petite Thanta Carhua, le peuple Inca fut livré à la guerre, à la peste, à la famine et à la mort, aux quatre cavaliers de l’Apocalypse. Frappés de toute part et humiliés, ils apprirent en quarante années et pour toujours l’humilité. Puis le Christ leur fut révélé".

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(Ill. : photo de la momie d'une fille inca âgée de 15 ans)

Je ne place pas ce récit ici afin de prouver que les incas étaient pires que les espagnols étant donné que ces derniers ont également enterré vif des êtres de sexe féminin comme je l'ai déjà narré ici ; néanmoins, on m'accordera que cette civilisation-là n'a apparemment pas était plus clémente à l'égard des femmes et il n'est pas forcément inutile de le mentionner.

mercredi 25 janvier 2012

trucs en -e-s

Pour se tenir informé de ce qui se passe sur le web et dans le monde des blogs, rien de tel que de rendre visite au fantastique lolobobo chez lequel on apprend la création d'un site parodique du HuffingtonPost où vient d'être parachutée la "femme(-objet" de mépris de ma part mais je ne suis pas la seule) de l'année 2011 (est-il besoin que je cite le nom de cette représentante de tout ce que nous ne souhaitons pas être ?). Les acteurs du site "huffpouf" qui sent déjà à son nom leur mépris des femmes, ont cru bon de rédiger un avertisssement spécial "pouffes" sans doute qui stipule élégamment sur cette page ceci : "Par contre tu n’aura jamais le droit de publier des trucs en -e-s et autres conneries hein, par ce que faut pas charrier."
Je suggère donc de plomber leur site avec le commentaire type ci-dessous :

"-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s/-e-s"

Parce que c'est pas beau de profiter d'une situation tendanciellement puante pour les droits des femmes !
Ou alors de leur faire lire cet article du Monde très intéressant sur les accords de genre dans la langue française (trouvé chez Emelire).
luciamel de son côté, publie une intéressante vidéo sur la question de savoir si Adam était blanc ou noir dans laquelle, on apprend qu'il n'était ni l'un ni l'autre. Quant à Eve, elle est représentée par un groupe de femmes muettes (elles n'ont bien sûr pas voix au chapitre, Eve étant à Adam ce que la branche est à l'arbre, l'affluent au fleuve, le pied à la table, le paillasson au seuil, etc...) qui espèrent que l'homme noire va parler d'elles et, en effet, ô miracle ! Il prononce le nom d'Eve...oui, c'est tout mais c'est déjà beaucoup, non ?
Cela me fait penser à l'épididyme d'Or de janvier 2012 par une blogueuse qui serait super si elle n'estimait pas que la prostitution est un métier plus honorable que celui de conductrice de moto-crottes (sic) où l'un des épididymés s'est manifesté pour dire qu'il ne voyait pas pourquoi faire une névrose hystérique (ou un truc comme ça) parce qu'un homme parlait à la place d'une femme alors que c'était quand même mieux que rien. (Ben bien sûr !).

Sinon j'ai découvert un passionnant blog sur le féminicide et l'androcide. Cet article répond bien à la question sur Adam que l'on pose chez luciamel. Car on y lit ce qui se passe pendant ce temps pour l'Eve Noire...


Au fait, qui savait que la traite des esclaves noir-e-s vers l'Amérique a commencé en 1532 ?

lundi 23 janvier 2012

Pourquoi l'Amazonie s'appelle Amazonie

Fichier:Amazones Thevet.jpg
Attention ceci n'est pas la description d'une réalité mais une image propagandiste d'origine masculine ayant servi au XVIe siècle à diaboliser les femmes non-assujeties au pouvoir mâle.

Le 26 août 1542 Alors que Francisco de Orellana participait à l’expédition menée aux confins de l’Équateur (Amérique du Sud) en compagnie de Pizarro, il fut chargé d’aller chercher des vivres, accompagné de quelques hommes. Il atteignit le fleuve Amazone (qui ne s'appelait pas encore comme cela) et en entreprit la périlleuse descente. Commença alors une aventure de plusieurs mois au cours de laquelle il se heurta à de "terribles" femmes guerrières qui tiraient habilement à l'arc. D'après certains autochtones, il se serait agi d'un peuple de femmes vivant seules, à la source du fleuve ; selon d'autres sources, ce n'est que le 24 juin 1541 qu'Orellana lutta contre des indiens et des indiennes de la tribu des Tapuyas dans laquelle les femmes n'étaient apparemment pas réduites aux corvées domestiques mais étaient mêlées aux hommes dans la bagarre. Orellana croit alors voir là des Amazones comme dans la mythologie grecque et c’est ainsi qu'il nomma le fleuve.

Après quoi il rentre en Espagne où il reçoit des lettres patentes de Charles Quint pour établir des colonies à l'embouchure du fleuve le 18 février 1544. Il épouse une jeune fille pauvre, Ana de Ayala, et repart le 11 mai 1545 avec trois vaisseaux. Il en perd un au cours de la traversée, et abandonne l'autre en arrivant. Il meurt d'une flèche empoisonnée lors d'un combat avec les Indiens Caraïbes. Les rares survivants, dont sa femme, furent secourus par l'équipage du troisième navire, arrivé en retard.
Ana de Ayala se lia alors à un autre survivant, Juan de Penalosa, avec lequel elle vécut le reste de ses jours à Panama où elle mourut quelque part après 1572.

A propos de la gravure : En 1557, au retour d’un voyage au Brésil, André Thevet dont j'ai déjà parlé à propos de Marguerite de la Roque, reprend dans son ouvrage Singularités de la France antarctique, le thème des femmes guerrières trouvées par les Espagnols sur le fleuve Amazone. Il accompagne sa description de deux gravures effrayantes qui connaîtront un grand succès. Il nous dit « Elles font guerre ordinairement contre quelques autres nations, et traitent fort inhumainement ceux qu’elles peuvent prendre en guerre. Pour les faire mourir, elles les pendent par une jambe à quelque haute branche d’un arbre ; pour l’avoir ainsi laissé quelque espace de temps, quand elles y retournent, si le cas forcé n’est trépassé, elles tireront dix milles coups de flèches ; et ne le mangent comme les autres sauvages, ains le passent par le feu, tant qu’il est réduit en cendre » (Singularités p 243). Thevet d'abord se réjouit qu'aux trois sortes d'Amazones décrites dans l'antiquité, celles de Scythie, d'Asie, et de Libye, viennent s'ajouter les Amazomes d'Amérique. Ainsi chaque continent a ses Amazones. Aux dires de Lestringant, les Amazones d’Amérique représentent pour les conquistadores de la très catholique Espagne, l’antimodèle attirant et redouté de guerrières libres, chastes et conquérantes. Plus tard, dans la Cosmographie universelle, Thevet se dira « bien marry que je sois tombé en la faute de l’avoir creu ».

mercredi 18 janvier 2012

Inés de Bobadilla, première gouverneuse de Cuba

Fichier:Giradilla.jpg

Inés de Bobadilla (parfois Isabel de Bobadilla ; ?-1543) était la fille de Pedro Arias Dávila (1440? - 1531) et de Isabel de Bobadilla, famille noble et influente de Castille. Elle épousa, en 1537, Hernando de Soto. De Soto demande à Charles Quint le poste de gouverneur du Guatemala, « avec permission de faire la découverte de la Mer du Sud », mais il se voit plutôt confier le gouvernorat de Cuba. On attend de lui qu’il colonise le continent nord-américain au nom de l’Espagne et ce, dans les quatre ans. En récompense, lui-même et sa descendance obtiendraient un marquisat sur une large portion du territoire conquis.

Il embarque avec Inés de Bobadilla, son épouse, et après avoir remis sur pied La Havane saccagée et incendiée par les français, de Soto laisse sa femme à Cuba pour sa mission d'exploration en Floride de 1539 à 1543. Elle devient alors la première et la seule femme gouverneur de Cuba. Le Castillo de la Real Fuerza (Château de la Force Royale ; construit en 1558) à Cuba porte sur sa tour de guet une statue représentant une femme, La Giraldilla. On dit qu'elle y fut placée pour honorer Inès de Bobadilla qui y guettait le retour de son mari. De Soto ne revint jamais (mort en Floride probabl. tué par des indiens)).
Inés de Bobadilla fut remplacée par Juan de Avila.

Sur la photo : "La Giraldilla", célèbre statue de bronze du sculpteur Jeronimo Martin Pinzon, qui couronne la tour de guet du Château de la Force Royale à La Havane. Elle est l'un des symboles de la ville de La Havane.

Liste des leadeuses féminines de Cuba.

dimanche 15 janvier 2012

Mise aux point destinée à ces messieurs en visite sur ce blog qui espèrent n'y trouver que des "saintes" :

Suite aux réactions de certains commentateurs qui n'ont pas apprécié de voir sur mon blog traiter de femmes ayant participé peu ou prou à la colonisation de l'Amérique, je tiens à mettre ici les choses au point :
j'ai déjà expliqué ma démarche aussi bien dans les commentaires que dans un ajout spécial dans mon billet sur Inès de Suarez, que dans un avertissement particulier concernant Marguerite de La Roque avec pour résultat que les commentateurs dont j'ai écouté les requêtes ont décidé de se vexer définitivement.
Les concessions que j'ai faites ayant apparemment déclenché encore plus d'hostilité, je n'en ferais plus du tout.
Je ne fais pas ici l'inventaire des femmes du XVIe siècle dont le nom est parvenu jusqu'à nous dans le but de montrer des femmes qui ne seraient pas "connes" comme j'ai pu le lire. Je me passe des personnes qui prétendument non sexistes ont décidé que leur idée du féminisme est meilleure que la mienne et que je devrais la suivre.
Et que ceux qui au nom de leur idéologie non-violente exigeraient que l'on expurge de l'histoire les gens qui ont versé le sang ou ont contribué de près ou de loin à faire verser le sang, s'adressent à qui de droit : ceux qui rédigent les livres d'histoire.
Jeanne d'Arc, notre femme historique alibi, a versé le sang et a été canonisée en 1920. Ah oui ce n'était pas des indiens sur un territoire étranger.
D'où la récupération qui en est faite par le FN.
Et Saint Louis dont le nom se trouve partout : gares, lycées, rues, ponts, tunnels, places, avenues, îles, que sais-je ?
Ah oui il a tué des mécréants musulmans qui "occupaient" Jérusalem mais il est mort en grand perdant.
Alors : si Jérusalem était devenu francaise, saint Louis aurait-il été canonisé ?

Tout cela relève de l'absurde et ne m'intéresse pas.

Des femmes ont versé le sang, je ne les approuve pas, je ne les désapprouve pas non plus, ce n'est ABSOLUMENT PAS le propos de ce blog. Que ce soit clair.
Le propos est de revisibiliser les femmes d'un passé lointain, afin que l'on sache ce que nous avons à attendre de ce qu'il adviendra fort probablement des femmes du présent.

Pour donner une image : je préfère que l'on ne se souvienne dans 500 ans que de Nadine Morano ou même d'Anne Sinclair plutôt que de PAS UNE SEULE femme. Ce n'est tout de même pas un concept si difficile à comprendre.

Il n'y a rien de pire pour une petite fille de ne pas trouver le moindre exemple féminin dans sa culture. Ou d'en trouver beaucoup trop peu.
Il s'agit là d'une véritable castration mentale.




Dans cette vidéo on voit comment une femme nommée Faïda Hamdi s'est fait utiliser pour soulever le peuple afin de déclencher une révolution.
Nous avons là un bel exemple de manipulations de l'histoire des hommes par les hommes pour les hommes. Pour flatter la misogynie dominante, il fallait que ce soit une femme qui gifle Mohamed Bouazizi le tunisien qui s'est immolé par le feu, déclencheur de la révolution tunisienne.
Et ceci se passe aujourd'hui. Nous pouvons voir en direct comment l'histoire s'écrit aux dépends des femmes.
Ainsi dans l'histoire de la Révolution tunisienne de 2011, il ne restera probablement que cette femme. Une "diabolique".
Alors assez messieurs avec vos "diaboliques" et vos "saintes". "Mes" femmes ne sont ni l'une ni l'autre.
On n'est pas sainte parce que non "guerrière" et pas diabolique parce qu'impliquée dans une histoire de colonisation. Les femmes aussi ont un destin et leur marge de manoeuvre n'est pas moins conditionnée par les événements extérieurs, l'époque, le milieu dans lesquels elles se sont trouvées en naissant, que celle des hommes. Et si en plus, on les diabolise de toute pièce...

"Mes" femmes sont des femmes. Et cela me suffit.

vendredi 13 janvier 2012

La Malinche, interprète mexicaine



La Malinche (Malintzin ou Doña Marina, v. 1496 - v. 1529 ou 1551) était l’aînée du seigneur de Paynala (près de l’actuelle Coatzacoalcos, alors situé entre l’empire aztèque et les Mayas du Yucatán). Après la mort de son père, sa mère se remaria et donna naissance à un fils. Malintzin aurait été alors vendue ou donnée à des marchands d’esclaves mayas de Xicalango, un important centre commercial situé le long de la côte. Elle fut ensuite emmenée à Potonchan (aujourd’hui dans l’État du Tabasco), où les mayas Chontal l'offrirent aux Espagnols avec vingt autres esclaves.
Il semblerait qu’elle ait eu environ vingt ans (à cinq ans près). Bernal Díaz del Castillo la décrit dans ces termes : « Doña Marina était de bel aspect, insinuante et fort alerte ». Cortés la donna à Alonso Hernandez Puertocarrero, le membre de son expédition de plus noble naissance. Cependant, peu de temps après, Puertocarrero fut envoyé en Espagne en tant qu’émissaire de Cortés auprès du roi Charles Quint, et Cortés, conscient de son utilité et séduit par sa beauté, garda la Malinche avec lui.
D’après des sources espagnoles et indigènes, la jeune femme commença à faire l’interprète en quelques semaines. Elle traduisait entre autres le nahuatl (la lingua franca du centre du Mexique) et la langue maya yucatèque. À la fin de l’année, les Espagnols s’étant installés dans la capitale aztèque de Tenochtitlan, la jeune femme (appelée « Malintzin » par les indiens) connaissait suffisamment d’espagnol pour traduire directement les conversations entre Cortés et l’empereur aztèque. Les Indiens se mirent à appeler Cortés « Malintzin », sans doute une indication de l’intimité entre Cortés et la Malinche. Après la chute de Tenochtitlan vers la fin de 1521 et à la naissance de son fils, La Malinche disparaît de la scène politique, jusqu’à la désastreuse expédition de Cortés au Honduras de 1524 à 1526. Elle servit alors de nouveau d’interprète, ce qui suggère qu’elle connaissait les dialectes mayas autre que le Chontal et le Yucatecan. C’est dans les forêts centrales du Yucatán qu’elle se maria à Juan Jaramillo, un riche conquistador, compagnon de Cortés, dont elle eut une fille, Maria, née en 1526.

Sa mort, comme beaucoup d’événements de son existence, demeure une énigme : elle disparaît sans laisser de trace en 1528 : abandonnée par son mari, assassinée ou bien victime d’une épidémie ? La date de sa mort reste de même incertaine. Son mari, quant à lui, épouse en deuxième noce Beatriz de Andrade en 1529 ou 1530.

Bernal Diaz del Castillo dans "La Véritable Histoire de la Conquête de la Nouvelle-Espagne", décrit toujours avec respect la grande Dame Doña Marina. « Sans l’aide de Doña Marina » écrit-il, « nous n’aurions pas compris la langue de Nouvelle-Espagne et du Mexique ». Rodriguez de Ocana, un autre conquistador, raconte l’affirmation de Cortés selon laquelle, après Dieu, Marina était la raison principale de son succès. Les témoignages indiens sont encore plus intéressants, tant par les commentaires sur son rôle que par la place qu’elle occupe dans les fresques réalisées sur des évènements de la conquête. Dans la Lienzo de Tlaxcala par exemple, non seulement Cortés est rarement représenté sans La Malinche à ses côtés, mais celle-ci est montrée plusieurs fois seule, semblant diriger les évènements de sa propre autorité…

Beaucoup d’historien.ne.s pensent que La Malinche sauva son peuple : sans quelqu’un qui était capable de traduire les échanges mais également qui conseillait les deux camps de la négociation, les Espagnols auraient été beaucoup plus violents et destructeurs durant leur conquête. L’empire aztèque fut détruit, mais le peuple aztèque, sa langue, son histoire et sa culture existent encore de nos jours, en partie grâce aux efforts diplomatiques de La Malinche.

La figure de La Malinche a été représentée par les artistes latino-américains sous différentes formes. De nos jours et dans différents genres, elle est comparée à la figure de la Vierge Marie, de la Llorona (figure folklorique de la femme en pleurs) et avec les soldaderas mexicaines (des femmes qui combattirent au côté des hommes pendant la Révolution mexicaine) pour sa valeur.

La figure de la Malinche est symptomatique de l’opinion contradictoire qu'a le peuple mexicain de la femme. Beaucoup la considèrent comme la figure fondatrice de la population mexicaine, d’autres voient en elle la traîtresse à sa patrie, comme l’indique son surnom « La Chingada » - en français - la putain ou celle qui fut violée.

(Source : résumé du Wiki)


mercredi 11 janvier 2012

Marguerite de la Roque, première québecoise célèbre ?

On a renommé "colonisation" la "conquête" de l'Amérique depuis que l'on a reconnu qu'elle s'était accompagnée d'épouvantables génocides responsables de l'anéantissement de peuples ayant vécu principalement en harmonie avec la nature, ce qui n'est pas le cas de notre civilisation ennemie de notre environnement. Cette brutale main mise de l'Europe sur le continent américain a occasionné d'autres dégâts humains par la suite comme la traite des noirs, l'oppression de l'Amérique du Sud et autres mauvais traitements du même accabit jusqu'à aujourd'hui avec les guerres de type Vietnam (Irak, Afghanistan,...) ainsi que la brutale appropriation des matières premières entraînant des dégâts environnementaux terrifiants. Tania me demande donc comment traiter le sujet des femmes qui ont participé peu ou prou à l'avènement de cette destruction organisée sans réécrire l'histoire.
Je dirais qu'il faut replacer les événements dans leur contexte et également avoir conscience que les femmes ne sont ni meilleures ni pires que les hommes étant de la même espèce comme le fit remarquer ici très justement mais sur un tout autre billet Healcraft.
De plus, une des caractéristiques du XVIe siècle est qu'on le veuille ou non ce déplacement vers le continent américain d'une partie de la population européenne a des fins expansionnistes et, bien entendu, les femmes ne sont pas restées en Europe bien que, selon les livres scolaires d'histoire on ne peut qu'être persuadé.e du contraire. Essentiellement pour cette raison, cette négation systématique de la présence des femmes dans tous les domaines, ces bateaux en partance pour le "Nouveau Monde" y compris, je souhaite en parler.
JEA me suggère de citer plutôt une femme qui aurait fait le tour du monde en bateau en solitaire. Ce serait avec joie mais il s'agit là d'une figure du XVIIe siècle et je souhaite d'abord faire le tour des figures du XVIe (mis à part dans le cas des intermèdes musicaux) avant de passer au siècle suivant.

Puisque les livres d'histoire mentionnent aussi les assassins, pour rendre justice à tout le monde, j'évoquerai quelques grandes criminelles de l'époque , après tout, mon but n'est-il pas de rendre sa population féminine à l'histoire dont on s'évertue de l'effacer ?

Donc en 1541, Jean-François LaRocque de Roberval obtient du roi François Ier la permission de coloniser le Canada ; Marguerite de la Roque de Roberval, co-seigneuresse de Ponpoint, nièce (cousine ou soeur, les avis divergent) de celui qui fut nommé pour l'occasion chef de l’expédition française ayant pour mission de fonder le premier poste permanent en Nouvelle-France, accompagne son oncle dans ce voyage au Canada "C'est que faisait ledit Roberval un voyage sur la mer duquel il était chef par le commandement du Roi son maître, en l'île de Canada, auquel l'en avait délibéré, si l'air du pays eût été commode, de demeurer et faire villes et châteaux*". Bien d'autres femmes se trouvent parmi les passagers.

D'après certaines versions de l'histoire : le voyage est long à bord du navire et Marguerite tombe amoureuse d’un marin. Roberval découvre l’intrigue. Comme c'est un calviniste plutôt étroit d'esprit, il fait débarquer soit l'homme d'abord soit sa nièce (les avis divergent selon les sources là aussi) sur une île dite l'île aux Démons, dans le Golfe du Saint-Laurent. Soit que l’oncle, dans un élan de générosité, laisse à Marie une servante nommée Damienne soit qu'elle l'ait prit avec elle, toujours est-il que les débarqués sont en fin de compte au nombre de trois.

D'après Marguerite de Navarre, les amants sont déjà mariés avant le départ mais l'homme ayant commis quelque traîtrise est condamné à être débarqué seule sur une île uniquement habitée d'animaux sauvages mais sa femme supplie Roberval de la laisser avec lui.

D'après une autre source ce serait Marguerite qui aurait été débarqué et l’amoureux qui aurait réussi à rejoindre sa fiancée en s’échappant du navire.

Marguerite se trouve enceinte mais durant l’hiver rigoureux, son bébé meurt par manque de lait. Le fiancé et la servante succombent, au froid (d'après Marguerite de Navarre, en raison de l'eau qu'ils boivent "[le mari/amant] devint si enflé qu'il mourut"). Marguerite reste donc seule.

Cette jeune fille de la noblesse se met alors à vivre de la chasse, de la pêche et de la cueillette tel ces autochtones de l'Amérique appelés à être massacrés par les envahisseurs. C'est le retour forcé à la nature. D'après Marguerite de Navarre, elle se serait contenter de la lecture du Nouveau Testament, de la prière et de la méditation et ne tuait à l'arquebuse et à la fronde que les animaux cherchant à déterrer et dévorer le cadavre de son bien-aimé (mais on a du mal à croire qu'elle survive en ne mangeant rien). Plusieurs années plus tard, elle parvient à signaler sa présence à des pêcheurs européens (peut-être basques) qui se rendent dans ces lieux pour chasser la baleine. D'après Marguerite, le bateau qui les a débarqués repasse par là et reprend la jeune femme. C'est ainsi que Marguerite peut retourner en France.

On dit que ceci s’est passée sur une des îles avoisinant Harrington Harbour, dans la Basse-Côte-Nord sur l'île rebaptisée l'île de la Demoiselle. Il s'y trouve encore aujourd'hui une grotte désignée sous le nom de Grotte de Marguerite, où notre héroine se serait réfugiée.

Son histoire devient célèbre en France et est immédiatement relatée par différentes écrivain.e.s. comme Marguerite de Navarre dans l'Heptaméron, Francois de Belleforest dans Histoires tragiques et André Thévet dans Cosmographie.

Depuis d'autres romans ont été inspirés de cette histoire : Elizabeth Boyer a écrit un roman "Marguerite de la Roque" en 1975, Charles Goujet "L'île aux Démons" en 2000, Joan Elizabeth Goodmann "Paradis" en 2002, Douglas Glover "Elle" en 2003 qui remporte un prix de littérature canadien, Angèle Delaunois "La demoiselle oubliée" en 2008. Il existe également au moins une pièce de théâtre et de nombreuses nouvelles inspirés de ce récit.


MARGUERITE DE LA ROQUE A Story of Survival

*extrait de la 67e nouvelle de l'Heptaméron

dimanche 8 janvier 2012

Teodora Ginès, compositrice noire kiskeyenne

Puisque je suis en Amérique du Sud, je dois vous présenter le personnage de Teodora Ginès (v. 1530- ap. 1598), joueuse de cistre originaire d'une île appelée au XVIe siècle "Kiskeya", rebaptisée par Colomp "Hispaniola" et que l'on appelle aujourd'hui la République dominicaine. Sa soeur Micaela (chanteuse) et elle sont d'abord réduites à l'esclavage par les espagnols puis, grâce à leurs exceptionnels talents musicaux, affranchies pour faire partie de l'orchestre de l'église de Santiago de Cuba. Teodora Ginès a donné son nom à ce morceau musical datant de 1580 (ou 1562) et que l'on dit composé par elle (ou par elle et sa soeur) "El Son de la Má Teodora". Il sonne très moderne et pourtant il a plus de 400 ans :




Paroles :
¿Dónde está la Má Teodora? Rajando la leña está. ¿Con su palo y su bandola? Rajando la leña está. ¿Dónde está que no la veo? Rajando la leña está.

jeudi 5 janvier 2012

Inès de Suarez, conquistadora


Inés Suárez (Plasencia (Extremadure, Espagne) 1507 - Chili 1580, a participé à la conquête du Chili et à la fondation de Santiago du Chili.

Inés de Suárez

A 19 ans elle épouse un certain Juan de Malaga qui part se joindre à la conquête de l'Amérique du Sud. Elle l'attend jusqu'à l'âge de 30 ans, où elle décide d'aller le chercher. Elle embarque avec l'expédition des frères Pizzaro. Sur place, elle apprend que son mari est mort en mer dans un bateau naviguant pour le Pérou. Elle fait la connaissance du conquistador Pedro de Valdivia, ils se plaisent, une liaison démarrent entre eux. (Ils ne se marient pas car lui est déjà marié en Espagne). Malgré l'opposition des prêtres mais encouragés par quelques capitaines, il lui confie le commandement d'une troupe espagnole.

Du Pérou, ils partent pour le Chili. Inès de Suarez s'occupe de trouver de l'eau dans le désert, de soigner les malades et sauve Valdivia lorsque l'un de ses rivaux tente de l'éliminer.

Arrivés au bord du Mapocho, un endroit irrigué et fertile Valdivia décide de s'y implanter. Il offre des cadeaux aux autochtones pour leur manifester ses intentions pacifiques. Ceux-ci prennent les cadeaux mais attaquent les espagnols. Ils sont sur le point de vaincre lorsqu'ils jettent leurs armes et s'enfuient ayant vu un cavalier monté sur un cheval blanc et l'épée nue à la main descendre du ciel. Les espagnols pensent qu'il s'agit de saint Jacques le Majeur et nomment l'endroit "Santiago". La ville de Santiago du Chili est officiellement crée le 12.02.1541.

Mais bientôt les autochtones songent à reconquérir l'endroit et se regroupant atteignent bientôt le nombre de 20 000 combattants. Les espagnols assaillis par une aussi grande armée croient que le jour du Jugement Dernier est arrivé et commence à perdre ce qu'il leur reste de courage quand Inès de Suraez qui s'occupait jusque là essentiellement d'apporter nourriture et boisson ainsi que du secours aux blessés, a une idée qui paraît bien cruelle aujourd'hui mais qui sauva la situation des espagnols.

Elle propose de décapiter sept otages et d'exposer leur tête sur des piques pour les brandir devant les indiens afin de les effrayer. Quand l'un des capitaines lui demande "Qui va tuer ses hommes, madame ?" elle prend l'épée et tue elle-même les otages, revêt une armure, monte sur un cheval et se rend elle-même face aux indiens encourager les espagnols de la voix et du geste à montrer qu'ils ne se laisseront pas massacrer.

D'après des témoins de l'époque, les indiens auraient dit que sans la femme sur le cheval blanc, les espagnols n'auraient pas été les vainqueurs de cette bataille.

Bien entendu, on ne sait pas exactement la vérité mais on est cependant sûr que la ville de Santiago n'aurait pas été sauvée sans Inès de Suarez.

Valdivia fut bientôt contraint d'abandonner sa liaison avec Inès sur ordre du gouverneur royal.

Inès alors âgée de 42 ans épouse Rodriga de Quiroga de 4 ans son cadet. Elle termine sa vie tranquillement à Santiago, honorée de tous comme une femme vaillante et une grande capitaine, reprenant les activités de charité auxquelles elle se livrait auparavant. Valdivia devient lui-même gouverneur royal. Tous deux meurent à Santiago en 1580 à quelques mois d'intervalle.

Ajout du 7.12.2012 : A la suite d'une remarque judicieuse de JEA sur les personnages de conquistadores dans l'histoire du monde, gens qui ont détruit des peuples entiers pour leur dérober leurs biens avec des conséquences que l'on peut encore observer aujourd'hui (combien de natifs d'Amérique du Sud viennent en Espagne faire les sales travaux dans des conditions d'esclaves ?) je précise que je ne suis pas non plus très enthousiaste à leur sujet. Si j'ai citée cette femme dans la galerie des femmes d'exception du XVIe siècle c'est principalement pour réviser la préjugé selon lequel au XVIe siècle, les femmes se contentaient de filer la laine du matin au soir en attendant le XXe siècle et Simone de Beauvoir (en caricaturant, bien sûr).

mercredi 4 janvier 2012

Découverte zoologique : l'espèce humaine est la seule espèce androgénique au monde

Suite à mes "femmes de l'année 2011", femmes de tête, créatrices et femmes d'action, billet qui répondaient plus ou moins à la nomination par des médias très partiaux d'une "femme de l'année 2011", simple paillasson pitoyable d'un homme foncièrement arrogant, sexiste, malhonnête et irresponsable (et encore, je suis gentille) devant servir de modèle aux autres femmes de France et de Navarre selon le souhait masculin ; j'ai découvert qu'il y a pire, et que la BBC va plus loin que mon billet précédent qui dénonçait l'exclusion systématique, tant sur le plan symbolique qu'iconologique de la femme de l'espèce humaine, en élisant parmi trois femmes de l'année 2011, une femelle panda. A l'aube du XXIe siècle, preuve est maintenant faite que la femme n'appartient pas à la même espèce que l'homme mais à l'espèce animale.

L'espèce humaine est donc la seule espèce au monde ne comprenant QUE (sans jeu de mots) des mâles.

Si vous ne le saviez pas encore vous allez en être convaincu en lisant cet article ci.

nous le démontre également avec une pub de la Croix Rouge dont le slogan est "L'homme doit rester debout" (tandis que la femme doit rester à quatre pattes) présentant des hommes que l'on met debout, une femme ou l'autre apparaissant de dos pour hisser elles-aussi un moment donné le sacro-saint "homme" de sexe mâle qui doit rester debout, je le repète, car c'est tout un symbole (un animal ne se tient pas debout)).

A propos d'animaux debout ou à quatre pattes, vous n'aurez pas été sans remarquer que le XVIe siècle nous a donné des naturalistes féminines (ben si dans ma liste de femmes non commémorées 2011, liste des décès, il y en a une citée en 2e place: Lorenna Strozzi (1515-1591)) !

J'ai longtemps cherché pour en trouver mais il y a un hic avec elles : où sont donc leur biographie ?

Je n'en vois nulle part. Ni d'elle, ni de Tarquinia Molza (1542-1617), naturaliste, poète et philosophe italienne. Je ne sais même pas dans quel(s) domaine(s) elles ont censé avoir été des naturalistes : minéralogie, astronomie ou zoologie. Bon, ben en attendant d'en savoir plus, voilà un détail zoologique du tableau de Guido Reni "L'enlèvement d'Hélène" qui nous documente sur les animaux domestiques partageant leur vie avec la nôtre dans les villas et châteaux de l'époque.

L’Enlèvement d’Héléne, by Guido Reni

Ne sont-ils pas mignons ? Au moins, ils ont l'air nettement moins arroganto-tragico-ridicule que l'"homme debout".

Et hop un article d'Emelire sur le même sujet (les pandas et nous) !
Et si vous voulez savoir à quoi ressemble exactement l'espèce humaine : cliquez ici.

dimanche 1 janvier 2012

1512 - 2012, l'icône de l'exclusion de la femme a 500 ans

Il y a pile 500 ans, Michel-Ange dévoilait sa grande fresque du plafond de la chapelle Sixtine où se trouve ça :

Michel ange, Main de Dieu, chapelle Sixtine.jpg


Avec cette représentation redoutablement efficace (que je n'ai pas besoin de restituer dans son intégralité, tout le monde aura reconnu celle du lien privilégié de l'homme masculin sur son petit nuage avec un Dieu masculin descendant un instant du sien pour lui tendre la main), Michel-Ange cimente en image l'exclusion de la femme comme interlocutrice égale à l'homme d'un Dieu neutre. Aucun des protagonistes n'est neutre et la femme est une paria née, complètement absente de l'imagerie fondatrice.

Sans parler du fait que Dieu à un Fils Unique.

"If God is male, then male is God"

Mary Daly
(Si Dieu est mâle, alors, le mâle est Dieu).
Voir au sujet de notre Dieu mâle la traduction exclusive d'Hypathie d'un extrait des écrits de Mary Daly.

Les conséquences de cette idée de dualité mâle/Dieu nous les voyons tous les jours : guerres, désastres, destructions, souffrances en tous genres. Au nom de la divinité "naturelle" et exclusive de l'homme, la planète exclue, donc, est ravagée jusqu'à son anéantissement.

Si Divinité, il y a, elle devrait être en tout : dans les pierres, dans les plantes et dans les animaux. Tous, et de tous les sexes.
Ce serait la moindre des choses pour préserver la vie que d'en donner une représentation différente de celle de Michel-Ange.