samedi 31 décembre 2011

Les femmes de l'année 2011

J'ai publié en début d'année l'anniversaire des naissances de femmes qui ont apporté leur contribuation à l'art, l'invention, la découverte, la pensée et les techniques, de celles que l'on ne commémorent pourtant guère et j'avais laissé de côté l'anniversaire des décès parce que c'est un très long travail de rassembler tous ces noms éparpillés un peu partout.
Mon intermède musical m'a permis ces jours-ci de le faire. La voilà. Si cette liste n'est pas exhaustive, elle est du moins représentative.


780e anniversaire

Elisabeth von Thüringen ou Sainte Élisabeth de Hongrie (1207-1231), grande noble allemande qui se fit simple infirmière et voua sa courte existence aux plus nécessiteux/ses ; fondatrice de l'hôpital de Marbourg

430e anniversaire

Lorenna Strozzi (1515-1591), naturaliste italienne

310e anniversaire

Jane Sharp (active vers 1671), sage-femme britannique

290e anniversaire

May Read (v.1690-1721), piratesse anglaise

220e anniversaire

Franziska Dorothea Lebrun-Danzi (1756-1791), compositrice allemande

Bicentenaire

Martha Laurens Ramsey (1718-1811), agronome américaine

190e anniversaire

Marie Louise Dugès La Chapelle (1769-1821), sage-femme française

180e anniversaire

Stephanie Félicité du Crest de Saint-Aubin (1746-1831), femme de lettre et moraliste française

Maria Agata Szymanowska (1789-1831),compositrice polonaise et pianiste virtuose

professionnelle

Sophie Germain (1776-1831), mathématicienne française

170e anniversaire

Marie Gillain Boivin (1773-1841), sage-femme française

160e anniversaire

Marie Shelley (1797-1851), écrivaine britannique, autrice de "Frankenstein"

150e anniversaire

Tekle Badarzewska (1834-1861), compositrice polonaise

Lola Montez (1818-1861), danseuse et actrice d'origine irlandaise

140e anniversaire

Louise Aston (1814-1871), écrivaine féministe et défenseuse des droits civiques allemande

Anna Atkins (1799-1871), botaniste et photographe britannique

Jeanne Villepreux-Power (1794-1871), naturaliste française

130e anniversaire

Anna Maria Elisabeth Lisinska Jerichau-Baumann (1819-1881), peintresse danoise

120e anniversaire


Mme Craven, née Pauline de la Ferronnays (1808-1891), femme de lettres française

Cécile de Bade de son nom orthodoxe Olga Fiodorovna (1839-1891), philantrope russe d'origine allemande, fonda un lycée pour jeunes filles ainsi que la première école pour filles en Ossétie

Virginia Livia Frege (1818-1891), cantatrice (soprano) et mécène allemande

Sofia Kovalevskaya (1850-1891), mathématicienne russe

Amalie Dietrich (1821-1891), naturaliste et botaniste allemande

Barbara Leigh Smith Bodichon (1827-1891), éducatrice, artiste et l'une des figures de proue du mouvement féministe britannique

Pauline de la Ferronnays (1808-1891), femme de lettres française

Caroline Boussart (1808- 1891), journaliste belge, rédactrice du journal de Bruges pendant 50 ans

Jeanne Désirée Veret Gay (1810-1891), féministe et socialiste française

110e anniversaire

Victoria du Royaume-Uni, née Alexandrine Victoire de Hanovre (1819-1901), fut reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande (1837–1901) et Impératrice des Indes (1876–1901). Son règne, qui dura plus de 63 ans, demeure le plus long de toute l’histoire du Royaume-Uni et de celui des monarques de sexe féminin.

Eleanor Anne Ormerod (1828-1901), biologiste britannique

Henriette Browne de son vrai nom Sophie de Bouteiller (1829-1901), peintresse orientaliste bienfaitrice française

Kate Greenaway (1846-1901), écrivaine et illustratrice anglaise de livres pour enfants

Marie de Vaulx (1836-1901) femme de lettres française

Centenaire

Wilma Neruda dite Lady Hallé (1838-1911), violoniste virtuose morave

Marguerite Boucicaut (1816-1911), bienfaitrice française

Blanche-Augustine-Angèle Soyer (1843-1911), écrivaine française

Williamina Fleming (1857-1911), astronome américaine d'origine écossaise

Ellen Swallow Richards (1842-1911), chimiste américaine

90e anniversaire

Nathalie Le Mel (1827-1921), anarchiste (Commune de Paris) et militante féministe française

Henrietta Swan Leavitt (1868-1921), astronome américaine

Mary Watson Whitney (1847-1921), astronome américaine

Natalie Curtis (1875-1921), ethnomusicologue américaine

80e anniversaire

Marie Eugenie Delle Grazie (1864-1931), écrivaine, dramaturge et poétesse austro-hongroise

Käthe Hoffmann (1883-1831), botaniste allemande

Bell Ida Wells Barnett (1862-1931), journaliste et rédactrice en chef afro-américaine, chef de file au début du mouvement des droits civiques

70e anniversaire

Gabrielle Reuter (1859-1941), écrivaine allemande

Marina Tsvetaïeva (1892-1941), poétesse russe

Annie Jump Cannon (1863-1941), astronome américaine

Blanche Edward Pilliet (1858-1941), médecienne française

Elizabeth von Arnim (1866-1941), romancière anglaise

Lya Berger (1877-1941), écrivaine française

Henriette Deloras (1901-1941), peintresse française

Penelope Delta (1874-1941), écrivaine grecque de littérature pour la jeunesse

Cléoma Falcon (1905 ou 06-1941), guitariste et chanteuse de musique cadienne

Zoia Anatolievna Kosmodeminaskaia (1923-1941), résistante russe pendue par les nazis

Maud Doria Haviland (1889-1941), ornithologiste anglaise

Lucy Varga (1904-1941), historienne francophone d'origine autrichienne

Marguerite van de Wiele (1857-1941), écrivaine belge

Marthe Oulié (1901-1941), archéologue française

Elsa Asenijeff (1868-1941), écrivaine allemande

60e anniversaire

Margaret Clay Ferguson (1863-1951), biologiste américaine

Henriette Desportes (1877-1951), peintresse française

Dorothy Dix (1861-1951), journaliste et éditorialiste américaine

Mary White (1865-1951), militante socialiste des droits civiques et féministe américaine

Jeanne Perdriel-Vaissière (1870-1951), écrivaine et poétesse française (pseudo : Saint-Cygne)

Juana Richard Lesclide, de son vrai nom Mélanie Jeanne Adrienne Ignard (1866-1951), femme de lettres française

Agrippina Vaganova (1879-1951), danseuse russe

Anna Siemsen (1882- 1951), pédagogue, pacifiste et femme politique allemande

50e anniversaire

Marguerite Monnot (1903-1961), pianiste et compositrice française de chansons (Édith Piaf) et de musiques de films (Irma la douce)

Bell, Vanessa (1879-1961), peintresse et architectrice d'intérieur britannique

Hélène Dutrieu (1877-1961), aviatrice belge

Anne Sewell Young (1871-1961), astronome américaine

Edna Gladney (1886-1961), travailleuse sociale américaine

Hildreth Meiere (1892-1961), artiste américaine

Nora Mitrani (1921-1961), écrivaine surréaliste et sociologue bulgare

Adela Pankhurst (1885-1961), tête de file des suffragistes australiennes (fille d'Emmeline Pankhurst)

Gabriele von Sazenhofen (1898-1961), femme de lettres autrichienne

Harriet Shaw-Weaver (1876-1961), féministe et femme politique anglaise

Patricia Wentworth (1878-1961), romancière britannique de romans policiers

40e anniversaire

Ida Schwetz-Lehmann (1883-1971), céramiste autrichienne

Helene Weigel (1900-1971), actrice allemande d'origine autrichienne et directrice du Berliner Ensemble

Alice Curchod (1907-1971), écrivaine suisse de livres pour enfants

George-Day (Yvonne Debeauvais) (1893-1971), écrivaine française

Thea Rasche (1899-1971), pilote et journaliste allemande

30e anniversaire

Mariama Bâ (1929-1981), écrivaine sénégalaise

Jovette Bernier (1900-1981), romancière et poétesse québécoise

Françoise Bujold (1933-1981), écrivaine et poétesse canadienne

Marcelle Cahn (1895-1981), peintresse française

Agnia Barto (1906-1981), poétesse et écrivaine russe pour enfants

Thérèse Casgrain (1896-1981), femme politique et féministe canadienne

Anjela Duval (1905-1981), poétesse bretonne

Marcia Moretto (1949-1981), danseuse, chorégraphe et metteuse-en-scène argentine

Valentine Prax (1897-1981), peintresse française

Madeleine Ley (1901-1981), femme de lettres belge

Anita Loos (1888-1981), actrice, scénariste et écrivaine américaine

Yvonne Pagniez (1896-1981), écrivaine, journaliste et résistante française

Béatrice Tinsley (1941-1981), astronome et cosmologiste néo-zélandaise

Geneviève Marie-Aurélie Woillard-Roucoux (1948-1981), palynologiste belge

20e anniversaire

Charlotte Moorman (1933-1991), violoncelliste et performeuse américaine

Berenice Abbot (1898-1991), photographe américaine

Marie-Thérèse d'Alverny (1903-1991) , historienne française

Muriel Box (1905-1991), réalisatrice britannique

Loulou Boulaz (1908-1991), alpiniste suisse

Gisèle Celan-Lestrange (1927-1991), graveuse française

Maria Eisner (1909-1991), photojournaliste américaine

Gladys Hulette (1896-1991), scénariste américaine

Yanka Dyagileva (1966-1991), poétesse russe

Aniéla Jaffé (1903-1991), psychanalyste jungienne

Natalia Ginzburg (1916-1991), écrivaine italienne

Martha Graham (1894-1991) danseuse et chorégraphe américaine

Fahrelnissa Zeid (princesse) (1901-1991), artiste irakienne

Charlotte Knabe (1907-1991) historienne allemande

Katia Krafft (1942-1991), volcanologue française

Suzanne Lauriot Prévost (1899-1991), écrivaine française

Margery Sharp (1905-1991), écrivaine britannique

Françoise Mézières (1909-1991), kinésithérapeute française, inventrice de la méthode Mézières

Ruth Page (1899-1991), danseuse et chorégraphe américaine

Odette Loyen du Puigaudeau (1894-1991), ethnologue française

Flora Steiger-Crawford (1899-1991), première architecte diplômée de Suisse, designerin, sculptrice.

Aimée van de Wiele (1907-1991), claveciniste et compositrice belge

10e anniversaire

Grete von Zieritz (1899-2001), compositrice et pianiste austro-allemande

Hélène de Beauvoir (1910-2001), peintresse française (soeur de Simone)

Régine Cavagnoud (1970-2001), skieuse alpine française

Marie Cardinal (1928-2001), écrivaine française

Marianne Breslauer (1909 - 2001) photographe allemande

Louise Boitard (1907-2001) résistante française

Aaliyah (1979-2001), chanteuse, mannequin, actrice afro-américaine

Jeanne-D'Arc Charlebois (1920-2001), chanteuse, imitatrice, musicienne québécoise

Chantal Chaudé de Silans (1919-2001), championne française d'échecs

Jacqueline Gilardoni ( - 2001), militante de la cause des animaux créa l'O.A.B.A. (Œuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoir)


Rhonda Singh alias Bertha Faye (1961-2001) catcheuse d'origine canadienne

Mimi Baez Farina (1945-2001), chanteuse, compositrice de chansons et militante américaine (soeur de Joan Baez)

Marta Hillers (1911-2001), journaliste allemande, autrice de "Une femme à Berlin"

Suzanne Hiltermann (1919-2001), résistance française

Suzanne Labin (1913-2001) , politologue française

Antonina Kloskowska (1919-2001,) sociologue russe


1er anniversaire

Louise Reiss (1920-2011) médecienne ayant montré en 1961 les effets néfastes des essais
nucléaires

Eva Strittmater (1930-2011) écrivaine allemande

Maria Elena Walsh (1930- 2011) romancière, poétesse et musicienne argentine

Theoni V. Aldredge (1932-2011) costumière de théâtre américaine d'origine grecque

Cesaria Evora (1942-2011) chanteuse capverdienne

Diana Wynne Jones (1934-2011) auteur britannique de romans fantastiques

Hedda Sterne (1910-2011) artiste peintre américaine

Rosalyn Yalow (1921-2011) physicienne américaine co-lauréate du Prix Nobel de médecine 1977

Christiane Desroches Noblecourt (1913-2011) égyptologue française

Elena Bonner (1923-2011) dissidente soviétique, militante des Droits de l'homme

Lilian Jackson Braun (1913-2011) autrice américaine

Dimi Mint Abba (1958-2011) chanteuse mauritanienne

Florentina Gómez Miranda (1912-2011) avocate, professeur et personnalité politique argentine, défendant les droits des femmes.

Françoise Cachin (1936-2011), historienne de l'art, directrice des Musées de France

Christa Wolf (1929-2011), écrivaine est -allemande


Hélène Rochas (1927-2011), femme d'entreprise française


vendredi 30 décembre 2011

Marianne von Martinez, compositrice d(e la fin d)u XVIIIe siècle



Purement instrumentale et plus proche de nous (Marianne von Martinez est décédée au début du XIXe siècle) voici pour clore cette série musicale (je réserve quelques compositions féminines pour une autre fois), cette jolie sonate au piano.

mercredi 28 décembre 2011

Maria Antonia Walpurgis, compositrice du XVIIIe siècle



Maria Antonia Walpurgis (1724-1780), soeur du prince électeur de Bavière, puis duchesse de Saxe par son mariage, en 1747, avec le prince électeur de Saxe, fut une grande poétesse qui fit partie de l'Académie d'Arcadie, sous le pseudonyme de Ermelinda Talea Pastorella Arkadia, mais aussi une chanteuse, une claveciniste et une fantastique compositrice. Elle fut l'élève de Ferrandini, Porpora et Hasse. Peintresse également, elle étudia avec Anton Raphale Mengs.
Une femme accomplie, d'une créativité extraordinaire.

J'ai trouvé ce MAGNIFIQUE morceau d'elle sur youtube mais la copie du code est bloquée. Je vous recommande néanmoins d'aller l'écouter, vous ne serez pas déçu : il est absolument merveilleux !!!!


(image : autoportrait de Maria Antonia Walpurgis en peintresse).

lundi 26 décembre 2011

Elisabeth Jacquet de La Guerre

Une fois n'est pas coutume : voici un morceau d'une compositrice française :



Très douée, Elisabeth joua du clavecin à cinq ans devant Louis XIV !

dimanche 25 décembre 2011

Un Joyeux Noël à tous avec Wilhelmine de Bayreuth



Grande compositrice du XVIIIe siècle, Wilhelmine de Prusse, margravine de Bayreuth a composé en 1740 un opéra nommé "Argenore" dont ce morceau est un extrait.

Réfugié en Prusse après la révocation de l'Édit de Nantes et l'exécution du chevalier de la Barre brûlé avec un exemplaire de son Encyclopédie, Voltaire a rencontré Wilhelmine au cours de ses voyages à Colmar et à Lyon et en Prusse. Il a entretenu une correspondance avec elle, signée « frère Voltaire » ; il a collaboré avec elle à des négociations secrètes de paix, et beaucoup apprécié cette grande dame sur la mort de laquelle il a écrit une Ode.
Le conseiller Tronchin raconte qu'en partant, le 11 septembre 1752(?), la princesse « sauta au cou » de Voltaire, et que « tous deux sans se rien dire, se tenaient embrassés, fondant en larmes » . un autre témoin, Björnstahl, écrit que , dinant à Ferney le 7 septembre, la princesse dit à Voltaire qui l'appelait « Votre altesse » : « Tu es mon papa, je suis ta fille, et je veux être appelée ta fille ».

Frédéric de Prusse écrivit à Voltaire à la mort de Wilhemine :
"Il faut que toute l'Europe pleure avec moi une vertu trop peu connue; il ne faut point que mon nom partage cet éloge; il faut que tout le monde sache qu'elle est digne de l'immortalité, et c'est à vous de l'y placer".

vendredi 23 décembre 2011

Elisabetta de Gambarini, compositrice du XVIIIe siècle

Elisabetta de Gambarini, compositrice britannique (comme son nom ne l'indique pas,)est morte à 33 ans. Elle a heureusement eu le temps pour nous laisser une très jolie série de sonates comme celle-ci :



et une autre série d'adorables "lessons" de clavecin dont en voici un exemplaire :



Je n'ai pas pu me décider pour un seul morceau car toute l'oeuvre de cette compositrice est sur youtube !

Un peu de musique (XVIIIe Siècle) : Anna Bon di Venezia



Anna Bon née en Russie (V. 1740 - ap. 1767) est une compositrice italienne du XVIIIe siècle.
Ici un très beau morceau de clavecin (Sonate n°2 1er mouvement)

mercredi 21 décembre 2011

Chats d'après Holbein



J'ai trouvé sur le web cet amusant portrait de chats dans les vêtements d'Henri VIII et d'Anne de Clèves d'après les portraits des mêmes par Hans Holbein le Jeune. Comme je suis occupée à préparer un billet assez long, je le publie là pour votre distraction.
C'est au temps de Pétrarque, au XIVe siècle, et de Du Bellay et de Marie de Gournay au XVIe siècle, que le chat entre dans la poésie. Les chats sont alors des gardiens tout autant que des muses pour les poète.sse.s et les écrivain.e.s. En effet, les chats gardaient jalousement les manuscrits de leurs maîtres.ses et les protégeaient de la curiosité des rongeurs. Il paraît que Dante aurait appris à son chat noir à tenir chaque nuit une bougie allumée entre ses pattes... Le chat devient donc indispensable à l'écrivain...

lundi 19 décembre 2011

Razan is free

Pendant que j'étais au Moyen-Orient avec l'Ancien Testament, la Torah et le Coran je reçevais à relayer cet appel à la libération de l'avocate et blogueuse syrienne Razan Ghazzawi qui a été arrêtée le 4 décembre alors qu'elle se rendait en Jordanie pour un séminaire sur la défense du droit d’informer et la liberté de la presse dans le monde arabe. Citation sur ce blog-ci :
« S’il m’arrive quoi que ce soit, sachez que le régime ne craint pas les détenus, mais ceux qui ne les oublient pas. » Razan Ghazzawi

tant que l’on ne l’oublie pas. Razan Ghazzawi

Le temps que je publie un billet sur la question, elle a été libérée hier soir à 22.30 h. Alors pourquoi ne pas aussi relayer cette information- là ? Je passe la main à :

zoé lucider
Emelire
F comme ...
Hypathie
Lucrecia Bloggia
Espaces, instants
Journal en noir et blanc
alicewonderverden
A dire d'elles
Mo(t)saique
Textes et prétextes
mad meg
insolente veggie
fée myrtille
enquelquesorte
aquarelle, jardin...
cultive ton jardin
le goût des archives
journal de classe
Fa#
chant-alouette
claire-felloni
george
bleue azur
mes carnets vénitiens
ciel bleu de castille
mazel
steph
paule
liberté de pinceaux
éclats de mots
le petit renaudon
clavier bien tempéré
paumadou
angèle
Artémise
luciamel
circé
Fattorius
LienLili Galipette
Canel
Sophie
Asphodèle
L'Ogresse
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Liliba
Syl
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Cécile
Margotte
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Kenza
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ICB
Siobhan
Danielle
Lali
L'Irrégulière
Luzycalor
Maïté
Delphine
Sharon
Violette
Paul
Françoise
push(s)
mauvaise herbe
Variae
Chez El Camino
Une Autre Vie
A toi l'honneur !, la suite...
Le Blog de Gabale
Ségorama
Bah !
Mon avis t'intéresse
Sète'ici
Rimbus le blog
Le grumeau
Saint-Pierre-des-Corps, c'est où ça
LES JOURS ET L'ENNUI DE SEB MUSSET
100 000 V
Chez Homer
Entre Musique et Politique
De tout et de rien, surtout de rien d'ailleurs
Ce Que Je Pense ...
Alter Oueb
Arnaud Mouillard
Les divagations NRV de cui cui fit l'oiseau.
La revue de Stress
Je n'ai rien à dire ! et alors ??
Les coulisses de Sarkofrance
Zette And The City
les échos de la gauchosphère
Unhuman
Ecume de mes jours
Ruminances
Philippe Méoule
Chez dedalus
Mon Mulhouse
L'actu...sans blagues!
Météo Mulhouse
Du petit monde de Gildan
Les Peuples du Soleil
Les privilégiés parlent aux Français...
Le blog de Laurent Grandsimon
des pas perdus
La lettre de Jaurès
Un raleur de plus
Engagée
Trublyonne voit la vie en rouge
Princesse101
Peuples.net
Le Solitaire de la Lune
Traqueur Stellaire
Moi, je
Asclepieia
Gularu #Blog
Le blog de Louis Lepioufle
MINIJUPE
Margaud cuisine mais préfère diner en ville
Antenne-relais
[Unhuman]geek
Mon Mulhouse le blog 100 % BIO
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Du trASh et DeS bAiSerS!!!
Hashtable
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Chroniques d'un breton
Le jour et la nuit
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prélude à la fugue
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L'antre de Graoum

vendredi 16 décembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme : 11 - la désobéissante

Comme j'ai glissé de la religion chrétienne à la religion juive et que Kali a publié sur son blog quelques sourates parlant de la femme, je termine ce petit tour d'horizon non exhaustif par la religion musulmane par cet emprunt :

"Quelques extraits du coran sur le statut des femmes

Source http://islamfrance.free.fr/doc/coran/sourate/2.html

Le statut de la femme

Sourate 2-222. - Et ils t'interrogent sur la menstruation des femmes. - Dis : "C'est un mal. Éloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles sont pures. Quand elles se sont purifiées, alors cohabitez avec elles suivant les prescriptions d'Allah car Allah aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient".

Sourate 2-223. Vos épouses sont pour vous un champ de labour; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez et oeuvrez pour vous-mêmes à l'avance. Craignez Allah et sachez que vous le rencontrerez. Et fais gracieuses annonces aux croyants!


Sourate 2.228 Et les femmes divorcées doivent observer un délai d'attente de trois menstrues ; et il ne leur est pas permis de taire ce qu'Allah a créé dans leurs ventres, si elles croient en Allah et au Jour dernier. Et leurs époux seront plus en droit de les reprendre pendant cette période, s'ils veulent la réconciliation. Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance. Mais les hommes ont cependant une prédominance sur elles. Et Allah est Puissant et Sage.


Sourate 4-34. Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d'elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand !

L'Islam mérite le respect à l'instar de toute religion et croyance. Cependant, comme toutes les religions, ne mérite-t-elle pas d'être remise dans le contexte d'un monde qui a changé depuis l'époque de sa proclamation? "Dieu est miséricordieux, dit-on".. "

mercredi 14 décembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme : 10 - la femme

Dan l'Ecclésiaste, la Bible hébraïque, la femme est encore plus stigmatisée que dans la Bible chrétienne :

"Femme" y est directement synonyme de "dangereux"

Ecclésiaste 7

26 Et j'ai trouvé plus amère que la mort la femme dont le coeur est un piège et un filet, et dont les mains sont des liens; celui qui est agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur est pris par elle.

27 Voici ce que j'ai trouvé, dit l'Ecclésiaste, en examinant les choses une à une pour en saisir la raison;

28 voici ce que mon âme cherche encore, et que je n'ai point trouvé. J'ai trouvé un homme entre mille; mais je n'ai pas trouvé une femme entre elles toutes.

29 Seulement, voici ce que j'ai trouvé, c'est que Dieu a fait les hommes droits; mais ils ont cherché beaucoup de détours.



Dans une autre partie de la littérature hébraïque disponible dans la Bible catholique, nous lisons:


" La femme a été le principe du péché, et c'est par elle que nous mourons tous. " (25:33, Fi)

" toute malice, plutôt que la malice de la femme ". (25:19, Fi)

" le péché commença avec une femme et à cause d'elle nous devons tous mourir " (Ecclésiaste 25 : 19,24).

Les rabbins juifs ont établi une liste de neuf malédictions infligées à la femme depuis la Chute d'Adam et Eve :

"A la femme Il donna neuf fléaux et la mort: la peine du sang des règles et de la virginité; le fardeau de la grossesse; la souffrance de l'accouchement; la charge d'élever les enfants; sa tête est couverte comme en deuil; elle se perce les oreilles telle l'esclave à vie, qui sert son maître; elle n'est pas assez crédible comme témoin; et après tout cela: la mort.

Au jour d'aujourd'hui, les hommes juifs orthodoxes récitent dans leur prière quotidienne du matin :

"Béni le Dieu Roi de l'univers, qui ne m'a pas fait femme". La femme, de son côté, remercie Dieu chaque matin "de l'avoir faite selon Sa volonté". Une autre prière que l'on trouve dans de nombreux livres de prières juifs: "Loué soit Dieu de ne pas m'avoir créé un Gentil. Loué soit Dieu de ne pas m'avoir créé femme. Loué soit Dieu de ne pas m'avoir créé ignare."

lundi 12 décembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme : 9 - l'impure

Dans le Pentateuque (La Genèse – Exode – Lévitique – Nombre – Deutéronome), le Lévitique
a caractère législatif. Il dit ce que doit faire et ne pas faire le peuple afin de maintenir l’Alliance établie par Dieu. Il y est beaucoup question d'hygiène, ce que doit faire l'homme quand il a une gonorrhée (dans le Lévitique 15) y est décrit avec précision et ce que la femme doit faire si elle a un flux de sang anormal. Sur le flux de sang normal, le Lévitique 12 a déjà fait le point.

Lévitique 12:1 à Lv 12:7

"Yahvé parla à Moïse et dit :

Parle aux Israélites, dis-leur : Si une femme est enceinte et enfante un garçon, elle sera impure pendant sept jours comme au temps de la souillure de ses règles.
Au huitième jour on circoncira le prépuce de l'enfant

et pendant trente-trois jours encore elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera à rien de consacré et n'ira pas au sanctuaire jusqu'à ce que soit achevé le temps de sa purification.

Si elle enfante une fille, elle sera impure pendant deux semaines, comme pendant ses règles, et restera de plus soixante-six jours à purifier son sang.

Quand sera achevée la période de sa purification, que ce soit pour un garçon ou pour une fille, elle apportera au prêtre, à l'entrée de la Tente du Rendez-vous, un agneau d'un an pour un holocauste et un pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché.
Le prêtre l'offrira devant Yahvé, accomplira sur elle le rite d'expiation et elle sera purifiée de son flux de sang. Telle est la loi concernant la femme qui enfante un garçon ou une fille"

Lévitique 15: 19 à Lévitique 15: 22

"Lorsqu'une femme a un écoulement de sang et que du sang s'écoule de son corps, elle restera pendant sept jours dans la souillure de ses règles. Qui la touchera sera impur jusqu'au soir.

Toute couche sur laquelle elle s'étendra ainsi souillée, sera impure ; tout meuble sur lequel elle s'assiéra sera impur.

Quiconque touchera son lit devra nettoyer ses vêtements, se laver à l'eau, et il sera impur jusqu'au soir.
Quiconque touchera un meuble, quel qu'il soit, où elle se sera assise, devra nettoyer ses vêtements, se laver à l'eau, et il sera impur jusqu'au soir."

Lévitique 21: 1 à Lv 21: 4
"Yahvé dit à Moïse : Parle aux prêtres, fils d'Aaron ; tu leur diras : Aucun d'eux ne se rendra impur près du cadavre de l'un des siens, sinon pour sa parenté la plus proche : mère, père, fils, fille, frère. Pour sa sœur vierge qui reste sa proche parente puisqu'elle n'a pas appartenu à un homme, il pourra se rendre impur ; pour une femme mariée parmi les siens, il ne se rendra pas impur : il se profanerait"



La femme est donc plus ou moins longtemps impure selon qu'elle accouche d'un garçon ou d'une fille, elle est impure pendant ses règles et même morte si elle été mariée, elle est impure !

vendredi 9 décembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme : 8 - l'étrangère

La menace qui pèse depuis Jézabel sur le culte de l'Éternel vient désormais des étrangères, des femmes. A tel point qu'en tuer une sauve le peuple d'Israël dans son intégralité !


"Les autorités refusent les unions avec les femmes étrangères par crainte de voir le culte du Seigneur contaminé par celui des divinités étrangères pratiqué par les femmes.

Israël s'établit à Shittîm et le peuple commença à se livrer à la débauche avec les filles de Moab. Elles invitèrent le peuple aux sacrifices de leurs dieux; le peuple y mangea et se prosterna devant leurs dieux. Israël se mit sous le joug du Baal de Péor et le Seigneur s'enflamma de colère contre lui. Le Seigneur dit à Moïse : "Saisis tous les chefs du peuple et fais-les pendre devant le Seigneur, face au soleil afin que l'ardente colère du Seigneur se détourne d'Israël". Moïse dit aux juges d'Israël : "Que chacun de vous tue ceux de ses hommes qui se sont mis sous le joug du Baal de Péor !"

Et voici que l'un des fils d'Israël, amenant une Madianite, arriva au milieu de ses frères; et cela sous les yeux de Moïse et de toute la communauté des fils d'Israël, alors qu'ils pleuraient à l'entrée de la tente de la rencontre. A cette vue, le prêtre Pinhas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, se leva au milieu de la communauté; prenant en main une lance, il suivit l'Israélite dans l'alcôve et les transperça tous les deux, l'Israélite et la femme, dans l'alcôve de cette femme. Alors s'arrêta le fléau qui frappait les fils d'Israël.

(Nombres 25, 1-8)

L'Israélite qui fut tué - celui qui fut tué avec la Madianite - s'appelait Zimri, fils de Salou, responsable d'une famille de Siméon. Et la femme qui fut tuée, la Madianite, s'appelait Kozbi (ou Cozbi), fille de Çour; celui-ci était chef d'un clan, c'est-à-dire d'une famille de Madiân.

(Nombres 25, 14-15)

Texte de la Tob éditions du Cerf

mercredi 7 décembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme : 7 - l'impudique

L'impudicité n'apparaît semble t-il dans la Bible et en ceux qui en sont imprégnés sciemment ou à leur insu, comme un grave péché que si l'on arrive à associer ce terme à une femme.
Quand un homme se promène nu devant une femme de chambre (prenant un exemple au hasard) ce n'est pas de l'impudicité.
Je n'ai pas rencontré beaucoup de femmes impudiques dans ma vie. Il y a bien longtemps une ex-voisine d'immeuble, venue chez moi prendre un café avec d'autres plus ou moins vingtenaires comme nous l'étions tous à l'époque, se renversa à un moment donné sur mon lit (un matelas par terre) et comme elle était en jupe et qu'elle avait les genoux pliés, nous pûmes tous nous apercevoir à notre grande surprise qu'elle n'avait pas de culotte. C'est ce que je nommerais de l'impudicité. Elle s'appelait Christine qui veut dire "chrétienne", ironie du sort pour les rédacteurs de la Bible qui nomment Jezabel (oui aussi) : l'impudique.
Des hommes impudiques, par contre, il me semble en avoir rencontrer plus d'un. Le summum de l'impudicité masculine à laquelle j'ai eu à faire fut atteint un jour sur une plage du Danemark que je croyais déserte et que j'avais choisie pour me baigner à l'abri des regards parce que j'avais oublié mon maillot de bain. Quelle ne fut pas ma surprise en entrant dans l'eau de voir tout à coup se lever une ribambelle d'hommes nus comme des vers, perchés sur le talus en surplomb de la plage où je n'avais pu les desceller tant qu'ils étaient couchés. Quelle frayeur de se trouver face à une armée (ou presque) d'exhibitionnistes !
Mais non. Il n'y a pas d'homme impudique dans la Bible. Seulement une femme qui fait double emploi et que l'on retrouve donc dans l'Apocalypse :
"
Écris à l'ange de l'Église de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l'airain ardent : Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance, et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu'ils se livrent à l'impudicité et qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. Je lui ai donné du temps, afin qu'elle se repentît, et elle ne veut pas se repentir de son impudicité. Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu'ils ne se repentent de leurs œuvres. Je ferai mourir de mort ses enfants ; et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les coeurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres. A vous, à tous les autres de Thyatire, qui ne reçoivent pas cette doctrine, et qui n'ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils les appellent, je vous dis : Je ne mets pas sur vous d'autre fardeau ; seulement, ce que vous avez, retenez-le jusqu'à ce que je vienne. A celui qui vaincra, et qui gardera jusqu'à la fin mes œuvres, je donnerai autorité sur les nations. Il les paîtra avec une verge de fer, comme on brise les vases d'argile, ainsi que moi-même j'en ai reçu le pouvoir de mon Père. Et je lui donnerai l'étoile du matin.

(Apocalypse 2, 18-29)

Je n'ai pas réussi à découvrir à quelle genre d'"impudicité" Jezabel faisait se livrer les adorateurs de Baal. Dans tous les cas l'"Eternel" a refusé de voir en cette femme une prophétesse puisqu'elle n'était pas de sa religion, de cela on ne s'étonne guère, certes, par contre qu'il se permette de juger la forme de ce culte inconnu en décrétant qu'il y a là "impudicité", c'est un point de vue très partisan. Et que signifie "impudicité" pour l'Éternel quand il s'agit d'une femme ? Qu'elle est une prostituée. Vous avez gagné. Pourtant même ne pas porter de culotte et offrir au regard son entrecuisse, ne me paraît pas être un comportement prostitutionnel. Exhibitionniste, tout au plus. D'ailleurs j'ai constaté qu'aucun homme présent ce jour-là à la pause café ne s'est jeté sur cette Christine dont je parle plus haut, comme certains hommes semblent croire que ferait une femme en voyant les attributs nus d'un inconnu. N'ont-ils pas encore compris que nous sommes leurs égales ? La réponse est contenue dans la question.




La prostituée de Babylone de Hans Burgkmair l'Ancien, gravure de 1523.

lundi 5 décembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme : 6 - l'assoiffée de pouvoir

ou l'usurpatrice de pouvoir ou la dévoyeuse de pouvoir. En tout cas celle qui ne peut pas rester à sa place. C'est à dire la place de faire-valoir de l'homme de pouvoir. Car le pouvoir est naturel à l'homme comme l'air que l'on respire (encore un don de son pote Dieu). Il ne saurait être naturel à la femme (que Dieu trouve louche). Quand une femme règne, c'est toujours que quelque part elle a usurpé la place d'un homme ou plus subtil : a subjugué l'homme.

Dans ce passage de la Bible, la femme qui y est conspuée, a des idées différentes de son mari et contrarie la clergy, c'est-à-dire les religieux qui veulent tranquillement continuer à faire leur petit commerce et leurs petites affaires à l'ombre du grand roi.

Donc Jézabel devenue reine d'Israël en épousant le roi Achab, est censée se taire et faire ce que veut son mari ou plutôt les conseillers de son mari et surtout ne pas remettre en cause le culte pratiqué dans son pays d'accueil. Mais voilà, elle ne sent pas la vocation d'une potiche et le culte local ne lui plaît pas. Il lui semble que celui d'où elle vient a plus de valeur. Achab la trouve sans doute convaincante et brillante, en tout cas il adhère très vite aux idées de son épouse. Mais ce n'est pas de cette manière que les choses sont décrites dans la Bible. Il y est dit que Jézabel détourne Achab du vrai Dieu pour le pousser à adorer le dieu Baal (elle est d'origine phénicienne, donc quoi de plus naturel ? Mais pour la Bible c'est très grave). Jézabel, la femme, qui excitait son mari à faire ce qui est mal aux yeux de l'Eternel. (1 Rois 21:25).

Fervente adoratrice de Melqart , le Baal tyrien, elle communique sa foi à son mari qui élève alors un temple et un autel consacrés à Baal ainsi qu’une statue représentant l’Astarté phénicienne. La Bible lui en veut et décrit Jézabel comme une sorte de Circé qui a mis son mari sous son emprise (l'a ensorcellé ?). Elle est dite rusée, dominatrice et séductrice car : elle entraînait son mari dans des voies qui ne plaisaient pas à l’Eternel, elle avait remplacé le Dieu d’Israël par une idole !

Les prophètes israélites qui représentent un pouvoir dans le pouvoir n'apprécient pas du tout et ne tardent pas à faire un énorme pataquès + semer le trouble et le désordre dans le pays. Alors Achab les fait arrêter et exécuter. Mais ce n'est pas de sa faute à lui : il est subjuguée par sa femme.

Elle était d’une violence inouïe et dans sa cruauté elle faisait mettre à mort tous ceux qui ne se soumettaient pas à ses dieux. Remplie de haine contre l'Eternel, elle fit tuer tous les prophètes qu'elle put arrêter. 1 Rois 18: 4 à 13.

Remplie de haine ou pas, elle est accusée de faire tuer par Achab les prophètes donc de commander. Si Achab les tue c'est peut-être qu'il trouve lui-même légitime de le faire et qu'ils sont devenus trop insupportables, qui sait ? En tout cas, le prophète Élie maudit Jézabel, prédisant par la voix de l'Éternel qu'elle sera tuée et que son corps sera dévoré par des chiens : "

Achab, entendant que Naboth était mort, se leva pour descendre à la vigne de Naboth de Jizreel, afin d’en prendre possession. Alors la parole de l’Éternel fut adressée à Élie, le Thischbite, en ces mots :

Lève-toi, descends au-devant d’Achab, roi d’Israël à Samarie ; le voilà dans la vigne de Naboth, où il est descendu pour en prendre possession. Tu lui diras : Ainsi parle l’Éternel : N’es-tu pas un assassin et un voleur ? Et tu lui diras : Ainsi parle l’Éternel : Au lieu même où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront aussi ton propre sang. Achab dit à Élie : M’as-tu trouvé, mon ennemi ? Et il répondit : Je t’ai trouvé, parce que tu t’es vendu pour faire ce qui est mal aux yeux de l’Éternel. Voici, je vais faire venir le malheur sur toi ; je te balaierai, j’exterminerai quiconque appartient à Achab, celui qui est esclave et celui qui est libre en Israël, et je rendrai ta maison semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et à la maison de Baescha, fils d’Achija, parce que tu m’as irrité et que tu as fais pécher Israël. L’Éternel parle aussi sur Jézabel, et il dit : Les chiens mangeront Jézabel près du rempart de Jizreel. Celui de la maison d’Achab qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens, et celui qui mourra dans les champs sera mangé par les oiseaux du ciel. Il n’y a eu personne qui se soit vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, et Jézabel, sa femme, l’y excitait. Il a agi de la manière la plus abominable, en allant après les idoles, comme le faisaient les Amoréens, que l’Éternel chassa devant les enfants d’Israël." (Rois 21, 17-29)

.Après la mort d'Achab, Jézabel continue d'abord de régner avec ses fils (comme toutes régentes normalement constituées, à mon avis). Puis ses fils sont tués, Jézabel aussi, et son corps mangé par des chiens, réalisant ainsi la prophétie haineuse de l'Eternel via Elie. Cet Eternel ne souffre pas que l'on adore quelqu'un d'autre que lui.


Sculpture dont je ne connais pas l'auteur(e ?) que l'on peut voir au musée des Beaux-Arts de Besançon.

A la soupe, les chiens!

Jézabel est synonyme de femme assoiffée de pouvoir et destructrice (l'un ne va pas sans l'autre quand il s'agit d'une femme) et les détracteurs de Catherine de Médicis la nommait en secret "Jézabel". Elisabeth Ire est appelée par les espagnols la Jezabel du Nord, Marie Tudor avant elle, sera appelée Jézabel.

La signification de Jézabel est "Baal est l'époux" ou "impudique".

Chansons portant le nom Jezabel (ou Jezebel) : Piaf, Sade, Calvi,Depeche Mode

Un film de 1938 avec Bette Davis porte le titre original de Jezebel : en fr. "L'insoumise".

samedi 3 décembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme : 5 - la menteuse

Joseph est un jeune homme de seize ans dont les frères sont jaloux. Il est vendu à une caravane de marchands ismaélites et c'est Putiphar, un eunuque du Pharaon, qui fait l'acquisition du pauvre adolescent. Ce dernier n'est pas au bout de ses peines : la femme de Putiphar (on ne sait pas comment elle s'appelle), s'éprend de lui. Joseph se refuse à elle, par fidélité à son maître (pas parce qu'il est impuissant). Mal lui en prend. La femme de Putiphar, aussi peu franche que vertueuse, l'accuse de tentative de viol (tiens cela me dit vaguement quelque chose, cett histoire). Le jeune esclave est jeté en prison (par contre ceci ne me rappelle rien du tout).


Anonyme, Anvers, entre 1530 et 1560.

Un certain homme politique d'aujourd'hui est comparé à Joseph calomnié par la femme de Putiphar ici
Infimes différences mais vraiment sans importance aucune, le "Joseph" en question n'est pas un jeune éphèbe aux joues fraîches et roses mais un vieux barbon bedonnant, la femme n'est pas l'épouse de son maître mais l'une de ses innombrables humbles servantes et il serait plutôt dans la position du pharaon que dans celle du protégé d'un subalterne de celui-ci. Mais à part ces bagatelles c'est tout à fait la même chose ! (On ne rit pas).

Nous ne nous étonnons donc pas de la difficulté pour une femme de prouver qu'elle dit vrai lors d'un procès pour viol. La seule femme de la Bible qui accuse un homme de viol, ment. C'est écrit.

jeudi 1 décembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme : 4 - la barbare

cruelle, inhumaine, sans coeur.

Tout le monde a déjà vu quelque part Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste.
http://www.blastmilk.com/decollete/gallery/cranach/salome-cranach02.jpg
Cranach : Salomé et la tête de saint Jean-Baptise apportée comme un plat que l'on sert à table (Hérode semble refuser de manger de ce plat-là).

Selon la Bible : Salomé danse devant son beau-père Hérode. Celui-ci est tellement charmé qu'il dit à Salomé lui accorder ce qu'elle veut. Sur le conseil de sa mère, elle réclame alors rien moins que la tête de saint Jean-Baptiste.
Donc voilà une jeune fille qui, si on lui demande ce qui lui ferait le plus plaisir, pense à faire décapiter un homme pour recevoir sa tête sur un plateau. Ou si elle sèche parce que, bien entendu, c'est dur d'avoir un désir personnel, elle demande à môman. Puis sans le plus petit esprit critique se laisse dicter par elle des désirs épouvantablement sanglants. Une mère barbare par malignité et une fille barbare par bêtise.
eh mais demander la tête d'un saint, c'est cool quand on aime le gore !
Extrêmement vraisemblable, tout ça !

Evangile selon saint Marc :
Car Hérode lui-même avait fait arrêter Jean, et l’avait fait lier en prison, à cause d’Hérodias, femme de Philippe, son frère, parce qu’il l’avait épousée, et que Jean lui disait : « Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère. » Hérodias était irritée contre Jean, et voulait le faire mourir. [...] Un jour propice arriva, lorsque Hérode, à l’anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses grands, aux chefs militaires et aux principaux de la Galilée. La fille d’Hérodias entra dans la salle ; elle dansa, et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. » Il ajouta avec serment : « Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. » Étant sortie, elle dit à sa mère : « Que demanderai-je ? » Et sa mère répondit : « La tête de Jean-Baptiste. » Elle s’empressa de rentrer aussitôt vers le roi, et lui fit cette demande : « Je veux que tu me donnes à l’instant, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. » Le roi [...] envoya sur-le-champ un garde, avec ordre d’apporter la tête de Jean-Baptiste. Le garde alla décapiter Jean dans la prison, et apporta la tête sur un plat. Il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.

Certaines sources disent que le mythe de Salomé pourrait être l'oeuvre des Pères et des Docteurs de l'Eglise (vers le IVe/Ve siècle) qui mettaient ainsi en garde les croyants contre les effets pervers de la danse et de la séduction féminine. Salomé devaient, à leurs yeux, apparaître impudique, cruelle et lascive. Saint Ambroise, l'un des grands moralistes chrétiens du IVème siècle, précisera que la danse dévoilait "les parties de son corps que les moeurs apprennent à cacher".

Comme je le rapportai précédemment dans un commentaire : la Bible est le "Mein Kampf" de la gynéphobie.
File:Titian-salome.jpg
La même scène version Titien.

Cependant on peut avoir une toute autre lecture de cette histoire si on imagine le genre de détails qui pourraient avoir sciemment été escamotés et sans lesquels l'histoire manque finalement et de vraisemblance et de cohérence : imaginons-en plutôt une autre, un peu plus réaliste : la jeune Salomé danse et cette vue inspire à son beau-père un peu imbibé de vin des idées carrément salaces. Il jure alors de lui accorder tout ce qu'elle voudra en échange de quelque chose de plus consistant qu'une danse (comme dans Peau d'Âne). Salomé pour qui Hérode est une sorte de père (c'est son beau-père, rappelons-le) est choquée. Elle se dit : je vais lui demander quelque chose qu'il ne m'accordera jamais, ainsi je ne serais pas obligée de céder à ce vieux dégoûtant. C'est comme cela qu'après avoir (si on y tient) obtenu un conseil avisé de sa mère, Salomé demande à Hérode la tête de celui qu'il a emprisonné certes mais qu'il vénère comme un saint : Jean-Baptiste, le baptiseur de Jésus. Mais Hérode n'est plus à cela près, il veut goûter à la femme de son fils et ferait n'importe quoi même d'atroce pour une partie de jambes en l'air avec une fille qui pourrait être la sienne. Cette histoire a un autre visage, du coup, non ? Qui est barbare maintenant ?

mercredi 30 novembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme : 3 - la violeuse

vicieuse et incestueuse de surcroît.

Dans la Bible quand l'homme commet un geste que l'on jugerait criminel, violent voire "inapproprié" comme dirait Bill Clinton, son bras ou ce qui lui sert à commettre le geste est généralement guidé par Dieu. Quand la femme fait un truc qu'il ne faut pas faire, c'est soit le diable soit sa "nature" ou ce que l'on veut qui l'y pousse mais en aucun cas Dieu. Soyons clair là-dessus.
Dieu aurait soi-disant fait un jour une femme à son image puis il l'aurait mise à la poubelle pour en faire une autre (Eve) à l'image de qui ou de quoi ? On s'interroge encore.
Donc, dans la Genèse après l'affaire Pomme/Paradis où Eve en a pris pour perpétuité, arrive quelquepart après le sacrifice d'Abraham, l'épisode dite des "Filles de Loth", Loth étant le neveu d'Abraham. C'est là qu'on découvre l'abîme de vices que la Fâme représente à elle toute seule et l'on est sidéré. Les filles, sans nom, pourquoi s'embarrasser du nom d'une fille, l'essentiel étant de connaître le nom du père (l'innocence et la bonté personnifiées, ai-je besoin de le préciser), violent leur père après l'avoir enivré. Très fort. Voilà un "fait divers" que nous n'avons plus jamais lu dans la presse depuis l'Ancien Testament, à croire que les enfants de sexe féminin prêts à tout pour violer leurs parents de sexe masculin ne se bouscule pas au portillon, par contre le nombre de cas radicalement inverses qui se sont accumulés depuis ces temps reculés est vertigineux.
Fichier:Marcantonio Francescini loth e le figle.JPGLien
Peinture de Marcantonio Franceschini.

Non mais regardez ce pauvre homme ! Totalement irresponsable précise la Bible : « il ne s'aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva ». C'est pourquoi aujourd'hui quand il est question de viol (du viol d'une femme s'entend) c'est à la victime de prouver les faits et non à l'auteur (100% masculin) de faire la preuve de son innocence qui est un don de Dieu et ne se retire pas comme cela sur une simple "présomption" (retenez bien ce mot), enfin quoi !

Ici un échantillon de la somme de tableaux réalisés sur le sujet. Et aucun d'entre eux n'a été peint par une femme. Comme c'est étrange....

lundi 28 novembre 2011

Idéologie de la dangerosité de la femme - 2 : la fauteuse de trouble

ou "celle par qui le scandale arrive", ou "la déclencheuse de catastrophe".

Au Paradis c'était....le paradis comme son nom l'indique même s'il y avait des pommiers tentateurs qui perturbaient un peu l'ambiance. On voit d'ailleurs par là que tout n'était pas rose, mais cela n'aurait point porté à conséquence si la Fâme, cette créature très très suspecte dont on ne sait pas trop de quelle manière elle a été fabriquée, les versions varient sur ce point, était capable de se tenir tranquille comme le commun des mortels qui est un homme, bien sûr. Parce qu'à cause d'elle, qui paie les pots cassés maintenant ? Le monde entier ! Pas moins !
Le couple a goûté la pomme de la connaissance (vive l'ignorance,donc) et Dieu le chasse du Paradis en appellant toutes sortes de malheurs sur lui. Mais Adam, l'amour et l'innocence personnifiées (qui rigole, là ?), a des circonstances atténuantes, lui. Y savait pas. Il est si doux que jamais il ne se serait imaginer des choses pareilles ! Donc Dieu qui est du même sexe que lui, ne va pas être trop vache en ce qui le concerne. Par contre la Fâme devra en baver désormais, que cela lui plaise ou non. Elle l'a largement mérité cette créature anormale. Elle accouchera donc dans la douleur (obligatoire) et l'homme pourra l'obliger à le servir + se défouler sur elle si bon lui semble (facultatif mais très prisé). Elle n'avait qu'à pas déclencher de catastrophe. Déjà qu'elle n'est même pas comme Dieu ! Dieu créa l'homme à son image, pas la femme. Il n'y a pas de modèle à l'origine de la femme. Elle n'est l'image de personne et n'a elle-même pas d'image (donc pas d'image à défendre ni préserver = la pub, par exemple, peut triturer son apparence comme bon lui semble, la Bible lui en donne le droit).



Cranach : Adam et Eve chassés du Paradis

Idéologie de la dangerosité de la femme - 1. La tentatrice

Voici trois tableaux attribués à Lucas Cranach représentant "Eve la tentatrice" et ce n'est qu'un échantillon très réduit des toiles consacrées à ce thème produites par cet "industriel" de la peinture que fut Cranach. Je l'appelle "industriel" parce qu'il tenait un atelier dans lequel travaillaient sous ses ordres nombre de peintres et peintresses. Les tableaux qui y étaient effectués correspondaient principalement à des commandes. Cela veut dire que beaucoup de familles assez aisées pour se payer un tableau optait pour ce motif.
Sur le premier. Eve fourre quasiment la pomme dans la bouche d'Adam, le serpent surplombe la tête d'Eve et ne s'adresse qu'à elle. Adam prend à témoin le spectateur avec l'air de dire : "Voyez ce qui m'arrive !" Il semble impuissant, d'autant qu'il n'a pas les mains libres pour repousser la tentatrice car il lui faut tenir un rameau pour cacher leurs sexes à tous les deux et son autre bras est placé gentiment autour des épaules de sa bien-aimé car l'homme n'est qu'innocence et amour. Tandis que la femme....
Le tableau suivant se trouve dans le générique de la série télévisée "Desperate Housewives". Il faudra que quelqu'un m'en explique la raison. Sur celui-ci
Eve prend directement la pomme de la bouche du serpent. Adam fait le geste de se défendre du bras. "Moi ?" semble t-il dire alors qu'il n'y a personne d'autre sur Terre normalement.



Sur le troisième tableau (un diptyque), Adam se gratte la tête. Doit-il prendre la pomme ou non ?

cranach-adam-eve1

Pardon pour la mise-en-page chaotique de ce billet mais je ne suis pas encore en mesure de placer du texte à côté d'images même si cela a mystérieusement marché pour la première.



Ajout du 29.11 (le générique de Desperate Housewives)



La pomme est énorme et écrase Adam. Faut-il comprendre qu'il n'est pas mûr pour la connaissance ? :) Néanmoins à la fin du générique toutes les protagonistes de la série tiennent une pomme dans la main telles une poignée d'Eves tentatrices. Ce qui prouve que l'on ne renonce pas si facilement à une recette qui marche comme celle de la dangerosification artificielle des femmes.
D'après ce lien fourni par Hypathie, ce générique présenterait la femme au foyer à travers les âges. Désolée mais Eve n'était pas DÉJÀ femme au foyer au Paradis quand même ! Si ?

Ajout du 8.1.2012 un lien particulièrement intéressant. Et un autre.

mercredi 23 novembre 2011

Nous devons apprendre à faire la différence entre la nudité et le sexe

Ces trois nus sont d'une femme : Lavinia Fontana dont une excellente biographie a été publié sur le site d'Agoravox. Il y est dit qu'à son époque Lavinia Fontana osa même s’affranchir des tabous pour exécuter des nus, tant féminins que masculins, ce qui n'aurait sans doute pas manqué de faire jaser dans l’Italie du Cinquecento. Pas au point toutefois de couper Lavinia du Vatican où son père était introduit. Deux papes poseront d’ailleurs pour elle (Grégoire XIII et Clément VIII) et – fait là encore inédit dans l’Italie du 16e siècle – lui passeront d’importantes commandes rémunérées à l’égal des commandes passées aux hommes.
Après examen attentif des nus de l'artiste, je pense avoir trouvé des détails qui dévoilent le sexe de leur autrice.

Vénus à sa toilette : placée exactement au centre de l'image, posée sur le bord du bassin comme sur un trône, elle SE regarde et indique avec son doigt son propre reflet !
Allégorie (en fait il s'agit de "Uranie" ! Merci à JEA !) : elle mesure sa cuisse avec un compas (et l'on voit trois fois son visage ! Un corps nu à trois visages cela nous change des nus aux têtes dissimulés ou détournés sans parler des troncs carrément décapitées de la pub)

"Minerve se vêtant" c'est Minerve, la déesse de la guerre. Elle est seule, elle agit, il n'y a aucun homme dans l'image, bouclier et armure sont les siens. Elle ne se déshabille pas : elle s'habille !

Images subtilement rebelles ?

Aliaa Magda El-Mahdy (...) ose poser entièrement nue sur son blog (...), seulement vêtue de longs collants noirs et de chaussures rouges, (...) ose car cela est mal vu en son pays. Mais la provocation n'est pas érotique, elle est politique, car la belle est rebelle, athée, libérale [pas dans le sens politique où nous l'entendons en occident, ndc],végétarienne, individualiste et féministe au pays des mollahs [il me semble que les mollahs sont chiites, non ?, ndc].Elle entend critiquer, en images, en paroles et en idées, la censure des militaires et la poussée des Islamistes qui commencent à tout censurer en Egypte. Ainsi, lorientlejour.com dénonce: "À l’approche des premières élections législatives post-Moubarak, la tension entre libéraux et islamistes égyptiens ne fait que monter. Ainsi, des partis radicaux, comme celui d’al-Nour (salafiste), multiplient les coups d’éclat pour affirmer leur présence et imposer leur loi. Ils ont déjà recouvert d’une burqa les sirènes qui ornent la fontaine de Jupiter au centre d’Alexandrie, et remplacent, à présent, les photos de leurs candidates sur les affiches électorales par des images de fleurs, ou bien par le portrait de leur... époux. À leurs yeux, l’expression de la nudité dans toutes ses formes, y compris artistique, est intolérable". Se montrer nue, qui est déjà un manque de pudeur en Egypte, est surtout courageux, voire suicidaire avec des intégristes. Comme le précise Le Canard enchaîné du 16 novembre, l'intrépide "se présente comme la petite amie du blogueur Karim Amer, condamné à 4 ans de prison en 2007 à Alexandrie pour "insulte à l'Islam". Tout en appelant à la libération d'un autre blogueur en gréve de la faim. Maïkel Nabil, emprisonné après la révolution pour avoir "critiqué l'armée au pouvoir". Dernières provocations, elle appelle les hommes à porter le voile et demande que la mention de la religion n'apparaisse plus sur sur les cartes d'identité égyptiennes. On comprend combien la belle risque gros !

(Source)

Sur Twitter, le militant Ahmed Awadallah a salué son initiative. «Je suis totalement renversé par sa bravoure», a-t-il écrit.

Une personne qui s'est identifiée sous le nom d'Emad Nasr Zikri a écrit sur le blogue: «Nous devons apprendre à faire la différence entre la nudité et le sexe». Il a affirmé qu'avant que l'Égypte ne soit influencée par les fondamentalistes, «il y avait des modèles nus dans les écoles d'art afin que les étudiants puissent les dessiner».

Une centaine de personnes ont aimé son commentaire, tandis que des milliers d'autres ont inondé le blogue d'insultes. Certains ont qualifié la blogueuse de «prostituée» et de «malade mentale», tandis que d'autres ont exhorté la police à l'arrêter.

La jeune femme et son copain Kareem Amer, lui aussi un blogueur controversé, ont déjà ébranlé les moeurs de la société égyptienne dans le passé. Plus tôt cette année, ils ont mis en ligne une vidéo tournée avec un téléphone cellulaire dans laquelle on pouvait les voir débattre avec les responsables d'un parc qui venaient de les expulser pour avoir manifesté des signes d'affection en public.

Kareem Amer, qui a passé quatre ans en prison pour un texte jugé insultant pour l'islam et pour avoir qualifié Hosni Moubarak de «symbole de la tyrannie», a réprimandé les progressistes qui ont condamné le geste de sa copine.

«Nous ne devrions pas tant avoir peur des gens au pouvoir et des islamistes que des politiciens qui se prétendent progressistes», a-t-il écrit sur sa page Facebook. «Ils sont prêts à nous sacrifier pour éviter de ternir leur image.»

(Source)

Pour ce qui est de la toute dernière phrase de Kareem Amer : je me demande si c'est tellement différent chez nous (?)

lundi 21 novembre 2011

La grâce à l'étroit

A partir du XVIe siècle, les corps de femmes nues sont de plus en plus représentées dans la peinture sous prétexte de scènes plus ou moins tirées de la mythologie grecque. Bien entendu ces représentations sont uniquement autorisées aux hommes, les femmes n'ont le droit ni d'étudier le nu et l'anatomie, ni même de peindre des motifs moins "dangereux" (pour leur Salut) comme le paysage.

Les trois grâces de Cranach ont très peu l'air d'anciennes beautés grecques et beaucoup l'allure de jeunes filles allemandes de la société contemporaine du peintre.
Les femmes se trouvent donc représentées nues sans qu'il leur soit demandé ce qu'elles en pensent et sans être autorisées elles-mêmes à le faire.
Ce qui représente en soi une forme de dépossession insupportable.
Aujourd'hui l'interdiction pour les femmes de se représenter nues est levée, certes, mais elle et remplacée par un abus de représentation dénudée de la femme et une instrumentalisation sytématique de son corps, principalement à des fins mercantiles. L'autorisation faites aux femmes de se peindre, photographier, filmer elles-mêmes est compensée par une surenchère de sa mise à nu par l'homme. Le rapport doit être de 1 à 3 ou peut-être même de 1 à 3000.
Aujourd'hui, notre corps continue donc de nous échapper.

C'est pourquoi nous appelons encore et toujours à la restitution de notre corps. Mais voici qu'une jeune égyptienne vient d'affirmer la réappropiation du sien et a pris l'initiative de s'en servir pour proclamer sa liberté.
Pour cela elle ne prend pas de poses lascives comme les "grâces" de Cranach mais bien campée et conquérante, son bras d'honneur est une jambe d'honneur chaussée de rouge.
Alia Magda al-Mahdi, 20 ans, étudiante en arts et médias, a brisé un tabou en Égypte. Son action lui a attiré des menaces mais aussi des démonstrations de solidarité ..

L'étudiante à l'université américaine du Caire a publié sur son blog, entre autres photos : l'une montrant un homme nu avec une guitare et Mahdi avec des rectangles jaunes devant les yeux, la bouche et le sexe. Ils représentent "la censure de notre savoir, de notre expression et de notre sexualité", commente t-elle dans le blog qu'elle a intitulé "Journal d'une rebelle". Elle dénonce une "société de violence, de racisme, de sexisme, de harcèlement sexuel et d'hypocrisie".

Le 1er novembre, Aliaa al- Mahdi avait déjà créé la sensation en demandant aux hommes de se voiler. Plusieurs hommes avaient posté leur photo, avec un voile, sur sa page personnelle, en signe de solidarité.

Aliaa se décrit comme « non religieuse, libérale, végétarienne et égyptienne individualiste ». "J'ai le droit de vivre librement n'importe où", revendique-t-elle. Sa démarche est sans précédent en Égypte.

Les femmes israéliennes lui ont apporté leur soutien.