samedi 29 janvier 2022

REBRÛLER L'ÂME DES SORCIÈRES

Hier j'étais auprès d'un feu de bois en plein air que nous avons pris l'habitude d'organiser, nous autres bêtes noires du camp du Bien. Le BIEN étant maintenant de suivre les desiderata de gouvernements corrompus mais assimilés à des saints à la faveur d'une pandémie totalement fortuite, cela va de soi et Honni soit qui mal y pense. Certain.e.s qui furent autrefois nos ami.e.s nous exècrent. Leur haine est dictée par la peur de mourir véhiculée par les médias.

Le lien entre semblables est rompu grâce à une ingénieurie sociale tellement au point que des gens autrefois censés n'y voient que du feu, justement. 

Le phallus a contre-attaqué avec talent et menace plus que jamais la vie sur Terre, en particulier celles des femmes, grâce à des méthodes vertigineuses de perversion. Malheureusement les féministes contemporaines poursuivent sans sourciller leurs combats habituels avec leurs méthodes habituelles COMME SI DE RIEN N'ETAIT et malheur à celles qui voient des bitocrates gigantaux (mais non homologués) se cacher derrière les petits bitocrates bien connus et estampillés. 

Tout en s'émerveillant de la danse changeante des flammes au gré du vent, nous, bêtes très très noires, donc, et telles le Cadichon de la fable de La Fontaine, responsables de tous les maux, y sommes allé.e.s de nos souvenirs d'enfance de feux de bois et c'est ainsi que j'ai appris qu'au Maroc, à la fin du ramadan, on fait de grands feux pour REBRÛLER L'ÂME DES SORCIÈRES. Des fois que l'âme des sorcières n'auraient pas vraiment brûlé et reviendrait en ce monde. 

Cette info m'est venue d'un citoyen allemand d'origine marocaine qui s'est dépêché d'ajouter qu'en ce qui le concernait, il savait bien que les sorcières n'étaient que des herboristes et des guérisseuses mais qu'enfant, il n'avait pas été en mesure de se pencher sur la question. 

Je me suis alors livrée à des recherches sur internet mais, mis-à-part que dans le monde musulman et autre, on trouve encore des femmes accusées de sorcellerie, je n'ai trouvé aucune signification à ces feux de fin de ramadan. Il faut dire que la moindre recherche mène tout le temps au co*o*a. Les recherches sur le mot "feu" mènent à l'incontournable "cou*re-feu" mais cela n'a rien à voir avec rien, bien sûr, même si il est déjà impossible de se dépêtrer de cette montée en épingle d'une unique particule devenue le Diable.

 Rien que de très normal.

Comme la particule sphérique à petites pointes (d'après l'image d'Épinal qu'on nous en donne, vue qu'elle est invisible, en fait) est le Diable, Les filles de celles qu'on n'aurait "pas-réussi-à.brûler" comme se proclament féministes vont désormais tenir la torche pour mettre le feu à notre bûcher de supposé.e.s suppôt.e.s du Diable, quand le moment de l'extermination des mauvais.e.s citoyen.ne.s sera venu. Jamais auparavant je ne m'étais sentie si proche des victimes du troisième Reich. Se taire, se cacher, organiser des rencontres clandestines, la peur au ventre, voilà où nous en sommes. En particulier en Allemagne où je vis  

C'est le truc hallucinant que j'ai découvert depuis l'apocalypse en cours : à la faveur d'une manipulation de masse, des personnes d'habitude en lutte contre le système peuvent se révéler d'épouvantables normopathes, pensant nécessaire à leur survie de collaborer activement à la destruction de leurs autrefois semblables.  

"Le tortionnaire ne pourraient faire carrière s'il n'y avait des normopathes pour les justifier" tweetait, il n'y a pas longtemps, @alanloff.

"Les pires dommages proviennent de la majorité silencieuse qui, voulant juste survivre, obéit et collabore à tout". Sophie Scholl en 1929.


*Faut ségréguer pour mieux régner.

 

 Danse de la sorcière par Mary Wigman (1929), une membresse du projet Monte Verità, d'ailleurs.

Mary ne savait pas qu'un jour des "sorcières" masquées, testées, piquées et bientôt marquées du sceau de la Bête tiendraient un jour la torche pour rebrûler l'âme de leurs aïeules.


dimanche 23 janvier 2022

Moravagine (mort au vagin) ou la fascination de l'écriVAIN pour les féminicidaires

    À la recherche d'un endroit où vivre en "commu" loin des injecteurs de mort subite qui nous retirent nos droits fondamentaux et par ailleurs à la recherche du pourquoi un café dans le Berlin des années 80 s'appelaient "Mora", j'ai réussi, ô surprise, à trouver un point commun entre les deux recherches!

   Étonnant comme des choses d'apparence étrangères peuvent se retrouver liées. 
 
  Le café s'appelait Mora en l'honneur du livre "Moravagine" de Blaise Cendrars.
Ah bon.

  À la source de ce livre, on trouve entre autres une "commu" des années 1900 où un psychiatre prônait une forme d'utopie féministe matriarcale!

Oui mais Moravagine veut dire "Mort au vagin" en fait. 

Alors ?
En y regardant de plus près, on ne peut s'empêcher de penser qu'Otto Gross, le psychiatre anarchiste désavoué par Freud (quoique cela ne veut pas dire grand chose), se voulait féministe mais c'était surtout la liberté sexuelle qui l'intéressait. Poursuivi par la police pour son implication dans la mort de Lotte Hattemer et de Sophie Benz et dépendant de diverses drogues, il décède dans une clinique de Pankow (quartier de Berlin) en état de manque. Autre version: il décède dans un entrepôt de Spandau (autre quartier de Berlin).

C'est donc une enseignante berlinoise, Lotte Hattemer (Berlin 1876- Ascona 1906), qui cofonda la comunnauté de Monte Verità (le mont de la Vérité) à Ascona avec la pianiste et féministe Ida Hofman, sa soeur Jenny ainsi que les frères Gustav et Karl Gräser. Crée en 1900, la communauté pratiquait entre autres le nudisme et le végétarisme. Fille du maire de Berlin et d'une mère conservatrice wilhelminienne, Lotte fuit sa famille d'origine pour travailler comme serveuse dans un bar du port de Hambourg où elle rencontre d'autres jeunes gens issus de la bonne société allemande en rupture avec celle-ci. Ensemble, elles et ils cherchent un lieu où démarrer un autre concept de société basée sur l'anarchisme. Après avoir séjourné un temps au bord du lac de Côme où la baronne Antoinette de Saint-Léger née Antonietta Bayer s'adonnait à la botanique, le groupe s'installe à Ascona. Il pratique le végétarisme auquel Lotte ajoute le jeûne et où elle témoigne d'un intérêt grandissant pour la théosophie. Elle meurt empoisonnée par un cocktail de cocaine et d'opium. Otto Gross quitte Ascona deux jours plus tard.
 


                                                         Ida Hofman et Lotte Hattemer

La pictoresse Sophie Benz, enceinte d'Otto Gross, est tuée ou se suicide, cinq ans plus tard, en 1911, d'une overdose de cocaine à l'âge de 26 ans. Suite à la mort des deux jeunes femmes, la police recherche Otto Gross pour enquêter sur une éventuelle participation à leur suicide. Il reconnaît avoir donné cinq grammes de cocaine et dix grammes de morphine à Lotte Hattemer. Il l'aurait fait pour lui éviter de souffrir en se tuant. La police ne va pas chercher plus loin. Lotte était une excentrique et surtout une femme, circulez, il n'y a rien à voir. 

Il semble que le personnage principal du Moravagine de Blaise Cendrars est un mélange des deux criminels féminicidaires, Otto Gross d'une part et Adolf Wölfli d'autre part, emprisonné pour tentative de viol sur deux mineures. 

Malgré son titre, le film ci-dessous, concocté l'année dernière en Allemagne, est un divertissement sur le thème de l'anti-bourgeoisie du début du vingtième siècle dans lequel une jeune femme découvre sa passion pour la photographie en rejoignant Monte Verità pour fuir son mari violeur. Les fondateurices de Monte Verità n'y sont représenté.e.s que comme figurantes. La personn(ag)e principale est totalement fictive. La blonde qui se jette à l'eau tout habillée représenterait Lotte Hattemer. L'autre blonde dans la maison (les deux blondes ont les mêmes vêtements et la même coiffure) interpréterait Ida Hofman. Bref, en plus d'avoir la difficulté de ne pas les confondre, on n'y apprend rien du tout sur elles.


jeudi 20 janvier 2022

Muselée, bâillonnée, sous-oxygénée, aliénée


 

Aimer son masque. Se prendre en photo avec. Faire le V de la victoire en mode je-suis-une-bonne-personne-je-me-protège-et-je-protège-les-autres-comme-l'exige-le-gouvernement. Bon, d'accord, ici, ce n'est qu'une parodie photoshopée mais il y en a plein des comme cela dans la réalité. On assortit son masque à sa tenue du jour, on en cherche des particulièrement originaux pour épater la galerie, ce n'est peut-être pas l'ultime aliénation puisque l'aliénation ne semble pas avoir de limite, mais on pourrait dire qu'elle se rapproche des bords. Exemple :


                                                



Les esclaves d'Harriet Tubman l'étaient sous la dénomination d'esclaves et n'en niaient pas moins le fait de l'être. Alors que dire de la masse muselée volontaires d'aujourd'hui? N'ont-ils pas entendu Attali visage à l'air et nez au vent ordonner sans vergogne à une intervieweuse à masque de le remettre sur son nez à elle privé, lui, de ce vent qui normalement devrait être à tout le monde ? N'ont-ils pas remarqué que les maîtres ne masquent occasionnellement leur trogne hypocrite que lorsqu'il s'agit de faire croire à la populace qu'ils observent leurs propres règles stupides? Les gens croient-ils sérieusement arrêter un virus sur les millions que l'on respire à chaque instant avec un tissu synthétique dont la composition douteuse l'a été made in China?
Et comment ce fait-il que ce virus si virulent ne nous tue pas, nous autres réfractaires aux prétendues mesures sanitaires? Cela fait quand même deux ans que nous nous moquons éperdument de garder les distances, que nous contournons exprès les distributeurs de désinfectant, nous frottons plus que jamais le museau entre nous comme bras d'honneur politique et que nous ne mettons plus les pieds dans aucun endroit où les piqués traînent et passent leur temps à se contaminer entre eux pendant que, de notre côté, nous ne tombons absolument plus malade, curieusement. C'est bizarre quand même que lors de la pire pandémie de tous les temps, les moins vertueux/ses restent en vie pendant que les "exemplaires" finissent à l'hosto! Et en plus notre nombre s'accroît au fur et à mesure que décèdent les piqués de la première heure.
Qu'est-ce que le SARS-Cov2? Un virus fabriqué (et breveté) en martyrisant des chauve-souris pour que les simples d'esprit se remettent à clouer ces pauvres petits insectivores volants sur les portes comme au moyen-âge au lieu de s'en prendre aux nouveaux apprentis sorciers.
Mais comme la nature a horreur que l'on essaie de se substituer à elle, le pauvre petit SARS a vite perdu de ses capacités à nuire et a depuis longtemps muté en Caliméro paumé.
Et de toute manière ce n'est ni un masque ni deux masques ni trois masques et plus placés l'un par dessus l'autre qui va l'arrêter. 

Ni le prochain virus qui est censé arriver dans la 3e phase du plan nous ne l'arrêterons avec ce qui n'est qu'un instrument de soumission ou comme dirait Tal Schaller une chambre à gaz portable.

Mais rien à faire, j'évolue chaque jour dans des espaces où des gens sans visage, qui ont perdu la face, dont la face est cachée et le museau recouvert qui d'un lange qui d'un filtre à café déambulent avec le naturel de zombies dans un film d'horreur mais c'est moi et mon visage découvert qui passons pour terrifiants.

Aux gens qui masquent leurs enfants voire leur chien en s'imaginant que cela n'aura jamais aucune conséquence dans le futur, je recommande chaudement cet article qui s'intitule : 

Le masque : un lent assassinat collectif monté sur des mensonges, une muselière antisociale pour esclaves consentants


La folie en cours doit s'arrêter le plus rapidement possible. Moi-même ai dû travailler cinq heures par semaine avec ce liquidateur de neurones et de sinapses mais ai été heureusement remerciée pour avoir critiqué l'injection expérimentale qui, paraît-il, est incriticable. Malheureusement je donne encore des cours à des enfants dont la dégénéresence cognitive est chaque jour plus alarmante à observer. Quant au masque, je ne le porte plus JAMAIS et ne me rends plus dans aucun endroit où il est imposé.

Si vous voulez conservez trois neurones avant que toute cette mascarade s'effondre, arrêtez-vous, vous aussi, de vous asphyxiez volontairement. Tout de suite. Et épargnez les enfants ou alors n'en ayez pas!







mardi 18 janvier 2022

De l'humanisme pour mieux comprendre le monde au transhumanisme pour mieux le dominer

Définition Wikipédia du transhumanisme:

 ” Un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine notamment par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains.”

Il s'agit d'un projet viriliste avec fantasmes de super pouvoirs. Il suffit d'aller sur ce site pour voir la tête de ses adeptes et donc quel sexe nourrit ce genre de fantasmes. Prévenez-moi si vous y repérez une femme. 

"Le transhumanisme est d’inspiration libérale. Né en plein cœur de la Silicon Valley, il s’appuie sur les progrès technologiques et est financé en grande partie par les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) dont une partie des hauts dirigeants est acquise à ce courant de pensée.À lire sur ce site.

Pendant ce temps quelques femmes posent un regard critique sur ce projet relevant de l'hubris la plus débridée et bien plus inhumain que transhumain.

Et à quoi se réfèrent donc ces femmes pour retrouver les repères de l'humanité ? À l'époque de l'éternelle Renaissance !!!



                                              
  Peintures de Marie-Noelle Pecarrere 


Réflexions de l'experte de la Renaissance Karine Safa

D'après mon humble personne, le transhumanisme est une nouvelle étape dans la créatuerie (voir, sur mon blog, "les Créatueurs"). Cette fois, ce n'est plus seulement la hache pour abattre les arbres indispensables à notre survie mais les injections à répétition de matériaux émetteurs-récepteurs directement inoculés dans la chair humaine (biologie "augmentée" de la nanotechnologie). 

Après la faune, la flore, l'air et l'eau, que restait-t-il donc à coloniser (polluer) par les dominants ? Notre chair et notre sang. C'est donc fait. 

Je suis frappée de voir qu'un nombre non-négligeable de personnes très intelligentes et surtout féministes que j'ai suivies pendant des années avec fascination pour leurs capacités d'analyses sociaux-politiques croient tout à coup avec une ferveur fanatique prête à tous les abus, chose que, de ma vie, je n'aurais imaginé possible chez elles, aux effets protecteurs d'injections inventées et mises sur le marché puis imposées par une poignée de milliardaires psychopathes pourtant exclusivement masculins*. Comment est-ce possible?

Si quelqu'un.e a une explication à ce paradoxe, n'hésitez pas à éclairer ma lanterne. Et si vous pensez, vous aussi, que la "crise que nous traversons" est un machin sanitaire, qu'il ne faut pas chercher plus loin, que le faire relèverait de la folie furieuse et qu'à tout prix nous devons accepter ces injections financées par les GAFA, n'hésitez pas non plus à me démontrer mais sans insulte, merci, cette "évidence".

Le psychologue Mattias Desmet donne des éléments de réponse dans cette vidéo.


* Bien sûr, comme toujours, quand des hommes (et aussi des femmes) s'opposent à ce projet, ils se font pour beaucoup purement et simplement éliminer. Pour n'en citer que quelques uns : Dominique Biscardi, Giuseppe De Donno, Serge Ader, Karl Hilz, Andreas Noack. Ce projet ne fait l'objet d'aucun débat. Il nous est purement et simplement imposé à notre insu.

samedi 15 janvier 2022

Marguerite de Navarre, le retour II


 Finalement, j'ai retrouvé mon post perdu. Voilà ce qu'il disait : "il y a très longtemps que je n'ai plus posté quoi que ce soit ici et pourtant j'ai fait un certain nombre d'esquisse de posts mais je ne sais pas pourquoi je n'avais pas la motivation d'aller jusqu'à les publier.

 Il est probable que ma nostalgie du XVIe siècle m'en a empêché. J'avais commencé ce blog en traitant de ce siècle-là et puis j'ai abordé petit à petit des époques plus contemporaines mais je ne m'y suis pas vraiment sentie dans mon élément.

Peut-être qu'un bout de mon âme en traversant le temps (si on croit à la persistance d'une âme qui traverserait le temps, idée à laquelle j'hésite à croire tout à fait) est resté obstinément attaché à cette période-là, va savoir. 

En flânant sur internet, les soirs de janvier étant particulièrement longs et maussades, je suis tombée sur la bande-annonce de l'adaption cinématographique francaise de 2013 du Michael Kohlhaas d'Heinrich von Kleist, un auteur allemand bien connu. J'étais en train de consulter la filmographie de l'actrice Roxane Duran dont le visage m'évoque le mien, plus jeune, ce qui me trouble toujours un peu, j'ai alors lu qu'elle avait interprété le personnage de Marguerite de Navarre. Comme le film dans lequel ce rôle intervenait, portait le nom d'une nouvelle qui, je le savais, était censée se passer en Allemagne et même à Berlin nommé alors Cölln ainsi qu'ailleurs dans la Saxe, par exemple à Wittenberg, la ville de Luther, je me suis demandée ce que venait faire Marguerite de Navarre là-dedans. Je suis allée sur la page Wikipédia du film de Arnaud des Pallières pour en lire le synopsis. J'ai été surprise d'y apprendre que Marguerite de Navarre qui, je le savais pour avoir lu tout ce qui est parvenu jusqu'à nous sur le personnage, était une femme extrêmement empathique, soucieuse du peuple et de ses souffrances, devenait subitement une princesse impitoyable et même violente, n'hésitant pas à renvoyer au personnage principal, un homme du peuple, sa femme sous forme de cadavre sanguinolant. Je me suis interrogée sur le pourquoi d'un portrait aussi faux qu'horrible. Il y était mentionné que la co-scénariste s'appelait Christelle Berthevas et se faisait interviewer sur youtube à propos de l'adaption du Michael Kohlhaas livresque.

L'affaire est simple : Christelle Berthevas souhaitait "ramener des personnages féminins" parce qu'il n'y en avait pas dans le roman de Kleist. Cela part donc d'un bon sentiment et je ne peux que m'en réjouir. Elle a fait l'impasse sur les enfants mâles de Kohlhaas qui en avait plusieurs et fait porter le rôle de sa descendance par une petite fille qui personnifie du coup l'avenir du héros dont la vie s'achève brutalement. Excellente idée.

Mais elle ne dit rien du tout sur son choix de la reine Marguerite de Navarre, néanmoins il est facile de deviner dans les blancs ce qui s'est passé. En situant l'action en France, elle s'est simplement servie du nom d'une princesse d'époque pour remplacer le prince allemand de l'oeuvre de Kleist qui est d'ailleurs basé sur un fait divers lui-même abondament dénaturé par son auteur. Ce que les deux scénaristes ont maintenu de l'histoire, est que nous sommes en 1540 et en 1540, il y a Marguerite de Navarre qui respire quelque part en France.

 Les bios de princesses n'étant pas enseignées, il nous reste les reines Catherine de Médicis et Marie-Antoinette, celles des grands troubles et bouleversements, guerres de religion pour l'une et Révolution pour l'autre, traînées dans la boue et diffamées à tout va et à qui on a un peu collé la responsabilité des bouleversements en question. Du coup, tout le monde a l'image plus ou moins inconsciente de femelles de haut rang: princesses, dauphines, reines ou duchesses super injustes et cruelles. Quoi de plus image d'Épinal franco-francaise que celle-là.

 On veut féminiser les vieilleries littéraires trop machistes sans se rendre compte que l'on perpétue la misogynie autrement, je veux dire non parce que les femmes de pouvoir ne seraient jamais méchantes mais parce que l'on ne soucie pas de la personne féminine dont on a emprunté le nom. Pas un instant. Parce qu'il faut divertir. Parce qu'il ne faut pas approfondir les choses et que de cette facon, on rend toujours HOMMage aux hommes mais jamais aux femmes.

Marguerite de Navarre mériterait que soit dédié un film à son extraordinaire courage, sa grande popularité et sa profonde bienveillance. J'ajouterais que dans le passé de la France, il y a bien des réhabilitations à faire au féminin.

Mais pour cela, il faudrait cesser d'utiliser les grandes femmes de l'HIStoire comme stéréotype, prête-nom voire comme simple cintre de robes à vertugadin". 

 

 


Marguerite de Navarre, le retour

 Bon ben voilà.


Je voulais publier un nouveau post et je l'ai effacé sans faire exprès en voulant mettre cette vidéo:

Il était question du film Michael Kohlhaas de 2013 avec Roxane Duran dans le rôle de Marguerite de Navarre, cette reine écrivaine dont j'ai beaucoup parlé sur ce blog.

Pour ne pas anéantir à nouveau mon travail, je vais essayer de ne pas effectuer trop de manipulations à base de liens et autres. Cela ne me réussit pas.

Je voulais exprimer ma stupéfaction de voir Marguerite de Navarre qui devrait être suffisamment célèbre pour que cela ne lui arrive pas, être utilisée pour "ramener des personnages féminins" dans le récit comme le dit la co-scénariste du film.

Il s'agit de l'adaptation ciné d'une oeuvre de Heinrich von Kleist, un écrivain très connu en Allemagne qui s'est servi en son temps d'une histoire réelle avec laquelle il a pris un certain nombre de libertés hormis sur l'époque et le lieu: le début du seizième siècle en Allemagne.

Les scénaristes du film en ont fait un "Schinken" comme on dit chez moi, c'est-à-dire un film à costumes avec épées, cavaliers et décapitations, à savoir un divertissement pour amateurs de brutalités de l'Ancien Régime. 

Que fait la reine de Navarre là-dedans ? C'est simple. Il n'y a pas de personnages féminins dans le roman original. C'est une histoire de mecs. Alors on met des femmes. Or l'action ne se déroule plus du tout en Allemagne ! Elle se déroule en France où le droit pourtant devait être catégoriquement différent, En effet, c'est le droit normalement allemand qui y joue le rôle principal puisqu'un homme du peuple allemand y cherche à faire valoir ses droits contre l'arbitraire criminel d'un baron allemand.

On aime bien les histoires de lutte des classes mais de préférence, celles du passé sans toutefois se préoccuper de détails aussi dérisoires que le pays où cela se passe même si cela change tout du point de vue de l'historicité. 

Donc il fallait des personnages féminins et puisqu'on s'en tient quand même aux personnages existants à la même époque en France, on prend la reine de Navarre au lieu du prince électeur de Saxe, je crois, qui était apparemment un personnage sans pitié pour le bas-peuple, TOUT LE CONTRAIRE de Marguerite de Navarre mais qu'importe. J'ajoute que la reine de Navarre est déjà âgée proche de la cinquantaire mais, là aussi qu'importe, une fille de vingt ans c'est plus vendeur.

Le cinéma ne cherche pas à informer mais à plaire au dépend de la vérité et à promulguer une forme de pensée "moderne". Dans le film, le personnage qui veut faire valoir ses droits, les obtient mais, en même temps, il est tué. Le message que l'on fait donc passer est le suivant : ne vous rebellez pas contre la classe des très puissants même si celle-ci "ramène des personnages féminins" . Vous aurez peut-être gain de cause mais vous serez en même temps assassiné.

Juste petit clin d'oeil de fin quand la fille du héros qui remplace les garcons de l'histoire originale "pour-ramener-du -féminin" est assise par son père sur le cheval récupéré au prix de sa vie : vos enfants en profiterons, allez. Enfin peut-être. On ne sait jamais.