lundi 2 mai 2011

"Barthélémy le diabolique" ou "Karl 009, le retour" sans parler de "Gretchen la pétroleuse"


La glorification de la vulgarité, j'en ai déjà parlé à l'occasion d'une pub rencontrée dans le métro qui représentait la grande mystique, herboriste, compositrice et enlumineuse Hildegarde de Bingen en train de se raser les jambes avec un rasoir jetable.

Rien que l'énoncé de cet "exploit" iconographique prête à rire. Alors, bien sûr on peut en rire si on y tient. On peut rire de tout, pas de doute. Juste une question : depuis quand la pub amuse t-elle gratuitement la galerie ? Histoire de ne pas être pris pour un.e imbécile, posons nous un peu la question.

M'est avis que jeter ce gag au public pour lui chatouiller les zygomatiques ne relève pas de la philanthropie .

Un système qui détruit la vie pour l'argent a intérêt à maintenir le client de bonne humeur s'il veut le garder. Et lui rendre la casse organisée sympathique. S'il y voit une bonne blague, c'est gagné. Il s'en fera même volontairement complice. Poussons le joyeusement à casser, c'est tout bénef. Du moment que ce n'est pas le système !
Mais que doit-il casser, au fait ? Idéalement sa propre culture.
Un peuple sans repère culturel, on l'a déjà expérimenté un peu partout, ce n'est plus qu'un gros tas de pâte à modeler molle. Allez ! Que le bon peuple détruise sa culture pour le fun. Ainsi il ne se sent pas simple spectateur de la destruction environnante. Il participe, il est acteur !
C'est pourquoi la tendance à écorcher, égratigner, détourner, recycler sa culture doit être titiller. C'est bon pour les ventes, et ce qui est bon pour les ventes, c'est bon pour la croissance, coco.
Pendant que le pseudoféminisme (qui s'efforce de ne jamais rien approfondir) s'applique à éradiquer le féminisme, la pseudoculture (qui flatte la fascination pour le sordide) s'applique à supplanter la culture.
Tout cela pour vous annoncer, mesdames et messieurs qu'un nouveau livre sur la Saint-Barthélémy vient de sortir. Il s'appelle "Charly 9". Le titre donne déjà le ton.

Je ne l'ai pas lu et ne le lirai pas parce que je ne vais quand même pas l'acheter, si ? Donc j'ai lu d'excellents comptes-rendus ici (citation : Ce roman et le battage médiatique qui est fait autour font table rase d’années du travail des historiens pour pour faire revivre les superstitions qui avaient cours il y a des siècles) et ici (citation : (j'ai cru défaillir en voyant un haut-de-chausse comparé à une couche culotte !) qui décrivent très bien la "chose".

Patrick Chéreau avait donné le coup d'envoi de la pulvérisation de l'histoire avec son long vidéo-clip gothico-baroque sanguinolant à dentelles tachées de sang, le fameux "La reine Margot",une sorte de "Like a Virgin" & "Thriller" mixés et transposés en 1572. Le show a fait des petits. Du moins un petit.
Le voici.
(Crédit photo)

La non-adaptation du roman de Dumas (il paraît qu'il ne faut pas dire que c'est une adaptation), ce truc qui se confondrait avec les publicités pour la glace diffusés en avant-film, s'il n'était pas aussi long, a désormais inspiré un "auteur".
Car de par sa vulgarité même, ce film séduit. Il imprègne fortement les imaginaires en friche. Les gens à avoir aimé ce film sont légions.



La recette de "La reine Margot" ayant fait ses preuves, étape suivante : l'appliquer à la littérature.
Le roman historique a vécu, place au roman hystérique.
La littérature déflorée par Chéreau va être violée par Teulé et perd toute immunité intellectuelle pour basculer dans le "tout à les goûts et les couleurs ça ne se discute pas", une sorte de trou noir ou tout se confond, tout se transforme en une bouillie indistincte ornée à sa surface d'une irisation huileuse qui hypnotise le spectateur et le fait admirer l'innommable.


Charles IX n'a pas encore été assez lynché. Comme le disait Eliane Viennot ici, lors du changement de dynastie, il a fallu calomnnier les Valois pour faire du passé table rase. Mais aujourd'hui ? En est-on encore là ? Cela ne devrait pas et pourtant c'est comme qui dirait la surenchère. Or il ne s'agit plus de célébrer les Bourbon. Alors ? Alors il faut dépecer la Renaissance. Ce laboratoire où le capitalisme hésitait, où pour la première fois un empereur faisait appel à une banque pour financer ses guerres mais aussi ce temps où l'humanisme promettait un monde dans lequel la connaissance serait la priorité humaine. Quelle horreur !
Un monde vendu aux marchands dans lequel on massacre le savoir, qu'a t-elle donc à faire de la Renaissance ? La Renaissance est une gêneuse. Elle a une sale tendance à provoquer quelques interrogations sur le chemin parcouru.
Et puis le travail des historien.ne.s lassent. On avait des coupables, Les voilà qui pinaillent. Comme dirait Marie : si la responsabilité de la Saint-Barthélémy a longtemps été imputée à Catherine de Médicis et à Charles IX, les historiens sont, encore aujourd’hui, bien en peine de dire ce qui s’est réellement passé.
Quoi ? Catherine de Médicis ne serait plus la méchante qui a perverti son fils ?
Halte là ! Vade retro satanas !
Le cinéma et la littérature vont se charger de rappeler à l'ordre ces stupides historien.ne.s.

En ce moment, on peur lire sur le web cette phrase reprise par plus d'un(e) blogueur(se) : "Depuis "La reine Margot" de Patrice Chéreau les Valois s'étaient quelque peu assoupis, Jean Teulé remédie à la chose...."
Les Valois ont-ils intérêt à dormir alors qu'une petite séance de torture les attend gentiment ? Non, bien sûr ! Une séance de torture ça se savoure éveillé, messieurs dames !

Alors, je concluerais en suggérant des titres pour les prochains livres/films/guignolades "reloaded" sur Charles IX et Marguerite de Valois :

"Karl 0009 le robot-SS qui ne connaît pas de pardon".

et :

"Gretchen la traînée qui se prenait pour une princesse hahahaha !"

Des fois que les Valois auraient eu la mauvaise idée de recommencer à piquer du nez sans prévenir...


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Ajout du 3.5.11 à 16.00 h : Le 25 février 1572, soit six mois avant la Saint-Barthélémy, les négociations du fameux mariage-prétexte au déclenchement du massacre, eurent lieu entre les mères des futurs mariés : Jeanne d'Albret et Catherine de Médicis. La menace que fait peser sur cette noce les ultra-catholiques détermine Jeanne à insister pour que Marguerite de Valois se convertisse au protestantisme, la religion de son fils.

Extrait de "Jeanne III d'Albret - Chronique 1528-1572" de Bernard Berdou d'Aas, édition "atlantica" 2002, p. 477 :

"Pour Jeanne, Henri est fils de la nouvelle Église (...). Aucun compromis, pour elle, quel qu'il soit, ne peut le faire sortir de cette Église. En même temps si la princesse Marguerite [de Valois] reste fidèle à l'Église de Rome, "nous serons exterminés avec toutes les Églises de France", pense t-elle".

L'ambiance était donc plutôt explosive. Une fois Jeanne morte, Charles et Catherine, les "fameux" vampires de la Saint-Barthélémy qui auraient soi-disant fait s'entre-égorger leur propre peuple par goût du sang, ont tout aussi bien pu être complètement dépassés par les événements. N'a t-on pas d'exemple semblable aujourd'hui ?

21 commentaires:

  1. Titre ridicule, mais le ridicule ne tue pas, lui.

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  2. Le "tout à les goûts et les couleurs " j'ai beaucoup aimé ainsi que le "roman hystérique" c'est en effet ce qui convient le mieux à ce genre de littérature .
    Ainsi que l'évocation d'orange mécanique où la violence ( ou plutôt le viol) hissée au rang de chef-d'oeuvre par des auteurs qui flattent les bas instincts dans le sens du poil a quelque chose de répugnant et de grotesque que l'appât du gain ne peut justifier à lui seul .

    Notre époque , que l'on dit civilisée a reconstitué virtuellement ses mises à mort sur l'échafaud et ceux qui rêvent de sang , de larmes et de viols sont nos bourreaux modernes et sans scrupules , mais attention bandes de manants , tout cela est de l'art voyons !
    L'histoire ? Tous ces auteurs "brillants" l'arrangent à leur manière , pour une meilleure "compréhension" par les béotiens que nous sommes .

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  3. A Tania : surtout le ridicule que les médias tournent en exploit artistique !

    A coup de grisou : c'est la barbarie qui s'insinue. Elle est présentée comme affreuse mais amusante et "séduisante". Déjà le nom "Charly" fait sympathique et drôle comme "Charlie Chaplin". Un Charly certes sanglant mais : "et alors ? Est-ce qu'on n'est pas là pour s'amuser ?" C'est la mentalité.

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  4. Charly, c'est pop, mode, djeunz, alors que Theulé ne l'est pas trop, djeunz ! C'est le révisionnisme de l'époque qui veut ça ; j'ai vu Theulé un soir sur un écran télé (me rappelle plus lequel) adulé par les critiques. En tous cas, son livre était dans mon supermarket la semaine dernière, léger à la prise en main ; c'est tout à fait de la consommation courante, la preuve, c'est vendu en supermarché !

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  5. je ne suis pas du tout spécialiste d'histoire, mais ce que vous rapportez à travers cet exemple de réécriture de l'histoire pour des besoins idéologiques autant que commerciaux ne m'étonne pas du tout.
    il y a dans tous les domaines le même phénomène à notre époque. et dans toutes les sciences, la vulgarisation médiatisée par les ouvrages "populaires" (beurk) les télévisions "populaires" (gerbe) n'a d'autre fin que de servir l'idéologie du consummérisme, donc du capitalisme phallocrate, afin d'asservir les populations, toutes classes socio-culturelles, ethniques, nationales etc... confondues à un unique modèle économique au profit d'une minorité de propriétaires des ressources et des moyens de productions.
    c'est plus que du révisionisme.
    c'est de la propagande et du lavage de cerveaux se maquillant par tous les moyens et dans tous les domaines.
    cette propagande c'est pire que simplement des idées : c'est un modèle de comportement, d'essence individuelle, auquel on induit les gens à s'identifier.
    bon
    je me calme
    mais ça me remonte sérieusement ce genre de truc.

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  6. A Hypathie : le problème c'est qu'il est malhonnête parce qu'il fait dans le pseudohistorique. Il s'est débrouillé pour donner l'impression de connaître son sujet. Comme avec "La reine Margot", les gens, conditionnés à être plus impressionnés par les images fortes que par les interrogations subtiles, croient immédiatement ces faux jeunes et gros "artistes" mercantiles sans la moindre conscience morale. On n'apporte plus aucune attention aux vrais historiens. Parce que ces types s'y substituent.

    Merci paul pour le coup de gueule. Moi aussi ca me révolte terriblement et j'apprécie que d'autres (coup de grisou aussi) soient super indignés. On est l'otage de ces imposteurs parce que les médias les boostent au maximum. Bien sûr, derrière les médias, il y a qui, sinon Dassault, Lagardère, Bouygues, Bolloré, Arnaud et Pinault. Alors,en effet, on est dans le pure propagande.
    Voir : http://independancedesmedias.lesdemocrates.fr/2009/02/20/point-sur-la-concentration-des-medias-en-france/

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  7. J'aime ta colère, car notre colère est (à l'heure actuelle), avec ses excès et parfois ses erreurs, la seule façon de nous éveiller (et de réveiller les autres).

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  8. Merci lucia mel. Ca me fait très plaisir. C'est vrai que beaucoup de gens sont sidérés et quand on est sidéré on ne peut plus réagir. C'est comme une anesthésie. Moi j'ai encore un peu de marge pour réagir. J'espère la conserver et pouvoir ainsi, en effet, aider les autres à sortir de l'engourdissement provoquée par la température polaire morale actuelle !

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  9. Ah le "roman hystérique" c'est joli ! Et bien vu !

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  10. Effectivement c'est virulent, mais je m'attendais à pire! :-)
    Ce que vous dites à propos de la destruction de la culture me fait penser à Chomsky.
    Quant au Charly sympathique et drôle, c'est à peu près ça (le surnom lui est d'abord donné dans le roman par ce bon Henri de Navarre à la gouille béarnaise!) : Charles IX est présenté comme un idiot sympathique qui accumule les gaffes.

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  11. Il y a quelques mois, un collègue qui lit très peu m'a filé un livre de Teulé qu'il a adoré, "Le magasin des suicides", je crois. Il faut dire que le collègue en question est conseillé en littérature par sa femme, instit et fan de Harlequin. J'aurais dû me méfier.
    Ca a l'air intelligent, ça a l'air drôle, mais c'est creux, et les vannes sont reprises d'ailleurs. Une daube que je ne lirais même pas sur la plage, avec une impression de lire un truc dérangeant... mais en fait non.
    Du coup, "Charly", il ne me serait même pas venu à l'idée de le lire.

    Sur le sujet, j'ai lu "Fortune de France". C'est lourdingue de voir les fantasmes de l'auteur tartinés à longueur de page, mais historiquement, je ne sais pas ce que ça vaut.

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  12. A la Souris des archives : merci !

    A Marie : le fait est que ce que dit Chomsky sur la question se vérifie tous les jours.

    A propos du surnom "Charly" : c'est tellement invraisemblable ! Comme si un premier prince du sang allait taper familièrement sur l'épaule d'une majesté sacrée et lui coller un surnom ! Dumas représente exactement l'inverse (Charles appelant Henri de Navarre "ce cher Henriot"), ce qui est 1000 fois plus crédible, évidemment !

    A Kalista : le problème avec la sous-littérature est qu'elle est vendue et acclamée exactement comme s'il était question de vraie littérature. On ne peut donc plus faire le tri. Tout est mis sur le même niveau. Ce qui fait que les gens vont te dire que tu es moraliste ou coincé si tu n'adhère pas à ce qu'ils prennent pour "leurs" goûts, alors qu'en fait, tu es seulement plus cultivée.
    "Fortune de France" est extrêmement bien documenté. Robert Merle n'a pas torché une daube en 15 jours mais travaillé sur plus d'une décennie. Et pour le style, il a repris, entre autres, le vocabulaire de Marguerite de Navarre dans l'Heptaméron. Mais c'est vrai qu'il lasse avec ces fantasmes de virilité assouvie à toute occasion ! Et puis je déteste l'image qu'il donne de la duchesse de Montpensier, seule et unique femme de pouvoir de son récit.
    Malgré ces balourdises masculines, c'est une excellente saga très rigoureuse sur le XVIe siècle. Oui tu peux te fier à la vérité historique avec lui.

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  13. Merci, Euterpe ! J'aime vraiment bien cette série, j'aurais été déçue de devoir la dénigrer historiquement. Après, tous les écrivains romancent à leur façon...

    Quant à la sous-littérature, je pense que ça vient de l'enseignement du français à l'école. Tout le monde n'a pas l'envie ni surtout la sensibilité pour apprécier certains classiques de la littérature française, en particulier quand ils sont mal présentés dans un cadre scolaire inhospitalier. Certains développent une phobie du calcul en cours de maths, d'autres une phobie de la littérature. Moi, c'était la phobie du ballon on cours de sport, alors je ne peux jeter la pierre à personne ! ;-)
    Les gens veulent lire, mais ils n'en ont pas les moyens. On ne leur a pas donné les clés pour trier le bon grain de l'ivraie. Et c'est tellement plus facile de s'abrutir devant la télé que de chercher... "Maupassant ? Ah ouais, je connais ! Ca passe sur France 2 !"

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  14. A Kalista : ce qui est vraiment à déplorer à l'école c'est que les profs au lieu de rester eux-même et de servir la bonne littérature, font de la démagogie et pensent devoir se mettre au niveau de l'inculture de leurs élèves alors que ceux-ci au contraire voudraient qu'on les "élève" (d'où leur nom) au dessus de toute cette trivialité qu'ils supportent à l'extérieur (TF1, etc..). Les profs vendent leur âme et déprécient la culture pour ne pas paraître ringard en leur donnant des recettes de cuisine ou des polards vulgaires à analyser.
    Un film qui semble montrer le contrepied de cette tendance est "Moi princesse de Clèves" dont parle JEA ici : http://motsaiques2.blogspot.com/2011/03/p-22-nous-princesses-de-cleves-le-film.html
    Il montre que, contrairement aux idées recues, n'importe quel élève, quel que soit son bagage de départ, a accès à la littérature digne de ce nom et peut s'y retrouver. Mais je ne l'ai pas encore vu. J'attends qu'il passe dans mon coin.

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  15. Le billet est intéressant. Dommage que vous n'ayez pas lu le livre pour corroborer vos dires.

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  16. A jess : il y a un "superbe" extrait dans l'Express qui montre à quel point le style est balourd, grotesque et convenu. J'en cite un bout en soulignant entre crochets le style lamentable :

    "Un gentil garçon semblant à peine sorti de l'adolescence [gros sabots] - il vient d'avoir vingt-deux ans - écarquille ses grands yeux [de Bambi ?] :

    - Quoi ? Vouloir que [ouhla !] j'ordonne, pour cette nuit, l'assassinat d'un convalescent surpris en plein sommeil [lourd, lourd]? Mais vous n'y pensez pas, ma mère [bateau] ! Et puis quel homme, l'amiral de Coligny que j'appelle "mon père" [explications de l'histoire maladroitement placées dans le dialogue]. Jamais je ne scellerai cet édit !

    Tout loyal, franc, ouvert du coeur et de la bouche, le garçon [le pauvre garcon manipulé par une mère odieuse aurait-il du ajouter au cas où on aurait pas compris = de nouveau : gros sabots], à haute fraise blanche entourant sa gorge jusqu'au menton, s'étonne [on dirait un télétubbie, le gars] :

    - Comment pouvez-vous [redondant avec "vouloir que"] venir me réclamer la mort de mon principal conseiller qui déjà hier matin, sortant du Louvre, fut arquebusé dans la rue par un tueur caché derrière du linge séchant à une fenêtre [explications pas très discrètes dans le dialogue des événements que les lecteurs ne connaissent pas] ?.. Il n'est que blessé. Ambroise Paré dit qu'il s'en tirera et je m'en réjouis.

    - Pas nous, répond une voix de matrone au fort accent italien. D'autant que ["d'autant que" c'est caca comme style] c'est ton jeune frère et moi qui avions commandité l'attentat.

    - Quoi ? ! [très 16e siècle, on l'avait déjà remarqué]

    Le garçon, d'un naturel aimable et ayant de bonnes dispositions [sauf qu'il a une mère impossible au cas où on l'aurait toujours pas compris], n'en revient pas [familier]. Sous un bouquet de duvet de cygne à sa toque, il tourne lentement [c'est un script de film là?] la tête vers les six personnages assis côte à côte devant lui. L'un d'eux, vieux gentilhomme vêtu d'une jupe [d'un jupon aurait-il du dire, carrément] de damas cramoisi, regrette :

    - Sire, le seigneur de Maurevert, tueur professionnel [les explications dans le dialogue, ca va 5 mn] mais mal habitué aux armes à feu, voulait faire ça à l'arbalète. Pour plus de sûreté, nous lui avons imposé l'arquebuse. Mal nous en a pris [plat comme style]. Au moment du tir, Coligny s'est penché pour réajuster sa mule. Maurevert a manqué sa cible.

    Le jeune roi aux joues arrondies [oui on l'a compris il est TRÈS jeune !] hoche la tête d'un air consterné :

    - Quand je pense que [style balourd] cet après-midi je suis allé rue de Béthisy, au chevet de l'amiral, lui promettre de faire rechercher et punir les coupables... C'étaient ma mère et mon frère ! [au secours la découverte même pas théâtrale ! Racine revient !].. Mais pourquoi avez-vous décidé ça, tous les deux, mamma ? [la niaiserie a ses limites]
    etc...
    Et je me suis retenue. J'ai rarement lu un dialogue aussi nul.
    J'en ai donc assez lu.

    Dire qu'il faut entendre et lire partout que c'est un "GRAND ÉCRIVAIN" ! Sauve qui peut !

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  17. Je ne remets pas en cause ce que vous dites du roman. Je l'ai lu, moi !
    Je trouve juste navrant d'écrire un si long billet sur une oeuvre non lue. Cela devient une mode semble-t-il.

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  18. Lisez alors mon billet d'aujourd'hui dans lequel je compare Dumas à Teulé. Désolée mais je ne peux pas lire quelque chose intégralement quand les trois premières lignes m'informent déjà que c'est une honte pour la littérature ! C'est comme pour un aliment : la première bouchée vous indique le goût de l'ensemble du met, non ? Et s'il est avarié, vous n'allez pas plus loin, j'espère. Personnellement je ne sais pas comment vous avez pu tout lire.

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  19. Jessd: Est-il vraiment vraiment nécessaire de boire la coupe jusqu'à la lie pour avoir le droit de dire que c'est infect ?

    J'ai des tonnes de bons livres, de grands livres, des Camus, des Marguerite Yourcenar, des petits polars historiques qui ont très bien supporté le fil des ans par leur qualité de documentation et leur élégance d'écriture. Suis-je obligée d'abandonner tous ces livres-là pour Teulé? Hého !

    J'ai lu le premier chapitre, et j'ai vraiment eu un mouvement de rejet. Je ne peux pas continuer. Autant de conneries sur des gens que je fréquente à longueur de pages d'archives, c'en est trop ! Ce type ne connaît rien aux gens du XVIe siècle, qu'il les laissent en paix dans leur tombe sans en dire du conneries pour vendre du papier !

    Je peux dire que j'ai lu son bouquin, je l'ai ouvert, j'ai passé dix minutes dessus, ça va, je sais faire le tour d'un bouquin en dix minutes, ça fait partie des choses que j'ai apprises pour mon boulot.

    Teulé est un écrivain de supermarché et le lire ne rendra pas meilleure sa prose. Il est à la littérature, même historique ce que B. Cortequisse (auteur d'un pathétique Marie-Thérèse, l'épouse de Louis XIV) est à l'écriture de biographies historiques. C'est dire. Quoique Cortequisse est mieux documenté.

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  20. Merci d'avoir choisi une de nos photos pour illustrer vos propos.

    Mais pensez à en citer la source et à faire un lien vers Likoma.fr !!
    D'avance merci.

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  21. OK Eugénie, mais ca y est vous l'avez fait pour moi ! ;)

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