Lors de la restauration d´une église italienne, Sant'Andrea di Montiglio Monferrato on a retrouvé des fresques dans lesquelles quelqu'un(e) a représenté ce baiser de Marie-Madeleine à Jésus, ci-dessus.
"(...) Il apparaît donc que l'image facile d'une pécheresse repentie ou d'une prostituée au grand coeur dissimule la présence puissante et encore vive de la Dame initiatrice ou de la Grande Déesse, combattue par les tenants d'un monothéisme très masculin. Tel est „le grand débat dont furent faites grosses guerres“ et qui hélas persiste de nos jours, mettant aux prises de facon inégale le corps de la femme et les hommes de Dieu.
Les hommes des religion, prêtres ou dévots, se sentent toujours gênés (gehennés) par la présence féminine, par un corps aussi séduisant que trouble et incontrôlable, et ils n'ont de cesse de statuer sur lui, contre lui : ils réglementent la coiffure et la tenue vestimentaire, ils décrètent des tabous liés au sang ou à la maternité, et bien sûr ils interdisent toute prêtrise à une engeance de démones. Mais il y a toujours, dans ces rigides assemblées, une Madeleine échevelée, splendide, qui survient pour faire chavirer la raison, pour donner soif de beauté et d'Amour, il y a toujours, passante anonyme, une femme pour murmurer que sans le corps et sans le désir rien n'existerait et que l'éveil spirituel peut passer aussi par l'étreinte amoureuse...
Le dernier avatar de ce „grand débat“ consiste à qualifier avec mépris de „féministes“ des propos qui ne visent aucune revendication particulière mais cherchent à rappeler les faveurs de la vie, la beauté de l'amour et la joie des sens, des propos qui plutôt qu'agressifs se voudraient ruisselants, parfumés, mélodieux comme une Madeleine s'approchant de Jésus.
Les sources agnostiques
Heureusement, on a retrouvé d'autres textes qui parlent de Marie de Magdala et qui ont miraculeusement survécu aux autodafés et condamnations des Pères de l'Église. Ces évangiles déclarés apocryphes, gnostiques, donnent de Myriam une tout autre image. Il n'est plus question ici d'une femme de mauvaise vie, d'une possédée, mais au contraire d'une figure lumineuse et salvatrice. Écrit sur Papyrus, et acheté au Caire par un savant à la fin du XIXe siècle, le Codex de Berlin contient quatre écrits de longueur inégale, datant du IIe siècle de l'ère chrétienne, dont l'Évangile selon Marie. (...)"
vraiment, si cette question t'intéresse, je te conseille le livre de Jean-Yves Leloup sur Marie-Madeleine ("Une femme innombrable", de 2003), ainsi que sa traduction et édition de "l'Evangile de Marie" (1997), et le désormais classique "Marie-Madeleine, un amour infini" de Jacqueline Kelen (de 1982).
RépondreSupprimerMerci, lucia mel, pour les références. Je les lirai peut-être mais pour le moment je me limite à la représentation que l'on en fait dans l'art. Représentation qui traduit d'ailleurs bien l'innombrabilité du personnage. C'est pourquoi le titre "MM, figure mythique dans la littérature et l'art" m'interpelle particulièrement.
RépondreSupprimerVous me donnez l'envie de relire l'évangile selon Marie, que j'avais eu du mal à trouver...
RépondreSupprimerA Fille de Midi : tout le mérite est à lucia mel qui en a parlé ici. Moi j'ignorais jusqu'à l'existence d'un tel évangile !
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas de Marie-Madeleine mais de la Vierge Marie et elle embrasse son fils mort. Et il faudrait faire faire une rotation à l'image pour qu'elle soit rendue "honnêtement":
http://www.comuninrete.at.it:80/Web-comuni-new/sitiComuni/MontiglioMonferrato_file/Sant_Andreax450/montiglio_castello4243.JPG
cordialement,
Madeleine
Merci beaucoup Madeleine et désolée, je ne voulais pas être malhonnête, j'ai trouvé cette image telle quelle sur le web ! J'ai bien cherché la vue d'ensemble mais je ne l'ai pas trouvée ! Mais pourquoi ne serait-ce quand même pas Marie-Madeleine ?
RépondreSupprimerJe me doutais bien que ce n'était pas vous mais il faut bien reconnaître que la photo a été truquée, ne serait-ce qu'à cause de la rotation d'un quart de tour qui fait croire que Jésus est debout et vivant alors qu'il est couché et mort...
RépondreSupprimerCe n'est pas Marie-Madeleine car celle-ci est derrière la Vierge: quasiment toujours en rouge et sans voile.
En fait dans cette peinture, il n'y a rien d'incongru, que du classique ;-)