samedi 14 août 2010

La femme du peintre de la cour d'Angleterre


Et du côté des non-reines ?
Elles baissent les yeux ainsi que la la tête.
Ce portrait est celui de l'épouse de l'admirable, certes, en tant que peintre même indubitablement, Hans Holbein le Jeune, le même qui peignit trois des six épouses d'Henri VIII. Néanmoins, au vu de ce portrait, il est légitime de se demander quel rapport il pouvait bien entretenir avec sa femme. A l'instar du roi, un rapport de maître à sujet, dirais-je.
Je rappelle que ceci n'est pas une photo, prise par hasard au mauvais moment avec un modèle contrarié parce que débordé, mais d'une peinture qui a nécessité une ou plusieurs esquisses, le report de l'esquisse définitive sur une toile, et encore de longues heures d'applications de couleurs difficiles à préparer et qui sèchent lentement, demandant ainsi à y revenir des jours durant et à y travailler sans relâche.
Cette Mater Dolorosa n'a pas trop l'air de respirer le bonheur conjugal et son mari s'applique à restituer cette souffrance avec un soin parfait doublé d'une extraordinaire conscience professionnelle !
Beau tableau, il n'y a pas à dire, mais....

7 commentaires:

  1. Les enfants ne respirent pas la joie non plus...

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  2. Oui, comme Floréal, j'allais le dire, les enfants non plus ne respirent pas la santé...
    Etait-il tyrannique notre peintre, ou peut-être inconscient à cette époque de la lourdeur de la tâche de mère?
    En tout cas, beau témoignage de ce que nous ne voulons plus!

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  3. vraiment, tes recherches et ta démonstration sur cette question du regard des femmes dans les tableaux est passionnante. Pour te montrer le portrait de Catherine de Bragance, dont j'avais parlé dans mon blog, j'ai été surprise de retrouver sur Google le lien suivant :

    http://www.luciamel.com/article-16991787.html

    Voici un autre site que tu connais certainement (où l'on retrouve aussi Catherine de Bragance):

    http://www.monarchie-noblesse.net/galerie/galerie.htm

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  4. C'est quand même un très belle peinture, moins "officielle" et moins guindée que celle des reines ! Même si c'est posé ; cette construction en triangle est très belle et les couleurs terre aussi. Mais ce n'est que mon avis.

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  5. A Floréal : à mère malheureuse, enfants malheureux...

    A Bettina : je crois qu'à cette époque, pour la plupart des hommes, la différence entre une épouse heureuse et une épouse malheureuse était aussi difficile à distinguer que s'il s'était agit d'un cheval. Est- ce qu'on se préoccupe de l'état d'âme des animaux à partir du moment où on les a réquisitionnés pour exécuter telle ou telle tâche ? Il en est allé visiblement de même des femmes et en particulier des épouses. Mais comme tu dis : c'est ce dont nous ne voulons plus !

    A lucia mel : merci de m'avoir présenter Catherine de Bragance que je ne connaissais pas. J'en ferais bien un billet mais je me limite pour les plus jeunes à celles qui a la grande rigueur sont nées tout à la fin du XVIe. Or elle est née au XVIIe et morte au XVIIIe. Si tu me trouves une portugaise plus ancienne qui a marqué son temps (genre Isabelle du Portugal), je serais ravie d'en parler !

    A Hypathie : tout à fait de ton avis. Je ne conteste pas un seul instant la qualité de l'oeuvre. Je me contente seulement de nommer ce qu'elle nous révèle sur les moeurs de l'époque.

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  6. C'est vrai que les enfants non plus ne respirent pas la joie de vivre. Ca devait être gai chez lui :o)
    En tout cas c'est vraiment passionant tout ce que tu nous montres. Je n'aime pas spécialement la peinture et ne m'y suis jamais vraiment intéréssée mais grâce à toi, ma curiosité est piquée à vif et je me rends compte que la peinture, c'est finalement très intéressant.

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  7. Merci Alice. C'est un grand succès si j'ai pu intéresser à la peinture quelqu'un qui ne s'y intéressait, de prime abord, pas spécialement. C'est un réel bonheur, du coup, d'en parler !

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