Bon, visiblement, d'autres ont eu avant moi l'idée (quoique restée sous forme de tentation) de renvoyer la contestation d'existence, à la contestataire : ici un article de la Société Internationale pour l'Etude des Femmes de l'Ancien Régime ou SIEFAR, dont j'extrais cette phrase :
Quant à nous, nous sommes à ce point subjugués par l’efficacité de la méthode [d'Huchon pour prouver l'inexistence de L.L.] que la tentation nous est venue de l’appliquer pour démontrer de façon tout aussi irréfutable que Mireille Huchon n’est pas l’auteur de son essai, mais qu’il est l’œuvre canularesque d’un certain nombre de maîtres-assistants familiers des éditions Droz et animés en sous-main par Marc Fumaroli.
Un article passionnant signé Henri Hours et Bernard Plessy.
Sinon, un sonnet de Louise presque approprié à la situation :
SONNET I
Si jamais il y eut plus clairvoyant qu'Ulysse,
Il n'aurait jamais pu prévoir que ce visage,
Orné de tant de grâce et si digne d'hommage,
Devienne l'instrument de mon affreux supplice.
Cependant ces beaux yeux, Amour, ont su ouvrir
Dans mon coeur innocent une telle blessure,
-Dans ce coeur où tu prends chaleur et nourriture-
Que tu es bien le seul à pouvoir m'en guérir.
Cruel destin ! Je suis victime d'un Scorpion,
Et je ne puis attendre un remède au poison
Que du même animal qui m'a empoisonnée !
Je t'en supplie, Amour, cesse de me tourmenter !
Mais n'éteins pas en moi mon plus précieux désir,
Sinon il me faudra fatalement mourir.
Bon, cette Mireille Huchon en a énervé plus d'un.e !!!
RépondreSupprimerJe m'étonne quand même que personne n'ait fait le rapprochement avec les propos clairement féministes de Louise Labé qui prouvent bien qu'il s'agit d'une femme qui écrit. Je n'ai pourtant pas effectué des recherches approfondies et je ne suis pas seiziémiste ...
A Héloise : oui, "seiziémiste" c'est un terme que j'ai découvert avec ce texte !
RépondreSupprimerEn fait, c'est assez compliqué parce qu'il y avait à Lyon, à cette époque, toute une clique de pro-féministes engagés dans la promotion de la littérature féminine. Je ferais un billet aussi succinct que possible là-dessus pour expliquer comment on en arrive à prêter à des hommes des discours féministes quand on parle des publications lyonnaises de cette période.
Très intéressant(et bien vu!)cet article.
RépondreSupprimerQuant au sonnet, je ne le connaissais pas, il est d'un déchirement superbe. J'aime particulièrement:
" Mais n'éteins pas en moi mon plus précieux désir,
Sinon il me faudra fatalement mourir."
¡Hasta pronto!
A colo : déchirement est le mot ! Elle se plaint de ce qu'elle ne voudrait surtout pas qu'on lui enlève. C'est superbe.
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