Au commencement... étaient les déesses mères
Cette revanche des dieux mâles implique un meurtre de la mère, et la destruction d’une religion et d’une symbolique propre aux femmes a eu lieu lors de la révolution néolithique (8000/2000 av. J-C). Avec la découverte des métaux commence une longue période de guerres, de conquêtes.
Les hommes imposent leur domination et pour ce faire, s'approprient le sacré, fondement originel du pouvoir. Cette appropriation du sacré par les hommes s’accompagne d’une régression progressive du rôle et de la place des femmes dans la société.
En orient, au moyen orient une question émerge : " Qui détient la supériorité ? La terre qui reçoit la semence, ou la semence qui fertilise la terre ? " La semence prend le pas, la femme devient une outre vide, n’est plus qu’un réceptacle. (...)"(Nelly Trumel)
d'où le sac à main...
(Tableau : P.-P. Rubens : Mars et Rhea Silvia ; détail, ici en entier)
Puissant, superbe tableau de Rubens; il va falloir que je relise l'histoire de Mars et Rhéa Silvia...
RépondreSupprimerTu me fais rire....femmes/outres/sacs à main. Voilà comment on raconte, aussi, l'histoire! Merci et belle semaine.
Dieu créa l'homme à son image : homme et femme il les créa, Adam et Lilith. Vieille histoire que celle d'Adam qui se plaignit à Dieu du tempérament insoumis de sa compagne... de son désir de connaissance et de liberté, qu'à cela ne tienne, Dieu lui en fabriqua une autre, soumise celle-ci car tirée de sa côte : Eve.
RépondreSupprimerA Colo : ce zeste de comique, c'est aussi un peu d'autodérision ;)
RépondreSupprimerOui ce tableau de Rubens est l'un de ses meilleurs.
Rhea y est représentée en vestale veillant sur le feu qui brûle auprès de la statue de la déesse, et Mars en "flic" romain avec glaive au côté, enveloppé dans sa cape rouge sang et son armure, qui semble vouloir arracher par la violence la femme de sa place de gardienne du sacré.
Pas cool ! :-) Bon weekend à toi aussi !
A lucia mel : en effet, les sociologues sont de plus en plus nombreux à penser que cette première Eve correspond symboliquement à une époque où une société si ce n'est matriarcale du moins matrilinéaire avait cours dans laquelle la liberté sexuelle faisait que l'on ignorait qui était le père des enfants. En ce sens, la deuxième Eve symbolisrait l'avènement du patriarcat. Cette société antérieure matrilinéaire est justement palpable dans ces couple divins mythologiques égalitaires voire où les femmes ont la prééminence : Adonis et Astarté, Attis et Cybèle, Ouranos et...Rhea, la Terre-mère...
"En orient, au moyen orient une question émerge : " Qui détient la supériorité ? La terre qui reçoit la semence, ou la semence qui fertilise la terre ? " La semence prend le pas, la femme devient une outre vide, n’est plus qu’un réceptacle. (...)"
RépondreSupprimerLe problème vient de cette "erreur" d'interprétation de la reproduction et du sentiment d'omnipotence masculin, qui persiste d'ailleurs: ce ne sont pas les hommes qui détiennent la semence mais bien femmes et hommes. L'être humain en devenir n'est pas entièrement contenu dans la semence masculine, il n'en est qu'une partie sans la semence féminine.
Ca me rappelle ce que m'avait dit un homme qui justifiait la propriété des enfants aux pères par cette image: quand tu mets une pièce dans un distributeur de boisson, à qui appartient la canette qui en sort ? ...
Déjà, j'avais réagi à "propriété" et "appartient" en lui signifiant que les enfants n'étaient pas des objets et que voir la paternité comme un droit de propriété était tout simplement pathétique.
Puis, je lui avais fait remarquer que, physiologiquement, il n'avait qu'une moitié de pièce et qu'un enfant, même conçu in vitro, nécessitait obligatoirement le concours des deux semences. On ne fait pas d'enfants avec des spermatozoïdes seuls ...
Contre toute attente misogyne, le "réceptacle" n'est pas vide.
A Héloise : tout à fait significative cette comparaison avec le distributeur automatique ! Quelle interprétation fantasmatique des choses de la part des mégalo-misos ! D'ailleurs "outre" et "utérus" ont la même racine étymologique : uter, utris : "peau de bouc cousue pour conserver des liquides". C'est là qu'on voit que la langue est elle aussi une outre pleine d'idées fausses de ce genre, malheureusement plus solides que liquides.
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