dimanche 6 février 2011

Shakespeare était peut-être une femme mais laquelle ?


Amelia Bassano Lanier (1559-1624) pourrait aussi avoir été William Shakespeare, d'après des recherches effectuées sur cette poétesse britannique par les américains A.L. Rowse, Stephanie Hopkins Hugues et Martin Green.
Je ne vais pas m'étendre sur la vie d'Amelia Bassano parce qu'elle est longue et compliquée mais ce qu'il faut retenir c'est que l'on cherche actuellement l'identité de Shakespeare du côté des femmes parce que Ben Johnson, le metteur en scène des pièces du/de la mystérieux/se auteur/trice fut le seul à l'avoir connu personnellement et qu'il affirmait qu'"il" se serait agi d'une "matrone".
Citation tirée de ce site :
Ben Jonson is the only literary figure who claimed to know the author of the plays, and his remarks are somewhat ambiguous—including the reference ‘To the Memory of My Beloved the Author’ in the First Folio which, in an oddly chosen metaphor, compares the author to a "matron".

Les homosexuels ne l'entendent pas de cette oreille car avant d'émettre ces hypothèses féminines, on s'était arrêté à l'idée que Shakespeare préférait les hommes du fait de ces dédicaces à des jeunes hommes et cette idée leur convenait.
Sans doute est-ce la raison pour laquelle nous verrons cette année un blockbuster (que j'ai maintes fois évoqué ici) sur le "mystère Shakespeare" destiné à renforcer cette vieille hypothèse-là.
Dans le monde du cinéma, on prête plus volontiers de l'argent aux homosexuels qu'aux femmes...surtout lorsqu'il s'agit de maintenir "hors quenouille" disons, un monstre de la littérature occidentale.

7 commentaires:

  1. Interessant ! En tous cas, homme ou femme, homo ou hétéro, je suis d'accord avec ton commentateur sur le message précédent : Shakespeare a écrit les plus belles choses qu'on puisse écrire. Ce type ou cette nana était un pur génie. Je rajouterais populaire, au sens noble du terme.

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  2. Bof bof. Sur ce coup là je suis plus que sceptique, comme d'ailleurs pour Mona Lisa. Que Léonard ait été homo, c'est une chose. Que son Jean-Baptiste ait un petit quelque chose de très féminin, indéniablement. Mais Mona Lisa était plus vraisemblablement le portrait de sa mère. D'ailleurs, les homos ont souvent beaucoup de sentiment pour leur maman, suffit de penser à Marcel Proust pour avoir un ordre d'idée.

    Sinon pour Shakespeare, il y en eut pour dire qu'il était musulman. Cheik Spir. Ah mais non je ne plaisante pas, ça faisait même les gorges chaudes du Canard Enchaîné qui rigolait bien dans son coin, il y a une bonne dizaine d'années, faisant observer que Molière devait l'être aussi et qu'en vérité il devait s'appeler Mollah Yer.

    Bref. J'aurais plutôt tendance à penser que Shakespeare était bisexuel et qu'il aimait beaucoup la comtesse de Pembroke, et que si nombre de pièces sont dédiées aux enfants de madame la comtesse inscrits sous le patronyme de monsieur le comte, c'est peut-être bien parce que Shakespeare en était le père...

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  3. A Hypathie et Floréale : d'abord j'ai tenu à présenter deux poétesses du XVIe siècle que personne ne connaît (comme d'habitude). Premier point. 2. des chercheurs les ont estimé assez convaincantes dans leurs écrits pour les imaginer en Shakespeare, ce qui est un aveu d'une part concernant le talent des femmes en général, et d'autre part la nécessité pour elles de se faire passer pour des hommes afin d'être reconnues d'eux (il y a assez de femmes qui ont du se plier à cette pratique et pour voir son travail considéré, d'aucune y ont recours encore aujourd'hui). 3. l'hypothèse de l'homosexualité est souvent choisie pour ne pas aller chercher plus loin quant à l'identité d'un auteur dont la sensibilité ne reflète pas celle d'un homme. 3. je n'ai pas affirmé que Shakespeare est une femme mais il est éminemment intéressant qu'on puisse voir en lui une FEMME !
    Et je m'étonne de ta comparaison, Floréale, car comme je le dis plus haut, une personne qui cache sa vraie identité pour écrire sous un nom d'homme est absolument vraisemblable. Un musulman (ah ? Et pas une musulmane ?:-)), un aborigène ou un chtchoutke l'est moins.
    Dans le cas de Mona Lisa c'est très différent. Il ne s'agit que du modèle et personne n'a de doute sur l'homosexualité de l'artiste. Ce n'est pas un scoop. Faire de Mona Lisa un homme est presque une question de perception. Moi je vois à priori une femme mais aussi autre chose d'indéfinissable qui rend ce portrait extraordinaire.

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  4. Les homosexuels sont avant tout des hommes, avec toutes les facilités à faire entendre leur voix que leur confère leur appartenance à ce sexe. Il n'y a qu'à voir la prédominance du discours gay dans la revendication homosexuelle, au détriment de la parole lesbienne.
    J'adhère tout à fait à ce que tu dis Euterpe quant à l'hypothèse de l'homosexualité pour ne pas "chercher plus loin", c'est-à-dire du côté des femmes. Depuis le temps qu'on nous râbache que le génie féminin n'existe pas, ce serait un beau pied de nez, génie d'autant plus méritoire qu'il aurait été entravé à bien des égards car tout ce que les femmes entreprennent leur demande un supplément d'intelligence pour franchir les barrières imposées (éducation tronquée voire absente, interdits en tous genres, obligations féminines et rarement "une chambre à soi").

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  5. A Héloise : il fut d'ailleurs un temps bien lointain où les homosexuels se solidarisaient de la cause des femmes car ils n'étaient pas beaucoup mieux traités qu'elles. Mais depuis qu'on leur déroule le tapis rouge, ils ont assez tendance à renchérir sur le machisme ambiant et à oublier ce que les femmes ont fait pour eux, ce dont je ne les remercie pas.

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  6. @ Euterpe
    musulman et non pas musulmanE parce que telle avait été l'hypothèse, pour le moins farfelue, qui avait été avancée.
    Il me vient davantage à penser à un cas de figure genre Chevalier d'Eon. Ne serait-ce que parce qu'à l'époque, il était rigoureusement interdit aux femmes de s'habiller en homme. C'était courir bien plus de risque que le contraire. On n'hésitait pas, en haut lieu, à travestir un homme en femme, ce fut le cas, si je ne m'abuse, de Monsieur, frère du roi Louis XIV, pour des raisons dynastiques. A part Jeanne d'Arc et Théroigne de Méricourt, je ne crois pas qu'il y eut d'autres cas célèbres reconnus. Ce qui est tout à fait différent que de signer des oeuvres sous en pseudonyme masculin.

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  7. A Floréale : il était peut-être interdit de s'habiller en homme mais les interdictions...c'est comme aujourd'hui : elles se contournaient allègrement.
    J'ai d'ailleurs l'intention de dresser un répertoires des femmes qui se sont dissimulées sous une identité d'homme. Et aussi de présenter des femmes qui se battaient, montaient à cheval en habit d'homme, etc.
    Les femmes se battaient pour leur liberté tant qu'elles pouvaient. Il y a même eu des femmes pirates, alors !

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