Au XVIe siècle, la prostitution (du point de vue de la prostituée) était essentiellement liée à la pauvreté et à la marginalisation de certains individus féminins pour toutes les raisons que l'on peut encore énoncer aujourd'hui pour la même "activité". Pour se distinguer de leurs consoeurs, les prostituées s'habillaient de manière voyante et excitante selon les critères de l'époque : décolletés très profonds renforcés par des corsets très serrés, hanches et fesses artificiellement surdimensionnées, cheveux en cascade non-dissimulées sous une coiffe.
Ci-dessous, des exemples de tenues de figurantes représentant des prostituées, croquées sur le tournage d'Anonymous.
On ne peut pas dire que la femme est valorisée en tant qu'être humain dans ces accoutrements.
Or, au XIXe siècle, il paraît qu'une bande de femmes qui ne souffrent à priori d'aucune discrimination sociale les poussant à le faire, s'adonnent à un spectacle de strip BURLESQUE qu'il faut comprendre comme une dérision, à moins qu'il ne s'agisse du plaisir de se traîner dans la boue toute seule. Donc, elles s'amusent, dit-on. Quoique personnellement, je me sens plutôt humiliée en regardant cette photo :
Cambrures qui fait ressortir le croupion, pattes semi-repliées nues et roses sur talons-ergots, crête et bec rouge en avant, yeux en escarboucles, plumes à la gorge et dentelles au c.l, bras repliés qui s'écartent et se resserrent (cot ! cot !) tels les ailes de ces gallinacées domestiques que Henri IV mit au pot tous les dimanches dans les années 1590. Je cherche vainement ce qu'elles présentent D'AUTRE que le look "poule de basse-cour" ?
Pourtant détrompez-vous, elles ne cherchent pas du tout à imiter des poules. Leur démarche s'appelle, je cite : "du féminisme pro-femmes". Conclusion : la femme est une espèce hominienne issue de la poule. CQFD.
Oui, très drôle cette télépathie sur la prostitution en cette période de festivités... on dirait que Noël nous inspire.
RépondreSupprimerJe venais de voir un reportage ahurissant où une certaine petite ville de la frontière espagnole devient une Las Vegas du sexe.
Des Marseillais font même le voyage pour ça (même pas peur des kilomètres...)et toutes les filles, elles viennent d'où?
Devine?
De l'Est bien sûr...
La chute du mur a eu du bon pour les hommes en manque!
Non, le capitalisme ne connaît pas les frontières, et depuis très longtemps...
Effectivement, ça fait "poules" dans une volière ou autrement exprimé (puisque nous sommes dans la métaphore élevage), harnachées comme des juments de cirque ! Je crois que c'est comme cela qu'on dit. Sans compter que tous ces vêtements faits pour montrer "la marchandise" doivent être parfaitement inconfortables. Mais bah, le confort, c'est pour les hommes.
RépondreSupprimer@ Euterpe
RépondreSupprimerTu ne crois pas si bien dire... :
http://www.youtube.com/watch?v=JgP0pKgjbvk
Comme c'est curieux! Il y a une semaine j'ignorais tout du strip burlesque et voilà qu'un programme Tv et ton billet...Pas vraiment mon genre:))
RépondreSupprimerTes dessins sont très réussis, merci!
A Bettina : ce qui prouve une fois de plus que c'est bien la nécessité de survivre qui poussent les femmes à se prostituer et non pas un "idéal"...comme certains chercheraient encore à nous le faire croire. Quand aux clients, cette lie, je préfère ne même pas en parler.
RépondreSupprimerA Hypathie : oui mais il paraît qu'elles se sentent flattées de porter ces nippes-là. Va savoir par quelle inversion de la perception...
A Floréal : en effet, c'est consternant ! On imagine mal une bande d'hommes se déguiser en cochons et marcher à quatre pattes, sur une scène, en grognant, même pour présenter je ne sais quel second degré de masculinisme pro-hommes....leur conception de la dignité ne souffre pas ce genre de pseudo-autodérision. A croire que les femmes se croient dispenser de conserver la leur...de dignité.
A Colo : oui, cela devient malheureusement difficile d'échapper au nivellement par le bas quand le strip-tease devient digne de se produire dans les salons.
(Merci à toi pour le compliment!).
C'est à la mode le strip burlesque depuis le film "Tournée" présenté comme un contre-pied au strip classique destiné aux hommes. Mais, je suis désolée: ce type de déguisement, pompons accrochés aux aréoles des seins, talons hauts et plumes dans le postérieur, relève de l'imagerie masculine. Les femmes entre elles et pour elles n'ont pas besoin de cet attirail inconfortable et rabaissant. Feminisme pro-femmes: faut arrêter de nous prendre pour des quiches. S'il y a des femmes pour s'accoutrer de la sorte c'est parce que des hommes sont prêts à payer pour conforter leur virilté en s'assurant que les femmes sont bien ces petits animaux fragiles et ridicules qu'ils veulent qu'elles soient. Par pour servir la cause des femmes qui n'a pas besoin de ce genre de fantasmagorie sexy-soumise qui méprise et les femmes et les poules.
RépondreSupprimerD'ailleurs dans le film que je citais, on voit clairement dans certaines scènes que le public est majoritairement masculin ... Et même la scène de la caissière qui raconte qu'elle a essayé de reproduire le coup du pompon qui tourne pour son mari prouve bien que le destinataire final de ce genre de spectacle est encore et toujours môssieur et ses fantasmes imbéciles.
RépondreSupprimerEst-ce que les femmes se délectent de spectacles d'hommes un pompon au bout de la queue et une plume dans le cul ? Est-ce qu'on ne trouverait pas ce spectacle avilissant ?
A Héloise : tout à fait d'accord avec toi. Les femmes ont tellement intégré l'état perpétuel d'avilissement qu'elles finissent carrément par le revendiquer comme une identité. Lors de la guerre de sécession aux États-Unis, on a vu ces esclaves noirs qui portaient le drapeau de l'esclavagisme et qui se sont fait tuer pour rester esclaves. Ici il s'agit de femmes qui croient que l'humour justifie l'avilissement alors qu'elles révèlent juste qu'être désirable aux yeux de l'homme représente leur valeur première (les hommes le comprennent mieux qu'elles). Et cela, qu'elles le veuillent ou non, revient à mettre son honneur dans le fait d'être un.e esclave modèle.
RépondreSupprimerBonjour Euterpe,
RépondreSupprimerje cherche depuis deux jours le titre d'un chant polyphonique auquel la photo me faisait furieusement penser... C'est "il est bel et bon" de Pierre Passereau. Fou-rire garanti pour le refrain !
Je vous laisse indiquer les liens possibles vers un enregistrement ou une vidéo.
Attention à ne pas confondre une coquette...
et une poulette !
Idefix
Je ne dois pas être un mec car je ne réveillonne pas de fantasmes de dindes peinturlurées et même le concours Miss France ne me provoque aucun appétit.Pas besoin que l'on me fasse "la courte échelle pour atteindre le septième ciel"comme disait l'ami Georges, mais je ne dois pas être un mec au sens de ceux que vous semblez rencontrer.
RépondreSupprimerà dusportmaispasque : ici ce sont plutôt les femmes que je croise qui me désespèrent ! Elles doivent passer des heures à se transformer en poules ou en dindes prêtres à la consommation et il faut croire qu'il y a des amateurs étant donné leur nombre. En attendant, je suis ravie que ce ne soit pas une généralité et que les non-amateurs s'expriment de temps en temps pour protester. Ca rassure !
RépondreSupprimerA Emelire : c'est pour cela que je l'associe à la prostitution. Une prostitution soft, certes, mais il s'y agit aussi de gagner de l'argent en se rabaissant.
RépondreSupprimerOui ,sexe et rigolade, c'est une drôle de combinaison mais il y a des gens bizarres, que veux-tu...:-S