lundi 4 avril 2011

Biographie d'Olympe Fulvie Morat / Olympia Fulvia Morata, humanistine




- 1526 née à Ferrare (Italie)

- Humanistine italienne, hellénistine, poétesse, „femina docta pia“

- Fille de l'humaniste Fulvius Moratus (Pellegrino Moretto) de Mantoue (1483-1548)

- 1540 : camarade d'étude de la jeune princesse Anne d'Este. Toutes les deux sont élèves du dr. en méd. Johann Senf (Giovanni Sinapius) et de son frère le dr. jur. Kilian Senf (Chiliano Sinapius) de Schweinfurt, apprennent le grec, le latin, la rhétorique, la calligraphie.

- Se tourne avec son père vers le Calvinisme

- 1548 : après la mort de son père et l'influence grandissante de l'Inquisition contre-réformatrice à Ferrare, est poussée à quitter la Cour

- Hiver 1549/50 : Olympe épouse le docteur en médecine de 10 ans plus âgé qu'elle (promu docteur à Ferrare en 1549) Andreas Grundler (Gruendler, 1506/1555) de Schweinfurt, également partisan de la Réforme

- Début de l'été 1550 : part avec son petit frère Emilio âgé de 8 ans et Grundler en Allemagne (ils s'installent à Schweinfurth, Brückenstraße 12)

- Fin 1550 : Grundler est nommé médecin de la ville de Schweinfurt

- Avril 1553 : occupation de Schweinfurt par le margrave Albert Alcibiade de Brandebourg-Kulmbach. Siège par les troupes de ses adversaires.

- 12/13 juin 1554 : assaut, pillage et destruction de Schweinfurt. Grundler, Olympe et Emilio se sauvent sans rien emporter ; les manuscrits d'Olympe sont perdus, ils fuient en Palatinat (à Erbach).

- Juli 1554 : grâce au comte Georg von Erbach, Andreas Grundler obtient la 3e chaire de médecine à l'université d'Heidelberg

- 12 juillet 1554 : Andreas Grundler devient professeur de médecine à Heidelberg. Olympe est invitée par l'hélleniste heidelbergois Jacobus Micyllus (Jacob Moltzer, 1503-1558) à donner des cours privés de grec.

- 26 octobre 1555 : Olympe meurt à 28 ans de la tuberculose (?) à Heidelberg et est enterrée dans le cimetière de l'église Saint-Pierre.

- Décembre 1555 : Grundler et Emilio meurent de la peste.

- 1956 un lycée de Schweinfurt est baptisé "Olympia-Morata-Gymnasium"

- 1978 : exposition sur Olympe Fulvie Morat à la bibliothèque de l'université de Heidelberg

- 26 mars - 8 mai 1998 : Olympe Fulvie Morat – Stations de sa vie : Ferrare – Schweinfurt – Heidelberg (expo au musée de l'université de Heidelberg)

- 7 juin 2002 : inauguration d'une Olympia-Morata-Haus (maison Olympe Morat) dans la Landstraße 2 à Heidelberg.

- 26 octobre 2005 : commémoration de sa mort à l'église Saint-Pierre de Heidelberg

L'historien francais Hilarion de Coste la mentionne en ses termes dans sa biographie d'Anne d'Este :
Entre les filles [le duc de Ferrare] cherit et affectionna Anne son aisnée, laquelle il detourna de voir et de frequenter la susnommée Fulvie Olympe Morat, fille dont les moeurs estoient assez bonnes et la conversation honeste; mais si fort zelée et attachée aux erreurs du Calvinisme, qu'elle quitta pour ce sujet l'Italie et l'agreable sejour de la Cour des Ducs de Ferrare avec un sien frere nommé Emile plus jeune qu'elle, et se retira en Alemagne, où elle épousa André Gruntler Medecin, et mourut à Hildeberg ville capitale du Palatinat l'an 1555 estant âgée de 29 ans. Ceux qui ont leu les lettres Latines d'Olympe fille du sçavant Fulvie Peregrin Morat natif de Mantouë, qui ont esté imprimées à Basle par le soin de Celio Secundo Curione natif de S. Chirico prés de Thurin (lequel avoit aussi quitté l'Italie pour faire librement profession de l'heresie de Calvin) n'ignorent pas les artifices et les charmes dont cette Dame Ferraroise se servoit pour faire embrasser les nouvelles erreurs, et renoncer la foy Catholique à Anne d'Est Duchesse de Guyse, sa lettre est datée d'Hildeberg le premier de Juillet de l'an 1554. mais cette sçavante Princesse qui avoit appris fort facilement les langues Grecque et Latine avec Olympe, méprisa les douces paroles, et boucha ses oreilles aux charmes de cette Syrene, ayant vécu et rendu ses derniers soûpirs dans la vraye Eglise, hors de laquelle il n'y a point de salut, et y ayant soigneusement fait instruire tous ses enfans, comme la France sçait et l'a veu, et nous le rapporterons en cet Eloge.


A titre posthume furent imprimés à Bâle à partir de 1558 plus de 50 lettres ainsi que des poèmes, des traductions et autres écrits d'Olympe Morat dont la publication fut prise en main par l'humaniste Celio Secondo Curione, ami de la famille.


(Illustration : page ouverte d'une publication des écrits d'Olympe Morat).

3 commentaires:

  1. oui, femme remarquable ! encore une !!! merci pour ton travail de recherche et de divulgation.

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  2. Pour une fois, une jeune femme poétesse morte à 29 ans, donne son nom à un gymnase, provoque deux expos et une commémoration ! Enfin, serais-je tentée d'écrire...

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  3. A lucia mel : et il y en a encore plein à venir (si j'ai le courage de toutes les mentionner) ! ;)

    A Hypathie : "Gymnasium" signifie "lycée", en fait.

    Oui, pour une fois, mais à y bien regarder, cela se passe en Allemagne...où l'on fait généralement un peu moins de difficulté pour mettre les femmes à l'honneur.

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