samedi 9 avril 2011

Anne d'Este, femme politique


Anne d'Este (1531-1607) était la fille du duc de Ferrare et de Renée de France (petite soeur de la reine Claude qui a donné son nom au fruit).
Si l'historien Hilarion de Coste en parle avec autant de chaleur (voir billet sur Olympe Fulvie Morat) c'est surtout parce que contrairement à sa mère, elle était d'un catholicisme assez fanatique et il n'est pas exclu que Coligny ait été assassiné pour la venger du meurtre de son mari Francois de Lorraine, duc de Guise.
Devenue duchesse de Guise après la mort de son beau-père en 1550, Anne d’Este joua le rôle d’intermédiaire entre la cour de Ferrare et celle de France.
Malgré sa répugnance pour le calvinisme, Anne d'Este aida sa mère Renée de France qui soutenait les protestants et les accueillait à Ferrare lorsqu'ils étaient inquiétés en France. François de Lorraine intercepta leurs correspondances et interdit à son épouse tout contact avec sa mère. Elle finit par pardonner à son mari le massacre de Wassy où elle s'était interposée pour arrêter l'exécution des protestants qui s'étaient tous réfugiés dans une grange. En février 1563, François de Lorraine fut assassiné.L’assassin Jean de Poltrot de Méré fut saisi et condamné à être écartelé. Anne d’Este essaya par tous les moyens de poursuivre juridiquement Gaspard de Coligny, chef des huguenots, qu’elle tenait pour responsable de l’attentat. Pendant trois ans, la veuve pressa le roi et ses juges de lui rendre justice, mais en janvier 1566 le conseil du roi déclara Coligny innocent du meurtre et ordonna „silence perpétuel“ en cette affaire. Nombreux furent ceux qui virent la vengeance de la veuve du duc de Guise dans le coup de feu qui ne rata la poitrine de Coligny que par miracle, au matin du 22 août 1572, et qui fut le signal du départ des massacres de la Saint-Barthélemy. Il est néanmoins difficile de savoir quel rôle exact joua Anna d’Este dans cette affaire, et plus largement dans les massacres de la Saint-Barthélemy.

Le 5 mai 1566, à Saint-Maur-des-Fossés, Anne d’Este se remariait avec Jacques de Savoie, duc de Nemours et de Genevois. Jacques de Savoie avait été épris d'elle il y a fort longtemps et l'avait soutenue lors de la mort de son époux. A partir de cette date, elle passa la plus grande partie de son temps à Annecy, ou en voyage entre le Genevois et la cour de France.

Avec la fondation de la Ligue catholique, dans laquelle les Guise, ses fils, jouèrent un rôle de premier plan, son importance politique augmenta considérablement. En décembre 1588, Henri III fit assassiner ses deux fils Henri le Balafré et le cardinal (Louis de Lorraine) au château de Blois ; Anne d’Este elle-même fut emprisonnée.

Après sa libération dès février 1589, elle regagna Paris où elle joua un rôle actif dans l'organisation de la Ligue. Quelques-uns de ses contemporains la tenaient pour la commanditaire de l’assassinat du roi. Nommée « reine-mère » par la Ligue, la princesse fut l’une des figures principales de la capitale alors assiégée par les troupes d’Henri IV. Après la conversion au catholicisme du Bourbon, elle le reconnut comme roi et tenta de convaincre ses fils rebelles d’en faire autant.

Anne d’Este passa les dernières années de sa vie en tant que « superintendante de la maison » de la reine, Marie de Médicis.
Son second mari, Jacques de Savoie, duc de Nemours est LE duc de Nemours du roman de Marie-Madeleine de Lafayette "La princesse de Clèves".

4 commentaires:

  1. Si je suis bien, moi qui n'ait aucun sens des arbres généalogiques, elle est la petite-nièce d'Anne de Bretagne, puisque nièce de Claude de France ! J'ai un mal de chien avec tous ces liens familiaux.

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  2. A Hypathie : non c'est sa petite-fille :) Nièce de Claude de France, certes, mais Claude et sa petite soeur Renée, mère d'Anne d'Este, sont toutes deux les filles d'Anne de Bretagne.

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  3. Oh, c'est fort intéressant, un peu compliqué pour qui ne connait pas bien l'histoire de France mais ...j'ai tout compris je pense, merci!

    Magnifique ce portrait: les bijoux, la robe, le diadème.
    Bonne semaine Euterpe.

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  4. A Colo: dans le prochain billet, ce sera l'histoire de la Belgique avec document en flamand et là c'est moi qui patauge...:) Bonne semaine à toi aussi, merci!

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