MARY STUART de Friedrich Schiller mise en scène Stuart Seide au TGP
Friedrich Schiller qui a fait de Marie Stuart et d'Elisabeth 1re des héroines de pièce de théâtre, les fait aimer le même homme afin de donner une dimension romantique à ce qui les jeta réellement l'une contre l'autre. Mais il sait que cette soi-disant rivalité amoureuse est juste une invention théâtrale factice et n'insiste pas pour dire que c'est cela qui condamna la reine d'Ecosse. Au contraire. Il fait dire au conseiller d'Elisabeth à propos de Marie Stuart :
"Tu dois subir le coup ou le donner. Sa vie est ta mort, sa mort, ta vie".
Cornélien.
Plus contemporaine la pièce "Ulrike Maria Stuart" d'Elfriede Jelinek.
La pièce décrit le combat féminin pour le pouvoir politique. Elle donne une voix aux 'reines de la terreur', Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin, qui ont ébranlé l'Allemagne fédérale dans le rôle de cofondatrices de la Fraction Armée Rouge (RAF). Jelinek place à leurs côtés les deux reines historiques qui se sont elles aussi chargées d'une culpabilité sanglante : la Marie Stuart de Friedrich Schiller et son adversaire, la reine Elisabeth d'Angleterre. En trois parties, Jelinek raconte la dispute des reines. Les héroïnes historiques de Schiller se mêlent aux ennemies de l'État, Meinhof et Ensslin, pour devenir les personnages de théâtre Ulrike/Marie et Gudrun/Elisabeth.
Les analyses d'Elfriede Jelinek sont toujours intéressantes, notamment celle où elle dit que les femmes de pouvoir doivent être vierges ou ménopausées, le pouvoir selon les hommes étant opposé à la capacité à porter des enfants ; c'est leur petite revanche.
RépondreSupprimerA Hypathie : en effet. C'est la raison pour laquelle j'avais envie de montrer la vraie Ulrike en train de dire qu'élever des enfants est politique dans la mesure même où la femme est mise à l'écart de la vie politique en ayant des enfants. Elle n'a pas l'air à la fête dans cette situation. Finalement elle et Ensslin ont toutes les deux abandonné leurs enfants parce qu'elles ne supportaient pas cette mise à l'écart qui les empêchaient de participer (Ok de manière plutôt très radicale) à l'histoire de leur pays (aujourd'hui, l'une des jumelles d'Ulrike est journaliste et publie des livres antiféministes ! Le fils d'Ensslin, lui, est artiste).
RépondreSupprimerOui, Jelinek est surprenante et je n'aurais pas fait le parallèle entre Ulrike et Marie Stuart parce que, pour moi, Marie Stuart c'est plutôt Paris Hilton se retrouvant du jour au lendemain à devoir administrer un pays telle que la Corée du Nord. Résultat elle commet bourde sur bourde !