jeudi 2 août 2012

Des réalisatrices, des chevaux et deux hommes....

Pour rappeler qu'il y a bien des réalisatrices comme Lisa Ohlin et son film "Simon" (2011) non vu au festival de Cannes mais prix Mont-blanc du scénario à Hambourg et prix du public à Göteborg (Suède), comme Isabel Kleefeld qui tourne actuellement un thriller à Cologne, comme Ulrike Grote dont le dernier film "Die Kirche bleibt im Dorf" (L'église reste au village) n'a pas été visible au festival de Cannes et qui prépare actuellement son nouveau film "The Lying Dutchman", comme Ursula Meier qui vient d'être sélectionnée pour le 69e festival de Venise avec son film "L'enfant d'en haut", et encore bien d'autres,  ajoutons Cindy Meehl qui a réalisé le film que j'ai visionné il y a deux jours, intitulé "Buck", un film sur Buck Brannaman l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux et qui murmure toujours, d'ailleurs. On apprend dans le film de cette femme de 52 ans qui vient de réaliser son tout premier long métrage (comme quoi on peut commencer à tout âge) que Buck Brannaman a été épouvantablement maltraité dans son enfance et à ce qu'il dit lui-même, cela l'aurait conduit à développer une sensibilité particulière envers les chevaux car il sait ce que veut dire vivre dans une peur permanente.
Aujourd'hui Buck ne s'occupe pas de gens qui ont des problèmes avec leurs chevaux, dit-il, mais de chevaux qui ont des problèmes avec leurs gens. Pour lui, le comportement du cavalier ou de la cavalière avec son cheval est révélateur de sa psyché.
Pour celleux qui ne l'ont pas encore vu, je le recommande fortement. Comme lui, je pense que notre relation au monde animal c'est nous-même. Il est remarquable de voir que ce sont souvent des femmes qui s'emparent de ce genre de sujet pour en faire un livre ou un film. Malheureusement la bande annonce est en anglais.


D'autre part, un livre vient de sortir sur Patrick Dewaere. Encore un homme maltraité dans son enfance mais qui, lui, n'a pas pu surmonter ses traumatismes. On apprend que les violences qu'il a subies furent aussi de nature sexuelle, un autre calibre que le fouet subi par Buck Brannaman.

Patrick Dewaere m'a séduite toute petite dans la série télévisée "Jean de la Tour Miracle" (peut-être lui dois-je mon engouement pour le 16e siècle ? Mais pourquoi diable doit-on représenter un XVIe siècle avec des hommes sans couvre-chef ?) J'ai été très choquée par son suicide. Il y a 30 ans...

9 commentaires:

  1. Moi aussi je pense que s'en prendre plein la tête ça rend empathique. C'est quand même dommage qu'il faille en passer par là ! Les gens a qui tout réussit, pour qui tout est facile, ont du mal à remettre en question leurs privilèges et à prendre conscience que d'autres n'en ont pas. Les femmes dont la vie est toujours plus difficile que celle des hommes sont donc plus enclines à l'empathie qu'eux, sauf exceptions évidemment. C'est d'ailleurs pour cela que les associations de protection animale sont peuplées de femmes. Sauf aux postes (payés) de direction, naturellement :-\
    Merci pour le rappel Patrick Dewaere, très attachant comédien dans la plupart de ses films. N'aimant pas Bertrand Blier, ce misogyne assumé, je n'aime pas les Valseuses, mais ça ne change rien. Il y a eu Coup de Tête, Adieu Poulet, La meilleure façon de marcher...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui dommage. On dirait que les animaux n'ont pas besoin d'avoir été torturés pour être empathiques, par contre. Alors qu'est-ce qui cloche chez nous ? Est-ce le pouvoir et l'argent qui rend à ce point insensible ?
      En tout cas, ce film se devait être tourné car c'est le personnage qui se cache derrière le film de Robert Redford mais on ne le savait pas.
      On y voit aussi la fille unique de Buck Brannaman marcher dans les traces de son père. Cela veut dire que l'on aura bientôt une femme qui murmure à l'oreille des chevaux :)
      Concernant Patrick Dewaere, je n'ai pas vu les Valseuses. Les vagues extraits que j'ai pu visionner m'ont fortement déplu. Je suis contente que quelqu'un écrive un livre pour expliquer son geste en tout cas. Cela fait tout bizarre quand tu es très jeune, que tu aimes bien un acteur et qu'il se suicide. Je me suis sentie très perdue, à l'époque.
      (D'ailleurs je crois bien que je lui avais écrit pour lui dire que je l'aimais :))

      Supprimer
    2. "cela l'aurait conduit à développer une sensibilité particulière envers les chevaux car il sait ce que veut dire vivre dans une peur permanente."
      C'est une origine de la fameuse intuition dite féminine et qui n'est que celle de tous les groupes dominés, en fait (cf les esclaves du sud US).

      NB: Pareil pour B Blier et les valseuses, rien de ce film ne m'a plu.

      Supprimer
    3. Je me suis fait exactement la même réflexion pendant le film ! Voilà d'où viens notre suprasensibilité qui serait si merveilleusement féminine ! Tu parles !

      Supprimer
  2. Si les animaux parlaient, combien de "problèmes avec les gens" surgiraient à la lumière...peut-être guérissables, qui sait?
    Je note ces titres de films, merci.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avec les animaux d'élevage qui vivent dans notre complète dépendance, on observe les mêmes phénomènes qu'avec les enfants. Si nous ne sommes pas de bon.ne.s maître.sse.s, cela se répercute sur le comportement de l'enfant. Il peut être heureux ou complètement perturbé. Et l'enfant l'exprime finalement de la même manière que l'animal : corporellement.
      Le mieux, de mon point de vue, serait que le langage corporel soit enseigné à l'école !:)

      Supprimer
  3. envie de voir le film (j'ai adoré L'homme qui murmurait...). Patrick Dewaere... personnes de ma famille proches de la sienne... ça me rend plus sensible (même de façon éloignée) à sa destinée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dans le film, on apprend comment Buck est intervenu pour qu'un cheval (qui n'est pas un acteur) vienne mettre sa tête sur l'épaule de Scarlett Johannson alors qu'il ne la connaissait pas. C'était extrêmement intéressant. Je crois que le film est sorti en France l'année dernière mais c'est le genre de film qui ne reste pas longtemps dans les salles et qui ne bénéficient d'aucune pub.

      Patrick Dewaere illumine cette série télévisée où tout le monde joue mal sauf lui. Et à l'époque où elle passait à la télé, je me pâmais devant cet acteur dont j'ai eu vite fait de retenir le nom.
      Pour moi, Patrick Dewaere EST Jean de la Tour Miracle (un super nom d'ailleurs) :)
      Dans le vidéo on le voit tout à la fin.
      Dingue que tu sois plus ou moins parente ! Ouah ! Tu n'imagine pas la valeur que tu acquiers encore à mes yeux, là !:)

      Supprimer
    2. parente éloignée c'est beaucoup dire... disons que ma belle famille (du côté de mon beau-frère) est très très proche. On en reparlera à l'occasion ;)))

      Supprimer