Apparemment Louise Labbé aurait manié les armes, son frère lui ayant enseigné l'escrime, et elle se serait illustrée lors de tournois ainsi qu'au siège de Perpignan sous le pseudonyme de "Capitaine Loys". Avant d'être amoureuse et d'écrire ses vers sur l'amour, les seuls que l'on ait voulu retenir, elle en écrivit d'autres de cette teneur :
"Qui m'eût vu lors en armes fière aller,
Porter la lance et bois faire voler
Le devoir faire en l'étour furieux,
Piquer, volter le cheval glorieux
Pour Bradamante* ou la haute Marphise*
Soeur de Roger, il m'eût, possible, prise"
(*"chevalières" du roman en vers "Le Roland furieux", oeuvre de l'Arioste)
Sur le sujet lire le document en PDF de Magalie Wagner "Quand la femme prend les armes".
Pourquoi je vous raconte cela ?
Il fait froid et j'ai envie de quitter le Nouveau Monde pour me replier sur notre vieux continent d'autant plus qu'il faut s'y battre plus que jamais pour la justice et l'égalité des droits. Et puis c'était l'anniversaire de l'évacuation du Liebig 14 dont j'ai parlé ici l'année dernière.
A l'occasion, une marche de zombies a été organisée avec dans le défilé des joueurs et joueuses de tambour ainsi qu'une extraordinaire machine roulante à tambouriner sur des casseroles.
Votre servitrice y était, la face zombiesque comme il se devait, et ayant essuyé une fouille policière si minutieuse que même le capuchon de mon manteau fut introspecté ! Tiens, j'avais oublié de mettre mon badge "terrorist" maintenant que j'y pense....
Sur cette vidéo, un petit peu de musique en attendant le départ, et là les "zombies" se réchauffent. La machine à taper sur des casseroles se trouve ici.
Ah, au fait : 1200 policier-e-s pour 1200 manifestant-e-s.... De quoi
s'agissait-il ? De protester contre l'évacuation systématique des lieux à caractère alternatif dans le but d'y installer une population uniquement composés de privilégiés du système néo-libéral et de chasser les autres à la périphérie.
Je n'imaginais Louise Labé qu'ardente aux tournois... poétiques. Guerrière pour rivaliser avec les hommes ? L'article de Magalie Wagner est très intéressant, avec cette légende d'une initiation à l'escrime par son frère et le choix d'un pseudo masculin. Les métaphores guerrières abondent en tout cas dans ses vers pour exprimer le combat amoureux.
RépondreSupprimerQu'on mette en doute l'existence de Louise Labé comme on le fait pour Shakespeare serait-il une sorte d'égalité dans la gloire littéraire ?
J'ai lu Louise Labé, mais ses poèmes d'amour évidement. Une femme peut à la rigueur écrire sur l'amour, c'est autorisé ^^
RépondreSupprimerJe suis ravie d'apprendre qu'elle n'était pas "QUE" une amoureuse, et qu'elle n'écrivait pas "QUE" sur l'amour. Bien que certes, ce soit un sujet d'importance (dans mon échelle personnelle de valeurs naturellement).
A Tania : avant de tomber par hasard sur l'article de Magalie Wagner je ne la soupçonnais pas non plus quoique...son incitation des femmes à s'élever au dessus de leur quenouille témoigne d'intérêts tournés hors maison, popote et même poésie, je trouve.
RépondreSupprimerL'égalité entre Shakespeare et elle, l'est surtout dans la discrimination sociale. Des personnes lettrées issues du peuple, quelle horreur !
A Berenice : c'est un peu une Madeleine de Maupin avant l'heure (escrimeuse, aventurière et cantatrice du XVIIe siècle). Une femme entière en sorte. Il a toujours été difficile de l'être (hier comme aujourd'hui). Mais ça fait plaisir de savoir que quelques unes y sont parvenues.
Oui c'est ça qui me réjouit, ce vent de révolte et de liberté... Malgré tout ce qu'on nous raconte, les femmes se sont toujours et tout le temps révoltées contre leur "condition féminine". Si ce n'est pas une preuve de l'ineptie de la "condition féminine" j'aimerai qu'on m'explique ce que c'est!
SupprimerLe peuple d'ailleurs aussi. Il y a eu sans cesse des soulèvements, toujours réprimés très cruellement. Et ce que l'on appelle révolutions désignent juste les rares soulèvements réussis.
SupprimerSi nous n'étions pas noyautées par tant de traîtresses, nous aurions peut-être réussi plus de révolution. Néanmoins inclinons-nous devant les suffragistes anglo-saxones (moquées "suffragettes") qui ont réussi la révolution du droit de vote !
A propos de personnes expulsées et délogées, par ce froid, les églises (au sens très large) maintenues en état par l'Etat, elles doivent être ouvertes d'urgence à tous les citoyens que l'on a abandonné dans la rue ; droit d'asile, fait historique et culturel !
RépondreSupprimerDevant toutes les sociétés et états (malheureusement sans exceptions) qui tolèrent le terrorisme et la haine des violences féminicides, ces messieurs-dames, Guéant itou (tous au complet discourant cultures, sociétés, etc.) doivent instaurer d'urgence l'interdiction décisive et formelle en Droit pénal et international des VIOLENCES & ASSASSINATS FEMINICIDES de la violence sexospecifique (des féminicides et des androcides) composées des
viols féminicides,
féminicides excisionnels,
séquestration vestimentaire induite et forcée,
exploitation sexuelle induite et forcée,
tourisme sexuel, pédocriminalité, et
de toutes les agressions sexuelles, y compris cyber
et de l'agynie des féminicides, génocides / gynécides...
Une marche de zombies, génial ! Super, cette créativité pour défendre des alternatifs.
RépondreSupprimerBien d'accord christine GMD.Mais d'après Guéant nous appartenons à une civilisation qui respecte les droits de la femme c'est pour cela que la Liberté, l'Égalité, et surtout la FRATERNITÉ sont inscrits au fronton de la République et que nous sommes le pays des droits de l'HOMME ou il ne faut pas dire compositrice mais femme compositeur et où le net est bourré de blogs comme le tien, le mien et celui d'Hypathie tellement la femme est chouchoutée dans cette civilisation dite supérieure. Il faudrait peut-être lui faire une petite lettre...
RépondreSupprimerA Hypathie : on s'est bien marrée :)
Magnifique cette Louise en arme, j'ai lu les vers à voix haute, "c'est rond".
RépondreSupprimerMerci pour le lien, oui, très intéressant!
Je suis contente que tu partages le même enthousiasme. J'ai moi-même fait de l'escrime (bokken) et monte de temps à autre à cheval. Ce sont deux activités qui permettent de bien développer la confiance en soi. Je les conseille à toutes les femmes.
RépondreSupprimerPeut-être qu'elle a entendu des voix, la belle Louise, avant d'enfourcher son canasson !J'ai été très séduite par la machine à faire un barouf infernal, je crois qu'elle doit réveiller les zombies, normalement! et aussi les consciences en général... mais peut-être pas les pouvoirs publics!
RépondreSupprimerMerci clair felloni pour la visite !
RépondreSupprimerLouise m'a pas l'air trop pragmatique pour ressembler à une devineresse comme Jeanne d'Arc (les devineresses abondaient autour de Charles VII, c'est ce que l'on ne dit pas dans les livres d'histoire) mais bien plus comme elle le dit elle-même : à une Bradamante (il y a un très belle aria de Bradamante dans l'opéra de Haendel "Alcina").
La machine infernale :) fonctionne en fait comme un piano avec des bouts de bois qui se lèvent et s'abaissent. C'est en fait une voiture bricolée qu'il faut pousser (elle ne roule pas). J'avoue qu'elle m'a un peu casser les oreilles pendant le défilé mais elle avait de l'allure !
En effet les pouvoirs publics n'ont aucun sens de l'humour. Ils ne se réveillent qu'au cling-cling d'une pluie de pièces de monnaie (et au clong-clong des lingots que l'on entasse).