Avec cette représentation redoutablement efficace (que je n'ai pas besoin de restituer dans son intégralité, tout le monde aura reconnu celle du lien privilégié de l'homme masculin sur son petit nuage avec un Dieu masculin descendant un instant du sien pour lui tendre la main), Michel-Ange cimente en image l'exclusion de la femme comme interlocutrice égale à l'homme d'un Dieu neutre. Aucun des protagonistes n'est neutre et la femme est une paria née, complètement absente de l'imagerie fondatrice.
Sans parler du fait que Dieu à un Fils Unique.
"If God is male, then male is God"
Mary Daly
(Si Dieu est mâle, alors, le mâle est Dieu).
Voir au sujet de notre Dieu mâle la traduction exclusive d'Hypathie d'un extrait des écrits de Mary Daly.
Les conséquences de cette idée de dualité mâle/Dieu nous les voyons tous les jours : guerres, désastres, destructions, souffrances en tous genres. Au nom de la divinité "naturelle" et exclusive de l'homme, la planète exclue, donc, est ravagée jusqu'à son anéantissement.
Si Divinité, il y a, elle devrait être en tout : dans les pierres, dans les plantes et dans les animaux. Tous, et de tous les sexes.
Ce serait la moindre des choses pour préserver la vie que d'en donner une représentation différente de celle de Michel-Ange.
Évidemment, cette histoire de dieu unique mâle, et non neutre (ou masculin-féminin au minimum), se traduit bien sûr dans toute l'iconographie et l'art pictural. Ça confirme. En musique sacrée, je crois savoir que le Saint-Esprit est généralement interprété par des voix de falsettistes (ou contre-ténors) mais les falsettistes sont encore et toujours des hommes qui chantent avec une voix de fausset ! Merci pour le relais de mon billet :-)
RépondreSupprimerEt bonne année 2012 !
A Hypathie : il FALLAIT que je le relaie ! ;)
RépondreSupprimerMerci et bonne année à toi aussi !
Sans avoir encore pris connaissance de ton billet, j'en ai publié un sur la même thématique exactement: le déni d'existence des femmes. Et le support que j'ai mis en lien date ... de cette année :-(
RépondreSupprimerSignifier à un groupe de personnes qu'il n'existe pas, n'est-ce pas là la violence primale qui justifiera toutes les autres ?
A Héloise : bien vu. C'est effectivement la violence primale.
RépondreSupprimerA retenir.
Et cette représentation icônique de la création d'Adam (Eve naissant soi-disant d'Adam ce qui est un pur renversement biologique) est une sorte d'emblème, de sceau, d'étendard qui traverse les siècles en se rappelant à nous tout le temps et partout, en duo avec l'homme de Vitruve de Léonard de Vinci (le mec inscrit dans un cercle avec quatre bras et deux jambes).
quatre bras et quatre jambes, je voulais écrire (je suis un peu fatiguée).
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