Voici ce que racontent les espagnols à propos de celle qui serait la dernière victime sacrificielle inca :
"Lorsque le soleil manifestait de la colère, il se mettait à trop pleuvoir. La terre ne produisait plus ses fruits, et la famine était là. Alors on multipliait les offrandes. Lorsque l’empereur mourait, on lui mettait dans son tombeau une petite fille. Elle était enterrée vivante avec lui pour l’accompagner dans son voyage céleste. En 1527, affaibli par d’étranges nouvelles maladies, l'empereur Huayna Capac mourut. Thanta Carhua, une fillette de dix ans, fut choisie par son père pour être sacrifiée car elle était très belle. Elle fut envoyée à la capitale, Cuzco, où des fêtes et des parades furent données en l'honneur de son courage. On lui avait expliqué qu’après son sacrifice, elle deviendrait une déesse dans l’autre monde. Elle tenta de convaincre qu’elle préférait rester avec sa mère. On ne l’écouta pas. Avant d'être enterrée vivante, on lui fit boire de la chicha, un alcool, pour atténuer la perception de ses sens. Pour l'honorer, les prêtres conduisirent des cérémonies qui l'accompagneraient tandis que son esprit quittait la terre.
Quand on referma sur elle la tombe, Thanta Carhua pleura beaucoup. Elle en voulut beaucoup à son père qui la livrait ainsi aux dents des dévoreurs. Elle se blottit dans un coin pour mourir, attendant la bête qui viendrait. Dans le noir, elle patienta longtemps, tremblante au moindre bruit. Epuisée, elle s’endormit. C’est dans son rêve que l’ange du Seigneur, celui du vrai Dieu, vint la chercher. Il lui apparut dans sa lumière. Devant sa bonté, l’âme de Thanta Carhua se jeta littéralement dans ses bras, en le suppliant de l’emmener, pour la protéger des bêtes. Mais l’ange la consola. Et il lui expliqua que ces bêtes n’existaient pas, qu’elles étaient juste l’invention de l’âme malade des grands de ce monde.
Et Thanta Carhua en resta bouche bée. Puis elle eut une réaction étonnante. Loin de se montrer soulagée comme l’étaient d’habitude toutes les petites victimes de la barbarie, elle frappa l’ange de toute la force de ses petits poings. Elle le frappa encore et encore et lui dit : « Pourquoi ? Pourquoi ? Oui, pourquoi nous mens-tu ? Pourquoi ne le dis-tu pas à ma mère et à mes sœurs ? Pourquoi vivons-nous dans la terreur ? N’as-tu pas de cœur ? »
Et l’ange du Seigneur ne se fâcha pas.
Dans son combat contre le Prince des Incas, la naïve et pure Thanta Carhua remporta ce jour-là la victoire et il fut contraint d’emporter sa prière jusqu’à Dieu. Au Conseil divin, on se résolut à apporter le salut au peuple de Thanta Carhua et de détruire à jamais leurs idoles. On avança donc la fin de leur monde, qui était annoncée partout et jusque chez les Mayas pour le 21 décembre 2012.
Mais le conseil des anges décida que, pour les sauver, il fallait le faire de la manière qui convenait à un peuple au cœur habitué à la mort et au sang. C’est ainsi qu'à partir de l’année 1532, soit 5 années après le martyre de la petite Thanta Carhua, le peuple Inca fut livré à la guerre, à la peste, à la famine et à la mort, aux quatre cavaliers de l’Apocalypse. Frappés de toute part et humiliés, ils apprirent en quarante années et pour toujours l’humilité. Puis le Christ leur fut révélé".
(Ill. : photo de la momie d'une fille inca âgée de 15 ans)
Je ne place pas ce récit ici afin de prouver que les incas étaient pires que les espagnols étant donné que ces derniers ont également enterré vif des êtres de sexe féminin comme je l'ai déjà narré ici ; néanmoins, on m'accordera que cette civilisation-là n'a apparemment pas était plus clémente à l'égard des femmes et il n'est pas forcément inutile de le mentionner.
Ça prouve juste que l'espèce humaine est UNE, que les prétendus civilisés (puisqu'ils se sont tous accordé ce qualificatif) d'aujourd'hui ne le sont pas plus que ceux d'hier. J'ai entendu un jour à la radio un historien ou écrivain justifier le massacre des Mayas et/ou Aztèques par Cortès et ses soudards au motif qu'ils pratiquaient des sacrifices humains, My God, quelle horreur. Explication : ils le méritaient, ou ils étaient tellement abrutis que cela les aurait empêchés de se défendre malgré la preuve faite de leur cruauté, sous-texte, la civilisation c'était nous, la preuve on a gagné ! CQFD. Le nombre de barbares qui ont imposé une prétendue civilisation ne se comptent plus. En fait de civilisation, c'est malheur aux vaincus. Et aux faibles, les femmes, les enfants, les primitifs, et les autres espèces.
RépondreSupprimerEt donc, si j'ai bien compris, la fin du monde n'est pas pour le 21 décembre 2012 ;)) ? Oui, le visage de la barbarie est horrible. De tous temps, en tous lieux.
RépondreSupprimerA Hypathie : oui toujours ce mythe comme quoi cette société est "évoluée" et que passé +/- autres civilisations = barbares.
RépondreSupprimerEt puis en effet on a gagné, en plus c'est nous, alors...J'aimais bien C.M.Schulz qui faisait dire à Snoopy dans Peanuts "le monde tourne autour de nous autres chiens, non ?". Mais le mâle blanc machiste contemporain ne comprends même pas le clin d'oeil. Trop balourd pour ça.
A lucia mel : je ne sais pas, en tout cas cette date semble correspondre à pile poil 500 ans après l'exécution d'Atahualpa, le souverain inca sans doute sacré (comme nos rois, tous sacrés à Reims ne l'oublions pas = représentants de Dieu sur Terre) et au solstice d'hiver = la disparition périodique du Soleil (le culte inca étant celui du Soleil).
Pourquoi ces gens devaient enterrer des jeunes filles vivantes en tant qu'offrandes votives comme de vulgaires pots en terre cuite me dépassent.
A rajouter aux trop nombreuses victimes d'un gynécide structurel et multiséculaire. Si la notion est un jour enfin acceptée, les comptes vont faire mal ...
RépondreSupprimerA Héloïse : Tous les scores en matière de génocides sont battus par le gynécide, c'est certain !
RépondreSupprimerLe féminicide du gynécide indien tissé à tous les autres féminicides... http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/feminicide-deugynisme-200-000-000.html
RépondreSupprimerhttp://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/definitions-feminicides.html