mercredi 18 janvier 2012

Inés de Bobadilla, première gouverneuse de Cuba

Fichier:Giradilla.jpg

Inés de Bobadilla (parfois Isabel de Bobadilla ; ?-1543) était la fille de Pedro Arias Dávila (1440? - 1531) et de Isabel de Bobadilla, famille noble et influente de Castille. Elle épousa, en 1537, Hernando de Soto. De Soto demande à Charles Quint le poste de gouverneur du Guatemala, « avec permission de faire la découverte de la Mer du Sud », mais il se voit plutôt confier le gouvernorat de Cuba. On attend de lui qu’il colonise le continent nord-américain au nom de l’Espagne et ce, dans les quatre ans. En récompense, lui-même et sa descendance obtiendraient un marquisat sur une large portion du territoire conquis.

Il embarque avec Inés de Bobadilla, son épouse, et après avoir remis sur pied La Havane saccagée et incendiée par les français, de Soto laisse sa femme à Cuba pour sa mission d'exploration en Floride de 1539 à 1543. Elle devient alors la première et la seule femme gouverneur de Cuba. Le Castillo de la Real Fuerza (Château de la Force Royale ; construit en 1558) à Cuba porte sur sa tour de guet une statue représentant une femme, La Giraldilla. On dit qu'elle y fut placée pour honorer Inès de Bobadilla qui y guettait le retour de son mari. De Soto ne revint jamais (mort en Floride probabl. tué par des indiens)).
Inés de Bobadilla fut remplacée par Juan de Avila.

Sur la photo : "La Giraldilla", célèbre statue de bronze du sculpteur Jeronimo Martin Pinzon, qui couronne la tour de guet du Château de la Force Royale à La Havane. Elle est l'un des symboles de la ville de La Havane.

Liste des leadeuses féminines de Cuba.

14 commentaires:

  1. La fin de son histoire pourrait être "Inés...ne vois-tu rien venir?" Mais Monsieur de Soto avait-il une barbe bleue? :-))
    Giralda...oui, c'est une girouette (donc ici petite girouette) placée au dessus des tours. Tu connais celle de Sevilla, la plus célèbre?

    RépondreSupprimer
  2. A Colo : j'aurais bien aimé en savoir plus sur son rôle de gouverneuse mais,comme si elle n'avait fait que ça pendant 4 ans, on la décrit uniquement en train de guetter le retour de son mari (oui il avait une barbe mais je ne sais pas si elle était bleue :)) !
    Oui, je connais la Giralda de Séville. J'aime beaucoup Séville :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Euterpe, j'ai cherché moi aussi, rien de nada de plus sur elle, dommage!

      Supprimer
  3. A Colo : merci quand même d'avoir cherché !

    RépondreSupprimer
  4. Comme Cuba est une destination très prisée par les Québécois, j'ai vu nombre de photos dans les albums d'amis. Mais aucune liée à Inès. Curieux, non?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis moyennement étonnée. J'ai parlé dans ce blog du chansonnier d'Anne de Cologne qui a fait l'objet d'un magnifique enregistrement CD avec la très célèbre tête de la Vierge de la cathédrale de Cologne sur la couverture, et bien j'ai fait absolument toutes les boutiques de souvenirs autour de la cathédrale de Cologne et en particulier un marchand de CDs religieux (le chansonnier rassemble des chants religieux) et personne n'en avait entendu parlé. Pourquoi ? Parce que c'est un enregistrement de chants de femmes rassemblés par une femme par le passé et qui ne bénéficie aujourd'hui d'aucun appui publicitaire de fans ou d'un fan-club. Les hommes (et aussi énormément de femmes) éliminent d'office les références féminines.

      Supprimer
  5. Une femme gouverneure (ou gouverneuse) ne peut qu'attendre en haut d'une tour le retour de son seigneur et maître, voyons ! Elle ne peut être au pouvoir que par défaut selon l'histoire telle que la racontent les hommes.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. D'autant qu'en fait, elle a du commencer à l'attendre une fois les quatre ans ećoulés puisqu'il était missionné pour quatre ans en Floride. Mais quand une femme a gouverné un pays, "par défaut" comme tu le dis très justement, on se dépêche d'en effacer les traces ou on discrédite au maximum cette "parenthèse" discordante !
      J'ai d'ailleurs découvert que Catherine de Médicis avait fait signer à Antoine de Bourbon qui aurait du assurer la régence à la mort de Philippe II, l'abandon de ses droits à cette fonction. Il ne se sentait pas de taille à gouverner la France et il a donc signé. D'où la hargne encore plus grande qui s'est déchaînée contre Catherine de Médicis par la suite, alors qu'Antoine de Bourbon n'avait qu'à refuser de signer et il ne l'a pas fait !

      Supprimer
  6. Le "Guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre" (2005, Conseil supérieur de la langue française) propose "gouverneure". Je n'y ai pas trouvé "leader" évidemment. Les femmes chefs d'Etat (pas seulement guetteuses) auraient besoin d'une meilleure appellation que "leadeuse", non ? Qui aurait une idée pour mettre les dirigeantes politiques plus en valeur ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. A Tania : moi je ne suis pas trop d'accord avec les noms en "eure", d'une part parce que grammaticalement ce sont des "aliens" et d'autre part parce qu'à l'oreille on entend pas un "e" muet. Me référant à l'allemand où le système de féminisation en "in" quelque soit la profession ne laisse aucun doute possible, je reprends cette logique à mon compte personnel. J'estime qu'il faut appliquer les mêmes règles quelle que soit la profession. On ne dit pas "coiffeure" ni "entremetteure" ni "habilleure". Le Conseil supérieur de la langue francaise, majoritairement masculin "peut mieux faire" je pense.
      Quant à leader, ben c'est leadeuse. On s'habitue très vite, il suffit de l'entendre suffisamment souvent :)

      Supprimer
  7. Personnellement, je suis plutôt pour les féminisations en "-eresse", à l'italienne : professoressa, dottoressa, etc.

    Sur la légende de la "guetteuse", ça m'a tout l'air d'être un mythe forgé au XIXe siècle car auparavant les figures féminines placées en haut des tours étaient clairement des figures protectrices, la première des protectrices étant la Vierge Marie, mais il y avait aussi toute une série de saintes (sainte Marthe à Tarascon par ex.) et d'héroïnes pour les villes.
    Le XIXe siècle, misogyne à bien des égards par rapport aux précédents (et oublieux des traditions urbaines), a souvent déformé ces légendes de protectrices pour en faire des "guetteuses" ou autres.

    C'est peut-être une piste à creuser sur ce passage de la gouverneresse à la guetteuse. N'en sachant pas plus, je n'irai pas plus loin.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. A Artémise : oui, les féminins en "-eresse" ou en "esse" (poétesse, peintresse), moi aussi je suis pour. Le suffixe "-euse" est connoté négativement avec les adjectifs comme em....deuse (masculin en - eur), mielleuse (masculin en - eux), allumeuse (pas de masculin).
      "Gouverneuse" c'est un peu pour que l'oreille n'entende plus d'insulte dans le "-euse". Il y a bien des adjectifs commme "lumineuse", "radieuse" et "heureuse" !
      A propos des noms féminins il y a des règles bizarres qui interrogent : normalement les masculins en "- teur" ont un équivalent féminin en "- trice" : institutrice, factrice, préceptrice, compositrice, actrice, réalisatrice, productrice, actrice, inspectrice, mais :
      entremetteur : entremetteuse ; lutteur / lutteuse ; porteur / porteuse ; docteur / doctoresse ; bonimenteur / bonimenteuse...
      Et puis plein de noms comme : batteleur / ... ; charpentier / ... ; n'ont aucun féminin.
      La figurine a été réalisé au 17e siècle mais on voit bien à sa tenue qu'elle représente une femme en armure avec un pied en avant dans l'attitude de la vainqueuse (ou vainqueresse ? Encore un mot sans féminin). Donc je te donne raison, elle n'a pas vraiment l'allure d'une guetteuse !

      Supprimer
  8. A propos de leader, mot anglais que les espagnols (ou les italiens) écrivent lider, on pourrait faire pareil en français, après tout on a francisé paquebot (anglais packet boat) et redingote (anglais riding coat) et tant d'autres : cela donnerait lider au masculin et lideuse au féminin. Bon, pas terrible, il faut juste s'habituer l'oreille à l'usage. Les québécoises n'ont pas autant de préventions à adapter l'anglais en français. Mais je suis assez d'accord avec Euterpe : c'est mieux quand le féminin s'entend à l'oral.

    RépondreSupprimer
  9. A Hypathie : oui, lideuse, ça ne me poserait pas non plus de problème.

    RépondreSupprimer