à la recherche des femmes perdues dans l'espace-temps et autres aventures...
lundi 24 mai 2010
Levina Teerlinc
A propos du XVIe siècle : Levina Teerlinc qui a peint ce portrait d'Elisabeth Ire (âgée de treize ans), était LA peintre officielle de la cour d'Angleterre, succédant ainsi à Hans Holbein le Jeune. Je me demande pourquoi son nom nous est à ce point inconnu. Une peintre officielle de cour à l'époque de la Renaissance devrait laisser une empreinte indélébile aussi bien dans l'Histoire que dans l'histoire de l'art. Or, des oeuvres d'Holbein, il ne doit à peu près rien nous manquer, tandis que des oeuvres de Teerlinc, ne nous est pas parvenu grand chose : quelques miniatures et ce portrait, et encore, certains jurent qu'il est d'UN autre. Trop beau, sans doute. Comment on appelle cette démarche qui consiste à effacer les oeuvres féminines de l'histoire ? Le gynéhistoricide ?
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Effacées, oubliées des manuels d'histoire et des ouvrages de référence. Il est grand temps de réhabiliter ces femmes rayées de l'Histoire et qui avait dû se battre bien plus que leurs homologues masculins pour se faire une place. En effet, les hommes avaient le droit d'étudier eux, qu'en était-il des femmes?
RépondreSupprimerBienvenue sur la blogophère! Ton blog me plaît déjà beaucoup!
Merci Alice ! Ce que tu dis est vrai à part que Levina Teerlinc n'a même pas eu à se battre pour accéder à cette haute fonction. La peinture, à l'époque, se transmettant de père en fils (comme dans le cas d'Holbein) ou en fille (quand il n'y avait pas de fils), elle y était destinée dès le berceau avec comme professeur un père enlumineur de renommée internationale ! Les bons portraitistes étaient si recherchés qu'on ne regardait pas au sexe. C'est quand il a fallu l'inscrire dans les livres d'histoire,qu'on s'en est souvenu !
RépondreSupprimerPortrait de femme:
RépondreSupprimerhttp://journaldeclasse.over-blog.com/article-35433231.html
Très intéressante, cette note ! Vient combattre l'idée reçue qu'"autrefois, les femmes ne travaillaient pas". Je trouve qu'on assiste en temps réel au processus d'effacement des artistes féminines, par exemple en musique avec les listes de "ce qu'il faut retenir" des dernières décennies. Et les manifestations culturelles autour des femmes seulement ET la peinture, la poésie, etc. m'énervent de plus en plus, c'est les marginaliser au lieu de les replacer dans un contexte artistique.
RépondreSupprimerA chacun sa burqa ?
RépondreSupprimer@jfs47: Oui, votre article est très bien documenté sur la figure de proue du féminisme international qu'est Olympe de Gouges et j'en suis ravie. Il est juste dommage qu'elle soit bien plus honorée à l'étranger !
RépondreSupprimer@ canthilde: et en ce qui concerne les livres scolaires les plus récents à l'élaboration desquels des femmes, cette fois, contribuent, on constate une nette régression de figures féminines influentes citées ! Et cela quel que soit le domaine. Ce qui veut dire que la plupart des femmes qui sont en mesure de changer les choses ont maintenant peur qu'en s'engageant un tant soit peu pour leur sexe, elles perdent leur place si chèrement acquise.
Du coup, il faut parfois consulter des ouvrages antérieurs à ce phénomène pour retrouver les rarissimes femmes qu'on avait encore daigné mentionner dans ce type d'ouvrages. C'est un comble !
@jfs47 Euh...Il faudrait que vous développiez votre pensée, vous ne trouvez pas ?
Bonjour Euterpe,
RépondreSupprimerSans doute déjà connu, mais sait-on jamais. C'est un site incontournable pour la peinture : The Web Gallery of art.
A bientôt.
essai
RépondreSupprimerDévelopper ma pensée hum je sais pas si je vais savoir le faire parce que plus qu'une pensée c'est une vague intuition, comme un sentiment diffus que la situation des femmes chez nous n'est peut-être pas si bonne que ça, que nous ne les enfermons pas sous la burqa mais que nous tentons de les enfermer dans l'image d'être une femme moderne d'aujourd'hui, grande maigre, qui travaille beaucoup pour gagner trois francs six sous, qui pratique l'amour kleenex parce qu'elle est bien entendu une femme libérée, qui sent toujours très bon, qui est toujours très bien habillée, mais qui n'a pas le temps de construire une vie affective durable et qu'on laisse un jour en chemin fleur fânée devant une porte de frigo vide en train de demander au pot de yaourt vide " dans quel étagère le bonheur?" Et je ne parlerai même pas de toutes ces jeunes femmes que nous voyons mendier à l'entrée de grandes surfaces ni à celles qui sont sans papiers avec deux enfants en bas âge. Voir mon blog.
RépondreSupprimerJe comprends mais justement j'essaie ici un peu de montrer que la femme "moderne" du seizième siècle n'a pas trop voix au chapitre non plus même si elle est beaucoup plus active que ce que l'on veut nous faire croire. Plus j'explore ce siècle plus la ressemblance avec aujourd'hui me frappe. La forme est très différente mais sur le fond, on attend des femmes, en ce temps-là comme aujourd'hui qu'elles s'effacent. Et si elles ne veulent pas, on les efface sans leur demander leur avis.
RépondreSupprimerJ'ai deux grandes filles et une petite fille; je n'aime pas à penser qu'elles puissent être considérées et traitées comme des êtres humains de "seconde zone". Moi en tous les cas je ne les efface pas de ma vie. Et je sollicite souvent leur avis pour tout et rien.
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