à la recherche des femmes perdues dans l'espace-temps et autres aventures...
mercredi 26 mai 2010
Catharina van Hemessen
En dehors de Levina Teerlinc, on pouvait trouver aux Pays-Bas, de nombreuses femmes peintres au XVIe siècle. Surtout à Anvers. Albrecht Dürer raconte dans son "Journal de voyage aux Pays-Bas" comment il achète une enluminure à une certaine Susanna Gerhard, fille de l'enlumineur Gerhard, tant il est frappé (lui, le grand maître!) par le talent de cette jeune fille. Il ne nous reste rien de cette Susanna Gerhard, pas même l'enluminure achetée par Albrecht Dürer. On ne sait pas non plus ce que sont devenues les oeuvres de toutes ces flamandes qui ne signaient souvent pas leurs peintures. On suppose que bon nombre d'oeuvres signées par les pères ayant eu des filles pour leur succéder proviendraient d'elles. En tant que disciples, elles cédaient au maître cet honneur, sauf Catharina van Hemessen qui non seulement signait en toutes lettres mais écrivait "Caterina de Hemessen pingebat (peignit en) 1548", en surtitre de ses toiles plus un commentaire en latin. Ici : son autoportrait avec sa signature en toutes lettres et l'inscription "Beatis sua es?".
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Excellente idée de ramener à notre mémoire ces femmes de talent, injustement effacées de l'histoire. Quel gâchis, cela aura été finalement.
RépondreSupprimerElle semble lasse, comme consumée par un labeur incessant. Elle est frêle, les yeux las, cernés. On voudrait entrer en son âme, percer le secret de ce regard qui aurait trop vu - ou trop regardé.
RépondreSupprimerà Hypathie : très peu de femmes font l'objet de commémorations, très peu d'oeuvres d'artistes féminines décédées sont recueillies dans des catalogues, très peu d'oeuvres féminines servent à réaliser des calendriers d'art, très peu...etc...et les quelques unes qui ont ces honneurs sont celles que je qualifie d' "alibis" pour faire croire d'une part que l'homme n'oublie pas les femmes et d'autre part qu'elles sont très peu à mériter d'être ainsi honorée.Double mensonge.
RépondreSupprimerà Elisabeth : oui, c'est vrai ! Je n'avais absolument pas remarqué !
Oui, effectivement je réalise avec votre article que l'on a jamais trop entendu parler de femmes "grands peintres"... il devait pourtant y avoir de très bonnes artistes mais leurs oeuvres sont restées méconnues... à moins qu'il était peut-être mal vu de peindre lors des siècles passé, les femmes devaient se contenter de faire de la tapisserie ???????
RépondreSupprimerA Fille du Midi : de la tapisserie, de la dentelle et surtout elles devaient "filer doux" au sens propre. "Femme" était d'ailleurs synonyme de "quenouille". "Tombé en quenouille" voulait dire "tombé aux mains d'une femme". Les femmes étaient officiellement considérées comme des créatures inférieures. Aujourd'hui, elles le sont officieusement.
RépondreSupprimerLes notes de Charles Narry sur le journal de Dürer sont intructives
RépondreSupprimer"Maître Gérard Horebout ou Hurembout, né à Gand, peintre d'Henri VIII, roi d'Angleterre.
Cette Suzanne devint une grande et belle personne, fort recherchée à la cour du roi Henri VIII. Elle fit un art de l'enluminure et mourut en Angleterre, considérablement riche et comblée d'honneurs. Son frère, Lucas Hurembout, alléché par les succès de sa sœur, quitta la peinture pour se faire enlumineur, mais il ne réussit pas comme elle."
https://www.gutenberg.org/files/53147/53147-h/53147-h.htm#Footnote_118
Merci beaucoup pour votre contribution, c'est très intéressant !
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