jeudi 9 mai 2013

Quand j'entends le mot "fait divers" je sors mon revolver

Natascha Kampusch, Jaycee Dugard, Elizabeth Smart, Elisabeth Fritzl, Julie Lejeune et Mélissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laëtitia Delhez, et j'en passe....... et maintenant Amanda Berry, Gina DeJesus et Michelle Knight...

Toutes martyres de la haine machiste. Toutes dévastées pour rien, pour le seule fait d'être née avec le "mauvais" sexe, le "bon" étant celui des criminels qui les ont réduites à trois trous à leur disposition c'est à dire à un état pire que celui d'animal domestique, un état de suppliciée domestique.


Je ne peux plus entendre ce mot de "fait divers" que nous balancent tranquillement ces médias internationaux tellement imbéciles. Un chien écrasé par hasard, un court-circuit dans une maison à l'installation électrique défectueuse qui provoque un incendie par hasard, allez, ce sont des choses qui arrivent comme dirait le pépé en charentaise sur son banc devant la place où on joue à la pétanque quelque part dans le midi (ou quelqu'un.e d'autre), mais trois femmes enlevées, emprisonnées et ligotées...PAR HASARD, vraiment ? pendant DIX ANS comme des esclaves par des types en âge d'être sinon leurs grands-pères du moins leurs vieux pères, ce serait : un concours de circonstances malheureux ? Une négligence ? Les filles étaient d'accord ? C'était de l'amour ?????????????
On est pas loin du "crime passionnel" si cher à ces mêmes médias imbéciles.

À quel degré d'hypocrisie parviennent-ils pour parler de "fait divers" !

Une cinéaste germano-américaine, Sherry Hormann, celle qui a déjà réalisé Fleur du désert, a décidé de porter l'histoire de Natascha Kampusch à l'écran mais il paraît (les médias imbéciles dixit) qu'il s'agit de montrer la "capacité de l'homme (oui de l'homme pas de la femme) de survivre à n'importe quelle condition...ah oui ? Désolée mais Julie Lejeune et Mélissa Russo, toutes deux retenues par Dutroux, sont mortes, elles ! Un exemple parmi d'autres, sans doute, de toutes les disparues dont on a DÉJÀ oublié le nom  et qui ne sont jamais, jamais, revenues à la surface !
 

14 commentaires:

  1. D'accord à 100% avec ce cri du coeur , avec cette manière de traiter les femmes victimes de leurs bourreaux comme des "faits divers" et qu'on considère moins bien que des baleines échouées sur un quelconque rivage.

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    1. Oui, ces deux mots :"faits" = > bon alors c'est "fait" (rien de plus, neutralité absolu du sens ; zéro empathie alors qu'il s'agit d'une catastrophe humaine) & "divers" => un truc parmi tant d'autres qui arrivent "c'est la vie" (genre), sont une atteinte à la dignité des femmes, un effacage en temps réel.

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  2. je suis non-violente mais dans certains cas ... je m'interroge ?
    Ton constat est réaliste, hélas. Pour faire bonne mesure, manquent : " elles l'ont bien cherché, vu leur allure " et le classique " elle s'est fait violer ". C'est révoltant, mais nous devons en parler sans relâche, la parole est notre arme.
    En France le côté " l'homme, tombeur de ces dames, joli coeur, entreprenant, charmeur " est l'excuse culturelle pour édulcorer les saloperies ... ( je vais encore me faire des amis, tant pis ! ! ! )
    Bonne soirée Euterpe.

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    1. eh ben oui ca y est ! j'ai lu dans un journal ce matin qu'il est reproché à Amanda Berry d'être montée dans un voiture avec un inconnu !
      Alors c'est normal, hein ! L'inconnu, lui, il fait ce qu'il a à faire dans ces cas-là, donc...scandaleux.
      Mais ils ne nous ferons pas nous taire, cela non !

      Bon week-end, Sable ! :)

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  3. Tout à fait d'accord avec tes propos! Ces histoires sont d'un sordide fini, mais l'innacceptable, c'est qu'elles se répètent encore et encore. Il suffit d'un malade quelque part pour anéantir une (ou des) vie.

    Je n'ose imaginer ce que sera la vie des ces femmes maintenant... Comment faire face à la vie après ÇA?!?

    Ces hommes sont atteints de maladie mentale. Ce genre de maladie semble être particulière au sexe masculin (à moins que je ne me trompe). Mais c'est très grave! Un mâle atteint = une vie de femme brisée (dans le cas de Cleveland, trois, voire quatre!).

    Ce mec sera jugé sévèrement. Les américains aiment avoir un coupable. Et même si il s'agit de maladie mentale, il va payer d'un façon ou d'une autre.

    Mais pour les victimes, je ne sais quel support elles auront. J'espère qu'elles recevront beaucoup d'amour de leurs familles, amis, etc. Si tant est que ce sentiment soit encore fervent après tant d'années. Car pour leurs proches, elles ne seront plus les mêmes...

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    1. Oui, tout est fait pour qu'elles se répètent. On se demande comment la police peut être à ce point incapable de retrouver une femme disparue, alors que quand il s'agit de fourrures, de diamants, d'or ou de bagnoles volées, ca va très très vite. On peut retrouver des passagers clandestins cachés dans des camions grâce à des détecteurs d'êtres vivants mais tu crois qu'ils vont l'utiliser pour retrouver des femmes disparues quand ils ont repéré un individu louche ? Non, dès que l'enquête routinière n'a rien donné, c'est bon. Les proches n'ont qu'à faire leur deuil.
      Je pense à la mère d'une des filles qui est morte de chagrin en 2006...
      Ca fait mal !

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  4. Je n'ai jamais entendu parler de femme ayant commis seule de tels crimes, donc ce n'est clairement pas de la maladie mentale mais du machisme poussé à l'extrême. Ces hommes ont appris à dénigrer et détester les femmes depuis leur petite enfance, alors que des petits garçons instruits dans le respect de leurs camarades filles et à qui ont a fait comprendre qu'être homme ce n'est pas chercher à dominer les autres ne deviendront jamais comme ça !

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    1. Oui, je me suis fait la même réflexion ! Je me disais là pour le coup les hommes ne peuvent pas nous raconter que les femmes font pareil !
      Encore que certains sont tellement tordus qu'ils seraient encore capable de nous rechercher un cas particulier qui se serait produit en l'an 2 avant J.-C. quelque part sur l'île de Pâques où je ne sais où, pour justifier l'injustifiable !

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  5. C'est effectivement insupportable ! C'est tellement accablant pour eux, qu'ils cherchent de toutes façons à minimiser le tort qu'ils font. Et il y a toujours double peine : le procureur veut maintenant inculper le tortionnaire pour meurtre parce qu'il a tué à coups de poings et de pieds les fœtus à naître d'une de ses prisonnières pour le zigouiller ! Les étasuniens ne font pas face à leurs turpitudes, donc il zigouillent. Mais il faut trouver le bon argument : meurtre sur un foetus, actes de barbarie ne suffisant pas pour lui faire une injection léthale. Mauvais coup : si tuer un foetus est un meurtre, tu me vois venir, une femme qui fait une IVG est ipso facto une meurtrière aussi ! Bien goupillé, non ? Tous ces patriarcaux gagnent à tous coups. On comprend pourquoi la fabrique de sociopathes est si prospère ! C'est du terrorisme machiste.

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    1. Ah oui alors ca c'est particulièrement pervers, effectivement !
      Comment utiliser une saloperie pour pondre une saloperie. Il n'y a qu'eux pour penser à des trucs aussi tordus et dégueulasses.
      C'est désespérant.

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  6. C'est une histoire qui inspire les cinéastes . Il y a eu "Le collectionneur en 1997" http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=8495.html
    le collectionneur en 2002, http://www.imdb.com/title/tt0303858/
    le collectionneur en 2013 http://www.youtube.com/watch?v=oEcGXGICKsY
    Et j'ai le souvenir d'un film plus ancien que je croyais s'appeler "le collectionneur" l'histoire d'un malade qui avait kidnappé une femme et qui collectionnait les papillons.
    Bizarre quand même cette reprise continuelle de la thématique. Ca correspond à un désir secret ? S'emparer de ce qu'on désire et le soumettre. Hélas, je le crains.

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    1. Eh ben tu vois, je ne savais même pas qu'il y avait ce genre de films !
      Effroyable !
      "Le collectionneur".....quel euphémisme ! Comme s'il ne s'agissait pas de fous dangereux.
      Ces crimes comme divertissement, je trouve cela aussi problématique.
      Sans compter que cela peut en inspirer d'autres....

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  7. Fait divers, drame, maladie mentale : des mots parmi d'autres pour ne pas nommer la violence misogyne. Le patriarcat est un rapport de force imposé aux femmes par la violence verbale et physique, jusqu'à la plus extrême. Cette violence sert à maintenir toutes les femmes en état de soumission, d’infériorité, d’oppression. A leur faire comprendre qu'elles ne sont que des proies et à les remettre à leur place subalterne, où les hommes veulent les garder.
    S'il n'y a pas d'empathie pour ces femmes victimes d'actes de torture et de barbarie, pas de reconnaissance ni de mesures prises pour que cesse la violence des hommes contre les femmes, c'est parce qu'un certain nombre de femmes violées, brisées ou mortes est nécessaire au maintien du patriarcat, afin que les femmes ne soient pas considérées comme des êtres humains et restent perpétuellement soumises et hantées par la terreur.
    Jamais, nulle part, le patriarcat n'a pu s'établir et se perpétuer sans la violence physique la plus brutale des hommes contre les femmes. Nulle part, les femmes ne se soumettent sans y être contraintes par les coups, le viol, la déshumanisation.

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    1. Oui, et aussi la complicité, beaucoup de complicités de tous ceux qui se bouchent les yeux et les oreilles, qui minimisent et banalisent la réalité pour leur repos personnel.
      Beaucoup savent exactement ce qui se passe mais se taisent ou protègent activement les criminels même parmi les victimes ! C'est cela qui est le plus fou. Il y a des victimes qui n'imaginent pas un monde sans patriarcat. Elles sont prêtes à se sacrifier et sacrifier les autres pour perpétuer le patriarcat.
      Pensez à toutes ces mères qui disent aux filles d'accepter leur sort dans le cas de mariage forcée, celles qui tuent leurs filles pour plaire à leur mari, celles qui veulent que le violeur de leur fille l'épouse comme au Maroc. C'est également douloureux de voir les victimes se battre pour le maintien de la violence patriarcale.

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