vendredi 10 janvier 2014

Annette von Droste-Hülshoff, compositrice

Aujourd'hui Annette von Droste-Hülshoff aurait eu 217 ans. C'était une grande poétesse et compositrice. Vous rappelez vous la femme des billets de 20 Marks?  



 "Consi­dé­rée dans le monde ger­ma­nique comme la plus grande poé­tesse alle­mande de tous les temps, Annette von Droste-Hülshoff (1797–1848) est encore très mécon­nue (euphé­misme) dans le monde fran­co­phone. Höl­der­lin, Nietzsche, Goethe, Rilke, Schle­gel ont évo­qué son impor­tance mais côté fran­çais : rien. Ou pas grand-chose.
Ecri­vant en plein roman­tisme et tout en repre­nant des thèmes chers à l’école, la poé­tesse s’en dégage. Entre autres dans son rap­port avec la nature et ce qui s’y ins­crit. Les des­crip­tions rap­prochent l’auteure de l’époque contem­po­raine d’une cer­taine « école du regard » voire d’une forme de pré– post­mo­der­nisme. Nul pathos ou sen­ti­men­ta­lisme. La nature parle d’elle-même ; à l’auteure (et son lec­teur) de s’y décou­vrir « Tel l’antédiluvien rep­tile saisi dans ce qui est devenu pierre ».

L’angoisse est là mais l’espérance tout autant comme lorsqu’elle évoque la nuit énig­ma­tique où un doc­teur part soi­gner un bri­gand de la lande ou un enfant seul dans la tour­bière voire la des­crip­tion d’une fosse de marne. Les moments inquié­tants se méta­mor­phosent entre rêve et réa­lité là où Annette von Droste-Hülshoff maî­trise autant l’ellipse que des termes scien­ti­fiques et le goût des asso­nances.
L’opulence de la nature passe par la traque d’un lan­gage majeur qui apaise la puis­sance noc­turne cares­sée par le roman­tisme alle­mand. Dans l’intime du silence, l’ivresse lin­guis­tique reste lucide. Le ruis­sel­le­ment du pay­sage n’est jamais exa­cerbé par une conscience trop tra­gique de l’existence. L’art gagne en séré­nité là où, der­rière l’ombre, percent la paix et la lumière".

jean-paul gavard-perret

Annette von Droste-Hülshoff,  Tableaux de la lande, trad. Patrick Suter & Ber­nard Böschen­stein (éd. bilingue) LaDo­gana, Genève, 2017.

3 commentaires:

  1. Je ne suis pas très chant et je ne comprends pas un mot de ce qu'elle dit (comme quoi ça n'a servi à rien de me forcer à prendre allemand en 2nde langue, mais là aussi le jour où on arrêtra de considérer les enfants comme la propriété de leurs parents touts puissants n'est pas encore venu, bref. Passons.) mais peu importe! ca fait tellement plaisir d'avoir des femmes pour exemple (autre que la mère ou la puta*n). J'ai toujours rétorqué à celleux qui me disaient que si il n'y a que des exemples d'hommes c'est parce que seuls les hommes avaient les attributs nécessaires pour le faire que c'est surtout parce qu'on leur donnait les moyens de le faire. le fait que les femmes étaient exclues de l'université était un bon point pour les amener à réfléchir. Dingue quand même celleux qui ne sont pas encore au courant que les femmes n'ont accès à l'éducation que depuis peu et encore pas partout.
    J'adore tes billets sur les compositrices car j'adore la musique. Tu m'as fait découvrir en autre Marie Jaell. J'aime beaucoup son oeuvre. Merci!

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  2. Merci Alice ! :) Désolée de répondre si tard mais j'ai des ennuis avec mon très vieil ordi qui rame, qui rame ...
    Je suis très contente que tu aimes Marie Jaell. C'est très gratifiant pour moi ! Surtout que je l'aime aussi.
    Un jour, j'aurais une CDthèque de musique classique uniquement féminine. Cela me vengera du temps où on m'a fait croire qu'il n'y avait JAMAIS eu de compositrices ! ça, je ne l'ai pas digéré.

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  3. http://www.francemusique.fr/classique/histoire-des-compositrices-une-histoire-qui-reste-reecrir-21902

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