vendredi 18 mai 2012

Le plafond de celluloïd (actualisé)




Le festival de Cannes en a t-il après les femmes ? Le billet de Brigitte-Rollet.

6 commentaires:

  1. Quelle que soit la matière, on s'y cogne le front. Peut-être faut-il mépriser de fatras des récompenses. La vraie vie est ailleurs.

    RépondreSupprimer
  2. Pour les oscars de la réalisation il y a en a eu un depuis en 2010 pour "Démineurs" de Kathryn Bigelow. Un seul en 80 ans, ca devrait faire un peu plaisir, mais le film est loin, très loin de passer le test bechdel. Une histoire de soldats bien virils que j'ai trouvé affreusement patriote et colonialiste. Une femme réalisatrice primée certes, mais primée pour avoir honoré la mâlitude matchotte. Du coup ca m'a gâché la fête, à travers une femme j'ai ressentie qu'on récompensait encore les hommes. Je suis jamais contante on me le dit souvent.
    C'est comme pour la fameuse palme d'or de Jane Campion, un demi palme en fait, puisqu'elle à du partager avec Chen Kaige.
    Toujours se contenter de miettes et avec le sourire mesdames svp !

    Comme d'habitude, merci pour ton blog Euterpe.

    RépondreSupprimer
  3. A Zoé lucider : le problème ce n'est pas les récompenses c'est d'être empêcher de tourner des films à gros budgets (importants pour les films historiques, par ex.), de ne pouvoir montrer largement ce que l'on veut faire voir, dire ce que l'on a à dire, de n'avoir pas ou à peine le droit de mêler sa voix à ce qui se raconte dans le monde. Le cinéma fait partie des vecteurs qui portent les voix. Et les récompenses ajoutent à leur crédit.

    A mad meg : je n'ai pas vu le film mais déjà dans le film de Jane Campion je trouve des trucs bien complaisants envers le masculinisme ambiant. Donc moi non plus je ne suis pas contente.
    Je serais contente quand on donnera la palme à un film comme "la chamelle qui pleure".
    La femellité la plus méprisée étant la femllité animale. Quand on arrivera à trouver génial un film qui se penche sur la douleur animale féminine c'est que l'on aura atteint le degré d'humanité le plus élevé. ET avant cela on aura peut-être donné des oscars à des films où n'apparaissent presque pas d'hommes.
    Oui, ce serait cela la vraie originalité et ouverture d'esprit dont se targuent aujourd'hui les deux guignols de la sélection officielle !
    Je suis bien d'accord avec toi : toujours se contenter des miettes...je dirais même : des os. Comme les chiens.

    RépondreSupprimer
  4. "Plus les budgets son élevés, moins on trouve de femmes aux postes de direction" ; c'est exactement ce que disait Sellier à sa conférence évoquée dans mon billet sur Cannes. En rajoutant que des Léos Carax au féminin, il n'y en avait pas, elles ont trop soucieuses de l'argent que la production leur donne pour le dilapider. Carax est une sorte de cinéaste maudit dans le cinéma français, il fait des films-naufrage financiers (très chers) qui ne rencontrent pas leur public, le pire de ses naufrages industriels : Les amants du pont neuf avec Binoche. Et il continue à trouver des financements ! Et puis, c'est vrai qu'on en a marre de voir des musculeux sauver la planète en body marcel avec de la sueur sous les bras ! Bruce Willis, par ex.

    RépondreSupprimer
  5. La justification de Frémaux, j'y repense, est intolérable parce qu'elle conforte l'idée selon laquelle les femmes ne savent pas faire grand chose et les hommes seuls sont capables de génie ou au moins de talent. Et je ne crois pas à un archaïsme inconscient mais plutôt à une lutte féroce pour le maintien de prérogatives, cessons de trouver des excuses dans une pseudo-inconscience de la misogynie. Une oppression ne se maintient jamais sans action consciente et délibérée.

    De plus, à y regarder de plus près, les femmes ont (comme dans pas mal de domaines) bien plus de mérite: financements amoindris pour elles, refus, solitude, débrouille. Faire pareil que les hommes, et parfois mieux selon ce qu'on attend d'un film, avec moins qu'eux, moi j'appelle ça du talent.

    RépondreSupprimer
  6. A Hypathie : les musculeux à tête de plastique Bruce Willis et Brad Pitt et les poupées à tête de plastique Marion Cotillard et Nicole Kidmann,

    On est à fond dans l'éternel duo Barbie-Ken.

    A Héloïse : oui tu as raison c'est de la condescendance de maître à esclave et rien de plus. Malheureusement il y a assez de lâches autour de lui, hommes et femmes, pour laisser passer ces propos et même en rajouter. C'est le Louis XIV du monde du cinéma avec ses courtisans et courtisanes qui s'empressent de satisfaire voire de devancer ses attentes afin de se maintenir dans ses bonnes grâces.
    Il n'y a là rien d'inconscient, c'est un système oppressif avec quelques élues féminines éĺevées au rang d'égales à condition d'étrangler leurs consoeurs et de tenir le discours masculiniste de rigueur.
    Malgré cette dictature insupportable, il est effectivement étonnant que des femmes parviennent quand même à produire des merveilles !

    RépondreSupprimer