vendredi 4 octobre 2013

Victoria Woodhull, militante pour l'amour libre et 1re femme à se présenter à une élection présidentielle

Plus fort que les suffragistes et antérieur à leur mouvement, l'américaine Victoria Woodhull qui était non seulement pour le vote des femmes et la représentation des femmes au gouvernement, se présenta elle-même à l'élection présidentielle de 1872.
Cette candidature fut éminemment symbolique : Victoria Woodhull n'était alors âgée que de 34 ans, alors que l'âge minimum pour être élu président(e), et donc pour être candidat(e), était fixé à 35 ans. Lors de la campagne, elle dénonça l'hypocrisie régnant au sujet de la prostitution et fut pour cela condamnée à la prison pour propos obscènes. Elle était encore emprisonnée le jour de l'élection. Lors du dépouillement, les bulletins de vote la désignant ne furent pas décomptés ; on ignore donc le score exact qu'elle obtint.

Bien entendu, elle était contre la prostitution RAISON POUR LAQUELLE elle était traitée de prostituée !


 I am a free lover. I have an inalienable, constitutional and natural right to love whom I may, to love as long or short a period as I can; to change that love every day if I please.  - Victoria Woodhull

Elle militait aussi pour l'amour libre : "Je suis une amoureuse libre. J'ai un droit inaliénable et naturel d'aimer qui je veux, aussi longtemps ou fugacement que je peux ; de changer cet amour tous les jours si cela me plaît".  

Ici, plus de citations de Victoria Woodhull.

Dans un (des nombreux) livre(s) consacré(s) à elle et mentionné ici on trouve celle-ci qui m'est particulièrement sympathique :
"Il y a un bonheur supérieur à celui de commander au monde, c'est de n'obéir à personne." 

Ajout du 5.10 : j'avais préparé ce billet avant de partir et voulais le poster à mon retour mais, maintenant que c'est fait, je me rends compte que je n'ai pas écrit un mot de mes impressions de voyage alors que j'étais en France et en ai rapporté tout plein (d'impressions).
D'abord, c'est l'été là-bas, alors que chez moi c'est depuis longtemps l'hiver et que les journaux populaires consacrent déjà un maximum de pages au chauffage (=> comment se chauffer sans se ruiner).
Ensuite, j'ai fait la connaissance "en vrai" de femmes géniales comme notre blogueuse dessinatrice féministe satirique bien connue Emelire (coucou Emelire ! ;)) ainsi que de la docteure Muriel Salmona, à mon avis la personnalité la plus importante du 21e siècle, pas moins.
Mais sinon les nouvelles du front étaient atroces avec l'abominable affaire de la petite Fiona et la jubilatoire promotion généralisée de l'infâme Cantat par une presse éternellement dégoulinante d'amour baveux pour les brutes fémicides triplées des très mauvaises nouvelles concernant l'incarcération de la Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova.
A part cela, j'ai eu droit à des propositions sexuelles dans la rue, ce qui ne m'arrive quasiment qu'en pays latin, et, par ailleurs, un homme âgée m'a appelée "Mademoiselle" ! Ce qui ne risque pas non plus de m'arriver dans le nord.

Paraît-il que cela aurait un rapport avec mon habillement (je vous rassure, je ne porte pas de mini jupe et ne me maquille même pas !).

A ce propos, en me baladant dans le quartier de la goutte d'or à Paris, j'ai trouvé que le nombre de magasins vendant des robes féminines suremperlées et surclinquantes étaient inversement proportionnel à la présence (nulle) de femmes dans l'espace public. Bon, si, par moment, on croise une femme ou une petite fille voilée tenue par la main par son papa.

Zubova Polyana, Russia: Nadezhda Tolokonnikova, a member of the feminist punk band Pussy Riot, sits behind bars at her parole hearing in a district court.


14 commentaires:

  1. On peut vraiment bouger avec ça ? oO

    Anne Onyme.

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    1. Le moins possible. En tout cas, inutile de songer à grimper à un arbre et si un incendie se déclare quelque part dans un espace clos, c'est la mort quasi assurée. Beaucoup de morts dans des incendies de bals et autres fêtes en tenue d'apparat furent des mortes. Ces robes ont la sympathique faculté de transformer les personnes que les portent en torches vivantes.

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  2. L'écart est-il vraiment grand entre la condition féminine en Allemagne et en France ?

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    1. Oui, et cela n'est pas neuf. Je me suis rendue compte en étudiant le 16e siècle que la condition des Allemandes étaient déjà meilleures que celles des Françaises à cette époque-là.
      Mais depuis la guerre, où ce sont les femmes qui ont relevé l'Allemagne de ses ruines, le phénomène égalitaire s'est accentué. De plus, en RDA, les femmes travaillaient dans les mêmes conditions que les hommes et étaient représentées dans toutes les professions.
      Mais bien entendu, le phénomène de backlash se fait aussi sentir ici.
      Mis à part que la montée des religions intégristes n'est pas aussi forte.
      De plus, il ya une femme à la tête du pays, ce qui n'est pas négligeable pour la construction des mentalités.

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  3. C'est marrant quand mème...deux pays si proches et des impressions si distinctes...peut-être ne te promènes-tu pas dans les mêmes quartiers? (juste un bête supposition:-))

    "N'obéir à personne", jubilatoire...super femme cette Victoria Woodhull, je note ce nom, bien sûr.

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    1. Il n'y a nulle part de quartier équivalent à Barbès, ici, alors je peux toujours changer de quartier, cela ne changera rien ;) Pour trouver un quartier où les femmes sont censées se terrer dans les maisons à moins de sortir voilées et accompagnées, il faut vraiment se lever de bonne heure ! La ghettoïsation des "étrangers" n'est pas trop pratiqué.

      Même dans les quartiers turcs, les femmes sont nombreuses dans les rues.

      Oui, "n'obéir à personne" quelle citation ! J'aimerais bien faire, un jour, un dictionnaire de citations féminines parce que dans ce domaine, on nous matraque à longueur de temps avec les mêmes citations de toujours les mêmes bonshommes. C'est lassant !

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  4. "Klara Klimt, la soeur du peintre, enfermée de longues années dans une institution psychiatrique. Sans doute a-t-elle payé pour ses combats féministes, une folie dans une société très misogyne. "

    Cet article (et le livre dont il parle semblent intéressant): http://www.parismatch.com/Culture/Livres/GOCE-SMILEVSKI-FREUD-CE-FAUX-FRERE-532226

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    1. Merci pour cette info et ce livre que je vais m'empresser de lire. Gustav Klimt était pourtant pro-féministe... Voilà qui m'intrigue fort !

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  5. De ce que je connais de l'Allemangne, le sexisme ne se manifeste pas de la même façon. Il y a un controle social important qui entraine les femmes à choisir entre avoir des enfants et travailler qui n'existe pas en France. En revanche pour le sexisme verbal des rues il y a trop longtemps que je ne suis pas allée en Allemagne por en avoir la moindre idée. Ce que vous décrivez a l'air mieux que la France.

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    1. Oui, c'est exact. Le machisme prend d'autres formes. Il me semble, par exemple, que le diktat de la couleur rose pour les filles est extrême. Certaines gamines sont habillées de rose des pieds à la tête + roulent avec un roller rose ou un vélo rose et il n'est pas rare que les mères leur mettent du vernis à ongles.
      Pour ce qui est du travail et de la garde des enfants, c'est le paradoxe qui a court dans tout le nord, Scandinavie comprise : les femmes y sont généralement plus libres et mieux traitées mais il est assez mal vu de laisser son enfant à la crèche avant l'âge de deux ans.
      Cela dit, des pères s'occupant seuls ou en groupe de pères de leur nouveau-né, il y en a plus dans le nord aussi.
      Mais ce qui ne va pas du tout c'est la loi sur la prostitution et les émissions + les pubs géantes de sous-vêtements, véhiculant une image prostitutionnelle du corps. Cela ne manque pas en Allemagne.

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    2. Je crois que dans les pays anglo-saxons, les féministes sont plus frontales qu'en France, où le paternalisme condescendant sévit de façon abominable. Dire fermement les choses ne fait de mal à personne. Au contraire, ça fait prendre conscience et ça permet de s'affirmer. Je sais que le travers humain répandu, c'est de trouver toujours l'herbe plus verte ailleurs, mais je préfère franchement la frontalité brut de fonderie des anglo-saxonnes au consensus mou et à la pseudo-courtoisie française qui empêche les femmes de s'affirmer. Tant qu'on leur tient la porte, elles n'osent rien dire !

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    3. Disons que les gens ont le droit tacite de s'exprimer "autrement". Il y a cette idée que nous sommes tous différent.e.s et donc, on ne s'insulte pas pour un oui ou pour un non, comme en France. On accepte beaucoup mieux la contradiction, elle n'est pas perçue comme un grave scandale.
      En France, il faut que tout le monde soit d'accord et fasse pareil sinon c'est la haine.
      Et puis ces insultes sexistes à l'assemblée nationale, ce ne serait pas concevable ici.
      Il y a plus de respect entre les individus. Il faut dire que le mot "Mensch" y est pour quelque chose. Nous sommes tous des Menschen (êtres humains) et pas tous des "hommes" !

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    4. Je souris en lisant le diktat du rose, j'habite à Munich en face d'un Kindergarten et il n'y a pas une seule petite fille qui ne ressemble pas à une grosse guimauve. Pour avoir fait les magasins avec des amies qui cherchaient des fringues pour leurs enfants, je trouve que les choix ici sont carrément limités. C'est rose et/ou vieillot. Bref...

      Vous aussi vous trouvez la politique à crever d'ennui ici sans rebondissements? (je blague, pour ma part je trouve ça reposant, par rapport aux règlements de comptes tragi-comique sur fond de tabloïds qu'on a l'occasion de voir ici). En revanche, j'aimerais trouver un parti qui n'élude pas/ne repousse pas indéfiniment la question de la loi sur la prostitution. Ils ont merdé en 2002, ils l'ont compris depuis pour certains, mais personne ne propose d'alternative acceptable.

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  6. Malheureusement les Allemand.e.s croient parfois qu'il faut être comme les Français.e.s. Illes croient être moins bien que les Français.e.s pour certain.e.s !

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