samedi 12 octobre 2013

Expérience sur les animaux....enfin.....sur la moitié de l'humanité, en fait (mais il paraît que c'est la même chose)

sexisme et spécisme relèvent décidement de la même mentalité phallothéiste : j'en ai pour preuvre ce qu'écrivait le Figaro en 1913 à propos des suffragettes :

La suffragette, «élément de désordre social»


Manifestation féministe à Paris, rue Montmartre, le 29 mars 1914.
Manifestation féministe à Paris, rue Montmartre, le 29 mars 1914. Crédits photo : Agence Rol [Public domain]
IL Y A CENT ANS DANS LE FIGARO - Tous les week-ends, Le Figaro explore ses archives de l'année 1913. Le 28 janvier, le journal propose aux Britanniques de donner aux femmes le droit de vote… à titre expérimental.
Retrouvez chaque week-end sur lefigaro.fr un fragment de l'actualité d'il y a un siècle, tel que publié à l'époque dans nos colonnes. Une plongée dans les archives du journal pour revivre les événements historiques, culturels ou sportifs… comme si vous y étiez.

Article paru dans le Figaro du 28 janvier 1913.
Cela devient un grand souci pour tous les gouvernements que de savoir ce que, tôt ou tard, il faudra répondre aux femmes que hante l'ambition d'être électrices. En 1913, le féminisme ne sévit pas chez nous d'une façon assez pressante, assez aiguë pour qu'il soit nécessaire de prendre là-dessus un parti; nous avons même la chance d'être un des pays où la question n'est pas encore sérieusement posée. Mais elle l'est à côté de nous. Elle l'est en Angleterre d'une façon plus menaçante que jamais. La suffragette, chez nos voisins, est devenue un élément de désordre social. On ne la tient plus, et il va bien falloir, qu'à brève échéance, on prenne à son sujet des mesures propres, sinon à la satisfaire, du moins à la calmer.
Et l'on se demande alors pourquoi une méthode à laquelle les Anglais eux-mêmes ont parfois recouru avec succès dans leurs colonies ne serait pas appliquée ici: nous voulons parler de la méthode expérimentale.
Elle consiste, comme on sait, à décider que telle réforme qu'on n'ose réaliser encore, mais sur les résultats de laquelle on est curieux d'être renseigné, sera expérimentée pour un temps et sur un territoire déterminé. Cette décision, ce vote n'engagent point l'avenir; ils rendent simplement possible l'organisation d'une expérience loyale sur un sujet qui préoccupe les esprits.
Supposons que la question du suffrage des femmes se posât en France aussi pressante que chez nos voisins d'outre-Manche. Rien n'empêcherait nos législateurs de désigner cinq ou six départements où il serait entendu que les femmes, à titre d'essai, seront électrices pendant la durée d'une ou de deux législatures, et cesseront de l'être si, la réforme une fois essayée, il semble déraisonnable de l'étendre au reste du pays.
En attendant que s'accomplisse chez nous cette opération de politique expérimentale, les Anglais ne seront-ils point tentés de l'entreprendre?
Une telle expérience passionnerait le monde entier!

18 commentaires:

  1. c'est involontairement drôle ! ah les hommes et leur indéfectible confiance en eux ! le ridicule ne tue pas (malheureusement !) ;o)

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    1. En effet, "malheureusement", parce qu'on serait quand même plus heureus.e.s sans ces gens-là qui nous empoisonnent l'existence au sens propre comme au sens figuré !
      Ce qui me console, c'est que certains, aujourd'hui, ont très honte en lisant ce texte.
      En tout cas, cela ne grandit pas "Le Figaro" !

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  2. Ahurissant !
    Un jeu : "Rien n'empêcherait nos législateurs de désigner cinq ou six départements où il serait entendu que SEULES les femmes, à titre d'essai, seront électrices pendant la durée d'une ou de deux législatures, et NE cesseront de l'être QUE si, la réforme une fois essayée, il semble déraisonnable de l'étendre au reste du pays."

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    1. Ah oui, en effet, je n'avais même pas remarqué qu'ils ne voulaient pas mélanger les anges (eux) et les bêtes (nous) !
      On fait voter les guenons et puis on réalise qu'elles ne "savent" pas voter (car il faut avoir un zizi pour une science si complexe) et on dit "Stop ! Elles sont "inaptes" !
      (=> Elles mettent le bulletin à côté de l'urne au lieu de dedans ?).

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  3. C'est vrai que c'est ridicule, ce texte ! Aucune précaution ménageant l'avenir : ils sont sûrs d'eux et de leur sacro-saint bon droit. Mais je me demande quand même s'ils ont réellement évolué au Figaro ? On y voit passer des textes sur l'évolution de la grammaire ou les noms féminisés de fonction qui feront le même effet à leurs lectrices de dans 100 ans ! C'est du même tonneau : aussi ampoulé, conservateur et sans précautions.

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    1. Bien vu ! Ils n'ont pas évolué. Ils n'ont toujours pas peur d'avoir l'air de ce qu'ils sont : des pauvres fous qui croient que le zizi est un cerveau.
      Malheureusement je ne suis pas sûre que l'humanité dure encore cent ans avec des zozos pareils.

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  4. Elise
    Qu'ils sont ridicules, confis dans leurs certitudes. J'ai assisté il y a peu à une conversation entre un membre d'un cabinet minestériel et un chef d'entreprise (deux hommes), c'était pareil. De façon aussi pompeuse, ils assenaient LA VERITE sur ce qui doit être et ne pas être. Le chef d'entreprise précisait même qu'il ne tenait pas les mêmes discours à ses troupes, trop cons pour comprendre surement. Il ne lui ai pas venu à l'esprit qu'ils étaient suffisament intelligents pour faire leur propre analyse. Ces deux hommes s'estimaient très au dessus de la moyenne du "commun" alos des femmes.......
    Les choses ne changent pas en effet

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    1. Oui, ils ont la tête tellement enflée qu'un coup d'aiguille peut la faire exploser. On leur a répété tant de fois depuis le berceau qu'ils étaient des êtres absolument divins.... ils ne sauraient en douter un seul instant, ces baudruches !

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  5. "nous avons même la chance d'être un des pays où la question n'est pas encore sérieusement posée." Tu parles d'une chance!!!
    Le supposé péril est tel qu'on se réjouit, comme s'il s'agissait d'une tornade, qu'il passe loin de chez soi...

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    1. Oui, quelle angoisse ! Il faut dire qu'ils ne supportent que la concurrence ou la coopération intramasculine. Sorti de là, comme il faut de l'imagination et une compréhension un peu moins étroite du monde pour accepter qu'il n'y ait pas qu'un seul sexe sur terre, ils perdent complètement les pédales, ces pauvres trucs !

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  6. bonjour, juste pour vous signaler ceci
    https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10151698925858193.1073741999.302561853192&type=3

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    1. Merci olympe ! super images. Je vais certainement m'en servir.

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  7. Bonjour, juste pour vous signaler le lien suivant:
    http://paris-international.blogs.la-croix.com/derriere-malala-un-pere-aimant-et-stimulant/2013/10/10/

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    1. Ah oui, merci jfsadys. Je l'aurais parié. Presque toutes les femmes qui arrivent à faire entendre leur voix en combattant l'injustice ont eu un père aimant et stimulant qui voulait le meilleur pour ses/sa fille(s) !
      J'ai lu que c'était aussi le cas pour Inna Shevchenko.

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    2. L'influence des parents sur la destinée de leurs enfants dépend de toute façon des rôles genrés. Beaucoup de gens se seront inspiré de leurs pères comme modèle dans leur combat politique ou social, les mères seront plutôt vue comme initiatrices dans les domaines intimes ou artistiques.

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    3. en fait, je pensais plutôt en monde perception des parents vers leurs enfants que en perception des enfants vers les parents. Les pères qui ont une haute opinion de leurs filles, qui les respectent et veulent qu'elles fassent quelque chose de grand dans leur vie, le font plus facilement que celles qui ont des pères désaimant, irrespectueux et rejetant. Ces derniers étant les plus fréquents vis-à-vis des filles.

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  8. Ce que je peux vous affirmer Euterpe c'est que j'ai deux filles et une petite fille et oui je veux le meilleur pour elles. Je ne suis pas marié à mes filles et à ma petite fille. J'ai la conviction qu'elles sont la roue de la vie, qu'elles n'existent pas pour moi mais pour accoucher le monde de demain. Ce qui ne veut pas forcément dire faire des enfants. Je m'explique sans doute mal mais je sais que vous comprendrez ce que je veux dire.

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    1. Le meilleur pour elles et qu'elles puissent développer leurs capacités personnelles pour les mettre au service du bien commun.
      C'est cela qui fait le plus défaut aux femmes. Leurs capacités sont le plus souvent ignorées et laissées pour compte.
      Voilà ce dont elles souffrent le plus.
      Pendant que d'avides bonshommes cumulent des statuts gratifiants qui les enrichissent plus que de raison !

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