lundi 4 juin 2012

Dilhayat Kalfa, compositrice

Dilhayat Kalfa est une compositrice turque majeure.  Il existe peu d'informations sur sa vie.  On peut déduire de son nom, ["Kalfa" est un titre ottoman de basse position] que Dilhayat Kalaf  vint dans un palais où elle dut travailler comme servante pour obtenir ce titre. Sans en être certain, on suppose qu'elle serait née en 1710 et morte en 1780.  Sa musique témoigne d'une technique parfaite et d'une esthétique supérieure, particulièrement dans la progression de ses makams et de sa prosodie.  Son Evcara Pesrev et son saz semâisis sont les produits d'un vrai génie.
(traduit sommairement de l'anglais du portail de la musique turque)
C'est tout simplement divin.
(Sinon pour en revenir aux réalisatrices que nous n'avons pas vues au festival de Cannes : "Almanya"* de la réalisatrice turque Yasemin Şamdereli passe en ce moment en France. On s'aperçoit assez vite que les femmes n'y ont guère le rôle de servantes sexuelles. C'est la plupart du temps à ce détail que l'on reconnaît un film féminin).
(*Almanya signifie Allemagne en turc).

Ajout du 5.6 : aujourdhui l'islamo-conservateur Erdogan enterre un peu plus les aspirations du premier président de la République turque Mustafa Kemal Atatürk à une société égalitaire. Un chef d'État qui vit en sa femme Latifé le modèle de la femme turque et adopta sept filles, toutes adultes : l'historienne Afet İnan, la première femme pilote de guerre Sabiha Gökçen, et cinq autres femmes occupant des postes prestigieux. Elles devaient donner au monde une vision moderne et émancipée de la femme turque, et devaient encourager celles-ci à les imiter.  Et que se passe t-il aujourd'hui ?
Signez la pétition contre la réforme de la loi sur l'avortement en Turquie (voir blog d'Emelire).

16 commentaires:

  1. Très mélodique en plus de "divin". Sais-tu quels instruments son employés, notamment celui à vent, je ne le reconnais pas.

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    1. Les instruments sont une sorte de luth à long manche appelé "saz" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Saz), probablement deux neys turcs qui sont de très longues flûtes en roseau (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ney_%28instrument%29) et peut-être un kemençe à cordes frottées (http://fr.wikipedia.org/wiki/Karadeniz_kemen%C3%A7esi#Lyra_pontique_ou_kemen.C3.A7e).

      Aucun de ces instruments ne sont connus en Europe c'est pourquoi leurs sons nous dépaysent tellement !

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    2. Inconnus, en effet, merci!

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  2. "C'est tout simplement divin." C'est bien le terme exact. Musique envoûtante, triste et gaie à la fois . Mélange subtil de sons feutrés et enchaînés en douceur. Du grand art. J'aime beaucoup.

    Quant au fim "Almaya" il me donne très envie d'aller le voir .
    En effet l'allemand qui reçoit la famille turque leur dit "Vous engagez-vous à adopter la culture allemande comme culture de référence?"
    Puis après acquiescement , leur déclare très sérieusement :"Bien , vous deviendrez donc membres d'une association de tireurs, vous mangerez du porc, vous regarderez le polar Tatort et passerez vos vacances à Majorque." C'est très drôle! C'est Colo qui va être ravie.

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  3. A coup de grisou : "envoûtante" oui c'est le mot exact.
    Quant au film, il est très drôle. Il se moque à la fois des turcs et des allemands. C'est cela qui est chouette.
    Encore un détail hilarant : le fonctionnaire allemand est assis devant tout une collection de tampons, symbole de la bureaucratie. Et Majorque (avec les îles Canaries) est effectivement la première destination vacances allemandes (c'est le Rimini teuton en quelque sorte).

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  4. Bonjour,
    Excusez le message qui n'a rien à voir avec le sujet du billet. Je viens solliciter un avis d'experte.

    Suite à une conversation avec un collègue de bureau, je suis tombé sur ceci:
    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/la-verite-sur-les-violences-117303

    Après lecture, il m'en ressort une forte impression que l'auteur a tenté de noyer plusieurs poissons plus ou moins discrètement, mais je n'arrive pas à voir le loup.

    La conclusion est clairement orientée anti-femmes, mais le texte se rapporte à des enquêtes a priori sérieuses.

    Sauriez vous m'aider à trouver où est la déformation des données?
    Merci.

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  5. Je précise que le collègue en question est un peu étrange parfois sur ces sujets. J'avoue avoir du mal à le cerner et j'ai la sensation de ne pas être capable de lui rentrer dans les plumes, tout en ayant l'impression qu'il est en train de me mener en bateau.
    C'est assez déstabilisant.
    Excusez moi pour le message multiple.

    PS: j'aime beaucoup les présentations de femmes personnages historiques que vous faites. Avez vous pensé à faire des biographies succinctes, destinées par exemple aux enfants? Je me souviens avoir lu dans mon enfance un vieux bouquin années 50 "15 histoires de..."
    Il y a avait celle de la première femme pilote de ligne, ainsi que celle de Hélène Boucher. Évidemment, c'était écrit dans le style années 50, très héroïco-national. Mais ça m'a permis de voir des bio de quelques femmes aux destins remarquables.

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  6. A Anonyme : c'est relativement facile. Les chiffres parlent de "violences faites aux hommes" mais quelles violences ? Il ne s'agit ni de viol ni de meurtre. Les viols et surtout les meurtres conjugaux sont évacués de la démonstration. Or les meurtres de conjointEs, on peut en lire TOUS LES JOURS dans les journaux. C'est à mon sens là où se situent le noyage de poisson.
    A Berlin un homme vient d'être arrêté pour avoir découper sa femme en morceaux devant les six enfants qu'il a eu avec elle. Je cherche un équivalent féminin qui ferait une chose pareille. Les dépeceurs, éventreurs et Landru en tout genre ne sont JAMAIS féminins.

    Oui j'aimerais assez faire des biographies romancées. Ou un catalogue de biographies simplifiées. J'y réfléchis. Merci de votre intérêt pour mon blog et pour vos questions auxquelles je réponds avec plaisir :)

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    1. Chère Euterpe,
      je ne sais pas où te contacter alors je mets ça en commentaire.
      J'ai lu récemment un roman graphique sur l'histoire d'une femme empoisonneuse à Brême au XIXe siècle : L'Empoisonneuse, de Barbara Yelin
      http://www.amazon.fr/Lempoisonneuse-Barbara-Yelin/dp/2742789618/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1339056228&sr=8-2

      L'histoire de cette femme est racontée là (la page en français est très succinte, je n'ai pas tout compris à la page en allemand car l'allemand... c'est très loin pour moi !).
      http://de.wikipedia.org/wiki/Gesche_Gottfried
      Je me suis dit que tu pourrais peut-être en faire quelque chose car cela rejoignait pas mal de tes thèmes favoris.

      Amicalement

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    2. A Artémise : oui il faut au moins remonter au XIXe siècle pour trouver une serial killeuse mais il s'avère (j'ai lu le très long texte allemand de wiki) que la plupart de ses meurtres étaient motivés par l'absence de moyen de subsistance et pas du tout par "passion" ou haine destructrice envers ses victimes. OK cela ne l'a pas empêchée de tuer mais dans des conditions économiques où les femmes n'auraient pas été entièrement dépendantes des hommes, elle n'aurait peut-être pas tué. Cela fait une considérable différence avec les assassins de leurs épouses que nous connaissons habituellement et qui occupent tous les jours quelque part les colonnes de quelques journaux dans le monde.

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    3. nous sommes d'accord. La BD reste assez floue sur les motifs de cette femme, insistant sur le fait qu'il est étrange que personne n'ait rien fait alors que tout semblait indiquer que cette femme avait un comportement étrange dès avant de passer à l'acte meurtrier... par contre, on s'est empressé pour voir exécuter le "monstre"...

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    4. Je viens d'aller sur ce site http://www.bodoi.info/critiques/2010-05-03/lempoisonneuse/32767, l'auteuse mentionne tout de même le fait que la femme n'était pas considérée comme un être humain en ce temps mais quelque chose d'intermédiaire entre l'animal et l'homme. Elle a l'air de bien décrire l'aspect décalé du personnage. Décalé parce que plus vraiment dans la vie. D'après Wiki, Gesche Gottfried aurait confessé avoir plusieurs fois été tentée de se suicider en absorbant elle-même le poison mais elle craignait les souffrances qu'elle avait observées sur ses victimes...
      C'est sans doute ce personnage qui a inspiré Alexandre Dumas dans le Comte de Monte-Christo où une femme commence à empoisonner une personne, puis l'autre et n'arrive plus à s'arrêter. Au bout du compte, elle empoisonne par inadvertance son propre enfant auquel elle tenait plus que tout.

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    5. Tu penses à la seconde épouse de Villefort ? Il me semble qu'elle empoisonne tout à fait volontairement son enfant, pour faire payer à son mari le fait que ce dernier a découvert qu'elle avait empoisonné le père, la première belle-mère et la fille de Villefort. Villefort lui enjoint de s'empoisonner à son tour et elle se suicide avec son enfant.

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    6. Oui c'est vrai, elle est contrainte par Villefort de s'empoisonner elle-même. Tu as raison, elle empoisonne son enfant d'abord et se tue ensuite...C'est le valet du grand-père, je crois, qui est empoisonné par inadvertance. Bref, j'ai un peu oublié. Néanmoins ce personnage m'a marquée. D'autant que chez Dumas les empoisonneuses reviennent régulièrement : Catherine de Médicis, Milady et Madame de Villefort. En cherchant bien, on pourrait en trouver d'autres! :)

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  7. Sur la criminalité des femmes, j'avais lu -quand j'étais étudiant- un article de vulgarisation dans une revue interne de Centrale Lyon (pas d'autres références):
    Il semblerait, d'après cette étude, faite sur des crimes anciens du XIXème et XXème, que les meurtres ("passionnels") faits par des femmes sont différents dans leurs motifs de ceux commis par des hommes.
    Apparemment, les hommes tueraient leurs femmes quand celles-ci se refusent à eux, tandis que les femmes tueraient plutôt quand leur mari leur refuse la liberté.
    Je ne me souviens plus du nombre de cas analysés ou de l'étendue géographique (Rhône alpes?). Par contre il me semble me souvenir que c'était basé sur les articles de presse -donc biais de sélection possible-?

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  8. A Javi : oui, je pense que l'étude dit vrai d'autant que même sans étude du tout nous savons chacun.e parfaitement que les femmes ne tuent pas les hommes qui se refusent à elles ! Il y a des choses qui ne demandent pas vraiment d'études :) Mais il est vrai que sans quelques recherches, on colporterait encore plus d'histoires fantastiques sur les empoisonneuses, par exemple. On le voit dans le cas de Violette Nozière qui a apparemment subi plusieurs viols avant de tuer (viols d'inceste quand elle était encore dans la dépendance de ses parents).
    Cela dit les hommes qui tuent ont également des motifs qui remontent à l'enfance. Le problème c'est qu'ils sont mille fois plus nombreux à tuer parce qu'il n'ont rien qui les retient, la société se montrant très indulgente à leur égard.

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