

On dit que Marguerite de Bourgogne (1292-1315) fit édifier un couvent à Saint Pardoux la Rivière, pour se racheter de tous ses péchés. Mais qui est donc Marguerite de Bourgogne ?
Elle n'est pas une femme du XVIe siècle cependant elle était encore célèbre à cette époque-là pour avoir été condamnée à la prison à vie sur l'accusation d'adultère. Elle n'aurait peut-être pas subit un sort si cruel si elle n'avait pas eu des droits sur le royaume de Navarre comme ce fut le cas par la suite de sa fille Jeanne II de Navarre, spoliée elle aussi en partie de ses droits en raison d'un arrangement de son mari avec le roi de France.
Plus tard, Jeanne la Folle, mère de Charles Quint, fut accusée de folie pour être dépossédée du pouvoir qui lui revenait de droit. Jeanne comme Marguerite, comme d'autres héritières de royaume, ont payé le prix fort de l'avidité masculine pour le pouvoir.
Et puis pendant que les rois de France s'appellent le Bon, le Hutin, le Hardi, le Téméraire, le Débonnaire, le Pieux, le Bel et le Grand, Marguerite est passée à la postérité sous le nom de "l'Enragée".
Un canon exposé à Gand en Belgique, a été baptisé de ce nom ainsi que de son correspondant flamand : "Dulle Griet".
Un canon ? C'est sans doute ce dont la pauvre princesse aurait eu besoin pour sortir de sa prison !
Au XVIe siècle, les peintres Ruyckert, Brueghel et Teniers ont fait de cette Marie l'Enragée une étonnante figure de vieille femme armée chassant les démons. Mais quel rapport avec la vicomtesse de Bourgogne ? En tout cas, cette figure laide à l'air fou m'est personnellement sympathique. Tous les démons stupides inventés par les religieux semblent être terrorisés par cette unique vieille femme armée d'un simple bâton ! Une sorte d'anti-Harry Potter, non ?

(De haut en bas : la "Dulle Griet" de Ruickert et celle de Teniers).