vendredi 31 mai 2013

Montaigne, Marie Stuart, Fénelon, La Bruyère, etc, ce qu'illes ont dit sur les femmes

Alfred Stevens – Maria Magdalena
(Alfred Stevens Maria Magdalena, 1887)

Montaigne à propos des femmes :

"La doctrine qui ne leur a pu arriver en l'âme, leur est demeurée en la langue"

Si les femmes veulent s'instruire, Montaigne leur abandonne la poésie, «art folastre et subtil, desguisé, parlier, tout en plaisir, tout en montre, comme elles

"A l'adventure est ce la cause que et nous et la théologie ne requérons pas beaucoup de science aux femmes, et que François, duc de Bretaigne, fils de Jean V, comme on luy parla de son mariage avec Isabeau, fille d'Escosse, et qu'on luy adjousta qu'elle avoit esté nourrie simplement et sans aulcune instruction de lettres, respondit, «qu'il l'en aymoit mieulx, et qu'une femme estoit assez sçavante quand elle sçavoit mettre différence entre la chemise et le pourpoinct de son mary"

On dirait du Polanski !

Marie Stuart était très instruite :

prononçant en plein Louvre, devant la cour assemblée, cette harangue latine  qu'elle avait composée elle-même; «soubtenant et deffendant, contre l'opinion commune, dit Brantôme, qu'il estoit bien séant aux femmes de sçavoir les lettres et arts libéraux"

Le comte Joseph de Maistre était un parangon de sexisme :

«Si une belle dame m'avait demandé, il y a vingt ans: «Ne croyez-vous pas, monsieur, qu'une dame pourrait être un grand général comme un homme?» je n'aurais pas manqué de lui répondre: «Sans doute, madame. Si vous commandiez une armée, l'ennemi se jetterait à vos genoux comme j'y suis moi-même; personne n'oserait tirer, et vous entreriez dans la capitale ennemie avec des violons et des tambourins... Voilà comment on parle aux femmes, en vers et même en prose. Mais celle qui prend cela pour argent comptant est bien sotte".

Jean Bouchet avait le féminisme sélectif :

alors qu'il défend Gabrielle de Bourbon, femme de Louis de la Tremouille, contre ceux qui reprochent à la noble dame d'avoir écrit. «Aucuns trouvoyent estrange que ceste dame emploiast son esprit à composer livres, disant que ce n'estoit l'estat d'une femme, mais ce legier jugement procède d'ignorance, car en parlant de telles matières on doit distinguer des femmes, et sçavoir de quelles maisons sont venues, si elles sont riches ou pauvres. Je suis bien d'opinion que les femmes de bas estat, et qui sont chargées et contrainctes vacquer aux choses familières et domesticques, pour l'entretiennement de leur famille, ne doyvent vacquer aux lectres, parce que c'est chose repugnant à rusticité; mais les roynes; princesses et aultres dames qui ne se doyvent, pour la reverence de leurs estatz, applicquer à mesnager comme les mecaniques, et qui ont serviteurs et servantes pour le faire, doyvent trop mieulx appliquer leurs espritz et emploier le temps à vacquer aux bonnes et honnestes lectres concernans choses moralles ou historialles, qui induisent à vertuz et bonnes meurs, que à oysiveté mère de tous vices, ou à dances, conviz, banquetz, et aultres passe-temps scandaleux et lascivieux; mais se doivent garder d'appliquer leurs espritz aux curieuses questions de théologie, concernans les choses secretes de la Divinité, dont le sçavoir appartient seulement aux prelatz, recteurs et docteurs".

Fénelon est pour que l'on instruise correctement les filles mais seulement de manière à ce qu'elles aient l'air de savoir lire couramment :

«Apprenez-leur qu'il doit y avoir, pour leur sexe, une pudeur sur la science presque aussi délicate que celle qui inspire l'horreur du vice". (Dans : "De l'éducation des filles").
«Apprenez à une fille à lire et à écrire correctement. Il est honteux, mais ordinaire, de voir des femmes qui ont de l'esprit et de la politesse ne savoir pas bien prononcer ce qu'elles lisent... Elles manquent encore plus grossièrement pour l'orthographe, ou pour la manière de former ou de lier les lettres en écrivant: au moins accoutumez-les à faire leurs lignes droites, à rendre leurs caractères nets et lisibles".

Thomas témoigne :

«Les femmes sous Louis XIV furent presque réduites à se cacher pour s'instruire, et à rougir de leurs connaissances, comme dans des siècles grossiers, elles eussent rougi d'une intrigue. Quelques-unes cependant osèrent se dérober à l'ignorance dont on leur faisait un devoir; mais la plupart cachèrent cette hardiesse sous le secret: ou si on les soupçonna, elles prirent si bien leurs mesures, qu'on ne put les convaincre; elles n'avaient que l'amitié pour confidente ou pour complice...»
[Note 29: Thomas, Essai sur le caractère, les moeurs, l'esprit des femmes. 1772.

Pour La Bruyère, les femmes sont les artisanes de leur propre esclavage :

«Pourquoi s'en prendre aux hommes de ce que les femmes ne sont pas savantes? Par quelles lois, par quels édits, par quels rescrits, leur a-t-on défendu d'ouvrir les yeux et de lire, de retenir ce qu'elles ont lu, et d'en rendre compte ou dans leur conversation, ou par leurs ouvrages? Ne se sont-elles pas au contraire établies elles-mêmes dans cet usage de ne rien savoir, ou par la faiblesse de leur complexion, ou par la paresse de leur esprit, ou par le soin de leur beauté, ou par une certaine légèreté qui les empêche de suivre une longue étude, ou par le talent et le génie qu'elles ont seulement pour les ouvrages de la main, ou par les distractions que donnent les détails d'un domestique, ou par un éloignement naturel des choses pénibles et sérieuses, ou par une curiosité toute différente de celle qui contente l'esprit, ou par un tout autre goût que celui d'exercer leur mémoire? Mais, à quelque cause que les hommes puissent devoir cette ignorance des femmes, ils sont heureux que les femmes, qui les dominent d'ailleurs par tant d'endroits, aient sur eux cet avantage de moins".

Pour La Bruyère, les femmes savantes sont de beaux objets :

«On regarde une femme savante comme on fait une belle arme: elle est ciselée artistement, d'une polissure admirable, et d'un travail fort recherché; c'est une pièce de cabinet que l'on montre aux curieux, qui n'est pas d'usage, qui ne sert ni à la guerre ni à la chasse, non plus qu'un cheval de manège, quoique le mieux instruit du monde".

Pour La Bruyère, les femmes "sages" ont plus de mérite que les hommes car elles ont surmonté certains défauts (propres aux femmes, apparemment) :

«Si la science et la sagesse se trouvent unies en un même sujet, je ne m'informe plus du sexe, j'admire; et, si vous me dites qu'une femme sage ne songe guère à être savante, ou qu'une femme savante n'est guère sage, vous avez déjà oublié ce que vous venez de dire, que les femmes ne sont détournées des sciences que par certains défauts: concluez donc vous-mêmes que moins elles auraient de ces défauts, plus elles seraient sages; et qu'ainsi une femme sage n'en serait que plus propre à devenir savante, ou qu'une femme savante, n'étant telle que parce qu'elle aurait pu vaincre beaucoup de défauts, n'en est que plus sage
[Note 30: La Bruyère, Caractères, ch. III, Des Femmes.]

«Sérieusement,... y a-t-il rien de plus bizarre que de voir comment on agit pour l'ordinaire en l'éducation des femmes? On ne veut pas qu'elles soient coquettes ni galantes, et on leur permet pourtant d'apprendre soigneusement tout ce qui est propre à la galanterie, sans leur permettre de savoir rien qui puisse fortifier leur vertu ni occuper leur esprit. En effet, toutes ces grandes réprimandes qu'on leur fait dans leur première jeunesse... de ne s'habiller point d'assez bon air, et de n'étudier pas assez les leçons que leurs maîtres à danser et à chanter leur donnent, ne prouvent-elles pas ce que je dis? Et ce qu'il y a de rare est qu'une femme qui ne peut danser avec bienséance que cinq ou six ans de sa vie, en emploie dix ou douze à apprendre continuellement ce qu'elle ne doit faire que cinq ou six; et à cette même personne qui est obligée d'avoir du jugement jusque à la mort et de parler jusques à son dernier soupir, on ne lui apprend rien du tout qui puisse ni la faire parler plus agréablement, ni la faire agir avec plus de conduite; et vu la manière dont il y a des dames qui passent leur vie, on diroit qu'on leur a défendu d'avoir de la raison et du bon sens, et qu'elles ne sont au monde que pour dormir, pour être grasses, pour être belles, pour ne rien faire, et pour ne dire que des sottises; et je suis assurée qu'il n'y a personne dans la compagnie qui n'en connoisse quelqu'une à qui ce que je dis convient. En mon particulier,... j'en sais une qui dort plus de douze heures tous les jours, qui en emploie trois ou quatre à s'habiller, ou pour, mieux dire à ne s'habiller point, car plus de la moitié de ce temps-là se passe à ne rien faire ou à défaire ce qui avoit déjà été fait. Ensuite elle en emploie encore bien deux ou trois à faire divers repas, et tout le reste à recevoir des gens à qui elle ne sait que dire, ou à aller chez d'autres qui ne savent de quoi l'entretenir; jugez après cela si la vie de cette personne n'est pas bien employée!..."
(Le Grand Cyrus)

Abbé Fleury, abbé mais, apparemment, antisexiste :


"De la pédanterie de quelques femmes, on a conclu, comme d'une expérience assurée, que les femmes n'étaient point capables d'étudier, comme si leurs âmes étaient d'une autre espèce que celles des hommes, comme si elles n'avaient pas, aussi bien que nous, une raison à conduire, une volonté à régler, des passions à combattre, une santé à conserver, des biens à gouverner ou s'il leur était plus facile qu'à nous de satisfaire à tous ces devoirs sans rien apprendre".

Jeanne du Laurens à propos de son éducation genrée :

«Quant à nous autres filles qui estions jeunes, ma mère nous menoit tous-jours devant elle, soit à l'église, soit ailleurs, prenant garde à nos actions. Que si nous regardions çà et là, comme font ordinairement les enfans, elle nous souffletoit devant tous pour nous faire plus de honte...»
 

mercredi 29 mai 2013

Angoulême a écrasé Cannes (non ce n'est pas du foot(re))

La Palme d'or du festival du pénis en folie est allée à la meilleure autrice de storyboard de film de l'année (ou même de plusieurs années car sa BD avait déjà été primée en 2011) : j'ai nommé la dessinatrice Julie Maroh.



Il est amusant de constater que derrière les grands génies qui ne seraient que masculins, les femmes étant programmées pour les servir (n'est-ce pas), trône en réalité, tout en haut, un génie féminin.
Plus le machisme est fort, plus gigantesque est la femme qui domine la basse-cour de coquelets agressifs ne tolèrant dans leur rang aucune poule ou alors une seule à condition qu'elle se tienne tranquille.
En effet, il y avait dans ce festival Valérie Bruni-Tedeschi, la femme alibi, qui n'était pas sélectionnée pour obtenir un prix quelconque mais pour faire taire les féministes (la preuve, elle n'a pas été sélectionnée comme les autres réalisatrices dans la catégorie "Un certain regard"). Que veut alors dire une telle présence ?
La soeur de l'ex "première dame", l'habituée du sérail, née dans l'or et l'argent n'était sûrement pas là pour faire de l'ombre aux grands génies. Et tout le monde savait d'avance que la palme d'or n'était pas pour elle.
Pour perturber une cérémonie d'entre-mâles, il ne faut pas une fille du sérail.
Non, il faut une femme inconnue et libre, une femme sans soeur ni mari, ni père, ni fils, ni frère, ni grand-père, ni oncle (etc) une femme qui porte son propre nom qui vit de son propre travail, sans piston et sans passe-droit.
C'est pour cela que la véritable gloire de ce festival revient à l'unique véritable créatrice artistique dont j'ai publié le portrait ici. Bravo à elle !


                                       *                      *                  *

Sinon, on a vu hier deux hommes se marier en triomphe sous les caméras comme s'il s'agissait des nouveaux prétendants à la couronne de France alors que les hommes sont déjà mariés entre eux depuis longtemps.
Et qu'ils se marient entre eux, tous les jours, depuis des siècles. 
Qu'ils ne vivent qu'entre eux et ne s'allient qu'entre eux.
Qu'ils ne se reconnaissent qu'entre eux. 
Où était la différence ? 
J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé. 

lundi 27 mai 2013

Qui tient les clés de ce monde ci-présent ?

Je copie/colle ici l'article paru sur Agoravox à propos de le censure du livre d'Anne Larue en 2010, car je le trouve fort instructif pour ce qui concerne la difficulté croissante de faire entendre une voix féministe dans le tintamarre machiste ambiant.

Trop féministe ou trop radicalement opposée aux orientations actuelles du ministère de l’Éducation ? Trop peu portée à la complaisance envers une « intelligentsia » qui, de Luc Ferry à Bernard-Henri Levy, donne le « la » dans les médias, l’édition, voire les coulisses des ministères et organismes qui apportent des soutiens à l’édition universitaire ? On ne saura sans doute jamais pourquoi le livre d’Anne Larue, chercheuse universitaire, enseignante à Paris-xiii, a été retiré des ventes par les Classiques Garnier aux lendemains même de sa parution…


L’affaire, venue fortuitement à la connaissance d’Anne Larue, chercheuse universitaire maintes fois publiée, est-elle l’exception qui révèle la règle ? Soit celle de choix éditoriaux qui font qu’un Noam Chomsky français ne serait plus publié aujourd’hui par Fayard, mais, comme ses derniers ouvrages, par des maisons de moindre renom (Agone, Lux éd.) ? Dans l’édition, la censure s’exerce en amont, au stade d’un comité de lecture qui refuse la publication, ou suggère des coupes et corrections consenties par les auteur·e·s. Pour Fiction, féminisme et postmodernité – Les voies subversives du roman contemporain à grand succès, d’Anne Larue, la censure s’est exercée a postériori, car dès que ses dix exemplaires d’auteure lui ont été acheminés, le livre a été retiré des ventes.
Détaillé par Come4News, qui publie des extraits significatifs de l’ouvrage et le témoignage d’Anne Larue sur la manière dont elle a été incidemment informée du retrait des ventes de son titre (tiré à 650 ex.), le sort de ce livre, accepté par le comité de lecture des éditions Classiques Garnier, reste plus qu’incertain. « Réécriture des pages qui fâchent ? Plutôt crever, car c’est de la censure pure et simple… », a considéré Anne Larue après demande d’explications à Véronique Gély, Bernard Franco et Claude Blum, des éditions Classiques Garnier. Sont explicitement en cause des passages d’un avant-propos qui « cadrent » l’étude de son sujet, soit le mouvement spiritualiste wicca, les courants de pensée voisins, et leur influence sur les fictions populaires actuelles (dont Harry Potter, les Dan Brown, Les Dames du Lac, et leurs produits dérivés…) particulièrement goûtées par un public féminin. L’avant-propos est une critique acerbe nominative de ceux (dont Luc Ferry) qui remettent en cause, en les travestissant, les mouvements de mai 1968, de la protestation estudiantine américaine et des tendances radicales du New Age, et les tenants d’un mouvement « revanchard » caricaturant les luttes féministes. « Nous vivons une époque de grand retour en arrière, de revanche masculine sur le féminisme – backlash, » considère Anne Larue. Mais elle s’en prend aussi, plus globalement, à « une tranquille historiographie, qui va paissant, si paisible, dans toutes les contrées de l’art, [et] nous apparaît soudain pour ce qu’elle est : une attaque d’une violence inouïe, implacable, criminelle et globalement anonyme contre des pans entiers de culture jetés au bûcher. L’optique féministe dépasse largement la question des femmes elles-mêmes, largement la question des groupes opprimés ou marginaux, et même largement la question de l’humanité (…). C’est toute la culture, toute l’histoire, la représentation même du monde qui, avec une optique féministe, se trouvent remises en question. ».
Annoncé à la presse par le Bulletin trimestriel nº 1 de 2010 des éditions Classiques Garnier, l’ouvrage y est sobrement décrit : « Cet essai traite de l’influence, dans la fiction populaire à grande diffusion, de certains fantasmes féministes liés à la magie et au retour à la nature. À travers les représentations que se donne, sur différents supports qui vont du livre au numérique, la wicca nord-américaine, “ religion ” à connotation ludique et fictionnelle, on se pose la question suivante : dans quelle mesure le best-seller fait-il, sous des apparences de distraction immédiate, acte de résistance contre le backlash, revanche antiféministe de nos sociétés occidentales aujourd’hui ? ».

En revanche, dans le corps de l’étude elle-même,  qui traite du genre fantasy au sens large, et de ses dérivés tels les jeux vidéo, l’engouement pour le néomédiéval, les jeux GN (Grandeur nature), deux cibles sont aussi visées. Il s’agit d’une part de l’influence des religions dites révélées. « L’ennemi est le catholicisme, ordonnateur de ce “ bras séculier ” auquel ont été livrées des milliers d’innocentes. Le capitalisme est son sbire : c’est lui qui conduit le développement urbain, celui du crédit et celui de l’armée. Capitalisme et catholicisme, unis main dans la main, forment la base du patriarcat, c’est-à-dire de la domination masculine sur la planète. Telle est, en substance, la leçon politico-religieuse de la wicca, qui plonge ses racines dans le New Age, l’ère du Verseau, le culte de la nature, l’écologie, le féminisme, l’altermondialisme et… la fantasy. ». Mais d’autre part, c’est aux orientations de l’enseignement scolaire et universitaire qu’Anne Larue s’en prend frontalement. « Le mot “ scientifique ”, au lieu de désigner la science elle-même, a été détourné de son sens premier. Il renvoie à un dispositif de censure pour les humanités, auxquelles il inflige, pour commencer, l’entorse dénaturante d’un nom qui ne convient pas. Scientifique signifie ici, en réalité, si on ôte tous les masques : “ approuvé par les censeurs de la pensée ”. L’absurdité qui contraint les lettres à devoir-être-scientifiques, et leur étude à être menée d’une manière “ scientifique ” est une violence faite à leur nature. »
Le livre est sorti des presses vers le 10 mai 2010, mais dès le 26, Anne Larue obtient confirmation que sa diffusion est bloquée. Il faudra cependant attendre tout début juin pour qu’il disparaisse du site des éditions Classiques Garnier. Depuis, une pétition « Non à la censure antiféministe » a recueilli, à ce jour, plus de 250 signatures, Anne Larue a pris une avocate et envoyé une mise en demeure aux éditions, et des sites féministes, mais aussi liés à l’univers de la fantasy ou de la SF, ou encore de celui du BDSM dont Anne Larue a étudié les représentations en littérature, ont repris l’information. Les éditions Classiques Garnier, distinctes de GF-Flammarion (ex-Garnier-Flammarion), auraient fait valoir à Anne Larue que la collection siglant l’ouvrage serait « débutante et fragile » et ne pouvant se permettre un « impair ». Ce à quoi elle rétorque qu’il s’agit d’une « maison institutionnelle (…) profitant largement de la base et des fichiers clients des éditions Champion. ».
Au-delà de l’incident, la question beaucoup plus large de ce qui est devenu recevable et publiable dans les grandes maisons d’édition est soulevée. Le débat porte sur les raisons réelles, officielles mais surtout tues, de la relégation des ouvrages dérangeants – pour qui, au juste ? – dans le domaine des petites maisons, de l’autoédition. « La question de l’Autre Monde est surtout celle de savoir qui tient les clés de ce monde ci-présent. Spinoza lui-même aurait apprécié une telle quête, lui qui rappelait, dans son Traité théologico-politique, le rapport étroit qui existe entre le gouvernement des souverains et l’idéologie religieuse dont ils font leur arme pour asservir un peuple encore trop dénué de raison, » relève Anne Larue dans son étude des fictions campant un monde fantastique parallèle. Effectivement : qui détient les clefs de l’édition et des médias à présent ?

dimanche 26 mai 2013

Dis Papa, c'était quoi le patriarcat ?

De ma prestigieuse visiteuse, un autre cadeau dont je recommande absolument la lecture : le livre ci-dessous particulièrement jubilatoire qui décrit le patriarcat à peu près comme une parenthèse bientôt refermée dans l'histoire de l'humanité.
 Génial !

Capture d’écran 2013-02-27 à 23.15.06


D'autre part, elle évoque aussi les femmes perdues dans l'espace-temps.
Extraits :

"Aujourd'hui encore, les chercheurs n'accordent même pas à Marie-Madeleine Scudéry la maternité de son Grand Cyrus, au motif que son frère lui aurait servi de chaperon ! La malheureuse traîne encore ce Georges dont tout le monde sait très bien, pourtant, qu'il n'y est pour rien - il l'a dit lui-même et a par ailleurs fait oeuvre, lui aussi. Quant à "Pierre et Marie Curie", ne serait-il pas temps d'inverser l'ordre de la préséance ? Ne serait-ce que parce que M est avant P dans l'alphabet, si on ne veut pas honorer la découvreuse ?
Dans le Bedside companion to the history of Western Art, on apprend grâce aux Guerrilla Girls que Maria Robusti avait accepté comme si elle trouvait cela normal de peindre sous le nom de son père, le Tintoret. Lequel fut bien marri quand elle mourut prématurément en couches, car le niveau de la peinture du Grand Artiste baissa alors sensiblement (Guerrilla Girls, 1998 : 33-34). Faut-il vraiment, après cela, continuer à se lamenter sur le deuil du maître, qui y aurait perdu jusqu'à son coup de pinceau ? Pourquoi tout le monde fait-il encore semblant d'ignorer que les "grands maîtres" étaient les patrons des agences de communication de l'époque, en négociant les contrats, en faisant tourner la boutique et en organisant le travail des autres ?
Rembrandt a eu l'honnêteté de ne pas le cacher, comme le souligne Svetlana Alpers dans L'atelier de Rembrandt. La liberté, la peinture et l'argent. Au début du XXe siècle, Clara Driscoll signe encore "Tiffany" toutes les lampes qu'elle crée avec son atelier féminin : il faudra que Margi Hofer (2007) porte un regard dessillé sur Tiffany pour révéler ce fait d'évidence. Les fauteuils Le Corbusier sont en réalité des fauteuils Charlotte Perriand. L'artiste Christo condense sous son nom les artistes Christo et Jeanne-Claude. Et ainsi de suite....

(...)

Le patriarcat est une pieuvre aux mille fins tentacules ; couper au hasard une de ses pattes ténues, celle du Nom par exemple, ne servirait qu'à susciter la repousse de deux autres. Non ! Il faut pénétrer le cerveau de la bête, l'organe central, pour saisir dans toute son étendue le fonctionnement de cet organisme prédateur."

(Dis Papa, c'était quoi le patriarcat ? Anne Larue, éditions iXe, 2013)

Ajout de 21.40 : incroyable ! Un livre d'Anne Larue a été censuré en 2010 ! Voir la vidéo :   
Quart d'heure de célébrité d'Anne Larue von enquete-debat

mercredi 22 mai 2013

Zéromacho s'insurge contre les propos de Ozon sur la prostitution (communiqué à faire circuler)




Communiqué: "A propos de Ozon et la prostitution"

Communiqué de presse (à faire circuler)

A la suite d’autres personnalités masculines, François Ozon s’est illustré hier par une déclaration sexiste et misogyne affirmant que "beaucoup de femmes fantasment de se prostituer. Etre payé pour une relation sexuelle est quelque chose de patent dans la sexualité féminine.»
Ozon affirme également que "vouloir être un objet sexuel, être désiré, être utilisé, est quelque chose de très courant. C’est le genre de passivité que les femmes recherchent".
En tant qu’association d’hommes pour l’égalité entre femmes et hommes et contre la prostitution, Zéromacho s’insurge publiquement contre cette défense des stéréotypes les plus violents à propos de la sexualité des femmes et qui ne reflète que les idées reçues brutales de celui qui les prodigue.
C’est au nom de ces archaïsmes que l’on viole toutes les huit minutes en France, que l’on prostitue des dizaines de milliers de femmes et d’adolescentes et que l’on perpétue la domination masculine.
Cette idéologie de la violence répétée dans un espace aussi médiatisé que le festival de Cannes ne montre que la bassesse d’esprit de celui qui la porte.
Nous espérons que le jury en tiendra compte pour écarter totalement son "opus" du palmarès du festival.
Pour Zéromacho, les porte-parole, Patric Jean, Fred Robert, Gérard Biard,

(Pour rappel : )


 




Le manifeste « Nous n’irons pas au bois — Des hommes disent NON à la prostitution » a été signé par 200 hommes de 17 pays : Allemagne, Belgique, Canada, Costa Rica, Espagne, Finlande, France, Géorgie, Hongrie, Israël, Italie, Lettonie, Norvège, Portugal, Royaume-Uni, Suisse et Turquie.

Sur le site internet www.zeromacho.eu <http://www.zeromacho.eu> , vous pouvez lire le manifeste « Nous n’irons pas au bois », la réponse aux questions les plus fréquentes, une lettre aux députés, ainsi que des documents de référence.

À la question « Obtenir du plaisir sexuel n’est-il pas l’un des droits de l’homme ? », nous répondons :

« Bien sûr, et c’est même pour cela qu’il a inventé la masturbation. Vive l’autogestion ! »

Gérard Biard, Patric Jean et Frédéric Robert,
responsables du réseau Zéromacho

mardi 21 mai 2013

Le XXe siècle des femmes

Désolée pour cette longue pause, mais je recevais chez moi, pour le week-end de la Pentecôte, la merveilleuse Florence Montreynaud et son sympathique ami zéromacho tou.te.s deux de passage en Allemagne (et donc à Berlin) pour rencontrer des zéromachos allemands.

Grâce à Florence, j'ai pu rencontrer des féministes dont j'ignorais l'existence dans ma propre ville et des "zéromachos", une espèce bien trop rare d'hommes !
J'ai eu le bonheur de recevoir ce passionnant livre en cadeau : Le XXe Siècle des femmes, un livre tel que j'aimerais en réaliser un sur le XVIe siècle et même sur tous les autres siècles, l'une de ces oeuvres indispensables pour conserver la mémoire des femmes !

J'ai donc un peu délaissé ce blog mais c'était pour la bonne cause. Je donnerais sans doute par ci par là d'autres détails sur cette rencontre.

Ajout du 22.5 :

Aujourd'hui mon blog a 3 ans ! 

mercredi 15 mai 2013

Cannes = festival du pénis qui tue



Résumé du festival de Cannes dans ces quatres cases.
Pour un résumé plus exhaustif, voir le billet de Sandrine, ici.

Cannes, on l'a maintenant compris, ce n'est pas un festival de cinéma. Celleux qui l'on crut jusqu'ici se sont complètement gouré.e.s ! C'est le festival du pénis qui tue, une cérémonie masse-cul'hégémonique qui présente majoritairement des histoires de pénis qui tue réalisées parfois même par des pénis qui tue comme son invité permanent, celui qui rêve peut-être d'être le (vrai ?) mâle synonyme de Mal, le grand Satan au pénis qui tue de 1re classe, ou alors son élu, le peau-lance-qui qui lance un nouvel oeuf véreux (prononcez "oeuf v'reux" ou "oeuvre") et cette année encore vous boufferez de l'oeuf véreux de Polanski.

Et vous boufferez du Polanski maintenant et jusqu'à l'heure de votre mort, Amen !

D'ailleurs après votre mort aussi car les commémorations, les statues, les rétrospectives, les hommages, les jubilées, les aniversaires vont pleuvoir comme les sauterelles dans l'Ancien Testament.
Vous en boufferez, vous dis-je.

Le gourou d'une certaine mâlitude qu'adulent les tortionnaires et qui les adulent lui-même est leur invité permanent, car sans lui le festival du pénis qui tue n'aurait, bien entendu, plus aucun sens. Car Cannes signifie en réalité "qu'a noeud" (qui a un noeud c-à-d un pénis. Et, de préférence, qui tue). 

Alors que les débuts de la carrière de vieille peau lance qui ont été traversés par des liens sordides  avec les satanistes qui lui valurent le drame de 1969 où sa première femme, Sharon Tate, a été brutalement massacrée alors qu'elle était enceinte, Polanski a livré 30 ans après ce meurtre et son oeuf véreux « Rosemary’s Baby », "La neuvième porte" en 1999 (trois 999 qui forment 666 à l'envers, hum, hum)) avec Emmanuelle Hémoglobine, euh...Seigner, sa femme (née le 22.6.66), dans le rôle principal, un film satanisant pur jus et en 2013 (2+1+3 = 6+ 66e festival de Cannes ; "La Vénus à la fourrure" = 3 x 6 lettres = 666 ; roman au moins déjà deux fois adaptés au cinéma durant l'année 1969........tiens donc !) le voilà dans le mythe du (sado-)masochisme avec un nouveau film bien tordu inspiré d'un livre de Leopold Sacher-Masoch, un grand amateur de sectes mystiques (dont satanistes)...
Apparemment les cruautés perpétrées au XVIe siècle comme celles de Charles Quint à Gand en 1540 et de la comtesse tchèque Bathory, dite la comtesse Sanglante, semblent avoir fasciné ce chevalier allemand.

Apparemment les "Cannois" aiment les satanistes, les pédophiles, les crimes à base de sexe/violence, les trucs dégueux et glauques, goûts typiques des nantis qui s'em......ent.

Néanmoins Leopold von Sacher-Masoch a trouvé moyen de sortir cette phrase plus ou moins féministe : 

« La femme, telle que la nature l'a faite, et telle qu'elle attire l'homme de nos jours, est son ennemie et ne saurait être que son esclave ou bien son tyran, mais jamais sa compagne. Cela, elle ne pourra l'être que lorsqu'elle sera son égale en droits, son égale aussi par son éducation et par son travail ».

Égale en droit, cela n'en prend pas le chemin avec le festival de QU'A NOEUD.

dimanche 12 mai 2013

Tekla Bądarzewska, compositrice

Je reviens donc peu à peu au 19e siècle et son activité féminine intense dont on entend plus parler du tout, comme si les femmes, là encore, nous avaient attendu.e.s, nous femmes du 20e et du 21e siècle, pour créer et agir alors qu'elles sont simplement passées aux oubliettes ou plus contemporain : au vide-ordures, comme de vulgaires détritus.

Tekla Bądarzewska est une compositrice polonaise du 19e siècle morte à 27 ans.

Elle écrivit 35 pièces de salon pour piano.

L'un de ces morceaux "La prière d'une vierge" fut rapidement célèbre et, tel un tube actuel, eut les honneurs du monde entier. Ce fut même la seule pièce au piano de tout le siècle qui obtint une semblable célébrité. Ce succès d'une musique de femme ne manqua pas d'attirer les railleries de ces messieurs (les jaloux). On prétendit rapidement que c'était en réalité de la musique pour enfants et le morceau fut parodié par Erich Kästner dans un poème qu'il intitula "La prière d'une non-vierge" ainsi que par Kurt Weill qui fait démarrer son spectacle comique " Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny" par cette pièce musicale suivi de cette déclamation emphatique d'un acteur comique : "Ceci est l'art éternel !" afin de provoquer les rires. Car entre temps (on était dans la 1re moitié du 20e siècle) et on avait décrété que la musique de Tekla Bądarzewska-Baranowska représentait la quintessence même du kitsch.

En tout cas, voilà le morceau. Je ne crois pas que ce soit la meilleure interprétation de youtube (il y en a beaucoup et je n'ai pas le temps de toutes les écouter (celui-là est bourré de fausses notes mais le piano rend un beau son)). 

 

Ajout du 13.5. : Le morceau à succès de cette compositrice est, aujourd'hui, un standard de la musique country. À écouter ici, ici, ici ou .

samedi 11 mai 2013

"Panorama" du TESTOTERRORISME du 11 mai 2013 dans le "Berliner Kurier"



Sur l'avant-dernière page du Berliner Kurier intitulée PANORAMA (sic) on a un ensemble de nouvelles du testoterrorisme : toutes sur la même page !

En haut : un tueur en série (63 ans) qui a tué sa femme (64 ans), sa belle-soeur (76 ans) et le mari (74 ans) de celle-ci, tiré sur des passants (grièvement blessés) puis comme un policier l'interpellait, il s'est lui-même tiré dessus et est dans le coma. Pourquoi montre t-on la photo de son mariage ? Si quelqu'un.e a la réponse, merci de me la donner. (Titre de l'article : 38 ans plus tard, il devient un assassin).

Au milieu : "le miracle du Bangladesh. On a encore retrouvé une femme sous les décombres de la fabrique de l'horreur. Une femme. N'y avait-il pas que des femmes, là-dedans, au fait ? Des esclaves de la couture ? A l'heure où on célèbre l'abolition de l'esclavage dans une société ultralibérale qui l'a réinventé...

En bas : le bourreau de Cleveland se plaint et bafoue les victimes, est-il titré. Il est raconté que le criminel a affamé l'une des ses martyres pendant deux semaines pour la faire avorter. Il accuse ses victimes. Elles seraient elles-mêmes coupables parce qu'elles seraient montées dans sa voiture sans le connaître. Le personnage a également poussé l'hypocrisie jusqu'à aller se recueillir devant l'autel public dressé à la mémoire des disparues pendant que les disparues en question étaient dans sa cave !

A droite : une fille de 13 ans a disparu, Marie-Brigitte, originaire de Fribourg en Brisgau, recherchée depuis le 4 mai. On pense qu'elle a été enlevée par le type sur la photo du dessous, un certain Bernhard Haase, habitant Blomberg en Rhénanie-Westphalie.
On connait le nom du type, son signalement, la marque et le numéro d'immatriculation de sa bagnole mais cela ne suffit apparemment pas à la police pour le retrouver. Fortiche, non ?

Le testoterrorisme est quotidien
et quotidiennement faitsdiversifié, bagatellisé, sensationnalisé, marginalisé alors qu'il est ultramassif !

jeudi 9 mai 2013

Quand j'entends le mot "fait divers" je sors mon revolver

Natascha Kampusch, Jaycee Dugard, Elizabeth Smart, Elisabeth Fritzl, Julie Lejeune et Mélissa Russo, An Marchal et Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laëtitia Delhez, et j'en passe....... et maintenant Amanda Berry, Gina DeJesus et Michelle Knight...

Toutes martyres de la haine machiste. Toutes dévastées pour rien, pour le seule fait d'être née avec le "mauvais" sexe, le "bon" étant celui des criminels qui les ont réduites à trois trous à leur disposition c'est à dire à un état pire que celui d'animal domestique, un état de suppliciée domestique.


Je ne peux plus entendre ce mot de "fait divers" que nous balancent tranquillement ces médias internationaux tellement imbéciles. Un chien écrasé par hasard, un court-circuit dans une maison à l'installation électrique défectueuse qui provoque un incendie par hasard, allez, ce sont des choses qui arrivent comme dirait le pépé en charentaise sur son banc devant la place où on joue à la pétanque quelque part dans le midi (ou quelqu'un.e d'autre), mais trois femmes enlevées, emprisonnées et ligotées...PAR HASARD, vraiment ? pendant DIX ANS comme des esclaves par des types en âge d'être sinon leurs grands-pères du moins leurs vieux pères, ce serait : un concours de circonstances malheureux ? Une négligence ? Les filles étaient d'accord ? C'était de l'amour ?????????????
On est pas loin du "crime passionnel" si cher à ces mêmes médias imbéciles.

À quel degré d'hypocrisie parviennent-ils pour parler de "fait divers" !

Une cinéaste germano-américaine, Sherry Hormann, celle qui a déjà réalisé Fleur du désert, a décidé de porter l'histoire de Natascha Kampusch à l'écran mais il paraît (les médias imbéciles dixit) qu'il s'agit de montrer la "capacité de l'homme (oui de l'homme pas de la femme) de survivre à n'importe quelle condition...ah oui ? Désolée mais Julie Lejeune et Mélissa Russo, toutes deux retenues par Dutroux, sont mortes, elles ! Un exemple parmi d'autres, sans doute, de toutes les disparues dont on a DÉJÀ oublié le nom  et qui ne sont jamais, jamais, revenues à la surface !
 

mardi 7 mai 2013

Encore une photo

Bon ben puisque vous appréciez mes berlineries du 1er mai, en voilà une autre (mais c'est la dernière, je le promets, avant de reprendre les choses sérieuses). Du fait de mon goût immodéré pour les physionomies singulières, j'ai tout une collection de portraits de face, de dos, etc... de gens pris sur le vif.
(Comme je ne sais pas réduire le format d'un photo numérique haute définition, j'ai scanné des tirages papier pour les faire rentrer sur le blog, du coup elles ont pris une teinte rosée qu'elles n'ont pas à l'origine. C'est aussi le cas de la photo précédente, donc. Oui, je sais, je suis une ignare technique).

dimanche 5 mai 2013

Juste une photo

L'interlude continue avec l'une de mes (nombreuses) photos de gens prises le 1er mai dans la rue :

Moi, j'étais pour des collants qui imitent des jambes poilues (par provocation) mais apparemment d'autres ont eu l'idée du collant qui imite des jambes... euh... variqueuses ?

vendredi 3 mai 2013

À Berlin, le 1er mai 2013 a duré jusqu'au 3 mai

Après le défilé du 1er mai qui a rassemblé au moins 20 000 personnes et dont il a été dit dans toute la presse qu'il a été paisible si l'on exclut une filiale bancaire démolie à coups de pierres et l'une ou l'autre voiture et/ou poubelle brûlée(s), un attentat (une mise hors-circuit) a alors eu lieu le lendemain sur ma ligne de métro, ce qui m'a obligée à trouver un autre chemin pour rejoindre mon lieu de travail, puis six "Job center" ("Pôle Emploi"), le bureau du SPD ainsi que d'autres bureaux ont été encore endommagés.
Je crois que les autonomes n'ont pas trop apprécié que la presse qualifie de "paisible" le 1er mai berlinois.
A la question posée par les journalistes aux autonomes : que veulent-ils du gouvernement ? Leur réponse a été : la capitulation sans condition.  
......hop, tout simplement.
Demonstration: "Revolutionaerer 1. Mai"
 
Auch so kann Protest aussehen.
 Mais ni les pierres ni les fleurs ne semblent convaincre le gouvernement....ni les actes, ni les mots, ni la colère, ni le sourire, ni les invectives, ni la poésie et encore moins la peur de voir le système transformer le monde et les gens en un tas de déchets morts...
À ce propos, j'ai fait des photos de poubelles pendant ces fêtes et manifestations qui se déroulaient à Kreuzberg. C'etait le festival du déchet. Il  y en avait partout. Parmi mes photos, il y a quelques scènes bucoliques que je pourrais intituler  "L'amour au temps des poubelles".
Je les aurais bien publiées ici mais elles ne passent pas, la résolution est trop grande. Je dois encore les réduire.